Trolls et légendes

Couverture Trolls et Légendes : l'anthologie officielle
Depuis dix ans, le festival Trolls et Légendes est un événement incontournable pour tous les amateurs de fantasy.
En partenariat avec le festival, les éditions ActuSF vous proposent cette anthologie exceptionnelle, rassemblant une formidable sélection d’auteurs francophones et une nouvelle inédite de la star mondiale du genre : Robin Hobb.
Entre mythologie, humour et (en)quêtes, parcourez avec eux les sentiers qui mènent aux trolls, ces créatures de légende. Retournez dans le Paris délicieusement steampunk d’Ambremer avec Pierre Pevel ; embarquez pour l’Islande aux côtés de Claudine Glot et d’un chevalier en mal d’aventures ; tombez sous le charme d’un retable aux étranges pouvoirs avec Estelle Faye ou mettez fin à l’exploitation des nains de jardin dans le monde de la nuit parisienne en compagnie d’Adrien Tomas.


Pour certains, c’est celle des Imaginales. Pour moi, c’est l’anthologie de Trolls et légendes que je ne peux pas louper ! Retour sur ce recueil de dix nouvelles de bonne qualité à propos de ces chers trolls.

~ Sous les ponts de Paris de Pierre Pevel ~

Une très belle nouvelle, toujours aussi bien écrite. Mais on en attendait pas moins de Pierre Pevel ! Elle ouvre le recueil et nous plonge dans le Paris de la Belle Epoque avec une Tour Eiffel en bois et des trolls portant le nom de chaque pont. Un régale à lire et une piqûre de rappel des Enchantements d’Ambremer, un roman que j’avais adoré et qui m’a fait découvrir l’immense talent de son auteur ! Une nouvelle hélas trop rapide, mais j’ai eu plaisir à retrouver les personnages du roman.

D’azur au troll d’or de Claudine Glot ~

Cette nouvelle avait tout pour me plaire. Elle reprend les codes des romans de chevalerie médiévaux que j’apprécie beaucoup et tourne le tout de manière moderne. Et avec une écriture fluide qui restitue parfaitement les émotions de l’histoire. Un bon moment de lecture. 

~ La Montagne au troll d’Estelle Faye ~

 C’est une véritable déclaration d’amour à la nature et au retour à l’essentiel que nous propose là Estelle Faye à travers sa plume que j’apprécie tant. C’est aussi un cri d’appel à la survivances des anciennes légendes. Comme quoi il vaut mieux ne pas fâcher la montagne et les représentations anciennes. Les émotions sont à vif, sauvages et sont allées jusqu’à me faire frissonner. J’ai passé également un excellent moment à cette lecture. 

~ Yamadut de Cassandra O’Donnell ~

Il y a des choses qu’on apprécie, d’autres moins. Eh bien je n’ai pas du tout accroché à cette nouvelle. J’ignore si comme d’autres auteurs, Cassandra O’Donnell utilise l’univers de l’un de ses romans, mais je n’ai pas accroché du tout au personnage et à son espèce ni à l’histoire qui nous plonge in medias res dans une action absconse. J’ai eu l’impression qu’on aurait pu remplacer le troll par n’importe quelle créature fantastique que l’effet aurait été le même. Cassandra O’Donnell n’a pas réussi à garder mon intérêt. Dommage. J’ai pourtant tenté, sans succès.

~ Seulement les méchants de Jean-Luc Marcastel ~

C’est un début de texte plutôt original que nous propose l’auteur : le polar qui détonne du reste du recueil. L’histoire reste plutôt réaliste avec cette touche de magie qui fait le charme de cette nouvelle. On y rencontre un troll bien entendu, qui respecte en tout point la légende. Mais Jean-Luc Marcastel possède cette capacité de montrer qu’il est important de ne pas s’accrocher à ses idées et d’ouvrir son esprit. Et il apparaît dans cette nouvelle que les monstres ne sont pas forcément ceux que l’on croit. Une belle nouvelle.

~ Une créature extraordinaire de Magali Ségura ~

Je ne connaissais pas cet auteur, mais cette nouvelle est sans doute l’une de mes préférées ! On plonge ici à l’époque où les vikings multipliaient les raids dévastateurs. Une époque où Yggdrasil signifiait encore quelque chose. Une jeune fille rencontre par hasard un troll et décide de lui rendre l’espoir. Une histoire où l’émotion affleure, une émotion qui fait du bien. Car sans espoir, un troll n’est que de la pierre. (Merci pour cette dédicace)

~ Le Troll de sa vie d’Adrien Tomas ~

Un récit policier où on a pas le temps de s’ennuyer. Voilà comment on pourrait résumer cette très très courte nouvelle se déroulant dans un univers plutôt contemporain. Je l’ai appréciée, et j’aimerais voir cet univers développer dans un roman comme l’auteur sait si bien le faire ! Un Paris contemporain dans lequel humains et créatures fantastiques cohabitent. Cela ne vous fait pas envie ?

~ Le Mythe de la caverne de Gabriel Katz ~

Plus qu’une nouvelle fantastique, c’est avant tout un récit humain que nous propose l’auteur. Et il sort de ce à quoi il nous a habitué avec sa trilogie du Puits des mémoires. Il reprend le fameux mythe de Platon en l’adaptant à son message. Une fin surprenante, on reconnaît bien là la fâcheuse manie de l’auteur de terminer son récit au paroxysme de l’action ! J’ai d’ailleurs eu droit à une dédicace plutôt rigolote : 

~ Le Mal caché de Patrick Mc Spare ~

On plonge de l’autre côté du miroir, l’univers de Faërie où les trolls peuvent reprendre leur apparence naturelle. Il semblerait en effet qu’ils aient traversé l’histoire des Héritiers de l’Aube. C’est la partie que j’avais préféré dans le second tome, celle où les jeunes gens étaient propulsés à l’époque de Merlin en Bretagne. J’avais regretté que ce chapitre ne soit pas plus étendu, et mes prières ont été exaucées avec cette nouvelle !

~ Vieux tacot de Megan Lindholm ~

Cette histoire m’a plutôt surprise à cause de son caractère qui détonne par rapport aux autres nouvelles. Ici, les trolls ne sont pas des créatures fantastiques, mais des voitures redevenues sauvages ! Enfin, c’est comme ça que j’ai perçu cette nouvelle.
J’en ai apprécié la lecture en tout cas. C’est la première fois que je lis une nouvelle écrite sous ce pseudo !

#En Bref

Cette anthologie Trolls et légendes est une réussite au niveau du casting, mis à part un auteur dont j’ai moins aimé la nouvelle. Mais tous les goûts sont dans la nature, et il faut reconnaître que l’ensemble est de qualité tant sur le plan de l’écriture que des histoires. Une déferlante d’imaginations toutes plus prolifiques les unes que les autres !


Ce livre entre dans le cadre du challenge 1 mois, 1 consigne pour ma lecture d’avril ! 

Hantise

Couverture Les héritiers de l'aube, tome 3 : Hantise

Versailles, 1672. 

Des lettres saisies au décès de l’officier Sainte-Croix déclenchent un scandale retentissant. Tous s’en avisent, poisons, vengeances et messes noires gangrènent la cour de Louis XIV. Débarqués de Londres, les Héritiers se retrouvent aux abois. La famille est brisée. Privés des talents d’Alex et de Laure, blessée, ils ont peu d’espoir de conquérir la Pierre d’Émeraude. 
Seul un Primo-Sorcier pourrait les aider, mais le comte de Saint-Germain est censé naître dans vingt ans. Au coeur de ce monde fait d’intrigues, d’autres démons que les Fomoré perpétuent le Mal. Sainte-Croix n’a pas rendu son dernier souffle ensorcelé. Nos héros vont l’apprendre à leurs dépens, un maître des rituels satanistes se moque de la mort.


Troisième (et dernier ?) volet des aventures des Héritiers à travers l’espace et le temps. Ce tome adopte une tonalité beaucoup plus sombre et l’histoire se déroule dans une ambiance plutôt oppressante. Il faut dire que l’ambiance n’est pas au beau fixe depuis la fin de leur précédente aventure. Dont je ne vous dirai rien, je vous invite à lire le second tome !
Le passage entre cette histoire et l’épisode précédent est plutôt brutal et on assiste à de nombreux changements dans l’histoire. Alex a rejoint le clan des Fomoré et les Héritiers se retrouvent seuls dans une époque dont ils ne connaissent que peu les mœurs et les habitude. Assister aux aventures de ces personnages a été un bon moment à lire, car Patrick Mc Spare a su relancer l’intrigue lorsqu’elle menaçait de s’essouffler et à créer des rebondissements aux endroits adéquats

L’auteur a su prendre son temps pour nous offrir une histoire à l’intrigue bien bâtie dont le rythme va croissant jusqu’à s’emballer dans les dernière pages du livre pour nous offrir un bon final. Malgré tout, je m’attendais à une conclusion plus éclatante d’actions et de révélations. Petite déception pour moi de ce côté là.

J’apprécie, comme dans les tomes précédents, le traitement psychologique des personnages. Celui-ci est central dans l’histoire et m’a paru très bien traité. C’est avec attention, parfois même avec plaisir que j’ai suivi les évolutions, circonvolutions et doutes des personnages sur un plan mental. Patrick Mc Spare a réussi à transmettre une empathie qui dépasse le cadre de l’histoire et touche le lecteur. On assiste également à la dualité nouvelle d’Alex, j’ai apprécié le traitement de cette particularité. 

L’écriture de ce roman enfin est vraiment fluide, donne clairement envie d’aller plus loin dans sa lecture. Et si on peut relever quelques tics d’écriture, ils ne gâchent en rien cette lecture. Jamais deux sans trois, Patrick Mc Spare propose un environnement historique dans lequel on a l’impression d’évoluer tant il est bien décrit et documenté. Le Paris du XVIIe siècle, avec ses cours des miracles est captivant, et j’aurais aimé l’explorer, bien à l’abri derrière les pages du roman.

Les Héritiers de l’Aube est une trilogie prenante. Si certains des personnages principaux peuvent être un peu énervants, comme Alex, assister à leur adaptation à des environnements qu’ils ne connaissent pas est une expérience vraiment très intéressante. On peut aisément s’imaginer à leur place et réfléchir à la réaction que nous aurions nous-mêmes. 
Finalement, l’histoire se répète. Il ne faut pas s’attendre à du nouveau à chaque tome concernant l’intrigue, puisque la quête s’étend sur les trois volets de la trilogie. Voir à chaque fois la pierre d’émeraude s’échapper dans une autre époque est un peu lassant, il faut l’avouer. Alors on se rabat sur l’instant présent. Heureusement, les péripéties ponctuelles, qui se superposent parfois à l’Histoire, sont fort intéressante.
J’ai particulièrement apprécié toute la dimension celtique en trame de fond de l’histoire, mais j’aurais aimé assister à davantage de scènes se déroulant à cette époque. Il y a aussi les personnages historique que l’on rencontre durant cette histoire. C’a été un véritable plaisir de lire ces rencontres avec Nicolas Flamel et Raspoutine. 

#En Bref

De manière générale, je conseillerais la lecture de cette trilogie à tous ceux, adolescents ou adultes qui apprécient les récits d’aventures à où l’Histoire est revisitée. Il y a de petits couacs, mais rien de redhibitoire à mes yeux. Les Héritiers de l’Aube est une trilogie très bien documentée, et ça se voit. 
Une bonne lecture en somme !

Les Héritiers de l’Aube T3 – Hantise.- Patrick Mc Spare.- Ed. Scrinéo. – 400 pages

Temps d’Emprunt

Couverture Doctor Who : Temps d'emprunt
« Vous voulez plus de temps, n’est-ce pas ? Nous n’en avons jamais assez. Je vous propose un marché… »
S’il y a bien une chose qui fait défaut à Andrew Brown, c’est le temps.
Sa course contre la montre fait de sa vie un enfer. Tout serait tellement plus simple si on lui accordait un peu de délai. Messieurs Symington et Blenkinsop, les rois du sablier, ont justement la possibilité de lui prêter de quoi différer le compte à rebours – à un taux défiant toute concurrence – à ceci près que les emprunteurs risquent leur vie sans le savoir. Le Docteur et ses compagnons flairent le problème et s’infiltrent dans la banque. Mais ils doivent faire vite avant que les usuriers ne recouvrent leur dette.


J’ai acheté ce livre un peu par hasard : j’avais envie d’histoires de voyages dans le temps. Et puis c’est le Docteur, après tout ! Je suis une grande fan de la série TV, il y a de fortes chances pour que j’apprécie un roman avec ce personnages ! Il sera effectivement difficile de séparer cette histoires avec les épisodes télévisés tant ils se ressemblent. Je n’entends pas par là qu’il s’agit d’un scénario. Il s’agit d’un vrai roman qui se respecte, avec tous les codes inhérent au genre. 

Et tous les éléments de la série aussi. On suit les aventures du 11e docteur, accompagné d’Amy et de Rory. Mon trio préféré ! Sur ce plan, la psychologie des personnages de la série est vraiment bien rendue dans les histoires, dans les réactions et le comportements surtout. Durant toute ma lecture, j’ai eu l’impression d’avoir affaire à tous les personnages !

La plume de l’auteur est vraiment visuelle. Les descriptions sont présentes sans être trop lourdes et laissent la part belle à l’action. Les personnages passent leur temps à courir partout, et l’aspect enquête de cette histoire m’a beaucoup plu. Vous n’aurez pas le temps de vous ennuyer durant la lecture de ces 285 pages : action et dangers vous attendront au détour d’une ligne pour vous embarquer dans le chapitre suivant sans même que vous ne vous en rendiez compte !

Et l’intrigue, me demanderez-vous ? Elle démarre par un mystère : des gens meurent à cause d’une étrange montre. Pourquoi ? Je vous laisse le découvrir par vous même ! Mais ce qu’il faut que vous sachiez, c’est que le traitement du voyage dans le temps et des péripéties sont fluides, et aisées à suivre. Le suspens est relancé au bon moment, ce ne laisse aucun temps mort au lecteur pour s’ennuyer.

Et Temps d’emprunt soulève une question intéressante à se poser : que feriez-vous si vous disposiez de plus de temps ? Passeriez-vous du temps avec vos proches ? Plus de temps au travail ? A votre loisir préféré ? Et surtout : combien seriez-vous prêts à payer pour cela ?

#En Bref
J’ai vraiment passé un bon moment de lecture avec Temps d’emprunt. Je vous le conseille, si vous aimez les « mic-macs » spatio-temporels, les créatures bizarres, et surtout Doctor Who ! Si tel est le cas, c’est un vrai plaisir de retrouver le 11e docteur, Amy et Rory !

Temps d’emprunt.- Naomi A.Alderman.- Ed. Milady

Incursion

Couverture Incursion
« Lorsque l’inspecteur David Caine doit reprendre du service, il ne s’attend pas à plonger dans une affaire qui le dépasse. Vince Homme, prisonnier envoyé dans le passé, se fait assassiner par un être invisible.
Qui est-il et d’où vient-il ? Pourquoi ce meurtre ?
Existe-t-il un rapport avec l’agence Dream & House spécialisée dans les maisons « dématérialisées » et cette récente et incroyable découverte de la NASA ?
Quelle est cette étrange femme qui vient visiter l’inspecteur ?
A-t-on sans le vouloir, ouvert une porte vers un autre monde ?
Notre avenir est-il menacé ?

Autant de mystères que David aidé de ses acolytes, devra résoudre au risque d’y laisser sa vie. Et il ne sera pas au bout de ses peines…»


Incursion. J’étais plutôt intriguée à la lecture de la quatrième de couverture de ce roman. Un thriller fantastique dans un univers futuriste. Cela a de quoi surprendre n’est-ce pas ? Eh bien mon bilan est plutôt mitigé. Je préfère largement les textes fantastiques et les contes de Pierre Brulhet.


Quelques tournures de phrases m’ont fait tiquer. Le style vraiment oral de l’écriture par exemple. On peut trouver que c’est adapté à une histoire rapide, mais cela n’a pas collé avec moi. Il en va de même pour les fautes et erreurs syntaxiques que j’ai pu trouver…

Mais le texte est cohérent, et l’histoire réussit à tenir sur 200 pages ! N’étant pas experte dans le domaine, j’ai plutôt apprécié le côté thriller, et l’ambiance oppressante et cette sensation d’urgence a réussi à me tenir en haleine tout au long de ma lecture. L’intrigue proposée par Pierre Brulhet a quelque chose d’originale dans le danger auquel la Terre doit faire face : les fantômes. Je n’aurais pas aimé me retrouver à la place du personnage !

Les personnages, s’ils sont au final peu épais, soulignent la brièveté de l’existence humaine face à l’éternité de leurs spectres. Un bon travail d’écho entre les personnages et l’histoire, comme un miroir qui doit être souligné et apprécié à sa juste valeur.

L’intrigue de base donc, a su me séduire tant elle était intéressante. Mais elle n’a à mon sens pas été assez exploitée ! A plusieurs reprises, j’ai été frustrée de voir les raccourcis pris dans l’histoire, comme si l’important était de la finir vite. Frustrée, car je reste persuadée qu’elle aurait donné quelque chose de vraiment passionnant si elle avait été creusée un peu plus, si l’auteur avait réussi à prendre son temps. 
C’est un peu comme s’il avait eu peur de déranger son lecteur par un récit trop long…

Heureusement, il y a de nombreuses scènes d’action qui donnent du rythme au récit. Le lecteur n’a pas vraiment le temps de s’ennuyer face à la bougeotte des personnages. Et c’est sans compter les chapitres très courts qui séquencent encore l’histoire pour créer cette sensation d’urgence qui sied si bien au genre du thriller.

#En Bref

Si mon bilan de cette lecture est plutôt mitigé, il y a tout de même certains détails qui font d’Incursion un texte intéressant.


Incursion.- Pierre Brulhet.- Ed. La Madolière

Le Dernier roi des elfes

Lindyll, jeune humain recueilli par le souverain des elfes, Ilgaël, auquel le lie désormais une amitié étroite, semble avoir tout oublié de ses propres origines. Devenu un vaillant guerrier, il défend son peuple d’adoption contre la soif de pouvoir et de conquête des hommes. Mais d’année en année, les territoires elfiques s’amenuisent. Lindyll, méprisé par les hommes et incompris des elfes, saura-t-il convaincre ses frères de sang de conclure une paix juste avec le peuple des forêts ?


C’est un récit pour le moins atypique que nous propose Sylvie Huguet, l’auteur. Dans un cadre d’anticipation – l’histoire commence après notre siècle – est lové le récit fantasy, le cœur de ce roman. Le tout dans un peu plus de 100 pages. C’est un pari risqué de planter une histoire fantasy dans un format aussi court, mais le pari est gagné pour Le Dernier roi des elfes. 

L’auteur a en effet choisi de se focaliser sur un événement précis et ses conséquences dans les quelques décennies qui ont suivi. Des choix ont du être faits, et seuls les éléments les plus importants ont été conservés pour une histoire brève mais où il ne manque rien. 

La première chose à dire, c’est que les humains ne sont pas vus sous leur meilleur jour. Ils sont représentés comme des créatures uniquement préoccupées par le pouvoir et aveuglés par leurs croyances. Dans cette époque pouvant correspondre au Moyen-Age, la religion monothéiste a balayé les croyances ancestrales, et les créatures ne partageant pas la même foi sont traquées et éliminées car considérées comme démoniaques. Un portrait qui ne laisse pas rêveur, loin s’en faut.

En face des humains, on retrouve les elfes : des créatures gracieuses, millénaires et peu préoccupées par leur avenir. Sylvie Huguet propose un système politique relativement intéressant, qui reprend celle de l’Utopie de Thomas More : un roi élu qui doit remettre en jeu sa couronne s’il faillit à la tâche ou en cas de désaccord majeur. Leur présence, en plus de justifier le côté fantasy de l’histoire, sert de terreau à la leçon de ce roman. Le Dernier roi des elfes montre au lecteur à quel point les préjugés peuvent être dangereux, et que se reposer sur eux pour juger et agir peut conduire à des catastrophes. On peut également voir en filigrane à quel point la connaissance est importante, et surtout l’importance de la curiosité d’esprit. Peut-être qu’en allant vers les autres, les jugements que nous portons seraient moins sévères et injustes

Et puis il y a Lindyll, un enfant capturé et élevé à la manière d’un elfe par Ilgaël. Peu à peu, une véritable histoire d’amitié se lie entre les deux hommes, et la psychologie mise en oeuvre par l’auteur est vraiment très intéressante dans ce duo. J’ai apprécié assister à la croissance de l’humain, et le voisinage de ses origines et de son éducation. Plus encore, les tourments ressentis par chacun des deux protagonistes a été vraiment intéressant à lire et à découvrir. En un mot, il est difficile de rester de marbre face à leurs tourments.

Ces deux personnages sont en effet plutôt bien construits dans leur psychisme, et j’ai vraiment eu l’impression d’être à la place d’une souris qui les épiait lorsqu’ils étaient tous les deux. Le Dernier roi des elfes ouvre sur un monde dans lequel on s’immerge facilement, et l’auteur possède cette faculté de nous en faire ressentir les moindres détails à la seule force de sa plume, presque comme si on y était.

#En Bref

Le Dernier roi des elfes est un récit bref, poignant, qui ne montre pas le genre humain sous son meilleur aspect. Mais il est aussi un appel à la compréhension, à la tolérance et à la curiosité intellectuelle.
J’ai été remuée par cette histoire, qui fait envisager la vie et surtout le monde autrement. Je vous conseille vivement la lecture de roman, si vous aimez les textes qui font réfléchir tout en nous faisant voyager !

Le Dernier roi des elfes.- Sylvie Huguet.- Ed. La Clef d’argent

Avant le déluge

Couverture Les Extraordinaires et Fantastiques Enquêtes de Sylvo Sylvain, détective privé, tome 2 : Avant le déluge
Panam, dans les années 1880.
La ville est la capitale d’un vaste royaume où les humains côtoient des nains, ores, lutins et autres peuples fantastiques. Des motos à vapeur y doublent coches et centaures taxis. La magie très codifiée par des mages académiciens sert à la vie de tous les jours. Sylvo Silvain, un elfe exilé de sa lointaine forêt y a jeté l’ancre et ouvert une agence de détective privé. Le voilà enfin les poches pleines, à la tête d’une équipe haute en couleur.
Les affaires tournent et l’argent fait des petits ! Nonobstant, son ami l’ambitieux journaliste Jacques Londres disparaît dans des conditions louches. Aidé de ses comparses, Sylvo se lance à sa recherche. Cette fois, le tragique et la Grande Faucheuse s’invitent.

J’ai éprouvé beaucoup de plaisir en me replongeant dans cet univers haut en couleurs et en aventures sorti tout droit de l’imaginaire de Raphaël Albert. Et retrouver Sylvo et Pixel est un bonheur, j’avais oublié à quel point leur duo était sympathique à suivre. 

La psychologie des personnages a fait l’objet d’un gros travail, surtout sur le plan des émotions. Raphaël Albert connaît bien ses personnages, c’est presque comme s’il les côtoyait depuis longtemps… ce qui est peut-être le cas après tout !
J’ai lu le tome précédent il y a déjà plusieurs années, et je n’avais plus tous les détails en tête. Je garde néanmoins le souvenir d’un récit plutôt correct et d’une écriture qui m’avait plu. Ce second tome est de bien meilleure qualité : la plume s’est affirmée et l’histoire est très bien construite. 

On retrouve les rebondissements de l’intrigue là où il le faut, et les rouages de celle-ci se dévoilent petit à petit pour nous acheminer cahin-caha à la fin de l’histoire. Elle ne laisse au lecteur aucun moment de répit, et j’ai avalé les chapitres avec délectation jusqu’au dernier.  L’auteur sait faire monter la tension dans son récit et maîtrise parfaitement le suspens de son intrigue pour nous offrir une lecture qu’on a pas envie d’interrompre.

La fin de l’histoire est plutôt abrupte, il faudra vous y attendre. Pas de cliffhanger qui vous fera hurler, mais un dernier paragraphe très dur qui tranche avec la tonalité du reste de l’histoire et met un coup car on ne s’attend pas à ce couperet. 

Cette histoire est un vrai régal à lire. Descriptions et narration sont vraiment de qualité, et l’imagination de l’auteur est sans limite, et celle-ci n’a d’égaux que son humour et sa verve. Une preuve ? La toponymie des rues de la ville (et de la ville elle-même) sont très drôle et créent un Paris décalé. Un peu comme si un filtre avait été appliqué à notre capitale, un filtre fantasy.

Car tout le bestiaire féerique est présent : les elfes bien entendu, mais aussi les leprechauns, les lutins, les centaures et les orcs ! Il y a bien entendu quelques humains dans le lot, mais si peu… J’ai vraiment ressenti cette impression de promenade dans la ville sur les traces de Sylvo Sylvain et de ses compères. Et je referais cette ballade avec plaisir.

Ajoutons enfin, pour achever de vous convaincre que ce roman vaut le détour, qu’une discrète et élégante touche steampunk est présente. Et j’ai trouvé le mélange fantasy/steampunk très efficace et original.

Un petit mot pour finir sur l’illustration réalisée par Aurélien Police qui est vraiment magnifique. 🙂

#En Bref
Si vous aimez la fantasy originale, bien écrite et remplie d’humour, et si en plus vous appréciez l’esthétique steampunk, Avant le déluge est fait pour vous ! Assurément, vous en verrez de toutes les couleurs avec cette histoire remplie de rebondissements !

Avant le déluge.- Raphaël Albert.- Ed.Mnémos.- Coll. Hélios

Berezina

Couverture Berezina
Tout commence comme beaucoup d’aventures, d’une discussion autour d’un verre. Ca va bientôt être le bicentenaire de la retraite de Russie de Napoléon, et si on faisait le chemin, pour commémorer cette date ?
C’est comme ça que Sylvain Tesson et quelques une de ses amis se retrouvent à traverser la Russie au guidon d’une Oural, une antique motocyclette russe.


En achetant ce roman, je ne savais pas trop où cette lecture allait me mener, sans mauvais jeu de mot. Mais je garde un très bon souvenir de Dans les forêts de Sibérie, et j’ai eu plutôt hâte de commencer cette lecture. J’ai littéralement dévoré ce roman ! Il faut dire qu’il est assez court, à peine 200 pages qui se décomposent en plusieurs chapitres, chacun concernant une journée de voyage. 

Je l’ai déjà écrit, cette épopée reprend l’itinéraire de la débandade de la Grande Armée de Napoléon en 1812. Berezina n’est pas seulement un récit de voyage, pas plus qu’il n’est seulement un cours d’histoire. C’est plutôt une superposition des deux. Les époques se mélangent avec fluidité au rythme des paysages traversés. Le passage entre les deux est fluide, naturel. Sylvain Tesson possède un talent de conteur, et la force de son écriture rend le tout naturel. 

J’ai à maintes reprises ressenti la fatigue, la peur et le dégoût des soldats, mais également le froid et l’engourdissement du narrateur et de ses amis lors de leurs longues chevauchées polaires. Tout cela grâce à la plume affirmée et précise de Sylvain Tesson. Son cahier de bord donne l’impression d’avoir été publié presque tel quel, sans retouche, les ajouts historiques mis à part. 

Les détails historiques sont extrêmement documentés, ce qui rend l’imprégnation très facile, et la lecture encore plus fluide. En plus, deux cartes sont disponibles au début de l’ouvrage, ce qui ravit l’amatrice que je suis !

Comme dans Dans les forêts de Sibérie, Sylvain Tesson nous montre l’autre visage de la Russie et des pays de l’ex-bloc soviétique, le tout assorti d’une réflexion qui font voir au lecteur les choses sous un autre angle. Une interprétation de la position de la Russie à prendre en compte lorsque l’on se forge un jugement. Elle diffère de ce que les médias veulent bien nous montrer de ce grand pays, et cette plongée au cœur de la vie populaire russe est passionnante. 

Enfin, et pas des moindres, vous trouverez aussi une réflexion très intéressante sur le voyage. J’ai eu l’occasion à plusieurs reprises de poser mon livre pour réfléchir à la question suivante : le cheminement du voyage est-il plus ou moins important que la destination où il nous mène ? J’aurais tendance à dire que les deux sont interdépendantes, et que je prends plaisir au voyage en lui-même. Mais ce n’est qu’un point de vue des plus personnels…

#En Bref

Berezina, qui tient son nom d’un fleuve Russe témoin de la brillante tactique de Napoléon, est un petit roman très riche en apprentissages. Historiques bien entendu, mais aussi riche en réflexions. Vous aurez du mal à le poser pour passer à autre chose !



Dearg épisodes 1 et 2

 
Depuis quatre ans l’univers médiéval horrifique des Ombres d’Esteren séduit les joueurs à travers le monde entier. Oui, car le jeu a été exporté jusqu’aux Etats-Unis ! Après plusieurs livres décrivant le système de règles ainsi que l’univers, les auteurs ont enfin décidé de publier la campagne tant attendue de Dearg ! 

Focus sur les deux premiers tomes.


A quoi ça ressemble ?

Comme d’habitude, rien à redire sur l’esthétique des livres. Certes, leur couverture n’est pas cartonnée (ils ont l’aspect du prologue), mais les illustrations extérieures et la mise en page intérieure est franchement magnifique. En un mot, ils ne déparent pas de la collection, bien au contraire. 
On trouve dans le premier tome des descriptions complète des hauts-lieux du val de Dearg, là où se déroulera la campagne. Tout est passé au crible de manière claire pour permettre au meneur de jeu de faire entrer ses joueurs dans l’ambiance du jeu. Durant cette description, des idées de courts scénarii sont même données pour ceux qui n’auraient pas encore trouvé les joueurs pour une campagne longue.
On y trouve également toute la partie technique remplie de conseils et d’aides permettant de saisir toutes les particularités du fonctionnement de la campagne. Le but est d’aider les meneurs de jeu débutants comme confirmés à s’approprier le mieux possible, avec plusieurs « niveau de difficulté ». Ainsi, les meneurs confirmés disposeront d’outils supplémentaires pour personnaliser encore plus leurs parties.  
La campagne commence à la fin du premier volume, vous n’aurez pas à attendre l’épisode 2 pour lancer vos joueurs dans l’aventure !

Le second volume quant à lui est presque exclusivement consacré au déroulement de la campagne, mis à part les vingt premières pages qui vous donneront encore quelques petits conseils. Je ne vous en dirai pas plus sur l’intrigue des scénarii, ce serait tout vous spoiler ! Pour les connaître, je vous invite à vous plonger dans la lecture des deux premiers épisodes, bande de petits curieux !


Du nouveau : les arcs narratifs

Avec Dearg, Les Ombres d’Esteren ont choisi d’impliquer encore plus les personnages dans l’Histoire. Les joueurs se verront donc proposer des « feuilles de personnages avancées » les liant davantage à l’intrigue. Ce lien porte le nom d’arc narratif. Il s’agit d’un but supplémentaire : « une histoire qui va concerner un personnage particulier, tout en s’articulant avec l’intrigue générale. » 

Il y a plusieurs arcs narratifs, dont chacun sera le but d’une campagne. Dearg reprendra celui de l’Amour. Si toutefois vous ne vous sentez pas le roleplay romantique, d’autres sont bien entendu disponibles : l’éthique, la culpabilité, la vengeance, les origines…
Chaque arc oriente d’une certaine manière la façon de jouer le personnage, mais aussi une partie de son passé. Et si jamais votre personnage venait à mourir, votre nouvelle création devra posséder le même, pour la cohérence de la campagne. 

Mais aussi…


Vous en avez assez de l’habituelle question de vos joueurs : « comment on se connaît » ? Avec la campagne Dearg, le système de jeu s’enrichit de telle sorte que vos personnages aient des liens. Ils doivent en premier lieu être originaires du val de Dearg, ils peuvent aussi être amis ou amants, ou avoir vécu leur enfance ensemble… Tout est possible, tout est envisageable !


Quelques conseils pour une ambiance sereine sont également donnés. Comme dans le Prologue, chaque scénario est agrémenté d’idées musicales pour l’ambiance et de toutes les précisions nécessaires à une partie inoubliable. 


# En Bref


Dearg est une campagne prometteuse au gameplay (vous me permettrez cet abus de langage) intéressant. Les arcs narratifs sont certes un peu complexes à aborder, mais se révèlent attractifs et promettent un roleplay étoffé. 
A essayer si vous souhaiter passer et faire passer de bons moments en Tri-Kazel !

[Hommage] Terry Pratchett


Le 12 mars dernier disparaissait un homme. Tout le monde meurt un jour, me direz-vous, et s’il fallait pleurer sur le sort de chaque mort, on ne ferait plus que ça. C’est vrai. Néanmoins, Terry Pratchett était un auteur doté d’une imagination sans limite, et concepteur d’un univers qui le place pour moi parmi les grands écrivains de notre époque. 

Je ne vous donnerai pas sa biographie, d’autres sites le feront de toute manière mieux que moi. Mais je pense important de dire quelques mots à propos du Disque-Monde son Oeuvre.

J’ai découvert les romans de Terry Pratchett assez tardivement. Je me suis d’abord essayée à l’introduction à l’univers, livre dans lequel je me suis perdue et que j’ai fini par abandonner. Je me suis détournée de cet auteur au profit d’autres textes de fantasy, me promettant toutefois d’y retourner un jour. 

L’influence de Pratchett sur l’imaginaire est étendue, et les clins d’œil au Disque-Monde présents par exemple dans le Donjon de Naheulbeuk m’ont fait m’y intéresser de nouveau. Un coffre avec des jambes ? Et pourquoi pas la Mort qui pêche à la mouche ?

C’est donc plutôt tardivement, en 2013, que je me suis lancée à l’abordage de cet étrange territoire plat dans Mortimer, le premier tome ayant pour protagoniste la Mort. Il est vite devenu l’un de mes personnages favoris des littératures de l’imaginaire. Depuis cette lecture, j’ai dévoré les autres tomes ayant trait à ce personnage, ainsi que la réécriture de Macbeth. 

Vision du Guet d’Ankh-Morpok.


Chaque lecture d’un roman de Terry Pratchett me fait passer un excellent moment. Il fait partie des rares auteurs à savoir me faire rire. Attention, le vrai rire, pas un petit sourire. Il savait manier les jeux de mot, l’humour dans les situations et les descriptions. Un maître de l’écriture. 

Terry Pratchett a su imaginer un univers complexe, à la fois structuré et vraiment délirant, qui ne semble exister que par la volonté de Dieux se distrayant à le voir fonctionner cahin-caha. D’un point de départ, il nous entraîne dans des situations rocambolesques et picaresques qui n’ont absolument rien à envier à Jacques et son maître de Diderot, ou à Don Quichotte de Cervantès…  

Je n’ai bien entendu pas perdu un membre de ma famille avec le décès de Terry Pratchett. Néanmoins, j’ai le sentiment qu’il y a un vide dans le paysage des littératures de l’imaginaire, un creux qui aura du mal à être comblé. 

Mais Terry Pratchett ne nous laisse pas orphelins, il nous laisse une oeuvre merveilleuse, riche, et un monde fantastique dans tous les sens du terme. Peut-être le meilleur hommage à lui rendre est de continuer à lire ses romans pour faire vivre son oeuvre !


Des profondeurs

Couverture Les héritiers de l'aube, tome 2 : Des profondeurs

San-Francisco, avril 1906. 


Séparés au cours de leur voyage temporel, Laure, Alex et Tom échouent dans la célèbre Cité de la Baie. Alors qu’une belle mais impitoyable démone lance sur eux ses atroces créations, ils doivent retrouver la Pierre d’Émeraude.


Hélas, même l’aide du Primo-Sorcier Raspoutine, même l’arrivée inattendue d’Alba, Héritière descendant de Nostradamus, ne pourront empêcher la catastrophe. 

« Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut », avaient annoncé les Forces des Ténèbres. S’ils n’ont jamais visité les abysses, nos quatre héros vont vite découvrir ce que le Mal réserve à la surface. Mort, feu et ruines.
Je n’ai lu que quelques romans écrits par Patrick Mc Spare : les deux premiers tomes de la série Les Hauts Conteurs, et le premier des Héritiers de l’Aube. Mais j’apprécie vraiment son écriture fluide et précise. L’auteur se documente beaucoup lorsque ses histoires touchent à des faits réels, et ça se voit. Je n’ai certes pas inspecté le moindre fait historique, mais ces recherches sont à porter au crédit de l’auteur !

Après la France du XIIe siècle, l’histoire nous propulse à travers un portail temporel dans le San-Francisco de 1906. J’ai beaucoup apprécié la visite, certes mouvementée, de cette ville que je ne connais pas. Le lecteur est plongé dans cette fièvre citadine et ouvrière où différents peuples se côtoient sans jamais vraiment se mélanger. Patrick Mc Spare nous montre sans fard une époque pas si éloignée de la nôtre où les préjugés et les croyances sur les races allaient mener au désastre que l’on a connu au milieu du XXe siècle.

Et l’on peut déceler dans ce roman, dans la continuité du premier tome, un double message : la joie de voir que les choses et les droits de l’Homme ont évolué (même s’il reste encore beaucoup à faire), mais que le naturel revient malheureusement au galop, et qu’une vigilance de chaque instant est vitale pour éviter de nouveaux désastres.

Cette peinture sociale sert de base à une intrigue qui se révèle toujours pleine de rebondissements. Pas le temps de s’ennuyer pendant la lecture de ces presque 400 pages, car il y aura toujours quelque danger qui poursuit nos héros. L’auteur nous plonge un peu plus dans l’ésotérisme et la démonologie dans des scènes à faire frissonner. Son écriture possède une puissance d’évocation non négligeable qui siérait tout à fait à une partie de jeu de rôle.

J’ai à la fois été ravie et frustrée à la lecture d’un certain passage qui propulse les personnages dans un passé mythique, celui de la Bretagne de Merlin. Certes il s’agit du chapitre le plus long du livre, mais j’aurais tellement aimé qu’il soit plus long !

Et puis on retrouve les personnages, bien entendu. Si celui d’Alex est une vraie tête à claques, ils se révèlent tous plutôt adultes… tous les quatre. Pourquoi quatre ? Je ne vous dis rien de plus pour ne pas vous spoiler une partie de l’histoire !
Chaque adolescent se montre donc plutôt adulte et responsable, mais je dois avouer que j’ai une grosse préférence pour Laure, qui se montre la plus mature ! J’aime sa manière de parler, sa lucidité et ses capacités d’adaptation à un siècle qu’elle ne connaît pas.

Cette série possède une certaine profondeur, au-delà de ce à quoi je m’attendais. Les réflexions sur le temps qui passe et sur l’importance du moment présent prennent une juste place, et j’ai apprécié cette inclusion.

#En Bref

Après le Moyen Age, Patrick Mc Spare nous propulse dans le San-Francisco du début du XXe siècle. Son écriture fluide et l’attractivité de l’histoire font que Des Profondeurs est un roman que j’ai eu du mal à lâcher.

En plus, il y a un magnifique cliffhanger presque à la fin !

Patrick Mc Spare.- Les Héritiers de l’Aube T2 – Des Profondeurs.- Ed. Scrinéo