Le Sang des Princes Tome 1 – L’Appel des Illustres

 

Couverture Le Sang des Princes, tome 1 : L'Appel des Illustres

Les Spadelpietra sont la plus puissante des grandes Maisons de Tandal. 
Bientôt, ils s’uniront à la famille royale. 
Bientôt, ils tiendront la Slasie dans leurs mains.
Les nomades qu’on appelle Austrois sont des forains, des artistes… 
… Et des inventeurs jaloux de leurs secrets.
Mical est un jeune prodige de la peinture, à qui personne ne devrait vouloir de mal.
Les engrenages tournent. La scène est dressée. Le rideau se lève.

Le drame peut commencer.

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De plomb à la lumière


Du plomb à la lumière est composé de vingt nouvelles, chacune illustrée et accompagnée d’une thématique musicale inédite. L’auteur, l’illustrateur et le compositeur se verront confier à l’issue de votre vote la conception du premier roman à réalités augmentées de la collection.
Second opus de l’initiative originale proposée par les éditions Mille Saisons, un recueil de nouvelles papier à partir duquel les lecteurs pourront voter pour leur texte favori à l’aide d’un code.


(alchimique of course !)

Comment ce livre m’est-il tombé entre les mains ?


Les éditions Le Grimoire m’ont fait confiance pour la seconde année consécutive et m’ont envoyé ce titre en service de presse. Encore merci à eux pour cette initiative qui laisse aux lecteurs le choix dans la sélection de la nouvelle. Ce n’est peut-être pas l’avis de tous, mais j’y suis personnellement très sensible.
Et une chose à laquelle je suis encore plus sensible, les nombreuses dédicaces qui parsèment le recueil et font de lui un ouvrage unique.

Vingt nouvelles, vingt univers

Entrons directement au cœur du sujet : j’ai vraiment apprécié ce recueil. Beaucoup plus que le premier opus en tout cas. Peut-être la thématique m’a davantage correspondu. Le plomb, la lumière, la transmutation de la matière et/ou des idées. En bref, l’alchimie ! Élévation de l’esprit par l’art ou la science, punition de ceux qui outrepassent les limites…

Du plomb à la lumière est un recueil riche où s’entrecroisent des univers originaux et baignant chacun dans une atmosphère bien particulière. Horreur, humour, futur se mélangent et forment un tout particulièrement homogène. Bien sûr, j’ai préféré certaines nouvelles plutôt que d’autres. Globalement, j’ai eu plus de mal avec les textes fantasy et j’ai largement préféré les textes fantastiques.

Les différentes plumes qui peuplent ce récit sont vraiment de bonne qualité, la sélection opérée par Le Grimoire est vraiment bonne et c’est un plaisir que de déguster ces vingt histoires. Chaque auteur a réussi à traiter de la thématique de manière originale et ont su la moduler avec finesse pour aboutir à des résultats vraiment très différents les uns des autres. On passe ainsi d’une chasse au collier magique à une foire un peu particulière via une réelle descente aux enfers de deux policiers. Dépaysement garanti avec cette lecture où chacun trouvera assurément son compte !


Je sais que c’est mal de juger sur le physique, mais il s’agit d’un très beau livre. La couverture est à la fois sobre et sublime. Et la mise en page quant à elle, est soignée jusque dans les moindres détails avec de petites illustrations du meilleur effet à chaque début de nouvelle. Et, nouveauté de cet opus, chaque texte a été mis en musique. On avait bien parlé de nouvelles augmentées, vous en avez la preuve !

Quelle est l’heureuse élue ?

Malheureusement trop difficile à dire. Et comme cet article ne verrouille pas mon vote, j’en profite pour vous parler des nouvelles que j’ai apprécié ! 

Question fantastique, j’aime beaucoup quand l’histoire confine à l’horreur. Et que celle-ci soit palpable bien entendu. Sinon ce n’est pas drôle vous en conviendrez. 

  • Eh bien question sensations fortes, « Notre-Dame de Baltimore » de Kéti Touche se place sans conteste en première place ! On y suit la piste de deux policiers américains fouillant une église en ruine pour trouver de la drogue. Mais à la place, ils vont tomber sur une Vierge à l’enfant pas vraiment sympathique. La tension monte imperceptiblement à travers le récit, cachée sous une couche de poésie te de douceur. Mais quand elle apparaît au grand jour. Il est trop tard !


  • Nouvelle hors-catégorie, fantasy cette fois, « Le coup du collier » de Valentin Desloges. La première du recueil, hors catégorie. Il s’agit d’un texte au rythme enlevé et à l’humour digne de Pratchett. C’est dire. L’histoire est plutôt courte et on y suit les traces d’un sorcier un peu vaniteux. C’est un euphémisme bien sûr.


  • « Les Hommes de métal » d’Anthony Boulanger enfin. Oui, je me limite à trois nouvelles préférées. Sinon ça fait un peu long. Bref. Une nouvelle axée sur le métal… dans son sens premier. Une société faite d’être métallique gouvernée par des métaux nobles. Et les métaux qui le sont moins, me direz-vous ? Eh bien ils sont cantonnés aux bas-quartiers. Un récit qui fait réfléchir sur la différence, surtout celle qui fait que les « soit-disant » puissants le sont et qui ne tient au final qu’à peu de chose.


celle des deux inspecteurs qui « visitent » l’église en ruine. Particulièrement apprécié cette atmosphère qui passe de l’extase à la terreur la plus primitive et surtout sait faire transparaître ce sentiment au lecteur.

En bref

J’ai passé un très bon moment de lecture avec Du plomb à la lumière. Et oui, je vous conseille cette lecture vraiment très distrayante. Vous ne verrez pas passer le temps, c’est sûr !
Comment ? Vous pensiez que j’allais divulguer la nouvelle pour laquelle je compte voter ? Et puis quoi encore ? 😀

Du plomb à la lumière.- Collectif.- Collection Mille Saisons.- Ed. Le Grimoire.- Disponible

Eos

Eos, adolescent orphelin, quitte la mère-patrie pour le Val-de-la-lune avec son oncle et ses amis, alors que dans les hautes sphères, les oracles prédisent que les Ombres sont en mouvement. Eos et sa colonie sont victimes d’une attaque par des créatures monstrueuses. Le jeune homme se révèle un combattant sans pitié et fait une rencontre bouleversante, celle de la reine déchue Ouraorc.

Arriveront-ils à lever le voile du mystère entourant cette créature et son mystérieux artefact ?

# Comment ce livre m’est-il tombé entre les mains ?

Il s’agit d’un envoi de la part des éditions Mnémos qui me font confiance depuis quelques années déjà… Le temps passe affreusement vite ! Eos a été décrit comme un coup de coeur, presque celui de l’année 2016. J’avais donc vraiment hâte de le commencer.

Eos dessine un univers inconnu, mystérieux, peuplé de créatures non moins étranges. Un univers au final peu décrit mais qui semble receler bien des non-dits. Aucune carte, pas la moindre explication historique ou immersion géographiques. J’ai été plutôt perdue, ce dès le début de cette lecture. Pas vraiment un bon point de départ, mais passons. Je me suis tout de même accrochée, pas mon genre de laisser tomber un livre à la première difficulté !

J’ai eu beaucoup de mal avec l’écriture de l’auteur. Je dois reconnaître une certaine poésie dans sa plume. Néanmoins, sa tendance à l’envolée lyrique m’a lassée à terme. Je suis une immense fan de J.R.R. Tolkien et sa tendance à la description ne le rebute pas, bien au contraire. Mais ici, l’auteur utilise des poncifs et à force le ton devient plus grandiloquent que vraiment poétique.

C’est vraiment dommage, ce monde trop peu exploité. Car ce qui est esquissé est vraiment intéressant : les croyances m’ont l’air très développées, il y a un jeu socio-politique qui se dessine, la magie est là en filigrane et les créatures de la fantasy classique m’ont l’air d’appartenir – plus ou moins en tout cas, à la légende. Peut-être dans le prochain tome, cela dit !

Malgré tout, il s’agit d’une histoire qui se lit assez vite. L’intrigue est relevée et donne envie de la suivre. Les actions sont bien placées pour relancer l’intérêt du lecteur et l’humour est là au bon moment et sait faire ressortir une étincelle dans la noirceur d’une situation.

Les personnages quant à eux manquent vraiment de relief. On note bien quelques uns d’entre eux qui sortent du lot, comme s’ils avaient été davantage travaillés que les autres. Ceux-ci semblent vraiment humains, avec leurs peurs, leur capacité de raisonnement et leur humour
J’ai par contre eu un énorme problème avec Eos, le personnage principal. D’adolescent orphelin et taciturne, il devient psychopathe. Et cela ne me semble pas crédible : difficile d’imaginer qu’un choc, aussi puissant soit-il, puisse autant transformer quelqu’un. C’est juste dommage car son destin est plein de promesses pour le prochain tome. Difficile de cerner la personnalité de ce personnage et impossible de s’attacher à lui. Il m’est juste apparu antipathique du début à la fin. Seules les raisons pour lesquelles je ne l’ai pas apprécié ont évolué.

#En bref


Je suis plutôt partagée à propos de ce titre. Il se situe dans un univers plein de promesses et de mystères encore non dévoilées par l’auteur. L’intrigue et le rythme créent une lecture agréable et on note même une pointe d’humour. Néanmoins, le protagoniste me pose problème. J’ignore si on en apprendra plus à son propos dans le prochain tome, mais j’ai du mal avec sa soudaine et peu crédible évolution.

Eos.- G.D. Arthur.- Ed. Mnémos

Chroniques d’un rêve enclavé

« On ne bâtit rien sur le désespoir, fors la haine, mais avec la colère et l’usure des souffrances qui se répètent, avec la faim et la peur du lendemain, avec nos seuls coudes serrés pour nous tenir chaud, et nos larmes en écho, et nos rires enfuis, un jour, avec juste ça, entre hommes et femmes, nous n’aurons plus besoin que d’un rêve pour nous éveiller. »

Dans cette cité médiévale où règnent recruteurs, faiseurs de dîme et de gabelle, les poètes meurent, les rêveurs aussi. Les rêves, eux, ne demandent qu’à voyager. 

Parleur, vagabond visionnaire, parviendra-t-il à leur faire franchir les murs de la Colline ?



# Comment ce livre m’est-il tombé entre les mains ?


Les éditions Le livre de Poche m’ont fait l’honneur de choisir mon blog pour un partenariat. J’ai donc pu sélectionner ce titre parmi quelques autres. Je ne connaissais Ayerdhal que de nom et je n’ai donc pas pu découvrir ses textes de son vivant… Ce que je regrette après avoir lu Chroniques d’un rêve enclavé.

# De l’imaginaire engagé

Bien entendu, que c’est possible ! Chroniques d’un rêve enclavé est l’histoire d’un idéal, d’un rêve de liberté et de libre-arbitre dans un monde régi par un système féodal fort et répressif. Un monde dans lequel une poignée de personnages hauts en couleur ont décidé malgré tout de prendre leur vie et leur destin en main et mènent une résistance à leur manière. 

Ayerdhal ne se propose pas uniquement d’effleurer un sujet sans approfondir sa position comme peuvent le faire d’autres auteurs. Au contraire. Ici, les personnages s’engagent dans un processus irréversible et mettent en jeu bien plus que leurs simples idéaux

Se dégage de ce texte une grande réflexion à propos du droit inhérent (dans notre propre société en tout cas) de l’Homme à disposer de lui-même sans être asservi d’aucune manière. Ce qui peut nous sembler comme allant de soi dans notre démocratie ne l’a pas toujours été et ne l’est pas dans d’autres pays du globeEt par extension, je pense que ce texte fait relativiser sur les défauts de notre système politique.

Dans ce texte, chaque personne disposant d’un peu de pouvoir ne peut s’empêcher de l’utiliser pour favoriser les siens, même de manière totalement inconsciente. Dans toute décision, qu’elle soit politique ou non, on peut donc se demander ce qui anime inconsciemment la personne qui en est à l’origine. Par l’intermédiaire de Parleur,  Ayerdhal nous offre une paire de lunette des plus importantes, celle qui nous permet de voir à travers les grands discours pour débusquer son sens caché.

L’intrigue s’articule autour de l’évolution de cette réflexion. Je vous l’assure, elle tient en haleine tellement, partagés entre l’espoir et le pessimisme. Curieux partage je vous l’avoue, mais au final pas si étrange que ça : l’espoir de voir les plans de la Colline aboutir à une vie meilleure et le pessimisme de connaître le genre humain qui fait redouter la fin de l’histoire. Rassurez-vous, je ne vous dévoilerai rien de celle-ci !

L’écriture est vraiment bien maîtrisée. De la première à la dernière page, chaque mot est savamment dosé, le texte fluide et l’ambiance se prête à la réflexion, même au plus fort de l’action. Fluide… jusqu’aux dernière pages où tout explose. Ce bouquet final, bien construit, m’a tout de même secouée par sa brutalité et sa violence. Ce n’est qu’avec un peu de recul que j’ai eu l’occasion d’apprécier toute la beauté de ce final.
Un mot enfin sur les personnages. Ceux-ci sont nombreux et ont des rôles variés à jouer dans l’histoire. Nous les voyons à travers le regard, décillé il est vrai de la sœur d’un poète rebelle assassiné par le pouvoir en place. Les descriptions physiques ne sont pas légion dans ce texte, ce qui laisse plus de place aux idées que les protagonistes véhicules, le point fort du texte. Leur dessin psychologique est très fin et vraiment bien travaillé. Ils semblent vraiment humains dans leurs faiblesses et leurs moments de force.
Ayerdhal propose quelques archétypes judicieusement choisis, de ceux sont actes et paroles ont une portée immense, du genre qui dépasse le simple cadre du texte. Et ça, c’est fort.

# En Bref

Oui, j’ai apprécié Chroniques d’un rêve enclavé. D’abord parce que l’histoire est captivante. Ensuite, parce que la réflexion qui s’en dégage retient l’esprit longtemps après que le livre est refermé. Et enfin, parce que le texte et la plume de l’auteur sont vraiment bons !

Lisez-le !

Chroniques d’un rêve enclavé.- Ayerdhal.- Ed. Le Livre de Poche.

[Autour d’une oeuvre] L’Agent des ombres

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Ce n’est peut-être pas une série mondialement connue, mais elle gagnerait totalement à l’être. On y suit les aventures d’un être d’exception, de personnages hauts en couleurs dans des décors aux dimensions mythiques. 
Je parle bien entendu de l’Agent des Ombres et de Cellendhyll de Corvatar.

Un coup de foudre littéraire.



Aux origines


Je devais avoir 19 ou 20 ans quand j’ai lu le premier tome de l’Agent des Ombres. À l’époque, je ne connaissais de la fantasy que les classiques et je dévorais les romans d’Anne Rice (qui appartient au genre fantastique, je sais). Puis je suis tombée sur Michel Robert au sens littéraire bien entendu. Ce nom évoquait pour moi d’abord un cavalier avant l’auteur. Dans un premier temps bien entendu. Maintenant, il est synonyme de fantasy de qualité et j’attends chacun de ses romans avec une grande impatience !

Une écriture efficace et acérée

Si Michel Robert revient souvent dans mes tops, ce n’est pas pour rien, vous en conviendrez. Je la trouve à la fois efficace, acérée et terriblement évocatrice. En quelques mots à peine, bien choisis et dosés, il réussit à dresser un portrait ou à esquisser un paysage. On sent le froid glacial des montagnes ou la sécheresse des déserts. Les personnages semblent étonnamment vivants dans les textes de Michel Robert.

Ce que cette série m’a apportée


Du rêve. Oh, pas lorsque je lisais les épreuves difficiles que traversait le protagoniste bien entendu, mais plutôt l’envie de parcourir les paysages et les contrées naissant sous la plume de Michel Robert. Ça m’a fait un peu le même effet que lorsque je lis Le Seigneur des Anneaux. J’ai envie d’y être !

Et puis il y a les personnages. Des caractères forgés au gré des aléas (plus des bas que des hauts) de la vie. Terriblement charismatiques mais peu fréquentables, il faut l’avouer. Je ne suis pas du genre à tomber amoureuse de personnages fictifs. Mais là… J’aimerais bien avoir Cellendhyll comme maître d’armes !

Parce que c’est ça pour moi, l’immense point fort de la série L’Agent des Ombres. Tout y est si visuel qu’imaginer les combats est très facile. Et c’est un véritable spectacle pour l’esprit. Et pour ceux qui aiment les duels et autres affrontements à l’épée, la dague ou le coutelas…

Assister aux épreuves de Cellendhyll et le voir les surmonter envers et contre tout et surtout être témoin de la force avec laquelle il le fait donne du courage. Et à côté de ses « légers » soucis, ceux qui peuvent arriver dans notre vie de tous les jours, semblent bien petits. Certes, l’héroïsme des protagonistes est un peu exagéré, mais leur charisme et leurs aventures palpitantes font clairement passer outre cela !

La série se divise en deux saisons. Ma préférée est la première, bien que la seconde ouvre sur de nouvelles possibilités. J’aimais quand Cellendhyll possédait un but, une arme qui lui dictait la voie à suivre. Je me suis sentie un peu perdue à l’orée de la deuxième saison. Mais qu’à cela ne tienne, la qualité du récit m’a donné hâte d’en savoir toujours plus !

L’univers de Michel Robert est une source inépuisable d’inspiration. Pour des textes, mais aussi du jeu de rôle ! D’ailleurs… j’ai hâte de tester celui qui est en cours de préparation ! Que voulez-vous. Quand un univers est aussi riche et bien construit que celui-ci, je ne peux qu’adhérer !

#En Bref


Aventures, héroïsme, combats épiques, personnages charismatiques. L’Agent des Ombres est clairement un coup de coeur. Et je pense que vous avez bien compris que l’écriture de Michel Robert n’y était pas pour rien non plus… 

Chronique du soupir

Couverture Chronique du Soupir
Lilas, une naine flamboyante, a choisi, depuis la disparition de Frêne, son époux, de prendre sa retraite de Chef de la garde du palais de la Haute Fée pour ouvrir une auberge au bord de la mer, à l’endroit même où Frêne s’est « ancré » pour l’éternité. Entourée de quelques amis et d’Errence, un elfe qui est aussi son amant, elle mène une existence un peu trop paisible à son goût.
Alors qu’elle s’interroge avec angoisse sur son devenir, son fils Saule, pourchassé par un groupe de miliciens au service de la Haute Fée, fait irruption dans l’auberge. Il serre dans ses bras une adolescente de 16 ans, Brune, qui est à l’agonie.
Après quelques heures d’hésitation, et bien que pressentant l’immense danger qui émane de façon indicible de la personnalité de Brune, Lilas décide de les protéger envers et contre tous.




J’entretiens un rapport très étrange avec ce roman. J’ai tenté de le lire plusieurs fois, en vain. Il me tombait des mains à chaque fois. Mais il faut croire que c’était le bon moment puisque non seulement je n’ai pas lâché cette lecture, mais je l’ai au final plutôt appréciée ! Il était temps que Chronique du soupir sorte de ma PàL… il stagnait là depuis plusieurs années ! C’est un peu ça, la magie de la lecture.
Ne vous attendez pas à de l’action à toutes les pages. Pour moi, Mathieu Gaborit pêche un peu sur ce point car les péripéties qui d’ordinaire rythment le récit sont chaotiques et brouillonnes. À tel point que j’ai du les relire pour bien saisir et comprendre précisément de quoi il retournait.
Chronique du soupir est un récit axé sur la psychologie des personnages. Sur ce point, l’auteur a réalisé un très bon travail. La psyché des protagonistes est finement ciselée et on retrouve au fil du texte de nombreuses plongées introspectives plutôt réussies et très naturelles. Ce sont elles, plus que les actions, qui font véritablement avancer l’intrigue. Cet aspect psychologique est legros point fort de cette histoire.
L’intrigue quant à elle est véritablement complexe et bien structurée. Certes, le peu d’explications à propos du background a de quoi égarer, mais un peu d’attention suffit pour se maintenir à flot. Malgré tout, celui-ci semble très riche et développé et les simples évocations présentes dans le texte tendent à montrer l’installation de l’univers de Mathieu Gaborit pour les connaisseurs. Néanmoins, peut-être qu’un petit addenda sur le fonctionnement du monde pourrait éclairer les novices.
Le système de souffle, les fées et leur magie ainsi que tout ce système de lignes très complexe confère à Chronique du soupir une teinte spirituelle à cette histoire et renforce la présence du genre fantasy. On pourrait même inventer un nouveau terme : spiritual fantasy.
Le début du récit esquisse une intrigue dont la portée bouleversera l’univers. L’auteur réussit à atteindre son but sans prendre le chemin qui semble le plus visible. Mais on semble s’en éloigner en changeant totalement de protagonistes. Et pourtant… tout finit par se rejoindre. Je n’ai pas pu m’empêcher de noter cette qualité du récit et la maîtrise de son auteur qui sait mener son lecteur par le bout du nez. Avec talent bien entendu. Et loin de minimiser la portée quasi-mythique du récit, la focalisation sur des personnages a priori anodins et leurs actions lui donnent une touche humaine. Enfin…naine.
Un dernier mot quand même à propos de cette couverture que je trouve juste magnifique.

#En Bref



J’ai eu du mal à rédiger cet avis au final plutôt descriptif. Mais j’ai apprécié Chronique du soupir. Ce livre restera dans ma mémoire grâce à son histoire, mais aussi car il conforte la théorie selon laquelle il existe des livres destinés à un moment précis de la vie.


Et oui, je vous le conseille.

Chronique du soupir.- Mathieu Gaborit.- Ed. France Loisirs (Pré au clercs)

La Maison des mages


Quand le Bien et le Mal n’existent pas, seuls restent les choix.

Tiul est le plus mauvais étudiant de La Maison des mages, plus intéressé par les filles des tavernes que par l’art qui permet à ses confrères de manipuler les forces de ce monde.
Anthalus est un mercenaire de bas étage qui vit au jour le jour entre tueries et trahisons.
Qiruë, craintive et chétive, est la dernière représentante du peuple moribond et décadent des Elfes, méprisée et haïe par ses supérieurs.
Alishr est un jeune écuyer malingre qui rêve de devenir paladin, malgré les brimades et l’ostracisme dont il est la victime.
Ce ne sont pas des héros, et il est probable qu’ils ne le deviennent jamais.
Pourtant, alors que la mystérieuse Maison des mages, qui apporte aide et éducation aux populations, tisse son réseau tentaculaire au cœur des Six Royaumes, le destin du monde va heurter le leur de plein fouet et les jeter face à des forces magiques aussi anciennes que l’univers.
C’est avec et contre elles qu’ils devront écrire la légende des siècles à venir.

Qu’en ai-je pensé ?

Aussitôt lu, aussitôt chroniqué. J’ai même décalé la parution de ma critique, prévue le mercredi si vous suivez mon blog.

J’avais beaucoup apprécié le premier tome de ce diptyque qui plongeait son lecteur dans une aventure épique et haletante. Eh bien la suite ne dépare pas question epicness. L’histoire se déroule trois siècles après l’intrigue de La Geste du Sixième Royaume. Si on retrouve les principales puissances politiques et autres ordres de paladins, seuls quelques personnages se retrouvent d’une histoire à l’autre.

Les personnages sont bien construits, très cohérents et surtout très réalistesÀ tel point que j’ai eu envie de les secouer à plusieurs moments. On peut très bien s’imaginer avoir une réaction analogue à celles des protagonistes si on se retrouvait propulsés dans la même situation. 

Mieux encore, les personnages ont réussi à susciter en moi l’étonnement. Ils sont opaques et semblent bien résister au récit : l’auteur a relevé le difficile défi de donner à ses personnages des secrets, une part d’ombre qu’ils dévoilent au moment adéquat et seulement lorsqu’ils n’ont pas d’autre choix. Un peu comme le feraient des personnes réelles. Vous comprenez l’excellent travail de création fait par Adrien Tomas ?

On suit les péripéties de nombreux personnages très différents. L’auteur a réussi à leur donner une personnalité propre à chacun d’entre eux, leur conférant un charisme très personnel. Ainsi, chaque lecteur pourra apprécier plus ou moins chaque protagoniste selon ses propres inclinations. Mais en aucun cas on ne peut rester indifférent à un personnage, l’histoire et son intrigue y veillent.

Côté écriture, rien à redire. Chaque élément de l’intrigue a priori anodin possède son importance même si celle-ci ne sera révélée que plusieurs centaines de pages après. La Maison des mages possède un très bon équilibre entre narration, descriptions et dialogues. Et l’auteur ne laisse pas son lecteur démuni devant une intrigue aussi colossale : de subtils rappels à la fois au premier tome et aux éléments inhérents au second opus sont présents comme autant de panneaux indicateurs plutôt discrets. Pas de gros panneaux « Dans l’épisode précédent » ou « Mais si, rappelez-vous », mais quelque chose qui ne gâche pas la lecture.

Si je devais résumer l’histoire en un mot… j’évoquerais sa complexité. Chaque page tournée alimente encore un peu les ramifications de l’histoire et pose autant de nouveaux éléments de suspens qu’il en résout. L’étoffement de l’intrigue est telle que je me suis demandée si le livre, pourtant fort de 600 pages, allait se terminer sur une conclusion ou un cliffhanger. Eh bien non.

L’histoire est complète et fonctionne par des ressorts qui relancent l’intrigue aux moments adéquats. Une révélation, une trahison, un combat épique, nombreux sont les rebondissements dans l’histoire. Mais tous sont utilisés à bon escient pour alimenter l’histoire. Adrien Tomas évite l’écueil dans lequel tombent trop de romans de fantasy : la débauche d’épique et la retombée du suspens à la fin où tout arrive. Dans La Maison des mages, l’intrigue prend le temps de se mettre en place et garde un ratio annonces fracassantes/scènes épiques/narration de fond bien équilibré sur toute la durée du récit.

L’histoire est, à l’image de l’intrigue, très bien construite. Adrien Tomas a créé un univers très complet, cohérent et crédible dont la situation géopolitique et les intervenants sont très subtils et pleins de surprises. L’alternance des points de vue dans la narration dévoile cette complexité par degrés et je reste admirative devant l’ampleur du travail.

Bon. Chipotons un peu. Certaines scènes détonent par leur manque de lien avec le reste. Je suis restée sceptique devant le dernier dialogue entre Alishr et son ancienne amie écuyère Iseline. Totalement hors de propos compte-tenu de l’action en cours. Je pourrais aussi parler des actions qui se résolvent parfois avec l’aide providentielle de Deus Ex Machina un peu grossiers. Ces faits sont un peu rares, mais ils arrivent.

#En Bref

Difficile d’être concis devant un texte d’une telle ampleur. Et un très bon récit qui plus est. Si vous n’avez pas lu La Geste du Sixième Royaume, ce n’est pas bien grave, vous comprendrez les tenants et les aboutissants de La Maison des Mages. Et si vous avez lu (et apprécié) le premier tome, vous ne serez pas déçus du second !

La Maison des mages.- Adrien Tomas.- Ed. Mnémos.- Coll. Hélios

D’un monde à l’autre

Couverture La Quête d'Ewilan, tome 1 : D'un monde à l'autre

Quand Camille vit le poids lourd qui fonçait droit sur elle, elle se figea au milieu de la chaussée. Son irrépressible curiosité l’empêcha de fermer les yeux et elle n’eut pas le temps de crier… Non, elle se retrouva couchée à plat ventre dans une forêt inconnue plantée d’arbres immenses. Te voici donc, Ewilan. Nous t’avons longtemps cherchée, mes frères et moi, afin d’achever ce qui avait été commencé, mais tu étais introuvable…

Il fallait bien que je m’essaie un jour aux texte de Pierre Bottero, oeuvre destinée à la jeunesse très appréciée par beaucoup. Eh bien… je reste plus que mitigée à la sortie de cette lecture. C’est parti.

L’écriture d’abord. J’ai dès les premières pages été surprise – et pas forcément dans le bon sens du terme – par la platitude de l’écriture. Je le confesse, j’ai plusieurs fois été tentée d’abandonner ma lecture. Mais je n’aime pas faire ça et je me suis acharnée. Une fois mis de côté les maladresses et la platitude du style, j’ai pu me concentrer sur l’histoire.

Ce récit est entièrement consacré à la découverte de cet univers parallèle, celui d’Ewilan, ainsi que des tenants et aboutissants de la réelle personnalité de la jeune fille. Là je dois l’avouer, j’ai été séduite par cet univers, sa construction et son bestiaire. Les créatures sont très intéressantes et mériteraient de plus amples illustrations à travers des dessins scientifiques à l’intérieur du roman à mon sens.

Globalement, l’histoire quant à elle est remplie de rebondissements qui se succèdent rapidement. Elle est certes plutôt agréable à suivre, mais de trop grandes ellipses et un manque de fluidité dans l’enchaînement des épisodes gâchent largement l’ensemble. Bon, disons qu’on a pas le temps de s’ennuyer…

Et il faut aussi évoquer le manque de crédibilité de certains éléments de l’histoire. La jeune fille possédant des connaissances étendues dignes d’un vieil érudit alors qu’elle est seulement âgée de 13 ans par exemple. L’auteur a tendance à confondre érudition et intelligence surdéveloppée. Que Camille possède cette dernière ainsi qu’une énorme capacité d’apprentissage passe encore. Mais là… il ne faut pas abuser. De la même manière, certains passages dangereux pour les protagonistes se résolvent bien trop rapidement par ce qui semble être un Deus ex machina injustifié et qui dévoile un vide narratif.

Les personnages sont au final très superficiels et psychologiquement très peu développés. Comme pour les actions, dialogues et interactions sont plutôt vides, comme si l’auteur n’avait pas voulu s’encombrer de ces détails. Leurs réactions ne sont pas tout le temps réalistes et crédibles, notamment pour Bjorn. Peut-être s’agit-il d’une astuce narrative, mais j’en doute.

Mais pour terminer sur une note positive, il est important d’évoquer le système de magie très poétique mis en place par Pierre Bottero : le dessin. Les praticiens du Dessin semblent capables de mettre en oeuvre des actions formidables, à dimension mythique, juste en les concevant dans leur esprit. C’est un système très intéressant et laisse entrevoir des possibilités qui, je l’espère, prendront vie dans les prochains tomes.

#En bref

Cette lecture m’a-t-elle rebutée ? Pas totalement. L’univers de Pierre Bottero possède des points forts qu’il ne faut pas placer derrière les faiblesses de son écriture. Le Dessin et le monde fantastique sont tout simplement très originaux et j’ai apprécié me trouver dedans.
Si vous souhaitez vous lancer dans cette lecture, faites l’effort de vous concentrer sur l’univers et pas sur l’écriture. Sinon, l’envie d’abandon vous guettera… 


La quête d’Ewilan.- D’un monde à l’autre.- Pierre Bottero.- Ed. Rageot.

Ils en prennent de la place, ces auteurs…

Ma bibliothèque regorge de livres, à tel point que certains rayonnages sont doublés pour gagner un peu de place. Vous vous en doutez, il y a de nombreux auteurs différents. Mais quels sont ceux qui prennent le plus de place sur les étagères ? Telle est la question…

1# J.R.R. Tolkien
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 18 titres en tout. Est-il utile de le présenter ? Je ne vous ferai pas cet affront !
2#Robin Hobb
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L’Assassin Royal, mais aussi les trois premiers tomes des Aventuriers de la mer, le premier tome de sa nouvelle série, les trois premiers de Serpents et dragons, même les deux intégrales du Soldat Chamane ! 18 titres en tout. 🙂
3# R.A. Salvatore
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16 titres de cet auteur. Il faut dire que quand on commence une saga qu’on adore, on va jusqu’au bout !
4#Michel Robert
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L’un de mes auteurs favoris de fantasy française. 11 titres en tout, dont un non lu !
5#Arto Paasilinna
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J’adore sa plume, j’adore son humour… L’un de ses romans, Le Lièvre de Vatanen est d’ailleurs l’un de mes favoris. Que vous dire d’autre ? Lisez le ! En tout, il y a 8 titres de cet auteur dans ma bibliothèque.
BONUS# Pierre Pevel
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Et pas des moindres, loin de là. Je ne peux pas ne pas parler de cet auteur qui est pour moi l’un des plus talentueux que je connaisse. En tout, 7 titres sont dans ma bibliothèque. Dans l’attente de commencer sa nouvelle série et de finir les Lames du Cardinal…

Perdido Street station

Couverture Perdido Street Station, tome 1
Nouvelle-Crobuzon: une métropole tentaculaire et exubérante, au cœur d’un monde insensé. Humains et hybrides mécaniques y côtoient les créatures les plus exotiques à l’ombre des cheminées d’usine et des fonderies. Depuis plus de mille ans, le Parlement et son impitoyable milice règnent sur une population de travailleurs et d’artistes, d’espions, de magiciens, de dealers et de prostituées. Mais soudain un étranger, un homme-oiseau, arrive en ville avec une bourse pleine d’or et un rêve inaccessible: retrouver ses ailes. Isaac Dan der Grimnebulin, savant fou et génial, accepte de l’aider. Mais ses recherches vont le conduire à libérer une abomination sur la ville tout entière…

Sérieusement, ce résumé ne vous tente pas ? Moi il m’a donné envie de me plonger dans ce roman et je dois dire que j’ai beaucoup apprécié cette lecture.
Je n’ai jamais lu de textes de cet auteur et j’ai donc découvert son écriture à travers les pages de Perdido Street station. La plume est efficace et de très bonne qualité. Ses mots possèdent un grand potentiel évocateur  et on se retrouve souvent plongé dans ce texte dont on avale les chapitres sans y prendre garde. Mais justement, l’auteur ne développe pas toujours cette capacité évocatrice des mots et s’épanche trop souvent sur la même description sale et peu reluisante de la cité de Nouvelle-Crobuzon. Ce tic d’écriture n’a pas affecté ma lecture, mais c’est loin d’être un point positif…
Venons-en à l’univers du roman. Je l’ai beaucoup apprécié. China Miéville réussit le pari de proposer un monde complexe, mais aisément compréhensible avec des créatures de nature diverses mais aux caractéristiques et aux mœurs aisées à retenir. Les protagonistes de l’histoire son eux-même très bien construits et vraiment naturels en ce qui concerne leurs réactions, leurs interactions et leur construction psychologique.
C’est un univers très stratifié et peuplé de nombreuses créatures séparées les unes des autres par de nombreux préjugés. Nouvelle-Crobuzon est gérée par la Milice, une sorte de police politique aussi discrète que dangereuse. La société est vraiment réaliste et pourrait tout à fait exister si d’autres races que l’Homme existaient. Avec son lot de racisme, d’idées reçues bien entendu. 
L’intrigue proposée est un véritable challenge et je n’ai pas pu m’empêcher de continuer ma lecture (comprenez en ayant du mal à poser mon livre) pour savoir ce qu’il allait en être. Celle-ci se décompose en plusieurs ramifications qui s’entrecroisent parfois, le tout arrosé d’explications sur tel ou tel point de l’univers. Le tout forme un ensemble très fluide et mis à part les récurrences des tics évoqués plus haut, il n’y a aucune longueur à signaler dans cette lecture. 
#En Bref
J’ai passé un très bon moment de lecture. Je vous conseille ce premier tome qui augure une série de qualité à l’intrigue prenante !