Les Corps glorieux

Couverture Les Corps glorieux
Que se passe-t-il au château de la reine Kationa ? Le bruit court qu’elle a perdu la raison et qu’elle redouble de cruauté depuis la mort de Balzane. Ne s’est-elle pas mis en tête, pour la remplacer, par n’importe quel moyen ? Ce désir insensé la pousse à vivre d’étranges aventures : capturer un chant de sirène, vaincre les nains de la Forêt carnivore, affronter le long chevalier rouge ou passer de l’autre côté du miroir ? 
 

Autant d’épreuves qui la mèneront au-delà des réalités.

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Wendy Whedon

Sur le continent de la Grande Plaine, Wendy, jeune cow-girl de seize ans, doit se battre tous les jours pour assurer sa survie. Orpheline et sans le sou, ayant pour seule compagnie son fidèle étalon Abraham, elle cumule les petits boulots de ville en ville en essayant de ne pas enfreindre les lois sévères imposées par les Forgues, l’armée reptilienne.
Jusqu’au jour où ses pas l’amèneront à croiser ceux de la famille Mortensen, et à commettre une erreur fatale…

Un périple l’attend alors pour racheter une faute qui n’est pas vraiment la sienne.

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Le Sang des Princes Tome 1 – L’Appel des Illustres

 

Couverture Le Sang des Princes, tome 1 : L'Appel des Illustres

Les Spadelpietra sont la plus puissante des grandes Maisons de Tandal. 
Bientôt, ils s’uniront à la famille royale. 
Bientôt, ils tiendront la Slasie dans leurs mains.
Les nomades qu’on appelle Austrois sont des forains, des artistes… 
… Et des inventeurs jaloux de leurs secrets.
Mical est un jeune prodige de la peinture, à qui personne ne devrait vouloir de mal.
Les engrenages tournent. La scène est dressée. Le rideau se lève.

Le drame peut commencer.

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Eos

Eos, adolescent orphelin, quitte la mère-patrie pour le Val-de-la-lune avec son oncle et ses amis, alors que dans les hautes sphères, les oracles prédisent que les Ombres sont en mouvement. Eos et sa colonie sont victimes d’une attaque par des créatures monstrueuses. Le jeune homme se révèle un combattant sans pitié et fait une rencontre bouleversante, celle de la reine déchue Ouraorc.

Arriveront-ils à lever le voile du mystère entourant cette créature et son mystérieux artefact ?

# Comment ce livre m’est-il tombé entre les mains ?

Il s’agit d’un envoi de la part des éditions Mnémos qui me font confiance depuis quelques années déjà… Le temps passe affreusement vite ! Eos a été décrit comme un coup de coeur, presque celui de l’année 2016. J’avais donc vraiment hâte de le commencer.

Eos dessine un univers inconnu, mystérieux, peuplé de créatures non moins étranges. Un univers au final peu décrit mais qui semble receler bien des non-dits. Aucune carte, pas la moindre explication historique ou immersion géographiques. J’ai été plutôt perdue, ce dès le début de cette lecture. Pas vraiment un bon point de départ, mais passons. Je me suis tout de même accrochée, pas mon genre de laisser tomber un livre à la première difficulté !

J’ai eu beaucoup de mal avec l’écriture de l’auteur. Je dois reconnaître une certaine poésie dans sa plume. Néanmoins, sa tendance à l’envolée lyrique m’a lassée à terme. Je suis une immense fan de J.R.R. Tolkien et sa tendance à la description ne le rebute pas, bien au contraire. Mais ici, l’auteur utilise des poncifs et à force le ton devient plus grandiloquent que vraiment poétique.

C’est vraiment dommage, ce monde trop peu exploité. Car ce qui est esquissé est vraiment intéressant : les croyances m’ont l’air très développées, il y a un jeu socio-politique qui se dessine, la magie est là en filigrane et les créatures de la fantasy classique m’ont l’air d’appartenir – plus ou moins en tout cas, à la légende. Peut-être dans le prochain tome, cela dit !

Malgré tout, il s’agit d’une histoire qui se lit assez vite. L’intrigue est relevée et donne envie de la suivre. Les actions sont bien placées pour relancer l’intérêt du lecteur et l’humour est là au bon moment et sait faire ressortir une étincelle dans la noirceur d’une situation.

Les personnages quant à eux manquent vraiment de relief. On note bien quelques uns d’entre eux qui sortent du lot, comme s’ils avaient été davantage travaillés que les autres. Ceux-ci semblent vraiment humains, avec leurs peurs, leur capacité de raisonnement et leur humour
J’ai par contre eu un énorme problème avec Eos, le personnage principal. D’adolescent orphelin et taciturne, il devient psychopathe. Et cela ne me semble pas crédible : difficile d’imaginer qu’un choc, aussi puissant soit-il, puisse autant transformer quelqu’un. C’est juste dommage car son destin est plein de promesses pour le prochain tome. Difficile de cerner la personnalité de ce personnage et impossible de s’attacher à lui. Il m’est juste apparu antipathique du début à la fin. Seules les raisons pour lesquelles je ne l’ai pas apprécié ont évolué.

#En bref


Je suis plutôt partagée à propos de ce titre. Il se situe dans un univers plein de promesses et de mystères encore non dévoilées par l’auteur. L’intrigue et le rythme créent une lecture agréable et on note même une pointe d’humour. Néanmoins, le protagoniste me pose problème. J’ignore si on en apprendra plus à son propos dans le prochain tome, mais j’ai du mal avec sa soudaine et peu crédible évolution.

Eos.- G.D. Arthur.- Ed. Mnémos

Chroniques d’un rêve enclavé

« On ne bâtit rien sur le désespoir, fors la haine, mais avec la colère et l’usure des souffrances qui se répètent, avec la faim et la peur du lendemain, avec nos seuls coudes serrés pour nous tenir chaud, et nos larmes en écho, et nos rires enfuis, un jour, avec juste ça, entre hommes et femmes, nous n’aurons plus besoin que d’un rêve pour nous éveiller. »

Dans cette cité médiévale où règnent recruteurs, faiseurs de dîme et de gabelle, les poètes meurent, les rêveurs aussi. Les rêves, eux, ne demandent qu’à voyager. 

Parleur, vagabond visionnaire, parviendra-t-il à leur faire franchir les murs de la Colline ?



# Comment ce livre m’est-il tombé entre les mains ?


Les éditions Le livre de Poche m’ont fait l’honneur de choisir mon blog pour un partenariat. J’ai donc pu sélectionner ce titre parmi quelques autres. Je ne connaissais Ayerdhal que de nom et je n’ai donc pas pu découvrir ses textes de son vivant… Ce que je regrette après avoir lu Chroniques d’un rêve enclavé.

# De l’imaginaire engagé

Bien entendu, que c’est possible ! Chroniques d’un rêve enclavé est l’histoire d’un idéal, d’un rêve de liberté et de libre-arbitre dans un monde régi par un système féodal fort et répressif. Un monde dans lequel une poignée de personnages hauts en couleur ont décidé malgré tout de prendre leur vie et leur destin en main et mènent une résistance à leur manière. 

Ayerdhal ne se propose pas uniquement d’effleurer un sujet sans approfondir sa position comme peuvent le faire d’autres auteurs. Au contraire. Ici, les personnages s’engagent dans un processus irréversible et mettent en jeu bien plus que leurs simples idéaux

Se dégage de ce texte une grande réflexion à propos du droit inhérent (dans notre propre société en tout cas) de l’Homme à disposer de lui-même sans être asservi d’aucune manière. Ce qui peut nous sembler comme allant de soi dans notre démocratie ne l’a pas toujours été et ne l’est pas dans d’autres pays du globeEt par extension, je pense que ce texte fait relativiser sur les défauts de notre système politique.

Dans ce texte, chaque personne disposant d’un peu de pouvoir ne peut s’empêcher de l’utiliser pour favoriser les siens, même de manière totalement inconsciente. Dans toute décision, qu’elle soit politique ou non, on peut donc se demander ce qui anime inconsciemment la personne qui en est à l’origine. Par l’intermédiaire de Parleur,  Ayerdhal nous offre une paire de lunette des plus importantes, celle qui nous permet de voir à travers les grands discours pour débusquer son sens caché.

L’intrigue s’articule autour de l’évolution de cette réflexion. Je vous l’assure, elle tient en haleine tellement, partagés entre l’espoir et le pessimisme. Curieux partage je vous l’avoue, mais au final pas si étrange que ça : l’espoir de voir les plans de la Colline aboutir à une vie meilleure et le pessimisme de connaître le genre humain qui fait redouter la fin de l’histoire. Rassurez-vous, je ne vous dévoilerai rien de celle-ci !

L’écriture est vraiment bien maîtrisée. De la première à la dernière page, chaque mot est savamment dosé, le texte fluide et l’ambiance se prête à la réflexion, même au plus fort de l’action. Fluide… jusqu’aux dernière pages où tout explose. Ce bouquet final, bien construit, m’a tout de même secouée par sa brutalité et sa violence. Ce n’est qu’avec un peu de recul que j’ai eu l’occasion d’apprécier toute la beauté de ce final.
Un mot enfin sur les personnages. Ceux-ci sont nombreux et ont des rôles variés à jouer dans l’histoire. Nous les voyons à travers le regard, décillé il est vrai de la sœur d’un poète rebelle assassiné par le pouvoir en place. Les descriptions physiques ne sont pas légion dans ce texte, ce qui laisse plus de place aux idées que les protagonistes véhicules, le point fort du texte. Leur dessin psychologique est très fin et vraiment bien travaillé. Ils semblent vraiment humains dans leurs faiblesses et leurs moments de force.
Ayerdhal propose quelques archétypes judicieusement choisis, de ceux sont actes et paroles ont une portée immense, du genre qui dépasse le simple cadre du texte. Et ça, c’est fort.

# En Bref

Oui, j’ai apprécié Chroniques d’un rêve enclavé. D’abord parce que l’histoire est captivante. Ensuite, parce que la réflexion qui s’en dégage retient l’esprit longtemps après que le livre est refermé. Et enfin, parce que le texte et la plume de l’auteur sont vraiment bons !

Lisez-le !

Chroniques d’un rêve enclavé.- Ayerdhal.- Ed. Le Livre de Poche.

Le Cabinet du Diable

Couverture Le Cabinet du Diable

Une nuit par mois, on voit passer à Moulins des êtres étranges qui semblent être aimantés par quelque chose d’inconnu. A y regarder de plus près, ils se dirigent vers une superbe et imposante demeure qui a appartenu à Louis Mantin, mort depuis déjà longtemps. Nous sommes en 2010 et sa maison, transformée en musée selon ses souhaits testamentaires, va pouvoir rouvrir après avoir dormi cent ans. La jeune carmélite Lisebeth Retamen est impatiente, autant que le pirate bibliophile Hubert Lantier dont elle va faire la connaissance. Avec lui, elle rencontre aussi un Japonais à la démarche mécanique, Kariron-san, et Suarès, un poète excentrique.

Le destin réunit ces quatre personnages bien décidés à percer le mystère de la Maison Mantin.



# Comment ce livre est-il tombé entre mes mains ?

Il s’agit d’un service de presse gentiment (comme toujours) envoyé par Philippe Gindre des éditions de la Clef d’Argent. Je dois dire que j’aime de plus en plus cette collection et les titres de cette maison d’édition.
Le Cabinet du Diable est le troisième tome de la collection Lokhale qui regroupe des récits fantastiques localisés dans plusieurs endroits de France. « Parce qu’une histoire se déroule forcément quelque part…« 

# Des fantômes et de la fantasmagorie

Ainsi qu’un récit court. Extrêmement court. L’histoire n’en est pas bâclée pour autant, je vous rassure. Mais se dégage de ce texte une impression de rapidité non négligeable. Comme une tension qu’on ressentirait tout au long de l’histoire et qui nous mènerait rapidement et sûrement à son terme. Et à une révélation un peu abrupte il faut l’avouer.

Céline Maltère maîtrise très bien son récit ainsi que la construction de celui-ci. S’il y a de petits moments d’obscurité dans la compréhension du texte, ceux-ci se retrouvent bien vite éclaircis lors que l’on arrive au terme de l’histoire. La structure de l’intrigue et du texte de manière générale m’ont maintes fois fait penser à une nouvelle fantastique du XIXe siècle.

On a affaire ici à une plume de très bonne qualité, régulière et très homogène. Parfois un peu trop d’ailleurs. Je n’ai pas pu m’empêcher de relever quelques platitudes qui ont un peu alourdi ma lecture. Les émotions des protagonistes et du texte en général ont du mal à traverser la page pour toucher le lecteur et j’avoue que je regrette un peu ce fait.

Si les émotions des personnages ont du mal à passer, la plume de Céline Maltère est très visuelle et sait suggérer une ambiance lourde en quelques lignes. Les descriptions des scènes principales, notamment celle du bal, ma préférée, ont su me fasciner par leur puissance évocatrice. J’avais vraiment l’impression d’y être.

J’ai apprécié les protagonistes de cette histoire. Tous ont quelque chose de bancale et d’enfantin qui les rend terriblement attachants. Et encore plus lorsqu’on sait ce qu’il sont vraiment : des chimères. Leur attirance très forte pour la maison les entoure d’un mystère qui ne s’évapore pas tout à fait à la fin de l’histoire et laisse à rêver.

#En Bref

Je pourrais dire que j’aurais aimé en lire plus car j’ai adoré cette histoire. C’est vrai que je l’ai adorée. Néanmoins, ce texte se suffit à lui-même. Si vous aimez le fantastique de qualité, alors lisez Le Cabinet du Diable. Il ne vous en coûtera que quelques heures, que vous ne verrez pas passer.

Le Cabinet du Diable.- Céline Maltère.- Ed. La Clef d’Argent.- Coll. Lokhale

La 25e Heure

Couverture La 25e Heure
Décembre 1888. Alors que le bon peuple de Paris s’interroge sur cette tour que l’impérieux Gustave Eiffel fait édifier à grand frais, d’étranges rumeurs circulent dans les faubourgs de la capitale : les morts parlent ! Interpellé par la presse à ce sujet, le préfet de police M. Henry Lozé tourne en ridicule « les plaisanteries de quelques coquins ». Ainsi parle-t-il devant le beau monde, sous les feux du parvis de l’Opéra Garnier. Mais, depuis l’ombre de ses cabinets, l’homme lance sur cette affaire les plus fins limiers de la République. Pendant ce temps, l’Académie de Sciences en appelle à ses éminents savants pour que la pensée rationnelle, une fois pour toutes, triomphe des ténèbres de l’obscurantisme.

Retour sur une aventure au final  palpitante


# Comment ce livre m’est-il tombé entre les mains ?

Mon exemplaire de La 25e Heure m’a gentiment été confié en service de presse par la maison d’édition de l’Homme Sans nom. J’ai beaucoup apprécié les trois premiers tomes écrits par Feldrik Rivat. J’attendais donc avec beaucoup d’impatience la sortie de son nouveau roman. Et la couverture fait envie, non ?

# Un roman feuilleton surprenant…

Attardons-nous un petit instant sur l’objet en lui-même. Tout est très soignées), jusqu’à l’intérieur du livre dans lequel on retrouve des enluminures (encrées, mais tout de même) à chaque occurrence de date. Et l’extérieur signé Elian Blackmor et Carine M est magnifique ! La promesse d’aventures, de frisson et d’extraordinaire est bien présente et donne envie de se lancer dans cette lecture.

Le genre du roman-feuilleton utilisé au XIXe siècle est repris avec brio par l’auteur qui a su le réactualiser pour évacuer les tonalités trop pompeuses qu’il pouvait y avoir dans les textes de l’époque. Dans tous les cas, ce roman policier fantastique a su me maintenir en haleine grâce à son intrigue bien construite. Et les révélations, bien placées, permettent une reprise du rythme et de l’intérêt du lecteur aux moments-clés.

Néanmoins, quelques longueurs dans l’action sont à signaler. Durant ces moments, les voyages des protagonistes entre différents lieux, le schéma est presque exactement le même. Et cela crée une petite lassitude lors de la lecture. Toutefois, on oublie vite ces petits désagréments lorsque l’intrigue s’accélère et qu’on est happé par le tumulte dans lequel sont plongés les enquêteurs.

Les personnages sont bien dessinés et possèdent chacun des traits qui leur sont propres. En particulier celui de Lacassagne, dit le Khan. Son background est très intéressant et l’intrigue qui le concerne est vraiment passionnante mais doit déborder des limites de ce seul roman. Tous, à leur manière, sont intéressants et ont su trouver leur place ainsi que leur importance dans cette histoire.

L’écriture de Feldrik Rivat m’a étonnée, en bon et en moins bon. L’auteur a bien dessiné ses personnages et l’ambiance générale d’urgence et d’effroi. Mais j’ai noté à de (trop) nombreuses reprises des répétitions, des tics de langage maladroits et des redondances à certains endroits du texte. Pourquoi ? Oui, ceci est un appel direct à l’auteur si jamais il passe par ici.

L’atmosphère dans laquelle baigne le texte est intéressante. Difficile de dire agréable étant donné les meurtres et l’horreur de l’histoire. Néanmoins, me plonger dedans a été une expérience intense et au final agréable ! Le mystère s’épaissit à chaque chapitre et ne se dévoile pas totalement à la fin de l’histoire. Vivement la suite !

# En bref


La 25e Heure n’est pas un roman parfait. Mais lequel l’est, me direz-vous ? Certes, les tics de langage, les longueurs viennent parfois plomber la lecture. Rien de grave cependant et surtout pas de quoi faire poser le livre. Après sa parution en format papier, le livre paraît par épisodes réguliers. De quoi presque faire regretter de ne pas le découvrir sous cette forme !

La 25e Heure.- Feldrik Rivat.- Ed. Homme sans nom.- Disponible

[Autour d’une oeuvre] L’Agent des ombres

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Ce n’est peut-être pas une série mondialement connue, mais elle gagnerait totalement à l’être. On y suit les aventures d’un être d’exception, de personnages hauts en couleurs dans des décors aux dimensions mythiques. 
Je parle bien entendu de l’Agent des Ombres et de Cellendhyll de Corvatar.

Un coup de foudre littéraire.



Aux origines


Je devais avoir 19 ou 20 ans quand j’ai lu le premier tome de l’Agent des Ombres. À l’époque, je ne connaissais de la fantasy que les classiques et je dévorais les romans d’Anne Rice (qui appartient au genre fantastique, je sais). Puis je suis tombée sur Michel Robert au sens littéraire bien entendu. Ce nom évoquait pour moi d’abord un cavalier avant l’auteur. Dans un premier temps bien entendu. Maintenant, il est synonyme de fantasy de qualité et j’attends chacun de ses romans avec une grande impatience !

Une écriture efficace et acérée

Si Michel Robert revient souvent dans mes tops, ce n’est pas pour rien, vous en conviendrez. Je la trouve à la fois efficace, acérée et terriblement évocatrice. En quelques mots à peine, bien choisis et dosés, il réussit à dresser un portrait ou à esquisser un paysage. On sent le froid glacial des montagnes ou la sécheresse des déserts. Les personnages semblent étonnamment vivants dans les textes de Michel Robert.

Ce que cette série m’a apportée


Du rêve. Oh, pas lorsque je lisais les épreuves difficiles que traversait le protagoniste bien entendu, mais plutôt l’envie de parcourir les paysages et les contrées naissant sous la plume de Michel Robert. Ça m’a fait un peu le même effet que lorsque je lis Le Seigneur des Anneaux. J’ai envie d’y être !

Et puis il y a les personnages. Des caractères forgés au gré des aléas (plus des bas que des hauts) de la vie. Terriblement charismatiques mais peu fréquentables, il faut l’avouer. Je ne suis pas du genre à tomber amoureuse de personnages fictifs. Mais là… J’aimerais bien avoir Cellendhyll comme maître d’armes !

Parce que c’est ça pour moi, l’immense point fort de la série L’Agent des Ombres. Tout y est si visuel qu’imaginer les combats est très facile. Et c’est un véritable spectacle pour l’esprit. Et pour ceux qui aiment les duels et autres affrontements à l’épée, la dague ou le coutelas…

Assister aux épreuves de Cellendhyll et le voir les surmonter envers et contre tout et surtout être témoin de la force avec laquelle il le fait donne du courage. Et à côté de ses « légers » soucis, ceux qui peuvent arriver dans notre vie de tous les jours, semblent bien petits. Certes, l’héroïsme des protagonistes est un peu exagéré, mais leur charisme et leurs aventures palpitantes font clairement passer outre cela !

La série se divise en deux saisons. Ma préférée est la première, bien que la seconde ouvre sur de nouvelles possibilités. J’aimais quand Cellendhyll possédait un but, une arme qui lui dictait la voie à suivre. Je me suis sentie un peu perdue à l’orée de la deuxième saison. Mais qu’à cela ne tienne, la qualité du récit m’a donné hâte d’en savoir toujours plus !

L’univers de Michel Robert est une source inépuisable d’inspiration. Pour des textes, mais aussi du jeu de rôle ! D’ailleurs… j’ai hâte de tester celui qui est en cours de préparation ! Que voulez-vous. Quand un univers est aussi riche et bien construit que celui-ci, je ne peux qu’adhérer !

#En Bref


Aventures, héroïsme, combats épiques, personnages charismatiques. L’Agent des Ombres est clairement un coup de coeur. Et je pense que vous avez bien compris que l’écriture de Michel Robert n’y était pas pour rien non plus… 

Le Gardien de la Source

« Puis elle le vit. L’individu qui l’observait se tenait en retrait, à l’opposé de la pièce. Il ne cherchait pas à se fondre dans l’assemblée des gens bien nés. D’ailleurs, ceux-ci l’évitaient. C’était presque imperceptible, mais le flot des civilités s’écartait de lui dans une valse consommée. »
En cet été 1814, Marie-Constance de Varages, marquise du bourg d’Allemagne, et son héritière, Anne-Hélène, sont conviées au bal du comte de Forcalquier. Si une telle invitation ne se refuse pas, la marquise est inquiète. Quelques mois auparavant, sa fille a souffert d’un mal funeste et été sauvée in extremis. Depuis, elle n’est plus tout à fait la même…
Quelle est donc cette ombre qui plane sur Anne-Hélène ? 

Et pourquoi le mystérieux Lazare, baron d’Oppedette, semble-t-il soudain subjugué par la jeune débutante ?



#Comment ce livre m’est-il tombé entre les mains ?

Pas du tout par hasard, c’est sûr. Je lis Vanessa Terral et ses écrits depuis plusieurs années avec son premier roman, l’Aube de la guerrière. Il faut dire que quand on croise un bon auteur, on ne le laisse pas de côté. Et Vanessa Terral, avec ses récits atypiques, fait partie du lot. J’ai donc attendu avec beaucoup d’impatience la sortie du Gardien de la Source et je l’ai acheté dès sa sortie.

#Un mélange des genres

C’est l’expression qui, je crois, colle le mieux à ce texte. J’ai eu un immense plaisir à (re)découvrir la talentueuse plume de Vanessa Terral et sa maîtrise sans faille. L’effroi côtoie les périodes plus légères avec le même naturel que les parenthèses lyriques sans mièvrerie. C’est donc avec une grande facilité qu’on passe d’un genre à l’autre pour une lecture surprenante et extrêmement riche sur le plan littéraire.

L’histoire se base sur un épisode au final peu connu de la mythologie grecque : l’enlèvement de Perséphone par Hadès. Mais il n’y a pas que ça, sinon ça serait trop facile. Ou pas hein, ce n’est pas vraiment le genre d’inspiration qu’on trouve dans tous les romans.
Mais je n’ai pas pu m’empêcher de repérer aussi une forte influence Austénienne dans la relation entre Anne-Hélène et Lazare. Cela ne m’étonnerait pas du tout qu’il y ait derrière cette relation une inspiration d’Elizabeth et Darcy dans Pride and Prejudice. Lisez-le et vous verrez !

Parce que rien n’est parfait, j’ai tout de même senti quelques longueurs dans ce texte concernant les relations des protagonistes. Rien de bien grave je vous rassure. Mais les changements incessants dans les relations et les va-et-vient (en tout bien tout honneur attention) entre affection et haine sont à la longue un peu lassants. Mais peut-être est-ce parce que je ne suis plus habituée à ce style…

Dans tous les cas, l’intrigue est parfaitement maîtrisée. l’évolution sait prendre son temps et le mystère se dévoile petit à petit en laissant toutefois une petite partie caché. Histoire de laisser le lecteur rêver encore un peu. L’histoire est pleine de rebondissements qui forment un ensemble et une lecture très agréable. Sans compter la présence du genre fantastique qui pose un voile de mystère pile comme on aime !

Les personnages sont psychologiquement très travaillés. Les relations sont, je l’ai dit, un peu énervantes dans leurs retours en arrière, mais ô combien ciselés. Néanmoins, le récit s’inscrivant dans une durée plutôt longue autorise l’évolution et la maturité des personnages. Les ellipses sont habilement placées et évitent toutefois au récit de s’alourdir.


#En Bref


Le Gardien de la Source est une très bonne histoire. Il me serait difficile de vous en dire plus sans vous spoiler, ce que je ne compte pas faire. Le récit est bien construit, les rebondissements aux bons endroits. Lisez-le et vous passerez un très bon moment !

Vanessa Terral.- Le Gardien de la Source.- Ed. Pygmalion

Justice est faite

 
Pour un juge londonien de premier plan, un assassin est un homme comme les autres et, quelque soit l’atrocité de ses crimes, il faut songer à le réinsérer dans la société.
Malheureusement pour lui, quelqu’un n’est pas de son avis et considère qu’il est temps de mettre un terme à la carrière de ce magistrat.
Sa brutale disparition risquant de provoquer de sérieuses perturbations, qui d’autre que l’inspecteur Higgins pourrait éteindre l’incendie ?

Mais découvrir son auteur ne sera pas aussi facile que prévu.

  

#Comment ce livre m’est-il tombé entre les mains ?

Peut-être l’avez-vous remarqué, mais le policier n’est pas vraiment mon genre littéraire de prédilection. Néanmoins, je pense savoir apprécier un bon polar lorsque j’en lis un. J’ai croisé Justice est faite lors d’une Masse Critique Babelio. J’ai sélectionné ce titre (qui à l’origine était un autre livre, mais une erreur s’est glissée dans le site) car l’auteur ne m’est pas inconnu, bien au contraire. J’ai lu pratiquement tous les romans de Christian Jacq qui se déroulent dans l’Égypte antique. Je suis donc entrée dans cette histoire les yeux fermés.

#Un polar dans la plus pure des traditions

Et c’est peu dire ! Justice est faite reprend tous les codes du genre policier classique, dans le sens littéraire du terme. Tout est calculé et la mécanique est huilée avec précision. Aucun faux pas dans le rythme : la construction de l’histoire est faite de manière à ce que l’intrigue rebondisse au bon moment. La lecture est un enchaînement plus ou moins régulier climax – de tension dans l’enquête – et de piétinements de la part des policiers.
L’enquête que l’on suit est digne de celles menées par Hercule Poirot : un meurtrier mystérieux, des suspects remplis d’alibis pour le crime. L’intrigue est un réel plaisir à découvrir et relativement facile à suivre malgré la multiplicité des suspects.. L’auteur a relevé le défi de faire monter doucement la tension et a soigneusement mené le récit à son terme sans que celui-ci ne s’essouffle. C’est assurément une histoire de qualité que nous propose Christian Jacq, un récit bien mené.
Au-delà de l’affaire criminelle, l’auteur nous propose également une petite réflexion au final très intéressante sur la nature humaine. L’Homme peut-il perdre son humanité ? Je vous rassure : les personnages ne passent pas leur temps à se poser cette question, mais celle-ci est sous-entendue dans l’ensemble du texte et donne vraiment à réfléchir. Il serait même très intéressant de relire le texte à la lumière de cette interprétation.
Que serait une histoire sans ses personnages ? Commençons avec le protagoniste, l’ex-inspecteur Higgins. Il a tout d’un héros littéraire récurrent : l’esprit d’analyse, d’observation et de déduction, un je-ne-sais-quoi de magie dans sa personnalité qui lui fait entrevoir la Vérité sur l’affaire et sur la nature humaine. Et surtout, ce calme olympien qui cache une volonté de fer et une intelligence acérée. Les autres personnages sont eux aussi très bien construits et témoignent d’une attention particulière concernant l’aspect de leur culpabilité. Ils possèdent au final un caractère très crédible car vraiment humain. Et la capacité d’énerver à travers les pages. Il y a toujours un personnage qu’on ne peut pas supporter. Pour moi, ça a été Junior, un journaliste freelance. C’est d’ailleurs le seul qui m’a paru superficiel dans sa construction. On ne peut pas être parfait !
La plume de Christian Jacq, je l’ai dit, est un véritable plaisir à lire. Efficace et directe, elle sait maintenir un certain équilibre entre narration, descriptions et dialogues. Une touche de poésie vient enluminer le tout pour un grand plaisir de lecture. Du roman « historique » au polar, Christian Jacq est un véritable caméléon talentueux de l’écriture. Seul petit bémol, car rien ni personne n’est parfait, l’auteur possède un tic d’écriture : la personnification de la voiture. À plusieurs reprises, j’ai été agacée par cet élément. Mais rien qui ait pu gâcher ma lecture en tout cas.

#En Bref

 Justice est faite est un très bon roman policier. Moi qui apprécies plutôt les classiques dans ce genre littéraire, je n’ai pas été déçue. Le protagoniste est attachant et digne des plus grands héros de polar. L’écriture de Christian Jacq m’a ramenée dans ma folle jeunesse où je dévorais ses romans sur l’Égypte antique… Et l’intrigue est très intéressante et le récit bien construit.
Une valeur sûre pour se lancer dans la littérature policière !

#Pour aller plus loin

Je ne peux que vous conseiller les autres romans de cet auteur. Si vous aimez l’Egypte antique, ils seront votre paradis. Je ne saurais pas vous en conseiller un en particulier, mais vous pouvez y aller les yeux fermés !


Justice est faite.- Christian Jacq.- J éditions.- Disponible