La Saga des neuf mondes

Couverture Sagas des Neuf Mondes, intégrale
Au cœur de notre vaste univers se dresse un majestueux frêne au tronc solide et aux branches vigoureuses sur lesquelles reposent neuf royaumes. Son nom : Yggdrasil.
Ami, prenez place ! En cette froide nuit d’hiver, Bjarni Steingrim, le scalde vagabond du Nord, a fait halte à notre porte pour nous conter l’histoire de ces mondes merveilleux où vivent de puissants dieux, de courageux mortels et d’étranges créatures.
Tremblez devant la colère de Thór ! Indignez-vous des fourberies de Loki ! Partagez la douleur de Freyja… Mais n’oubliez pas : côtoyer les dieux peut s’avérer dangereux.


Au vu de la couverture et des noms du pitch, vous êtes prévenus. En avant pour une plongée dans les mythes et légendes nordiques ! A la manière d’un conteur, l’auteur nous fait voyager entre Midgard, Asgard, Jotunheim. Sa plume nous emporte à travers ces histoires, nous fait côtoyer les dieux.

Pierre Efratas réussit à faire passer toutes les émotions ressenties par les protagonistes de l’histoire. Les contes ménagent du suspens et de l’action. Je me suis laissée entraîner dans cette ambiance si particulière de la veillée au coin du feu. Pas besoin de se concentrer beaucoup pour être réceptif aux émotions d’autant plus fortes qu’elles sont bien décrites : amour, tristesse, haine ou révolte.

Ces émotions sont rendues plus intenses du fait que les protagonistes sont souvent des Dieux. Créatures divinement supérieures à l’homme, mais qui se révèle tellement humaines par moments. Mais après tout ces contes sont racontés par un humble être humain… Dans tous les cas, on ne peut rester de marbre devant la détresse de Freya ou adorer détester le malicieux Loki !

Avec La Saga des neuf mondes, Pierre Efratas rend un véritable hommage aux Eddas poétiques par sa plume pleine de sensibilité et de finesse, tant dans ses descriptions que dans la narration. Ce court recueil de nouvelles, c’est du Snorri Sturluson remis au goût du jour, en gardant la beauté du texte et des légendes nordiques !

Et si on parlait du livre en lui-même pour terminer ? Il s’agit d’un très bel objet à la couverture cartonnée. Et le must réside dans les magnifiques illustrations signées Catherine Nodet

#En Bref

La Saga des neuf mondes est un véritable voyage dans l’espace et le temps sur les traces des Ases, des Géants de glace et des humains de Midgard ainsi qu’un hommage à Snorri Sturluson. Le tout magnifiquement illustré. 
Qu’attendez-vous ?! Je vous le conseille !

Je remercie Babelio et les éditions Flammèche  pour m’avoir permis de découvrir ce livre !


Ce livre entre dans le challenge 1 mois, 1 consigne 2015 !

La Saga des neuf mondes, intégrale.- Pierre Efratas.- Ed. Flammèche.- 2014

Le fantôme du mur

Ainsi, il existe à Dole, dans le Jura, une certaine maison de la vieille ville où on peut lire, gravée à même la pierre, la mise en garde suivante : « Abeant fures mures lemures ». Phrase latine qui peut se traduire par : « Fuyez voleurs, souris, fantômes ». Le fantôme du mur imagine ce qu’aurait pu être l’histoire – l’une des histoires – de cette maison et de ses habitants : un homme entre deux âges, un peu perdu, une vieille dame au soir de sa vie, un peu indigne. Sans parler de ses anciens locataires… Vous y croiserez également – doit-on y voir un hasard ? – l’esprit de Marcel Aymé sur fond d’histoire de la ville. 


Premier titre d’une collection très prometteuse, Le Fantôme du mur est un récit bien particulier. Court, mais plutôt riche de par son intertextualité et son contenu historique et géographique. 

C’est en effet une plongée dans les rues de la ville de Dole, une ancienne cité qui a connu bien des tracas. Se pourrait-il que le fantôme soit l’un des templiers qui avaient élu domicile dans la ville ? A travers son personnage, Jean-Pierre Favard mène l’enquête et nous fait découvrir une partie de l’oeuvre de Marcel Aymé, Le Passe-Muraille. 

Le Fantôme du mur est un texte très court qui s’inscrit dans la lignée de ce que d’autres auteurs classiques comme Maupassant auraient pu écrire. Un récit où le fantastique provient souvent de la façon qu’ont les gens de voir le monde… Le narrateur prend en effet le temps de considérer son environnement d’une autre manière et prend surtout le temps pour l’observer. 

#En Bref

J’ai apprécié de bref voyage dans le Dole passé et présent en compagnie du narrateur. Jean-Pierre Favard a su construire une intrigue prenante et qui se résout tout en délicatesse et en émotion.
Le Fantôme du mur ouvre une nouvelle collection prometteuse. Qu’attendez-vous pour découvrir cette histoire ? 

Le Fantôme du mur.- Jean-Pierre Favard.- Coll.LoKhaLe.- Ed. La Clef d’Argent.

[Lecture commune] Les Lais de Marie de France



Quel stress ! Mon premier partenariat avec un blog, qui commence par une lecture commune ! Heureusement que Rhi-Peann est gentille avec une noob comme moi !… Trêve de plaisanterie : nous avions choisi comme livre les Lais de Marie de France, un recueil de contes datant du XIIe siècle (vers 1170). Coup de chance, c’est un livre qui était au programme de mon cours de littérature médiévale, comment joindre l’utile à l’agréable en somme !
Les Lais, mais qu’est-ce que c’est que cette bête là ?
Il s’agit d’un recueil de douze contes versifiés puisant dans le folklore et la matière de Bretagne (le cycle arthurien). On y retrouve souvent, et pour mon plus grand plaisir, le merveilleux sous la forme d’animaux, d’objets ou même d’êtres humains ! Eh oui, les fées sont présentes…
L’autre thème récurrent de ces contes est l’amour courtois. Donc soyons clair, si vous cherchez une trame différente à chaque conte, passez votre chemin ! Tous les aspects de l’amour courtois sont évoqués, avec toutes les étapes de la séduction.

C’est donc à chaque fois un amour parfait, auquel les amants ne peuvent que se soumettre que vous aurez devant les yeux. Des trahisons bien sûr, avec l’éloignement des amants et d’immenses épreuves douloureuses à traverser. Marie de France s’amuse à nous décrire assez longuement les souffrances psychologique de cet amour qui perdure envers et contre tout. J’ai trouvé ce travail psychologique fascinant, qui montre que l’auteur en savait déjà beaucoup sur la psychologie amoureuse !
J’ai été également heureuse de voir que ce recueil forme en fait une base incontournable qui a sûrement servi de tremplin pour de nombreux conteurs à des époques ultérieures au XIIe siècle. Le schéma narratif présent dans presque tous les lais est en effet repris dans les célèbres contes des frères Grimm et de notre Perrault.
Vous aurez sûrement remarqué le presque. En effet, certains contes ne se terminent pas de manière heureuse. Mais vous en saurez plus en lisant les Lais de Marie de France !

En Bref 

Malgré une étude assez poussée pour les cours et quelques passages à vide de certains contes qui ne contiennent pas de merveilleux, j’ai globalement beaucoup apprécié cette oeuvre, et je vous la conseille vivement si vous appréciez les contes et la matière de Bretagne !

Le petit plus qui fait plaisir !
Le lien vers la chronique de Rhi-Peann qui me traite de vile tentatrice ! Je lui pardonne 🙂

Loup y es-tu ?


Et si les êtres maléfiques des contes de notre enfance existaient réellement?
Sans doute ces créatures vampiriseraient-elles notre planète. Elles seraient de tous les génocides, manipuleraient les plus grands dictateurs. Bref, tapies dans l’ombre d’Hitler ou sous le feu des projecteurs des plateaux télé, elles auraient entre leurs mains expertes le devenir de l’humanité.
Sinistre tableau !
Si de tels êtres vivaient, il serait à souhaiter que leur alter ego bienfaisant existe également. Qu’en ce début du XXIe siècle, ces personnages merveilleux s’éveillent et décident de se battre.

Voilà une quatrième de couverture qui donne envie, n’est-il pas ? C’est suite à l’avis pour le moins enthousiaste d’une amie que j’ai craqué sur la version poche de ce roman.

Je suis une grande fan des contes traditionnels (quelles que soient leurs origines) et de leurs détournements. Le titre de ce roman Loup, y es-tu ? a tout de suite été accrocheur pour moi. C’est donc avec curiosité que j’ai commencé ce détournement d’un genre un peu spécial.

Je me suis beaucoup amusée à assister à la révélation des personnages et à leur “éveil” par des créatures pour le moins surprenantes: des nains, et le Chasseur du loup ! Comme dans les contes, le lecteur pourra remarquer l’opposition plus ou moins nette des deux camps : celui des méchants et des gentils. J’emploie cette expression à cause d’un certain personnage qui se révèle plus ambivalent que les autres… Je ne dirai rien de plus, même sous la torture !

Les rencontres entre les personnages sont toutes entourées d’une atmosphère pesante, compte-tenu des enjeux des deux camps. Le passé et le présent se retrouvent enchâssés dans un plan de grande envergure, et le lecteur apprendra avec effarement que les évènements tragiques de l’Histoire ne sont que des manoeuvres habiles de la Sorcière pour dominer les peuples et asseoir son autorité de premier plan sur le Monde.

Vous vous laisserez entraîner par les péripéties rythmant cette histoires, et surprendre par les révélations habilement placées par l’auteur. Ce roman se lit assez vite, et les titres de chaque chapitres vous donneront envie de découvrir leur contenu, et ce jusqu’à la dernière page.

Si vous voulez passer un bon moment et ressentir des émotions aussi différentes que le rire, l’attendrissement ou la peur, liser Loup, y es-tu?

Les phénomènes de Corneghem – L’esprit de la forêt (T1)


Quelque part, entre les monts des Flandres, se cache un petit village appelé Corneghem. Dans ce bourg en apparence tranquille, une mystérieuse aura se dégage : celle de la magie des fées, des fantômes et des elfes. C’est dans cet univers merveilleux que vivent des personnages hors du commun, dont Walter Katt, un conteur de talent qui va faire de belles rencontres au cœur de la forêt des fées… Asseyez-vous et savourez une petite histoire au coin d’un bon feu.


Dès les premières pages de ce roman,vous vous retrouverez plongés dans l’univers merveilleux si particulier à ce petit village. Si les histoires se déroulent (en grande partie) entre les monts de Flandres, il n’est pas utile de posséder une connaissance parfaite de la géographie du Nord pour profiter au maximum des contes. Il vous suffira de vous laisser entraîner dans une réalité qui se fissure pour laisser échapper quelques bribes de magie. Peut-être même entreverrez-vous une autre réalité, si les fées vous en donnent l’occasion…
Au fil de plusieurs contes, l’auteur nous fait découvrir de nombreux personnages dont les aventures ne sont décidément pas banales !
Au détour de ces pages, vous rencontrerez un conteur dont la vision du monde va changer par le truchement des fées de la forêt, des vampires las de leur château, et même des sirènes boiteuses !

~Le Mystuurtuk~ 

Walter Katt est un homme aux goûts simples. Lors d’un beau matin d’automne, il décide de partir à la cueillette de bolets dorés. Mais au détour d’un chemin, il tombe nez à nez avec une entité un peu particulière qui va lui ouvrir une nouvelle vision des choses. Peut-être que si vous vous concentrez… Vous aurez la même aussi ! 
Patrice Michel donne plonge tout de suite son lecteur dans l’ambiance qui l’entourera tout au long de la lecture de ce recueil. On a envie de suivre Walter dans sa promenade à travers une forêt réellement enchanteresse !
~Transylvanie nostalgie~
Le prince Lymphoman doit déménager. Le dernier prince en titre est décidé à vivre en Angleterre. Mais tout ne se passe pas comme prévu. Les terres françaises ne lui plaisent pas, et la traversée le répugne. Lors d’une étape dans le petit village de Corneghem (sans rire!), il rencontre le croque-mort avec lequel il s’associe, et lui fournit même quelques clients.
Une première tranche de rire ! On reconnaît dans ce conte le talent de l’auteur pour parsemer son histoire de petites touches comiques qui font de ce texte un bon moment de lecture !
~Ghislain et Ghislaute~

Un couple de charbonniers vivait misérablement dans la forêt. Un jour, la femme mit au monde deux enfants difformes. Ghislain, l’aîné, se trouve affublé d’un ventre énorme. Ghislaute, son cadet, se retrouve quant à lui bossu. Empli de joie de vivre, ce dernier gagne sa vie en chantant lors des fêtes de village. Alors qu’il rentre de l’une d’elles au beau milieu de la nuit, il tombe sur une danse bien étrange…
C’est un conte digne de ceux des frères Grimm ou de Perrault que nous offre l’auteur, avec sa morale, et même une petite rengaine écrite dans le patois local ! C’est ce genre de détail qui me permet de dire que ce conte est sans doute l’un de mes favoris !:)
~La Dame Blanche de Zutebecque~

Le maire de Zutebecque est en proie au désespoir. Personne ne vient à Zutebecque, et le tourisme est à son niveau le plus bas. Lorsqu’une idée a priori formidable lui vient à l’esprit : et si Zutebecque possédait sa légende locale ? Ce sera une dame blanche ! Mais à trop se jouer des légendes, celles-ci finiront par vous rattraper…
Un petit conte qui se lit lui aussi très vite et qui est comme ses voisins de papier plutôt bien écrit. Ce n’est pas mon histoire favorite, mais je l’ai beaucoup appréciée !
~Toussaint, ou le destin d’un veilleur de grue~

C’est la panique dans un petit village du canton de Corneghem ! Un complexe commercial et hôtelier s’installe. Mais cela n’est pas du goût de tout le monde. La nuit, quelqu’un – ou quelque chose, dérobe tous les outils. Toussaint, un ouvrier, est chargé de surveiller le chantier depuis sa grue. Et lors de la première nuit, sa vie va changer…
Un conte passionnant dans lequel l’auteur joue avec son lecteur et le mène par le bout du nez pour le mettre face à une série de péripétie mêlant frisson, soulagement et émotion. Je l’ai beaucoup apprécié !
~La Tentation du dragon~

Il est des choses dont il ne faut pas parler devant certaines personnes, et d’autres qu’il ne faut pas faire ! Et surtout, la patience paie toujours !
On retrouve encore une fois la tonalité atemporelle des recueils de contes bien connus ! La trame générale est commune, mais avec juste ce qu’il faut de modernité pour transporter le lecteur !
~Ulysse et la sirène du bout du monde~

Ulysse Tyme est un jeune homme en mal d’aventure. A tel point qu’il s’embarque aux côtés d’un étrange capitaine pour une chasse à la sirène. Mais l’aventure ne se déroule pas comme prévu, et le jeune homme devra faire face à des situations toutes plus incroyables les unes que les autres !
Et si… Qui n’a pas entendu ce début de phrase au moins une fois dans sa vie ? L’auteur revisite ici le mythe d’Ulysse qui pour une fois succombe au chant des sirènes !
~Le conteur à l’épreuve des fées~

Encore une fois l’une de mes chroniques favorites ! Un conte enchâssé dans un autre, une épreuve pour Walter qui doit prouver sa bonne foi au peuple de la forêt. C’est tout le petit peuple qui est ici mis en scène avec beaucoup de simplicité mêlée à la poésie toute en finesse. Magnifique.
~En bref~ 

L’esprit de la forêt est vraiment un très bon recueil de contes, sans doute ma lecture du mois de février !

Saisons Païennes

 Les fêtes païennes se succèdent au rythme lent de la roue de l’année. Les rites se suivent, de l’éclosion de la Nature à la saison sombre, en passant par la maturité et l’abondance – puis la venue de ce miracle sans cesse répété : le renouveau. Aujourd’hui encore, ces agapes nous parlent des ravages des tempêtes et des frimas, de la peur de la Nuit, de l’émerveillement face à la Vie, de la passion charnelle qui réchauffe les âmes aussi bien que les corps.

Tout le monde connaît les grandes dates du calendrier païen… Mais pas leurs noms réel. Avec ces huit nouvelles et les styles particuliers à chaque auteur, vous en apprendrez beaucoup sur les fêtes se Samain, Beltane, Imbolc et Lugnasad. 
Je me suis laissée emporter par la plume des huit enfants de Walpurgis qui ont puisé dans leur connaissances des traditions anciennes, mais aussi dans leur imagination sans limites pour nous offrir des histoires très différentes, mais toutes originales et prenantes. 

~ Les danses de Samain, Céline Guillaume ~

Une jeune femme est considérée comme une sorcière. Un jour, elle sauve le pieux héritier du comté des griffes de la mort et tombe amoureuse de lui… Jusqu’au jour où celui-ci se marie… Tout bascule pour la jeune fille.
Les danses de Samain est vraiment un texte très poétique. Céline Guillaume est passée maître dans l’art de faire passer un message avec beaucoup de douceur et de finesse. On passe le seuil de l’hiver sans même s’en rendre compte.

~ Noces sanguines au coeur des ténèbres, Marianne Stern ~

Au coeur de la Laponie se prépare une fête pas comme les autres. Jaska, parti pour offrir sa couronne de houx à la dame de son coeur se retrouve plongé dans un cauchemar éveillé. S’en sortira-t-il ?
Un bon texte un peu plus dur que le précédent. La transition est un peu rude, mais cela reste une belle histoire sur les apparences.
~ L’Étincelle en moi, Vanessa Terral ~

Une jeune fille traverse les années tant bien que mal en tant que danseuse de cabaret. Mais tout le temps, quelqu’un la poursuit. En plus, l’ange qui est en elle a de plus en plus de mal à rester tranquille. Car Helena est Nephilim… 
J’ai été intriguée en lisant cette nouvelle de Vanessa Terral, et je pense qu’inconsciemment j’espérais trouver quelque chose de son roman… J’ai eu le nez ! Ce récit se déroule avant le début de L’aube de la guerrière
~ Éclosion, Angélique Ferreira ~

Une jeune femme gravement malade insiste pour revenir chez elle contre l’avis de ses médecins. Sorcière, il lui revient d’accomplir le rituel d’Ostara, l’éveil du printemps. La Déesse la sauvera-t-elle ?
Éclosion est vraiment un texte touchant, peut-être celui véhiculant le plus de sensibilité. Je ne pense pas qu’il soit possible de ne rien ressentir à la lecture de ce texte… 🙂

~ Pour que l’histoire s’achève, Stéphane Soutoul ~

Sellina descend d’une longue lignée de druides. Mais elle a choisi de couper les ponts, de renier son héritage. Mais rien ne va plus dans sa vie depuis un moment. Stérile, elle craint que son compagnon ne s’éloigne d’elle. Cerise sur le gâteau, d’étranges rêves viennent la visiter. Prise d’une impulsion soudaine, elle se retire dans une cabane perdue dans les montagnes, propriété de sa famille. C’est là-bas que, peut-être, se trouve la solution à ses problèmes.
La nouvelle du seule homme du collectif ! L’érotisme s’y mêle au fantastique dans un mélange assez fluide au final. 
~ Solstice fatal, Bettina Nordet ~

D’un côté une sorcière belle comme le jour mais au coeur aussi noir que la nuit. De l’autre, la cible. Céleste, sa cousine. Aveuglée par sa quête de pouvoir, ira-t-elle jusqu’à sacrifier quelqu’un de son sang ? La fin justifie-t-elle toujours les moyens ?
Le lecteur restera impuissant devant tant de cruauté. Mais rassurez-vous, la fin se déroule bien et le texte est plaisant à lire.

~ Ce qui nous lie, Cécile Guillot ~

La veille de son mariage, Dorine, héritière d’une lignée de sorcières rencontre un spectre. Une jeune femme désespérée de ne pouvoir offrir le repos éternel à son bébé. Dorine trouvera-t-elle la solution à ce problème ? Cela mettra-t-il en péril son mariage ?
Comme pour Vanessa Terral, ce texte constitue une « préquelle » au premier tome de la Fille d’Hécate. Une nouvelle bien (trop) courte !

~ L’Offrande de l’été, Ambre Dubois ~

C’est une véritable crise au royaume de la lumière: l’anneau de passation de pouvoir entre la lumière et la nuit a été volée par un humain. En échange, celui-ci réclame comme épouse la sublime suivante de la reine de la lumière. Le Roi des ombres accédera-t-il à sa demande ? 
Une nouvelle fantasy qui termine en beauté ce recueil très bien écrit. Je n’avais jamais lu d’autre ouvrage d’Ambre Dubois, et je pense recommencer dès que possible !

J’ai apprécié ces voyages dans des styles très différents mais toutes suivant le fil rouge donné pour ce recueil très réussi. 

Le Manoir aux esprits


Armand Lombre est architecte. Son existence bien tranquille va être chamboulée par un héritage inattendu : un manoir normand en ruine. Pourtant aucun lien de parenté ne le rattache à cette demeure. Qui est donc cet étrange notaire ?
Qui sont ses « ancêtres » qui ont habité dans ce manoir ? Que cherchent à lui dire ses murs ? Mais est-il vraiment ce qu’il croit être ?

Second roman de Pierre Brulhet après L’Enfant du cimetière, le Manoir aux esprits est destiné à un public plus âgé. L’histoire est facilement immersive, et la quête des reliques aux quatre coins du monde donne à ce roman un côté aventureux qui plaira au plus grand nombre.
Les éléments fantastiques sont distillés aux moments propices, ce qui permet de tenir le lecteur en alerte. Le texte alterne entre le quotidien d’abord monotone puis atypique d’Armand et des bonds dans le passé qui font progresser le lecteur dans l’intrigue. Ces récits de vie constituent la force de ce récit.
Armand n’est pas mon personnage préféré. D’abord plongé dans un quotidien monotone, il devient avec la découverte de richesses hautain et distant avec tout. Mais il redevient l’homme angoissé qu’il était au début lorsque commence sa quête. Tant mieux.
Le genre fantastique est quant à lui bien manié : le lecteur frémira en même temps que nos deux personnages devant les manifestations surnaturelles, pour son plus grand plaisir ! Les descriptions sont telles qu’elles donnent de la beauté à des actes horribles. 🙂
Le manoir aux esprits est un bon roman, même si j’ai de loin préféré L’enfant du cimetière. Il a beau être fantastique, il manque cette note de magie qui étincelait les aventures de Yoann.

Le manoir aux esprits.- Pierre Brulhet.- Ed Juste pour lire.- 2011

Le livre des choses perdues

David est un garçon sage. Mais sa maman est mourante. Alors, pour l’empêcher de mourir, le petit garçon de douze ans respecte scrupuleusement les rites qu’il a mis en place, parmi lesquels les livres tiennent une place prépondérante. Mais sa mère meurt, et la vie de David va changer du tout au tout. Les livres lui parlent, et il rencontre un homme étrange et biscornu. Pour couronner le tout, le voilà passé dans un monde où plus grandes peurs des enfants prennent vie…

Beaucoup de choses à dire à propos de ce livre. Lorsque je l’ai terminé, j’ai eu du mal à retourner dans le monde actuel. Le livre des choses perdues est un savant mélange de nombreux contes : le Petit chaperon rouge, la Belle au bois dormant, Hansel et Gretel, mais aussi Alice au Pays des merveilles. L’auteur a su prendre le meilleur de chacun d’eux et le mélanger aux autres pour créer ce roman.
Si l’on s’attend au happy end comme dans la plupart des contes, tout ne paraît pas gagné lorsque l’on tourne les pages de ce surprenant roman. Chaque chapitre apporte son lot de péripéties, et l’auteur nous mène du bout de sa plume aux quatre coins de son royaume imaginaire fantastique que l’on visite avec un respect mêlé de crainte.
Les descriptions de ce texte dressent un monde sombre, inquiétant et grouillant de dangers. Il n’en est pas moins fantastique et inexplicablement attirant. John Connolly sait révéler nos peurs enfantines et s’amuse à les égrener au fil du texte. Attendez-vous à revivre les contes comme vous ne les avez jamais vus !
Des chapitres un peu longs peut-être, et des titres qui en révèlent trop sur le contenu. Je préfère généralement un mot bien choisi qui épaissit le mystère autour de son contenu. Malgré tout, ces titres donnent au livre le côté «19ème siècle » des romans d’aventure de l’époque.
Le titre de ce roman, Le livre des choses perdues, est bien choisi : à la fois un élément incontournable de l’histoire, il possède l’extraordinaire pouvoir d’extraire de la mémoire du lecteur toutes ces petites choses d’une enfance plus ou moins lointaine.
Avis aux amateurs de contes pour grands.

Le livre des choses perdues.- John Connolly.- Editions J’ai Lu.- 2010.- 7€60

Maintenant qu’il fait tout le temps nuit sur toi

Mathias est un jeune homme triste. Sa mère vient de décéder à l’hôpital. Quand il rentre chez lui avec sa famille, les ombres ont tout envahi, et essaient même de rentrer dans leurs cœurs.

Mais sur le parking de l’hôpital, Mathias fait une découverte qui va changer sa vie : un mystérieux géant qui va l’aider à supporter les ombres, et surtout l’absence de sa mère. Mais cet espoir de retrouver sa mère dans le monde du géant est-il vraiment sans danger ?
Maintenant qu’il fait tout le temps nuit sur toi est le premier roman de Mathias Malzieu, surtout connu pour être le chanteur du groupe français Dionysos. Les amateurs de ce groupe retrouverons d’ailleurs dans ce roman le style décalé propre à l’auteur.
A travers la tristesse de son histoire, l’auteur réussit à nous emmener dans son univers irréel et presque absurde, digne des films de Tim Burton. Des personnages ordinaires se mêlent à d’improbables alliés, comme le fameux Giant Jack (que l’on retrouve dans l’un de ses albums).
Plusieurs thèmes présents dans ce roman comme la mort, le deuil mais aussi l’amitié, sont traités avec sérieux mais dans une tonalité éminemment fantastique. Cela permet sans aucun doute d’apporter une vision moins abrupte de la réalité et d’aborder ces graves sujets avec un recul donné par la présence de ces petites touches décalées.
Si l’histoire est prenante, le style d’écriture est quant à lui court et incisif, et parfois absurde. Chaque mot écrit est comme un coup asséné par l’auteur dans l’esprit du lecteur. C’est comme un cri de désespoir sorti de la plume de Mathias Malzieu.
Le lecteur attentif pourra également ressentir une peur enfantine cachée derrière ces phrases courtes : celle de la disparition d’un parent proche et de l’inconnu qui arrive forcément après elle. Cette peur se retrouve tout au long du texte, par des tournures de phrases plus longues que les autres, ce qui pour moi accentue l’effet poignant de la lecture de ce roman.
La lecture de ce roman apporte beaucoup plus au lecteur qu’un long discours sur la mort de ceux que l’on aime et les meilleurs conseils pour l’appréhender.
Maintenant qu’il fait tout le temps nuit sur toi est un roman qui s’inscrit dans la digne lignée d’un Alice au pays des merveilles ou d’un film de Tim Burton. Mathias Malzieu mérite à être connu aussi pour son travail d’auteur.
Extrait :
« J’ai encore du mal à convoquer les beaux souvenirs, les autres me tombe dessus sans crier gare. (…) Les ombres continuent leur travail de sape. Elles me piquent les yeux et déversent des litres et des livres de souvenirs bien récents – les pires. »

Maintenant qu’il fait tout le temps nuit sur toi.- Mathias Malzieu.- Flammarion.- 2005.- 15€

L’Enfant du cimetière

Yoann n’est pas à proprement parler un « enfant trouvé». Il a, certes, été abandonné par sa mère dans un cimetière, mais a été recueilli par ses occupants nocturnes, les Esprits. Tout va bien dans le meilleur des mondes : Yoann tombe même amoureux d’Ora, le spectre d’une petite fille de douze ans aux épais cheveux et aux grands yeux noirs de jais. Mais une menace plane sur la vie paisible du cimetière : un agrandissement est prévu, ce qui inclut le déplacement des tombes de ses plus anciens occupants.
Yoann est découvert et emmené de force dans un orphelinat. Aidé d’Ora, parviendra-t-il à s’échapper et à sauver le cimetière où il a toujours vécu ?

L’Enfant du cimetière est un conte gothique. Ici pas de macabre mais le récit fantastique d’un jeune garçon vivant parmi les Esprits au beau milieu d’un cimetière ! Toutes les caractéristiques du conte sont reprises dans cette histoire : un héros, une histoire d’amour, un complot et même une malédiction menaçant les esprits rebelles ! De quoi promettre une lecture palpitante.
Si la trame du conte est connue, l’histoire est en revanche originale. Durant la lecture, je n’ai pas cessé de penser que l’univers dessiné par l’écrivain est semblable à celui de Tim Burton.
L’intemporalité de l’Enfant du cimetière est une autre caractéristique du conte. L’époque non définie donne au lecteur tout le loisir d’imaginer celle qui l’attire le plus. Pour moi, cela a été le XIXème siècle, période durant laquelle nombre d’écrits à propos d’orphelins ont vu le jour.
Il s’agit d’une histoire courte, trop peut-être. Chaque chapitre est clos par un dessin représentant un élément mis en exergue. J’aurais trouvé approprié la présence d’une carte représentant le cimetière, ce qui aurait été un plus pour l’histoire. Cela aurait permis aux jeunes lecteurs de se représenter les lieux avec peut-être plus de facilité.
Mais c’est, je pense, le seul « reproche » que l’on puisse faire à ce livre.
Amateurs de contes, procurez-vous l’Enfant du cimetière au plus vite.

L’enfant du cimetière.- Pierre Brulhet.- 2010.- Ed Juste pour lire.- 12€