Frankia, Livre 1


1940, Seconde Guerre Mondiale.
Dans une France décalée où la magie se mêle à la technologie, les tracteurs à vapeur sont actionnés par des élémentaires de feu, les arachnopanzers et mécanovouivres déchaînent leur fureur mécanique, les protocoles technomanciens altèrent la réalité, les orcs, colonisés et exploités, se sont battus aux côtés des Frankiens pendant la première guerre mondiale et les elfes sont persécutés et exploités par les Teutoniens et leur maître, le Technarkonte Von Drakho.
C’est dans ce contexte que Loïren, un jeune Frankien élevé par un orc, en zone libre, va recueillir une jeune femme elfe poursuivie par la milice, et se retrouver au cœur du conflit qui embrase Europa. Derrière l’Histoire, celle des États et des Nations, ici ou ailleurs, se cachent le combat, la haine et l’amour des hommes et des femmes emportés dans la tourmente, qu’ils soient réels ou imaginaires.

Rude programme que de s’attaquer à une réécriture de la seconde guerre mondiale, sujet sensible par excellence ! Parce que oui, cette histoire traite de l’occupation allemande (Teutonia dans le roman) en France (Frankia, toujours dans le roman) et de la déportation. Mais ce pari est relevé avec talent par Jean-Luc Marcastel qui l’adapte à la sauce fantasy. Car nains, elfes, orcs et même des mages, les fameux technomanciens s’invitent dans cette histoire revisitée.
Cette fois, ce sont les elfes qui sont opprimés par les Teutoniens, et l’on peut lire dans cette histoire un véritable hommage à la résistance française durant l’occupation allemande au début des années 1940. On peut en effet lire quelques passages narrant l’histoire de personnes abritant des réfugiés elfes qui mettent en péril leur vie en luttant contre le géant teutonien. C’est dans tous les cas un bel hommage de l’auteur à ces héros souvent méconnus voire inconnus.
L’histoire quant à elle est prenante. Au-delà de l’histoire d’amour qui a le mérite d’apporter un mystère sur la véritable personnalité du héros nommé Lorïen, Jean-Luc Marcastel nous offre un espoir salvateur concernant le peuple elfique en la personne d’une jeune elfe dont les ancêtres ne sont rien moins que les fondateurs du peuple elfique.
Le suspens à la fin de chaque chapitre, et de manière plus générale à la fin de ce premier tome est bien gérée, ce qui donne sincèrement envie de se pencher sur le second tome de l’histoire.
Les personnages enfin sont drôles et attachants, ce qui fait que j’ai eu hâte de tourner les pages pour les retrouver au plus vite et frissonner en lisant leurs péripéties. L’auteur fait encore une fois montre de son talent pour la narration et nous emmène dans un monde noir aux mains d’un véritable homme devenu monstre et à la lutte des races minoritaires pour survivre malgré le racisme et les brimades.
~ En bref ~

Au-delà d’une fantasy classique, Jean-Luc Marcastel a tenté de faire passer un message de tolérance, mais également un véritable hommage aux personnes déportées mais aussi aux héros de l’ombre, la résistance qui a lutté sans relâche contre l’oppresseur lors de la seconde guerre mondiale. 

Frankia, Livre 1.- Jean-Luc Marcastel.- Ed Mnémos.- 2013 (Collection Hélios)

2 réflexions sur « Frankia, Livre 1 »

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *