Le Songe d’Adam


Allemagne, Forêt-Noire, de nos jours.
C’est dans ce cadre magnifique que s’installent Hugo, chercheur dans le domaine des lettres, et sa fille Morgane, inventive adolescente. Mais la Forêt-Noire est également le cadre de légendes ancestrales, dont certaines seraient peut-être bien plus que de simples légendes…
Et lorsque Morgane commence à percevoir des choses qui ne devraient pas exister et que les fantômes du passé du père et de la fille semblent devenir plus que des souvenirs, l’horreur surgit, et les disparitions au cœur des bois trouvent une explication que l’esprit humain ne peut concevoir…

Il semble que l’auteur soit un grand amateur de Stephen King, le grand maître du suspens et du frisson (à ce qu’on dit). Je n’écris pas cela parce qu’il y a une quelconque ressemblance dans l’histoire ou dans le style. Non, Sébastien Péguin n’a pas plagié l’auteur américain : la qualité de son écriture est bien meilleure que celle de King. Cela va sans doute vous choquer, mais c’est ainsi !
Les forêts sont toujours chargées de mystère, c’est bien connu. Et celle-là ne fait pas exception à la règle : dès l’arrivée de la petite famille, plusieurs mésaventures vont survenir et vous feront dresser les cheveux sur la nuque. Tout commence par une banale erreur dans le choix de la route, voie qui n’est indiquée sur aucune carte. Puis viennent plusieurs rencontres plus ou moins fantastiques… Je ne vous en dis pas plus, allez le lire !
L’intrigue en elle-même est passionnante et mêle au frisson une véritable intrigue basée sur les légendes germaniques, avec Yggdrasil comme invité surprise ! Moi qui suis friande de cette mythologie, je suis tombée sous le charme de cette histoire au point de ne pas pouvoir me détacher du livre.
Des personnages très humains avec leurs petits caractères et les grands mystères qu’ils cachent. Ils sont tous plein de surprises et vous feront sourire, frissonner ou frémir de colère. En un mot, les descriptions des personnages, qu’elle soient physiques ou psychologiques sont très travaillées et donnent au lecteur l’impression d’être présent lors des rencontre entre les protagonistes.
La qualité des descriptions que j’ai évoqué plus haut s’applique également aux paysages et aux lieux que vous rencontrerez. Leur magie et leur mystère sont rendus encore une fois avec tout le talent dont dispose l’auteur.

En bref, Le Songe d’Adam est un très très bon roman qui vous plongera dans une totale immersion et une grande fascination. C’est d’ailleurs l’un des romans que je relirais avec grand plaisir tellement il m’a captivée. 

Le Songe d’Adam.- Sébastien Péguin.- Ed. de l’Homme Sans Nom.- 2011

Psyckoon – T1 Yfrôn


Psyckoon est le nom d’un guerrier surpuissant. Yfrôn est un étrange enfant aux talons ailés qui deviendra ce guerrier s’il réussit à accomplir une longue et périlleuse série de métamorphoses… Une combattante d’élite, Lléna, part à sa recherche en compagnie d’Alda, son incontrôlable disciple. Ces deux jeunes et splendides guerrières sont de la race des Yptérôns, les très lointains descendants humanoïdes des Papillons. La peur s’est abattue sur ce peuple qu’abrite et protège l’antique et énigmatique Sanctuaire de Pahân. Car le prodigieux organisme vivant qu’est Pahân, objet de toutes les convoitises, se trouve menacé d’invasion par un mystérieux Seigneur qui a unifié contre les Yptérôns toutes les races monstrueuses et prédatrices de la contrée. Incarné en une miraculeuse apparition, l’Esprit de Pahân a révélé aux Yptérôns que seul le Psyckoon peut anéantir ce tout-puissant Seigneur de la guerre.

Si je n’avais qu’une seule chose à retenir à propos de ce roman, c’est sa totale originalité. Et celle-ci tient principalement aux êtres qui peuplent le monde où se place cette histoire. C’est un univers haut en couleur, peuplé de nombreuses créatures plus ou moins dangereuses et douées de conscience.
Les personnages principaux sont des humanoïdes dotés d’attributs de papillons : ailes colorées et antennes leur permettant de capter les pensées ou la présences d’êtres, qu’ils soient amis ou ennemis. C’est assurément le point fort de ce premier tome qui augure une série distrayante, mais il aurait été sage de plus travailler les héroïnes de l’histoire. Alda, la plus jeune, est égocentrique, peureuse, est franchement énervante, et si elle pourrait apporter un peu de légèreté à la gravité de certaines scènes, c’est souvent trop ou mal placé.
L’histoire est déjà-vue : il faut trouver un sauveur dont on ne connaît ni le nom ni l’apparence ni où il se trouve. Mais avant cela, de nombreuses péripéties attendent les héros qui devront les surmonter pour parvenir à leur but. Mais le style de la narration est fluide, ce qui fait que ce roman se lit relativement vite.

Je reste vraiment mitigée par ce premier tome, mais je ne peux que saluer le talent de l’illustrateur pour ses magnifiques dessins intérieurs et son illustration de couverture. 

Psyckoon, T1 Yfrôn.- Hughs Heffragus.- Ed. Atria.- 2013

Bye bye Leningrad

Bye bye Leningrad pose un regard particulièrement original sur la vie quotidienne dans l’ex-Union soviétique et les États-Unis de la seconde moitié du XXe siècle. En partie autobiographique, ce livre est à la fois un roman picaresque et d’apprentissage. Son héroïne, Tatyana Dargis, a grandi en URSS. Après une adolescence durant laquelle ses malheurs en amour n’ont d’égal que ses déboires intellectuels et administratifs avec le KGB, elle émigre aux États-Unis où de nouvelles absurdités (capitalistes, cette fois) lui donnent un aperçu cinglant de la vie en Occident.

Bye Bye Léningrad était à la base un roman prescrit dans le cadre d’une unité d’enseignement de l’université. On m’a dit « Tu verras, c’est un roman qui est très intéressant et qui se lit très facilement ! »… Parole de professeur me direz-vous. Mais après l’avoir lu, je dois affirmer que c’est la réalité.
Il s’agit donc du récit du récit de la vie de Natacha, une jeune femme vivant en URSS. Il s’agit toutefois plus d’un journal de bord dans lequel l’auteur retrace les évènements de son existence qui ont de l’importance qu’un véritable journal intime.
Ce roman n’est pas à proprement parler d’un journal intime. Il s’agit plutôt d’un journal de bord thématique, dans le sens où l’auteur cherche à retranscrire les éléments notables de sa vie quotidienne, et non un simple récit de vie du type : « cher journal… ».
Elle dresse ainsi un portrait sans concessions de son pays à l’époque où elle y vivait. Elle y dénonce notamment tous les abus de l’administration soviétique et leurs manœuvres pour empêcher les contacts de leurs ressortissants avec l’étranger. Sans vraiment forcer le trait, elle raconte la manière dont elle est surveillée et presque manipulée par le KGB, les services secrets russes.
Elle raconte également la manière dont elle arrive à trouver son premier emploi aux Etats-Unis où elle montre que rien n’est vraiment différent de l’URSS, sur ce plan notamment. La comparaison sous-jacente entre États-Unis et URSS et la vie du personnage principal dans ces deux pays pose la question de l’appartenance à une nation, mais surtout de l’immigration. Ce roman donne une vision de l’évolution parallèle de deux pays totalement différents : l’union soviétique qui se replie sur elle-même coûte que coûte, et les États-Unis qui au contraire prône la liberté personnelle avant tout.
Ludmila Schtern nous propose un panorama non dénué d’ironie sur ses deux patries : l’Union Soviétique de sa naissance et les États-Unis, son pays d’adoption. Elle nous dévoile l’envers des livres d’histoire en mettant en lumière le quotidien des petites gens de ces deux pays, leurs travers et leurs us et coutumes.

Bye Bye Leningrad est une lecture plaisante mais sans concession à propos de tout un pan de la guerre froide. 

Bye bye Leningrad.- Ludmila Schtern.- 2013.- Ed. Intervalles

Les Kerns de l’Oubli, T1 L’Exil


Erkan. Héros de l’histoire. Jeune, beau, fort. Et amnésique. Disciple d’un cercle occulte de la puissante cité d’Almenarc’h, il se retrouve perdu au milieu de nulle part. Seul. Frappé de l’Oubli. Il est victime de la plus haute peine infligée par ceux de sa caste : l’Exil.
Préoccupé par le but naturel de retrouver son passé, il se voit bientôt harcelé par de sombres tueurs et plongé dans le cauchemar d’une fuite éreintante. Et plus il avance, plus il est terrifié par ce qu’il entrevoit de lui. Ses réflexes inhumains. Ses perceptions. Ses rêves. La mort de tous ceux qu’il approche. Et cette sibylle aux cheveux d’argent qui se dit tour à tour déesse et fille des Hommes, et qui le guide dans les traces d’un destin dont il ne veut rien ! Racheter une faute ! Vivre et mourir, sans cesse, depuis des millénaires, avec ce but ! Quel but ? Quelle faute ! Qu’on lui rende sa mémoire volée ! Qu’on lui rende son passé et ceux qu’il aime !
Et des bribes de son passé, sûr qu’il en retrouve. Et du même temps, il s’enfonce dans les arcanes d’un pouvoir occulte… Un pouvoir propre à construire ou détruire des mondes. Un pouvoir digne d’un Dieu !

Tout un programme. C’est que ce roman, premier d’une série, est pour le moins riche ! Et encore, ce terme est un euphémisme. Cette richesse d’informations est à la fois un point fort et le point faible de cette histoire.

Le point fort est que Feldrik Rivat nous offre en un tome un aperçu d’un monde à la création poussée et complexe. De la mythologie aux lignées royales en passant pas la législation, tout est pensé. Mais c’est également le point faible, car la profusion d’informations crée chez le lecteur une certaine confusion et il sera forcé à naviguer entre la page où il est arrivé et le lexique heureusement présent à la fin du volume.
Si le monde se révèle très complexe, l’histoire l’est au moins autant. J’avoue avoir eu un peu de mal à entrer dans l’histoire. Néanmoins, je me suis laissée prendre dans les péripéties, et je me suis aperçue qu’il s’agissait finalement d’une histoire, sinon plaisante, du moins captivante.
L’auteur possède un véritable talent pour les descriptions, tant « extérieures », celle des personnages ou des paysages, qu’intérieures, celle du ressenti des personnages. A mesure que vous les côtoierez, vous partagerez leurs espérances, leur colère ou leur effroi.

Comparée au monde, la liste des personnages est relativement raisonnable, ce qui permet de ne pas trop s’y perdre. De plus, la façon dont l’auteur mène son lecteur crée de nombreux rebondissements dans les liens qu’entretiennent les personnages entre eux. Pour votre plus grand plaisir bien entendu !

En bref, le premier tome des Kerns de l’Oubli est une bonne histoire malgré sa complexité qui peut paraître à première vue déroutante. Mais c’est aussi et surtout une oeuvre ambitieuse et prometteuse que met en place Feldrik Rivat.

Les Kerns de l’Oubli, T1 l’Exil.- Feldrik Rivat.- 2013.- Ed. De l’Homme sans nom

Roman d’Horreur


Valentin ne le sait pas encore, mais il un don… Un don qui lui permettra de résoudre des enquêtes en communiquant avec l’autre côté. Ils sont trois, ils sont adolescents et ils adorent frissonner de peur… sauf si c’est pour de vrai ! Cette fois-là, après une soirée « film d’horreur » hilarante, Valentin, Cédric et Zoéline vont être comblés au-delà de leurs espérances…
Grâce à l’idée géniale de l’un d’eux pour organiser la farce du siècle, le trio va vivre en live une expérience digne des meilleurs récits d’épouvante. Le décor est une maison sinistre à souhait, close comme un coffre-fort de l’enfer. Les damnés qui la hantent sont vraiment très effrayants. Et pourtant, ce n’est pas d’eux que viendra le pire…
Le pire, le monstre, le cauchemar pour de vrai… c’est l’autre, celui qui n’a pas de visage, ne parle pas, n’émet aucun son en se déplaçant. Et lorsque se produit la rencontre… il est trop tard pour fuir.

Roman d’horreur a été lu en une heure. Non pas parce que j’ai eu envie de l’écluser au plus vite pour passer à quelque chose de plus intéressant, entendons-nous bien. Non, car il est très rapide à lire, et pas très épais.

Arthur Ténor a déjà plusieurs romans à son actif, cette histoire n’est donc pas un coup d’essai, bien au contraire. L’auteur possède une très bonne maîtrise de l’intrigue et du suspens, indispensables dans ce type d’histoire. Moi qui ne suis pas (plus) coutumière de ce genre de lecture destiné à un plus jeune public, je me suis laissée entraîner avec plaisir dans les aventures à donner la chair de poule que vivent les jeunes héros.

Côté personnages, il s’agit donc d’adolescents tout justes sortis de l’enfance et désireux de s’affirmer, d’être des « grands ». L’auteur a d’ailleurs bien su rendre dans son histoire les changements qui surviennent dans la tête de ces adolescents, grâce au point de vue interne notamment. Le lecteur occupe en effet l’esprit de Valentin, un adolescent de 14 ans qui découvre les premiers émois de l’amour tout en les rejetant. Prépare-toi lecteur, car tu vas revivre cette période le temps de ta lecture !

Je l’ai dit, le point fort de ce roman est la maîtrise qu’a l’auteur sur son histoire. Chaque fin de chapitre représente un « pic » de suspens, sans parler du fantastique qui fait irruption même dans la vie quotidienne du héros. On sort alors des clichés de l’horreur qui ne se produit que la nuit.

En bref, si ce genre d’histoire a déjà été vue et écrite de nombreuses fois, il s’agit tout de même d’une bonne histoire qui pourrait très facilement faire l’objet d’une adaptation en film. 

Roman d’horreur.- Arthur Ténor.- Ed Scrinéo.-2013

Le livre de la création

Les héros sont presque tous morts, mais les hommes se battent encore.
Les mondes de la Confédération sont tombés. Les armées du Neo-Mashma s’imposent, Le Livre de la Création se déchire, lui qui seul contient l’univers et sa permanence. Une apocalypse implacable étendra bientôt son aile noire sur les survivants de la Confédération des Cent Planètes.Cependant, dans l’ombre et le secret, les Derniers Guerriers du Silence poursuivent la lutte.

Une poignée de héros fragiles et farouches sont lancés dans une quête désespérée afin d’empêcher le monde de sombrer.

Les pages du Livre s’amenuisent, sa puissance faiblit et la trame du monde s’épuise.

Le Dieu Noir sera impitoyable avec les indécis et seule la vibration sacrée du Chant Premier a le pouvoir de sauver les âmes.

Il est temps d’écrire le Destin de l’Humanité, il est temps de clore le Livre de la Création.

Me revoilà replongée dans les méandres de cette histoire, presque un an après le premier tome. J’avoue avoir eu un peu de mal à rentrer à nouveau dans cette histoire, car l’auteur nous plonge in medias res dans une scène pour le moins angoissante. Néanmoins, il fait en sorte de nous remémorer les éléments importants de l’histoire tout en douceur et en subtilité.
C’est d’ailleurs ce terme qui me vient en premier à l’esprit lorsque je repense à ce livre. En effet, l’auteur a beau prévenir le lecteur de l’imminence d’une guerre destructrice, ce dernier n’en sera pas moins séduit par la douceur narrative. Les combats sont toujours vu de manière distante, comme si celui qui les décrit les voyait à travers les pages de ce fameux Livre de la Création.
Concernant ce genre de livre, ce qui m’attire le plus est le mélange de science-fiction, genre avec lequel j’ai beaucoup de mal comme vous le savez, et la fantasy. Magie et science ne sont pas opposées, et ce mélange réussi a tout pour séduire. On a souvent vu les Intelligences Artificielles se rebeller, tenter de détruire les hommes et le monde. Mais ici c’est le contraire. Celle dont je parle se révèle très humaine, bien plus que d’autres personnages humains faits de chair, de sang et d’os.
Je l’ai déjà dit dans la chronique du premier tome de cette série, la part belle est bien sûr faite aux personnages, et surtout à la manière dont leurs choix vont influencer le destin d’un univers entier.
Mais dans ce second tome en particulier, j’ai eu la notable impression que l’accent a été mis sur un sujet primordial à notre époque : la sauvegarde de notre planète de la folie des hommes. C’est en effet un être humain devenu immortel qui sera à l’origine de toute cette histoire et de cette lutte.
De prime abord, on peut croire que les forces sont divisées en deux camps strictement manichéens. Si quelques personnages sont ainsi, une lecture plus attentive des personnages qui peuplent cette histoire montrent toutes les évolutions mentales qui peuvent survenir à cause (ou grâce) d’évènements bouleversants.
C’est au final un roman très humain que nous propose Yoann Berjaud. Malgré une chronologie assez difficile à comprendre pour qui n’a pas lu récemment le premier tome, on se raccroche assez rapidement à l’histoire qui mêle action et poésie de la meilleure des manières.

Ce diptyque des Derniers Guerriers du Silence est une série que je recommande chaudement !

Les Derniers guerriers du silence, T1, Le Livre de la création.- Yoann Berjaud.- Ed Mnémos. 2013

Martyrs, T1


Irmine et Helbrand, deux frères assassins descendant d’un ancien peuple guerrier, vivent dans les ombres de la plus grande cité du royaume de Palerkan. Alors qu’ils se croient à l’abri des persécutions dont ont souffert leurs ancêtres, leur passé sanglant les rattrape, sous les traits d’un borgne qui semble nourrir pour eux de sombres projets. Et tandis que la guerre menace d’embraser le monde, que les puissants tissent de noires alliances, ils vont devoir choisir un camp. Leur martyre ne fait que commencer…

Après avoir lu et adoré Druide, je n’ai pas attendu très longtemps après la sortie du premier tome de Martyrs. Par où commencer cette chronique, tant les choses à dire sont nombreuses ?
Par l’ambiance, peut-être… Certes, le lecteur est parachuté dans un monde inconnu, mais s’il prête une grande attentions aux descriptions, il se sentira (presque) comme chez lui. Des falaises balayées par les vents venus de la mer aux somptueux châteaux en passant par des villes fantômes, vous serez bien vite transportés dans un univers rude mais beau grâce au talent de l’auteur pour les descriptions. Les descriptions sont l’un des nombreux points forts des romans d’Oliver Péru, et je pense que son grand talent pour le dessin y est pour quelque chose !
Ils sont nombreux, certes. Mais il faut bien cela pour mener une histoire dont l’intrigue se place simultanément à plusieurs endroit d’un gigantesque royaume.
La manière dont l’auteur nous amène à connaître ses personnages rappelle celle dont on se fait des amis. D’abord une première impression, puis on apprend petit à petit à percer le caractère de la personne avant de décider si on l’apprécie ou pas. Parfois même on se prend à apprécier un personnage que l’on aimait pas au début.
Tout ce temps pour dire une chose simple, en sorte, que les personnages dessinés par Oliver Péru donnent l’impression d’être réels.
Décidément, il s’agit encore d’un point fort. L’histoire se révèle être cohérente, jusqu’à un réalisme assez poussée. On retrouve des personnages hors du commun descendant de mythiques dragons.
Chaque chapitre alterne entre les protagonistes, entre les différents « camps », on pourrait presque dire. Je sais bien que toutes les histoires ne peuvent être narrées en même temps, et chaque fin de chapitre nous poussera à entamer le suivant pour suivre avec autant de plaisir les aventures des personnages que l’on a abandonné dans les pages précédentes.
L’histoire quant à elle est conforme au talent d’Oliver Péru : exaltante, prenante et porteuse d’un portrait critique de toutes les manigances et les fourberies dont peuvent être capable les hommes pour arriver à leurs fins.
La fin de l’histoire explique la majeure partie du mystère qui anime tout le roman, le mystérieux borgne aux yeux d’or. Ce dénouement est amené avec une grande finesse. L’auteur joue avec le temps pour nous mener là où il le décide sans que l’on y voit rien. Du grand art.
Petit arrêt enfin sur la couverture qui se révèle être à la hauteur de ce que l’on peut attendre d’Oliver Péru : un travail des plus magnifiques.

En bref, ce roman est un véritable coup de cœur de A à Z !

Martyrs T1.- Oliver Péru.- Ed. J’ai lu.- 2013

Le Chant de la Malombre, T1, Tueurs de Dragons


Un jour, la terre est tombée malade et les dragons sont devenus fous. Pendant quelques Jours Sanglants, ils ont ravagé les royaumes des hommes avant de se réfugier dans la Morteterre, ce nouveau territoire qui ne cesse de s’étendre comme une gangrène. Depuis, les peuples de la Viveterre vivent sous une épée de Damoclès permanente, reculant sans cesse face à l’avancée de la magie des terres noires : la Malombre. Une nouvelle caste de chevaliers a été créée dans la douleur, le sang et la folie. Les Tueurs de Dragons qui luttent pied à pied, jour après jour, contre l’avancée inexorable de la Morteterre. Une lutte qui semble perdue d’avance…

Une histoire avec des dragons. Certes, ils sont à la mode ces temps-ci. Mais ne vous inquiétez pas, vous entendrez parler que peu d’eux. Il s’agit surtout de l’avancée d’un mystérieux mal, la Mortererre, qui dévore et pervertit toute forme de vie saine. Ce mal, qui incarne les « méchants » cette histoire, représente l’un des points forts de cette histoire. Cela incarne en effet le but de tous les hommes et de toutes les créatures de la Viveterre, ce qui les unit malgré tout.
Les personnages principaux quant à eux ne sont que peu décrits physiquement. Ces descriptions physiques sommaires constituent un point fort de ce roman. Le lecteur les découvrira « sur le tas » dans leur quotidien et surtout dans les relations qu’ils entretiennent entre eux. Cela permet au lecteur de se les représenter de la manière qui leur paraît être la meilleure. Et, comme dans une partie de jeu de rôle, ce sont eux qui sembleront vraiment faire avancer l’histoire à la manière de joueurs. Cette particularité rend la lecture de l’histoire très fluide, car le passage d’un personnage à l’autre se fait simplement, d’un paragraphe à l’autre.
Par exemple, l’histoire m’a semblée plus rapide à la fin qu’au début, ce qui est sûrement dû au déroulement successif de nombreuses actions. L’histoire est passionnante, et cette ambiance de huis-clos n’a pas été pour me déplaire, bien au contraire. La pression qui monte chez les personnages habitera bien sûr le lecteur qui aura hâte d’arriver au dénouement de cette histoire, tout en redoutant de lire ce qu’il va trouver dans les dernières pages.
Un petit point négatif tout de même à notifier à propos de ce livre, les nombreuses lacunes stylistiques qui alourdissent la lecture de l’histoire. Les tournures de phrases sont souvent maladroites, et on peut relever une utilisation fréquente de certaines expressions telles que « comme si ils voulaient creuser un trou… ». Dommage.

Mis à part les progrès stylistiques à faire, j’ai hâte de lire la suite de cette histoire qui, je pense, se révélera pleine de surprises !

Le Chant de la Malombre.- T1, Tueurs de dragons.- Gaëlle K. Kempeneers.- Ed. Voy’El.- 2012

La reine des lectrices



Que se passerait-il Outre-Manche si, par le plus grand des hasards, Sa Majesté la Reine se découvrait une passion pour la lecture ? Si, tout d’un coup, plus rien n’arrêtait son insatiable soif de livres, au point qu’elle en vienne à négliger ses engagements royaux ?



J’ai vu ce roman arriver dans la médiathèque où je suis bénévole. Après avoir lu la quatrième de couverture, le verdict est tombé. Je devais lire ce livre. C’est un fait général, j’aime beaucoup les romans qui ont pour base principale « et si… ? ». Mais j’aime aussi les romans qui parlent de la lecture en général. L’un de mes préférés est d’ailleurs Comme un roman de Daniel Pennac. La Reine des lectrices devrait me plaire en toute logique.

Eh bien j’ai beaucoup apprécié de recevoir ce roman pour deux achetés à la librairie, moi qui l’avais dans ma wish-list. J’ai dévoré ce court livre, seulement 120 pages à peu près en quelques heures en essayant de prendre mon temps, en vain.

L’histoire en elle-même est très agréable à lire, notamment grâce à la plume efficace de l’auteur. Acérée, elle ne ménage pas ses personnages et dessine un panorama montrant au lecteur les « coulisses » de la vie royale d’Angleterre, backstage que nous n’avons pas l’habitude de voir.

L’écriture d’Alan Bennett rappelle par plusieurs aspects celle de l’écrivain finlandais Arto Paasilinna. Si au premier abord l’écriture semble aller à l’essentiel, l’humour perce toujours tant dans les situations que dans certains passages dans lesquels l’auteur se permet de légers apartés.


Aucun temps mort donc pour ce roman dont je recommande vivement la lecture !

La Reine des lectrices.- Alan Bennett.- Ed Folio.- 2013

Le Cycle d’Alamänder, T1 – Le T’Sank


Dites adieu aux orques, aux elfes, aux dragons !

Aujourd’hui, vous partez pour Alamänder. Allez donc saluer Anquidiath, le demi-dieu enfoui sous la montagne, chatouiller les monstrueux poulpes de guerre, flâner parmi les épis du champ de blé carnivore ! Aurez-vous le cran de suivre Maek, jeune homme en quête d’une mythique école d’exécuteurs ? Serez-vous digne de devenir le disciple de Jonas, détective spécialisé dans les affaires criminelles magiques ? Si c’est le cas, préparez-vous à découvrir un monde où se côtoient humour, intrigues policières et créatures improbables.

Un monde original et farfelu d’où vous ne reviendrez peut-être pas indemne. On vous aura prévenu.

Vraiment drôle. C’est la première expression qui me vient à l’esprit au sortir de la lecture de ce premier tome. La tonalité générale de cette histoire est en effet axés sur un humour de situation dans lesquels se retrouvent les personnages, souvent malgré eux.
Alexis Flamand nous propose un monde bien construit et totalement inédit. Bien étrange univers en vérité, où le blé est carnivore, et dans lequel la plus grande capitale est en majeure partie enfermée sous terre. Je ne sais pas si j’aurais personnellement envie de vivre dans de tels endroits mais les visiter sous le couvert des mots a été plaisant, et j’ai hâte d’y retourner. Les descriptions sont belles et très suggestives, ce qui facilite une immersion complète dans cet univers, et ce même en cas de reprise de lecture.
Dans ce monde particulier évoluent des personnages charismatiques, que l’on a envie de connaître plus en détail. Mon préféré a bien sûr été Jonas, le mage questeur qui, accompagné par son « démon de compagnie », est chargé d’enquêter sur un meurtre bien étrange. Ce démon est bien entendu le centre comique de cette histoire, par ses pitreries, et ses répliques que j’ai trouvé à mourir de rire.
Je tiens également à souligner la présence d’un épilogue qui rappelle, pour les rôlistes, le débriefing d’une partie de jeu de rôle… Sûrement l’inconscient de l’auteur qui se rappelle à son bon souvenir !
L’histoire en elle-même mêle plusieurs genres : la fantasy bien entendu. Une fois encore, l’auteur a su renouveller le genre et a réussi à proposer un monde fascinant sans recours aux races « traditionnelles » des jeux de rôle.
Pas le temps de s’ennuyer car il y a une alternance dans les chapitres. Une partie suit l’enquête de Jonas tandis que l’autre suit les épreuves que traverse un petit garçon qui ne grandit pas pour attendre une école légendaire. Ainsi, chaque changement crée un renouveau dans la lecture de ce roman, ce qui pousse à passer au suivant pour reprendre l’autre histoire là où elle en était.
Un petit plus pour les apartés divins qui crée à la fois une surprise et une (autre) bouffée de rire dans la lecture.
Enfin, je voudrais souligner la magnifique couverture de ce roman signée Alexandre Dainche qui est, comme d’habitude, magnifique.
~ En bref ~ 

Vous l’aurez remarqué, j’ai beaucoup apprécié cette lecture et j’ai hâte de me plonger dans les autres tomes. 

Le cycle d’Alamänder, t1 le T’Sank.- Alexis Flamand.- Editions de l’Homme sans nom.- 2011