Ange et Loki


Gheritarish a besoin d’aide, tel est le message reçu par Cellendhyll tandis qu’il enquête sur la mort de ses parents. Il s’empresse alors de partir pour les Terres de Sang rejoindre son ami. Magie néfaste, monstres, pillards, ennemis cachés, la quête de l’Ange ne sera pas de tout repos. Il croise entre autres sur son chemin Cyndaël, une belle archère qui s’intéresse à lui d’un peu trop près. Sans compter l’arrivée des Vorpals, désormais réveillés et pour qui la chair humaine représente la plus délectable des gourmandises…
Un long parcours semé d’embûches attend l’Ange avant ses retrouvailles avec le Loki !

Après de longs mois d’attente, j’ai enfin pu reprendre les aventures de Cellendhyll de Corvatar, alors homme lige de l’empereur de la Lumière ! Cela a été un grand plaisir que de déguster cette lecture chapitre après chapitre ! Vous aurez compris, j’ai beaucoup apprécié cette lecture.
L’histoire en elle-même sort de la trame principale du reste de la série. C’est en effet un « one-shot » dans lequel l’Adhan s’écarte de la mission qu’il s’est fixée à la fin du tome précédent et suit son instinct qui lui dicte de porter secours à son ami de toujours. Cela permet à l’auteur de nous présenter une nouvelle partie de son monde qui se trouve chargée d’une histoire dont j’aimerais connaître tous les détails. Peut-être qu’un jour nous en saurons plus à propos de cette histoire…
Quelle joie de pouvoir suivre à nouveau les aventures de Cellendhyll, ce héros torturé que je connais un peu plus à chaque tome. Chaque morceau de la vie du héros nous en apprend plus sur sa manière de voir le monde, et ce tome-ci montre une véritable avancée dans le travail psychologique de Cellendhyll. J’ai aussi été très heureuse de retrouver Gheritarish, après sa disparition à la fin du tome 5 de la saga. Il est vrai qu’un couple amical aussi dissemblable pourrait étonner, mais ce sont leurs différences qui font leur complémentarité et leur donne leur force. Peut-être que cela deviendra un proverbe. S’il existe, je n’ai rien dit !
Parler de la plume de Michel Robert revient surtout à parler de la qualité de ses descriptions. L’auteur va à l’essentiel et nous propose des scènes d’action mais aussi des paysages à couper le souffle. Ni trop ni trop peu, c’est ce qui pourrait définir l’écriture de l’auteur. On peut d’ailleurs dire que la philosophie de vie du héros s’en rapproche : le trop est l’ennemi du mieux. Michel Robert l’a bien mis en application pour notre plus grand plaisir !
~ En Bref ~
C’est une très bonne lecture. Même si ce tome ne s’inscrit pas directement dans la lignée des autres tomes, ce one-shot est vraiment plaisant à lire. On y retrouve avec grand plaisir Gheritarish, le pendant extraverti de Cellendhyll, et surtout leur duo détonnant.

Si vous voulez de la fantasy de qualité, vous serez servis ! Avec de grosses bêtes dégoûtantes en prime…

Ange et Loki.- Michel Robert.- Ed Mnémos.- 2013

Les Héritiers de l’Aube – T1, Le Septième sens


Trois jeunes personnes ont été arrachées à leurs époques respectives : Alex l’australien du XXIe siècle, Laure la française du XVIIIe siècle et Tom l’anglais du XIXe siècle. Transportés par la volonté de Merlin dans le Paris de l’an de grâce 1411. Que peut bien relier ces adolescents appartenant à des époques différentes ? Les pouvoirs qu’ils possèdent sans le savoir ainsi que l’absence de ligne de vie au creux de leur main qui font d’eux les Héritiers d’une ancienne magie qui date de l’aube des temps. Leur mission est simple en apparence : récupérer une mystérieuse pierre verte. Mais plusieurs ennemi de taille se dresseront sur leur route, dont un démon qui traque l’objet depuis le premier matin du monde…

Ce roman est le premier tome de la nouvelle saga de l’auteur des Hauts-Conteurs, Patrick Mc Spare. Il s’agit d’un retour dans le passé, dans le paris médiéval. Un beau voyage en perspective. C’est du moins ce que je me suis dit une fois le résumé de l’histoire lu.
Les trois aventuriers sont de jeunes gens venant d’époques différentes. L’on peut tout de suite percevoir un vent de compréhension et de tolérance mutuel – bien qu’un peu chaotique – souffler entre les adolescents. L’auteur fait montre de bonnes qualités d’observation et a su rendre correctement des réactions typiquement adolescentes, surtout concernant Alexander. C’est d’ailleurs ce qui m’a un peu lassée dans cette histoire, les jérémiades incessantes de cet adolescent que tout incommode.
Mis à part ce petit bémol, rien à redire sur les personnages. L’auteur a su reprendre les réactions des français que l’on suppose «normales » au moyen-âge vis à vis de la technologie. C’est avec le sourire que j’ai lu les tours de « magie » mis en place par Alex avec son briquet pour soutirer aux brigands ce qu’il voulait savoir.
J’ai déjà lu de très bonnes histoires mélangeant histoire et fantasy. Je pense bien sûr à la Wielstadt de Pierre Pevel (n’ayant pas encore commencé les Lames du Cardinal). Ce premier tome des Héritiers de l’Aube conviendra autant à tous les accro à la fantasy qu’aux amateurs d’histoire curieux de se plonger dans un genre nouveau. Je ne me suis pas plongée dans l’histoire de France du XIIIe siècle, mais le peu que j’ai pu lire sur le sujet montre que les personnages et les factions ont bien existé.
L’intrigue est prenante et les péripéties dans lesquelles sont plongés les héros vous donneront envie de connaître la suite de l’histoire, d’autant que l’auteur a eu la bonne idée (pour la plus grande frustration de son lecteur) de terminer son premier tome par une magnifique piste lancée qui donne envie de commencer le second volet de l’histoire sans attendre !
~ En bref ~

Le Septième Sens ouvre une série qui promet d’être palpitante et pleine de surprise. J’aurais cependant préféré voir une couverture illustrée par Olivier Péru, auteur et artiste que j’aime beaucoup.

Les Héritiers de l’aube.- T1 Le septième sens.- Patrick Mc Spare.- Ed. Scrinéo.- 2013

Frankia, Livre 1


1940, Seconde Guerre Mondiale.
Dans une France décalée où la magie se mêle à la technologie, les tracteurs à vapeur sont actionnés par des élémentaires de feu, les arachnopanzers et mécanovouivres déchaînent leur fureur mécanique, les protocoles technomanciens altèrent la réalité, les orcs, colonisés et exploités, se sont battus aux côtés des Frankiens pendant la première guerre mondiale et les elfes sont persécutés et exploités par les Teutoniens et leur maître, le Technarkonte Von Drakho.
C’est dans ce contexte que Loïren, un jeune Frankien élevé par un orc, en zone libre, va recueillir une jeune femme elfe poursuivie par la milice, et se retrouver au cœur du conflit qui embrase Europa. Derrière l’Histoire, celle des États et des Nations, ici ou ailleurs, se cachent le combat, la haine et l’amour des hommes et des femmes emportés dans la tourmente, qu’ils soient réels ou imaginaires.

Rude programme que de s’attaquer à une réécriture de la seconde guerre mondiale, sujet sensible par excellence ! Parce que oui, cette histoire traite de l’occupation allemande (Teutonia dans le roman) en France (Frankia, toujours dans le roman) et de la déportation. Mais ce pari est relevé avec talent par Jean-Luc Marcastel qui l’adapte à la sauce fantasy. Car nains, elfes, orcs et même des mages, les fameux technomanciens s’invitent dans cette histoire revisitée.
Cette fois, ce sont les elfes qui sont opprimés par les Teutoniens, et l’on peut lire dans cette histoire un véritable hommage à la résistance française durant l’occupation allemande au début des années 1940. On peut en effet lire quelques passages narrant l’histoire de personnes abritant des réfugiés elfes qui mettent en péril leur vie en luttant contre le géant teutonien. C’est dans tous les cas un bel hommage de l’auteur à ces héros souvent méconnus voire inconnus.
L’histoire quant à elle est prenante. Au-delà de l’histoire d’amour qui a le mérite d’apporter un mystère sur la véritable personnalité du héros nommé Lorïen, Jean-Luc Marcastel nous offre un espoir salvateur concernant le peuple elfique en la personne d’une jeune elfe dont les ancêtres ne sont rien moins que les fondateurs du peuple elfique.
Le suspens à la fin de chaque chapitre, et de manière plus générale à la fin de ce premier tome est bien gérée, ce qui donne sincèrement envie de se pencher sur le second tome de l’histoire.
Les personnages enfin sont drôles et attachants, ce qui fait que j’ai eu hâte de tourner les pages pour les retrouver au plus vite et frissonner en lisant leurs péripéties. L’auteur fait encore une fois montre de son talent pour la narration et nous emmène dans un monde noir aux mains d’un véritable homme devenu monstre et à la lutte des races minoritaires pour survivre malgré le racisme et les brimades.
~ En bref ~

Au-delà d’une fantasy classique, Jean-Luc Marcastel a tenté de faire passer un message de tolérance, mais également un véritable hommage aux personnes déportées mais aussi aux héros de l’ombre, la résistance qui a lutté sans relâche contre l’oppresseur lors de la seconde guerre mondiale. 

Frankia, Livre 1.- Jean-Luc Marcastel.- Ed Mnémos.- 2013 (Collection Hélios)

Psyckoon – T1 Yfrôn


Psyckoon est le nom d’un guerrier surpuissant. Yfrôn est un étrange enfant aux talons ailés qui deviendra ce guerrier s’il réussit à accomplir une longue et périlleuse série de métamorphoses… Une combattante d’élite, Lléna, part à sa recherche en compagnie d’Alda, son incontrôlable disciple. Ces deux jeunes et splendides guerrières sont de la race des Yptérôns, les très lointains descendants humanoïdes des Papillons. La peur s’est abattue sur ce peuple qu’abrite et protège l’antique et énigmatique Sanctuaire de Pahân. Car le prodigieux organisme vivant qu’est Pahân, objet de toutes les convoitises, se trouve menacé d’invasion par un mystérieux Seigneur qui a unifié contre les Yptérôns toutes les races monstrueuses et prédatrices de la contrée. Incarné en une miraculeuse apparition, l’Esprit de Pahân a révélé aux Yptérôns que seul le Psyckoon peut anéantir ce tout-puissant Seigneur de la guerre.

Si je n’avais qu’une seule chose à retenir à propos de ce roman, c’est sa totale originalité. Et celle-ci tient principalement aux êtres qui peuplent le monde où se place cette histoire. C’est un univers haut en couleur, peuplé de nombreuses créatures plus ou moins dangereuses et douées de conscience.
Les personnages principaux sont des humanoïdes dotés d’attributs de papillons : ailes colorées et antennes leur permettant de capter les pensées ou la présences d’êtres, qu’ils soient amis ou ennemis. C’est assurément le point fort de ce premier tome qui augure une série distrayante, mais il aurait été sage de plus travailler les héroïnes de l’histoire. Alda, la plus jeune, est égocentrique, peureuse, est franchement énervante, et si elle pourrait apporter un peu de légèreté à la gravité de certaines scènes, c’est souvent trop ou mal placé.
L’histoire est déjà-vue : il faut trouver un sauveur dont on ne connaît ni le nom ni l’apparence ni où il se trouve. Mais avant cela, de nombreuses péripéties attendent les héros qui devront les surmonter pour parvenir à leur but. Mais le style de la narration est fluide, ce qui fait que ce roman se lit relativement vite.

Je reste vraiment mitigée par ce premier tome, mais je ne peux que saluer le talent de l’illustrateur pour ses magnifiques dessins intérieurs et son illustration de couverture. 

Psyckoon, T1 Yfrôn.- Hughs Heffragus.- Ed. Atria.- 2013

Les Kerns de l’Oubli, T1 L’Exil


Erkan. Héros de l’histoire. Jeune, beau, fort. Et amnésique. Disciple d’un cercle occulte de la puissante cité d’Almenarc’h, il se retrouve perdu au milieu de nulle part. Seul. Frappé de l’Oubli. Il est victime de la plus haute peine infligée par ceux de sa caste : l’Exil.
Préoccupé par le but naturel de retrouver son passé, il se voit bientôt harcelé par de sombres tueurs et plongé dans le cauchemar d’une fuite éreintante. Et plus il avance, plus il est terrifié par ce qu’il entrevoit de lui. Ses réflexes inhumains. Ses perceptions. Ses rêves. La mort de tous ceux qu’il approche. Et cette sibylle aux cheveux d’argent qui se dit tour à tour déesse et fille des Hommes, et qui le guide dans les traces d’un destin dont il ne veut rien ! Racheter une faute ! Vivre et mourir, sans cesse, depuis des millénaires, avec ce but ! Quel but ? Quelle faute ! Qu’on lui rende sa mémoire volée ! Qu’on lui rende son passé et ceux qu’il aime !
Et des bribes de son passé, sûr qu’il en retrouve. Et du même temps, il s’enfonce dans les arcanes d’un pouvoir occulte… Un pouvoir propre à construire ou détruire des mondes. Un pouvoir digne d’un Dieu !

Tout un programme. C’est que ce roman, premier d’une série, est pour le moins riche ! Et encore, ce terme est un euphémisme. Cette richesse d’informations est à la fois un point fort et le point faible de cette histoire.

Le point fort est que Feldrik Rivat nous offre en un tome un aperçu d’un monde à la création poussée et complexe. De la mythologie aux lignées royales en passant pas la législation, tout est pensé. Mais c’est également le point faible, car la profusion d’informations crée chez le lecteur une certaine confusion et il sera forcé à naviguer entre la page où il est arrivé et le lexique heureusement présent à la fin du volume.
Si le monde se révèle très complexe, l’histoire l’est au moins autant. J’avoue avoir eu un peu de mal à entrer dans l’histoire. Néanmoins, je me suis laissée prendre dans les péripéties, et je me suis aperçue qu’il s’agissait finalement d’une histoire, sinon plaisante, du moins captivante.
L’auteur possède un véritable talent pour les descriptions, tant « extérieures », celle des personnages ou des paysages, qu’intérieures, celle du ressenti des personnages. A mesure que vous les côtoierez, vous partagerez leurs espérances, leur colère ou leur effroi.

Comparée au monde, la liste des personnages est relativement raisonnable, ce qui permet de ne pas trop s’y perdre. De plus, la façon dont l’auteur mène son lecteur crée de nombreux rebondissements dans les liens qu’entretiennent les personnages entre eux. Pour votre plus grand plaisir bien entendu !

En bref, le premier tome des Kerns de l’Oubli est une bonne histoire malgré sa complexité qui peut paraître à première vue déroutante. Mais c’est aussi et surtout une oeuvre ambitieuse et prometteuse que met en place Feldrik Rivat.

Les Kerns de l’Oubli, T1 l’Exil.- Feldrik Rivat.- 2013.- Ed. De l’Homme sans nom

Martyrs, T1


Irmine et Helbrand, deux frères assassins descendant d’un ancien peuple guerrier, vivent dans les ombres de la plus grande cité du royaume de Palerkan. Alors qu’ils se croient à l’abri des persécutions dont ont souffert leurs ancêtres, leur passé sanglant les rattrape, sous les traits d’un borgne qui semble nourrir pour eux de sombres projets. Et tandis que la guerre menace d’embraser le monde, que les puissants tissent de noires alliances, ils vont devoir choisir un camp. Leur martyre ne fait que commencer…

Après avoir lu et adoré Druide, je n’ai pas attendu très longtemps après la sortie du premier tome de Martyrs. Par où commencer cette chronique, tant les choses à dire sont nombreuses ?
Par l’ambiance, peut-être… Certes, le lecteur est parachuté dans un monde inconnu, mais s’il prête une grande attentions aux descriptions, il se sentira (presque) comme chez lui. Des falaises balayées par les vents venus de la mer aux somptueux châteaux en passant par des villes fantômes, vous serez bien vite transportés dans un univers rude mais beau grâce au talent de l’auteur pour les descriptions. Les descriptions sont l’un des nombreux points forts des romans d’Oliver Péru, et je pense que son grand talent pour le dessin y est pour quelque chose !
Ils sont nombreux, certes. Mais il faut bien cela pour mener une histoire dont l’intrigue se place simultanément à plusieurs endroit d’un gigantesque royaume.
La manière dont l’auteur nous amène à connaître ses personnages rappelle celle dont on se fait des amis. D’abord une première impression, puis on apprend petit à petit à percer le caractère de la personne avant de décider si on l’apprécie ou pas. Parfois même on se prend à apprécier un personnage que l’on aimait pas au début.
Tout ce temps pour dire une chose simple, en sorte, que les personnages dessinés par Oliver Péru donnent l’impression d’être réels.
Décidément, il s’agit encore d’un point fort. L’histoire se révèle être cohérente, jusqu’à un réalisme assez poussée. On retrouve des personnages hors du commun descendant de mythiques dragons.
Chaque chapitre alterne entre les protagonistes, entre les différents « camps », on pourrait presque dire. Je sais bien que toutes les histoires ne peuvent être narrées en même temps, et chaque fin de chapitre nous poussera à entamer le suivant pour suivre avec autant de plaisir les aventures des personnages que l’on a abandonné dans les pages précédentes.
L’histoire quant à elle est conforme au talent d’Oliver Péru : exaltante, prenante et porteuse d’un portrait critique de toutes les manigances et les fourberies dont peuvent être capable les hommes pour arriver à leurs fins.
La fin de l’histoire explique la majeure partie du mystère qui anime tout le roman, le mystérieux borgne aux yeux d’or. Ce dénouement est amené avec une grande finesse. L’auteur joue avec le temps pour nous mener là où il le décide sans que l’on y voit rien. Du grand art.
Petit arrêt enfin sur la couverture qui se révèle être à la hauteur de ce que l’on peut attendre d’Oliver Péru : un travail des plus magnifiques.

En bref, ce roman est un véritable coup de cœur de A à Z !

Martyrs T1.- Oliver Péru.- Ed. J’ai lu.- 2013

Le Chant de la Malombre, T1, Tueurs de Dragons


Un jour, la terre est tombée malade et les dragons sont devenus fous. Pendant quelques Jours Sanglants, ils ont ravagé les royaumes des hommes avant de se réfugier dans la Morteterre, ce nouveau territoire qui ne cesse de s’étendre comme une gangrène. Depuis, les peuples de la Viveterre vivent sous une épée de Damoclès permanente, reculant sans cesse face à l’avancée de la magie des terres noires : la Malombre. Une nouvelle caste de chevaliers a été créée dans la douleur, le sang et la folie. Les Tueurs de Dragons qui luttent pied à pied, jour après jour, contre l’avancée inexorable de la Morteterre. Une lutte qui semble perdue d’avance…

Une histoire avec des dragons. Certes, ils sont à la mode ces temps-ci. Mais ne vous inquiétez pas, vous entendrez parler que peu d’eux. Il s’agit surtout de l’avancée d’un mystérieux mal, la Mortererre, qui dévore et pervertit toute forme de vie saine. Ce mal, qui incarne les « méchants » cette histoire, représente l’un des points forts de cette histoire. Cela incarne en effet le but de tous les hommes et de toutes les créatures de la Viveterre, ce qui les unit malgré tout.
Les personnages principaux quant à eux ne sont que peu décrits physiquement. Ces descriptions physiques sommaires constituent un point fort de ce roman. Le lecteur les découvrira « sur le tas » dans leur quotidien et surtout dans les relations qu’ils entretiennent entre eux. Cela permet au lecteur de se les représenter de la manière qui leur paraît être la meilleure. Et, comme dans une partie de jeu de rôle, ce sont eux qui sembleront vraiment faire avancer l’histoire à la manière de joueurs. Cette particularité rend la lecture de l’histoire très fluide, car le passage d’un personnage à l’autre se fait simplement, d’un paragraphe à l’autre.
Par exemple, l’histoire m’a semblée plus rapide à la fin qu’au début, ce qui est sûrement dû au déroulement successif de nombreuses actions. L’histoire est passionnante, et cette ambiance de huis-clos n’a pas été pour me déplaire, bien au contraire. La pression qui monte chez les personnages habitera bien sûr le lecteur qui aura hâte d’arriver au dénouement de cette histoire, tout en redoutant de lire ce qu’il va trouver dans les dernières pages.
Un petit point négatif tout de même à notifier à propos de ce livre, les nombreuses lacunes stylistiques qui alourdissent la lecture de l’histoire. Les tournures de phrases sont souvent maladroites, et on peut relever une utilisation fréquente de certaines expressions telles que « comme si ils voulaient creuser un trou… ». Dommage.

Mis à part les progrès stylistiques à faire, j’ai hâte de lire la suite de cette histoire qui, je pense, se révélera pleine de surprises !

Le Chant de la Malombre.- T1, Tueurs de dragons.- Gaëlle K. Kempeneers.- Ed. Voy’El.- 2012

Le Cycle d’Alamänder, T1 – Le T’Sank


Dites adieu aux orques, aux elfes, aux dragons !

Aujourd’hui, vous partez pour Alamänder. Allez donc saluer Anquidiath, le demi-dieu enfoui sous la montagne, chatouiller les monstrueux poulpes de guerre, flâner parmi les épis du champ de blé carnivore ! Aurez-vous le cran de suivre Maek, jeune homme en quête d’une mythique école d’exécuteurs ? Serez-vous digne de devenir le disciple de Jonas, détective spécialisé dans les affaires criminelles magiques ? Si c’est le cas, préparez-vous à découvrir un monde où se côtoient humour, intrigues policières et créatures improbables.

Un monde original et farfelu d’où vous ne reviendrez peut-être pas indemne. On vous aura prévenu.

Vraiment drôle. C’est la première expression qui me vient à l’esprit au sortir de la lecture de ce premier tome. La tonalité générale de cette histoire est en effet axés sur un humour de situation dans lesquels se retrouvent les personnages, souvent malgré eux.
Alexis Flamand nous propose un monde bien construit et totalement inédit. Bien étrange univers en vérité, où le blé est carnivore, et dans lequel la plus grande capitale est en majeure partie enfermée sous terre. Je ne sais pas si j’aurais personnellement envie de vivre dans de tels endroits mais les visiter sous le couvert des mots a été plaisant, et j’ai hâte d’y retourner. Les descriptions sont belles et très suggestives, ce qui facilite une immersion complète dans cet univers, et ce même en cas de reprise de lecture.
Dans ce monde particulier évoluent des personnages charismatiques, que l’on a envie de connaître plus en détail. Mon préféré a bien sûr été Jonas, le mage questeur qui, accompagné par son « démon de compagnie », est chargé d’enquêter sur un meurtre bien étrange. Ce démon est bien entendu le centre comique de cette histoire, par ses pitreries, et ses répliques que j’ai trouvé à mourir de rire.
Je tiens également à souligner la présence d’un épilogue qui rappelle, pour les rôlistes, le débriefing d’une partie de jeu de rôle… Sûrement l’inconscient de l’auteur qui se rappelle à son bon souvenir !
L’histoire en elle-même mêle plusieurs genres : la fantasy bien entendu. Une fois encore, l’auteur a su renouveller le genre et a réussi à proposer un monde fascinant sans recours aux races « traditionnelles » des jeux de rôle.
Pas le temps de s’ennuyer car il y a une alternance dans les chapitres. Une partie suit l’enquête de Jonas tandis que l’autre suit les épreuves que traverse un petit garçon qui ne grandit pas pour attendre une école légendaire. Ainsi, chaque changement crée un renouveau dans la lecture de ce roman, ce qui pousse à passer au suivant pour reprendre l’autre histoire là où elle en était.
Un petit plus pour les apartés divins qui crée à la fois une surprise et une (autre) bouffée de rire dans la lecture.
Enfin, je voudrais souligner la magnifique couverture de ce roman signée Alexandre Dainche qui est, comme d’habitude, magnifique.
~ En bref ~ 

Vous l’aurez remarqué, j’ai beaucoup apprécié cette lecture et j’ai hâte de me plonger dans les autres tomes. 

Le cycle d’Alamänder, t1 le T’Sank.- Alexis Flamand.- Editions de l’Homme sans nom.- 2011

A l’aventure, compagnons !



Dans les plaines inconnues d’un territoire sauvage, un Barbare court en direction des cités humaines. Il pense à une femme, sa cousine, qu’il espère impressionner en cherchant l’aventure. Au même instant, au fond d’une ruelle sombre, un Voleur marche vers un destin qu’il devine flamboyant. Une Elfe court vêtue de vert fait un premier pas hors de sa forêt, tandis qu’un Nain négocie âprement avec un sorcier… Ailleurs, au fond d’une charrette, une Magicienne accompagnée d’un Ogre émerge d’une sieste cahoteuse. Enfin, un jeune Ranger ambitieux révise le manuel des aventuriers… Ils ne se connaissent pas encore, mais ils vont affronter ensemble les dangers du Donjon de Naheulbeuk !

Je vous rassure tout de suite, il ne s’agit pas UNIQUEMENT des dialogues de la série audio ! Non, il s’agit de l’histoire narrée comme sait le faire John Lang, avec en bonus des scènes qui ne sont pas présentes dans la version audio.
J’ai eu grand plaisir à retrouver les personnages de cette compagnie rocambolesque dans des aventures que, certes, je connaissais déjà, mais dont les péripéties sont toujours aussi drôles ou tragiques.
C’est d’ailleurs ce que j’apprécie le plus dans les livres de John Lang, qu’il s’agisse de l’univers de Naheulbeuk ou de son autre roman Le Bouclier Obscur : je ne vois jamais de temps mort qui donnent envie de poser le livre et de passer à autre chose. De plus, l’auteur a eu le bon goût d’abréger des scènes qui traînaient en longueur dans la version audio.
L’histoire maintenant, car c’est bien entendu le point fort de cette chronique ! Eh bien comme je le disais au début, il ne s’agit pas d’une reprise des dialogues de la saga audio. Bien au contraire ! John Lang nous offre par exemple les scènes de recrutement de nos héros. Il s’attarde beaucoup sur le Voleur ; sûrement sa façon à lui de mettre en valeur sa fin tragique… Vous le sentez venir, le tas de cendre ?

En bref, A L’aventure, compagnons est un très bon roman qui vous fera passer un très bon moment avec la compagnie des fiers de hache !

A l’aventure compagnons ! .- John Lang.- Ed Octobre.- 2013

Les Légions dangereuses


L’inquiétude règne dans l’assemblée divine : le dieu Quitiane a disparu ! Son absence met en péril l’équilibre de l’univers, et les quatre dieux restants n’ont d’autre choix que d’envoyer leurs représentants en quête de leur frère disparu. Chacun désigne alors un Champion choisi parmi les plus valeureux habitants du Cratère dans les domaines de la guerre, du vol, de la magie et de la littérature Malheureusement, ces derniers ne correspondent pas exactement à ce qu’ils avaient espéré…

L’histoire pourrait sembler être au premier abord du « déjà-vu » : des mortels élus champions par des dieux qui ont pour mission de retrouver une divinité disparue. On retrouve ainsi les étapes classiques du choix des champions par le dieu de la rencontre entre les personnages et la formation de la compagnie (sans oublier le fameux nom !) au différents combats entre diverses entités. Les personnages possèdent tous leur personnalité propre avec pour chacun un trait de caractère particulier : la colère, l’impulsivité, la douceur par exemple. Ainsi, les protagonistes forment ainsi un groupe complémentaire, ce qui leur permet de surmonter bien des obstacles, qu’ils soient extérieurs ou inhérents à leur personnalité.
Quoi qu’il en soit, l’histoire vous immergera dans un monde aux paysages fantastiques et aux lieux non moins étonnants… Vous traverserez ainsi de grandes villes dont les tours se perdent dans les nuages, des palais-état… De quoi vous immerger dans cet univers pour le moins haut en couleur. Car oui, lecteur, tu sentiras toi aussi les odeurs nauséabondes des villes et frissonneras du vent des grandes plaines et tes cheveux se hérisser en apercevant toute une armée de squelettes !
Au-delà de l’histoire en elle-même que j’ai adoré et trouvée très prenante, ce qui m’a le plus frappé dans ce roman est l’humour qu’on y trouve à chaque page. Bien sûr, plusieurs formes de comiques sont présentes dans les situations décrites, les dialogues et les personnages qui sont tous drôles à leur manière, surtout Hashef. Mais ce que j’ai, et de loin, préféré c’est l’humour présent dans le paratexte. A travers les notes de bas de page, l’auteur instruit, divertit, et parfois promène le lecteur là où il le souhaite, le tout pour son plus grand plaisir !
J’ai pu reconnaître avec plaisir les nombreux jeux de mots et références littéraires présentes dans cette histoire, qui raviront les amateurs de littérature plus « classique » et montrent que les littératures de l’imaginaire peuvent prétendre à la même reconnaissance, ce qui est un message très important pour moi.
Le petit plus, toutes les reconnaissances de grands auteurs à la fin du livre sont vraiment hilarantes et parachèvent la perfection de ce livre, auquel je donne facilement un 20 sur 20 !

Les légions dangereuses.- Fabien Clavel.- Ed Mnémos.- 2013