Les Corps glorieux

Couverture Les Corps glorieux
Que se passe-t-il au château de la reine Kationa ? Le bruit court qu’elle a perdu la raison et qu’elle redouble de cruauté depuis la mort de Balzane. Ne s’est-elle pas mis en tête, pour la remplacer, par n’importe quel moyen ? Ce désir insensé la pousse à vivre d’étranges aventures : capturer un chant de sirène, vaincre les nains de la Forêt carnivore, affronter le long chevalier rouge ou passer de l’autre côté du miroir ? 
 

Autant d’épreuves qui la mèneront au-delà des réalités.

# Comment ce livre m’est-il tombé entre les mains ?

 
J’avais Les Corps glorieux en ligne de mire depuis que j’ai lu Le Cabinet du Diable de Céline Maltère. Lorsque je l’ai reçu, je me suis donc empressée de le lire. Merci La Clef d’argent !
 

# Féminisme à outrance ou simple tyrannie mégalomaniaque ?

 
Je me suis beaucoup posée la question à la lecture des Corps glorieux. Le personnage de la reine Kationa, central dans le roman, est à la fois l’incarnation de la femme forte, indépendante et libre d’esprit, mais aussi celle d’une gamine qui a grandit sans que jamais personne ne lui dise non. À ce titre, la question suivante m’est venue à l’esprit : une femme doit-elle faire preuve d’un pouvoir démesuré et cruel pour asseoir sa domination ? Peut-être qu’à un niveau moindre (c’est vraiment la débauche de cruauté dans ce livre), c’est effectivement – et malheureusement – nécessaire.
 
Les personnages sont plutôt intéressants bien que leur caractère soit difficilement saisissable. On ne sait pas trop sur quel pied danser avec eux. Tantôt ils sont touchants, tantôt ils sont franchement antipathiques. Vous vous êtes peut-être déjà retrouvé dans cette situation, face à une personne possédant véritablement deux facettes : l’une que vous appréciez et l’autre qui vous hérisse affreusement.

L’accent n’est cependant pas mis sur la psyché des personnages, mais sur leurs actes. Comme dans les romans médiévaux. C’est là le principal intérêt de cette histoire. Celle-ci est découpée en chapitres narrant chacune une aventure. Vous trouverez difficilement plus épique. En même temps, il en faut pour gagner ses galons de chevalier. Et ici encore, les femmes prennent l’initiative et réussissent à vivre et s’en sortir où les hommes meurent à la chaîne. Et voir des femmes aussi fortes, ça fait du bien.

Et quand on saupoudre le tout d’un imaginaire finement ciselé. En tout cas, c’est pour ça que j’aime tant la littérature médiévale. La magie, le merveilleux comme on disait alors, peut surgir au détour d’un chemin forestier, de sous une souche ou de derrière un arbre. Ici, il n’est guère réjouissant, ce merveilleux. Il a même tendance à tout détruire sur son passage et à menacer la sécurité du royaume. Et il n’est pas expliqué. De toute manière, personne ne peut rien y faire. Il est là, c’est tout. Et bien utilisé !

La trame de fond, le fil rouge de l’intrigue est elle aussi très intéressante. Car elle prête à réfléchir – de quoi serait-on capable de faire sous le coup de la douleur ? – et crée un ensemble cohérent et qu’on a envie de suite. Glaçant, mais cohérent et addictif. Ne me dites pas que vous n’êtes pas intéressés !

Les Corps glorieux ouvre une trilogie très atypique mais vraiment bien écrite. La plume de Céline Maltère est affreusement efficace et très littéraire. Un plaisir à lire !

#En Bref


Si j’ai été un peu désarçonnée par les personnages des Corps Glorieux, l’histoire a bien rattrapé le coup. On s’y laisse emporter et on ne voit clairement pas passer le temps. Et puis si vous aimez les univers médiévaux (attention, pas medfan), vous serez servis. En tout cas, j’ai hâte de lire le prochain tome !

Les Corps glorieux.- Céline Maltère.- Ed. La Clef d’argent.- Disponible

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