Le Sommeil des dieux T1 – Le Tsar des étoiles


Le Projet Prométhée consiste à envoyer en avant-garde quelques milliers de colons vers une planète habitable. Prométhée est un vaisseau-monde : un vaste tronc-de-cône à l’intérieur duquel on a planté champs et forêts, et installé une mer artificielle. 
Tout a été calculé pour que la micro-société qui va s’installer le temps du voyage soit parfaite et pacifiée. Mais Prométhée suscite l’intérêt d’organisations puissantes et différentes… Ainsi, vont se développer à bord des luttes d’influence, des sabotages, des trafics en tous genres… 
Le voyage de Prométhée risque d’être bien plus long que prévu initialement, et aussi bien plus dangereux…


J’ai déjà eu l’occasion de rencontrer l’écriture de l’auteur lors de ma lecture du roman La Décroisade. Mon avis avait été mitigé à propos de ce livre et j’avoue avoir commencé Le Tsar des étoiles avec un léger a priori lorsque je me suis souvenue du nom de l’auteur.
Ce roman est le premier tome d’une saga qui s’annonce titanesque. Ou au moins de grande ampleur. Moi qui ne suis pas experte en science-fiction et en voyages dans l’espace, j’ai été séduite par ce grand vaisseau reproduisant l’écosystème terrestre. Cette seconde partie du récit m’a beaucoup plu, non seulement grâce à la description de la nouvelle société qui se met en place, mais aussi car il s’agit du cœur du récit.

Mais reprenons plus logiquement : Le Tsar des étoiles est une histoire divisée en deux parties. La première m’a semblé brouillonne avec un manque flagrant de descriptions et de détails permettant de nous repérer dans le temps. Nous sommes dans une époque postérieure à la nôtre, et il faut avouer que l’absence de détails concernant le nouvel ordre mondial évoqué ainsi que les raisons qui poussent l’Homme à quitter la Terremanquent cruellement et créent une frustration à la lecture. 

C’est vraiment le plus gros défaut de ce roman, faiblesse que j’avais également relevé dans La Décroisade : l’écriture trop superficielle de l’auteur. C’est assez frustrant de lire une histoire prometteuse sans que l’auteur entre dans les détails. L’ensemble de l’histoire aurait pu être bien plus développée qu’elle ne l’est, que ce soit en terme d’action scénaristique que d’épaisseur des protagonistes ou des descriptions. 
Prenons un exemple : un attentat est programmé dans le vaisseau spatial. Je m’attendais à plonger dans les arcanes du complot ou des tentatives pour le déjouer. Mais il est vite éludé, comme si l’auteur était pressé d’arriver à la fin de son histoire.

Même souci pour les personnages. Il est difficile de s’attacher à eux tant leurs vies et leur quotidien sont expédiés. Le personnage de Kostaïev est cependant mon préféré, et de loin. C’est d’ailleurs le seul pour lequel Pierre Gévart semble avoir pris son temps. J’ai particulièrement apprécié les descriptions de son méthodique quotidien… Une sorte d’Adrien Monk tueur à gages. Il m’a plus d’une fois arraché un sourire !

La chute de l’histoire… sans trop vous en dévoiler, elle est certes précipitée, mais possède au moins la qualité de nous donner envie de lire la suite du roman ! Car l’auteur initie une saga qui, je l’espère, sera intéressante malgré ses défauts !

#En Bref

Comme pour La Décroisade, je reste assez mitigée concernant ce premier tome. La matière est là, mais le récit pourrait être considérablement étoffé tout en restant facile à lire et à suivre. J’ai été frustrée par l’absence de détails qui auraient pu améliorer la préhension de ce récit par le lecteur. 
Mais peut-être est-ce du à la plume de l’auteur ! Si vous pensez pouvoir passer outre ces défauts d’écriture, je vous conseille cette lecture !

Le Sommeil des dieux T1 – Le Tsar des étoiles.- Pierre Gévart.- Ed. Atria

Chaos sous la montagne !

Couverture Le Donjon de Naheulbeuk (Romans), tome 4 : Chaos sous la Montagne

C’est la guerre en terre de Fangh ! Et nos aventuriers font face aux armées démoniaques de Gzor, sans possibilité de se défiler. Pour la première fois de leur carrière, ils vont devoir participer à une véritable bataille épique… Mais les techniques de bourrin et les sorts lancés au petit bonheur ne suffiront peut-être pas à les sauver tous, cette fois. Et la compagnie au nom incertain pourrait même devoir recruter ; ce qui n’est pas du goût de tout le monde.
Dans la confusion générale, les rescapés du donjon de Naheulbeuk vont se voir confier une mission de la plus haute importance. Une expédition qui passe par les mines des Nains, aussi profondes que le mépris des courtauds pour les gens de la surface… Entre la diplomatie et la baston, la frontière sera mince. Et le sort du monde pourrait bien se jouer sur une raillerie de trop !
Comme si cela ne suffisait pas, un sorcier et son acolyte se lancent sur la piste des responsables de leur ruine. Avec la ferme intention d’assouvir leur vengeance, coûte que coûte. Car chacun pressent que tout ce chaos va s’achever par un désastre.


C’est toujours un peu triste, l’annonce de la fin de quelque chose, d’une aventure. Mais toutes les bonnes choses ont une fin, et rien ne dit que John Lang ne nous offrira pas d’autres voyages à travers la Terre de Fangh ! 

L’heure est au bilan dans la compagnie des Fiers de Hache, dont les membres ont maintenant atteint le niveau 5 ! Autant dire qu’ils font rêver les petits débutants… Mais si le calme règne désormais un peu plus dans la compagnie, tout n’est pas rose non plus ! Les personnages gagnent en individualité dans ce quatrième tome : ils gagnent des surnoms, des titres et de l’indépendance. Peut-être est-ce une manière de l’auteur de nous encourager à nous détacher de ces personnages. Quoi qu’il en soit, cette individualité croissante leur confère une épaisseur appréciable. 

La psychologie des personnages a fait l’objet dans ce tome d’un réel approfondissement. De stéréotypes, on accède maintenant à des analyses et des descriptions des émotions des personnages intéressants à lire. C’est comme s’il avait fallu quatre parties de jeu de rôle pour que John Lang parvienne à donner un peu d’épaisseur à ses personnages. Mais mieux vaut tard que jamais, non ? 

Cela dit, c’est toujours un plaisir de lire les textes de John Lang. On retrouve bien entendu les blagues datant des débuts de l’aventure, mais aussi de l’humour qui vient toujours au bon moment. Pen of chaos a le sens de l’à-propos et sait comment distiller la légèreté dans son texte. Et l’histoire… Ce qui commence comme un roman classique finit comme une partie de jeu de rôle. Cette influence qui s’était un peu atténuée dans le Conseil de Suak revient en force dans cette histoire. Ce retour aux sources fait du bien, on retrouve la fraîcheur des plongées dans l’inconnu des personnages et leurs réactions faces à des attaques imprévisibles. 
Les rôlistes de l’assistance comprendront sûrement de quoi je parle !

Les combats menés par la compagnie sont très visuels, de même que les descriptions de manière générale. Si certains d’entre eux sortent du lot, les coups d’éclat de la compagnie des Fiers de Hache sont bien transcrits et participent à l’epicness du roman.

J’avoue avoir été un peu perdue en commençant ce tome. Je vous ai avoué que j’aime bien relire le tome précédent avant de commencer un livre écrit longtemps après. Je ne l’ai pas fait dans ce cas là, et j’ai du faire remonter mes souvenirs de lecture du Conseil de Suak pour ne rien louper. Un « résumé de l’épisode précédent » aurait été bienvenu !

Plusieurs intrigues ont été démarrées, et j’ai été un peu déçue de les voir s’essouffler aussi vite. Certes, il faut bien finir à un moment ou un autre, mais cette fin abrupte m’a un peu laissée sur ma faim. 

#En Bref

Malgré ses quelques petits bémols, Chaos sous la montagne ! clôt de manière plutôt épique une saga à la fois drôle et riche en rebondissements. Si vous aimez l’univers de Pen of Chaos, je vous conseille tout de même cette lecture.


Le Donjon de Naheulbeuk T4 – Chaos sous la montagne !.- John Lang. Ed. Octobre

Ce roman entre dans mon challenge Un mois, un livre 2015 !

Le Quinconce tome 1 – L’Héritage de John Huffam

livre le quinconce t.1 ; l'heritage de john huffman

Dans l’Angleterre du début du XIXe siècle, le petit John Huffam, élevé dans un village perdu, ne tarde pas à découvrir la cruauté qui fonde les castes sociales et qui déchire les êtres.
A l’occasion d’une rencontre avec une gamine de son âge, il croit comprendre que sa mère, pauvre parmi les pauvres, est mystérieusement apparentée aux châtelains de l’endroit : un secret qu’il vaut mieux ne pas trop creuser si l’on veut avoir la paix. Ce secret, John consacrera sa vie à l’élucider.


C’est assurément un récit atypique qui m’a été proposé par le site Babelio dans le cadre d’une opération un peu particulière de masse critique. Je ne connaissais pas Charles Palliser, mais je peux affirmer en préambule de cet avis que ce premier tome m’a plu. 
De quoi peut bien traiter cette histoire, vous demandez-vous sûrement… D’un mystère. Ne me demandez pas lequel, je ne vous dirai rien ! D’une part parce qu’il s’étale sur cinq tomes, et d’autre part parce que ça serait vous gâcher le plaisir, bande de petits lecteurs affamés d’aventures !

Le Quinconce est d’abord un portrait de la société anglaise du XIXe siècle. Charles Palliser met en scène la vie quotidienne d’une petite famille relativement aisée dans un village quelque part à l’ouest de Londres. Mais on y retrouve aussi tout le panorama de la société de l’époque, de la misère la plus noire à l’aristocratie la plus haute. Et ces strates de la population se croisent, vivent l’une à côté de l’autre en se mêlant parfois, à la manière d’un roman de Charles Dickens. 

Je parle du XIXe siècle, car c’est l’époque à laquelle se déroule réellement le récit. Néanmoins, l’auteur réussit à se détacher de cette époque pour créer une temporalité inhérente au récit. Celle-ci, beaucoup plus malléable, s’adapte parfaitement à l’ambiance du récit. Il propulse ainsi hors du temps cette partie de l’Angleterre qu’il nous montre comme vallonnée et peu peuplée. Les descriptions, certes succinctes, invitent à l’imagination et au vagabondage par la puissance des évocations de Charles Palliser.

Vous attendez sûrement que j’évoque l’intrigue… Celle-ci se met en place petit à petit dans l’histoire et préfigure une complexité de grande ampleur. L’auteur en dévoile juste assez pour nous permettre de comprendre les tenants et les aboutissants de l’intrigue, pour ne pas perdre le lecteur. Mais rassurez-vous, tout n’est pas déballé dans le premier tome ! Chaque pas que l’on fait dans l’intrigue épaissit en même temps le mystère qui entoure cette famille et fournit plusieurs pistes de réflexion que l’on espère voir éclaircies dans les tomes suivants. 

Ce mystère est d’ailleurs le principal moteur de mon intérêt pour ce roman. L’intrigue à propos des origines de la famille, la raison pour laquelle ils sont dans l’obligation de se cacher… C’est pour cela que je compte bien continuer cette histoire !

Le principal point faible de cette histoire réside dans les personnages. J’ai eu beaucoup de mal à m’y attacher. Mis à part Johnnie, le fils, les autres m’ont laissée plutôt indifférente quand ils ne m’ont pas totalement mise sur les nerfs. La mère du narrateur notamment : faible, pleurnicharde… J’espère vraiment qu’elle s’affermira dans les prochains tomes. A moins que son fils ne prenne les devants, ce qui serait également intéressant !

#En Bref

L’Héritage de John Huffam ouvre une pentalogie centrée autour du mystère planant autour d’une famille, et de son destin. J’ai apprécié la première étage de ce voyage, et je pense bien signer pour la suite !

Merci à Babelio pour cette lecture !

Le Quinconce tome 1 – L’Héritage de John Huffam.- Charles Palliser.- Ed. Libretto

2097 Mémoires de mon père


Le monde tel que nous le connaissons aujourd’hui n’existe plus : montée des eaux, épuisement des ressources, pollution généralisée, affaiblissement du Gulf Stream, surpopulation, effondrement des grandes Démocraties occidentales ont permis la toute puissance de groupes économiques internationaux. Davos, 2097 – Dans une chambre d’hôtel visiblement luxueuse, un père écrit à son fils, ce seront ses dernières paroles : une confession intime, violente, dans un vieux cahier jauni. Il ne lui reste alors que 12 heures à vivre ! Le puzzle prend forme sous nos yeux quand cet homme de 47 ans se souvient… Chaque heure qui passe est un chapitre où les souvenirs s’emboitent les uns aux autres pour former l’histoire d’une société devenue inhumaine, d’un héros tour à tour victime et bourreau, qui doit sa survie et sa perte… à un cœur hors du commun ! Ce même cœur réveillera en lui une véritable émotion intransigeante et une prise de conscience l’amenant inévitablement à une révolte qui changera le cours de l’histoire…

Amis lecteurs, enfermez votre sensibilité d’être humain, car ce que vous allez lire dans ce court roman a de quoi vous remuer profondément. Des récits post-apocalyptiques, il y en a pléthore de nos jours, souvent avec une attaque de zombies en plat principal. Mais ici, aucune tête décharnée à l’horizon. Juste des hommes devenus des bêtes.

Car cette histoire est vraiment dure, tant dans l’écriture que dans l’univers proposé par Jérôme Bezançon, l’auteur. La planète est séparée en deux. 
D’un côté les riches et leur vie facile, avec la possibilité en sus de changer leurs organes si l’un des leur venait à défaillir. De l’autre, la majeure partie de la population, pauvre et servant souvent de gibier humain pour des chasses contre-nature.

La plume acérée de Jérôme Bezançon met en lumière une part sombre des sociétés humaines toujours scindées en deux groupes sans concession. Rien de nouveau sous le soleil me direz-vous… Sauf qu’ici cette séparation est portée à son paroxysme dans le dévoiement des rapports humains. La vie n’a plus aucun prix, s’en sortir tient du prodige pour quelqu’un qui n’est pas du bon côté de la barrière.

Et au milieu de ça, le narrateur. Un homme qui n’a pas grand chose d’humain, qui a perdu tout espoir pour son espèce, et qui va tenter de mettre un terme à ce monde. Un être deshumanisé donc, qui raconte à son fils dans les détails ce qu’il a vécu, subi et ce qu’il a été obligé de faire pour s’en sortir. A travers son témoignage transparaît cette société décadente qui m’a fait frissonner. Le biais du témoignage est sans doute l’une des manières les plus efficaces pour transmettre un message. Et l’auteur n’y est pas allée de main morte. Je n’ai pas pu m’empêcher de comprendre cet homme et de compatir à ses douleurs et ses traumatismes. 

L’atmosphère de ce roman est noire, oppressante. L’auteur a su rendre l’urgence de la situation du personnage, qui doit écrire sa vie avant qu’il ne soit trop tard, avant que tout ne se termine. Ce sentiment d’urgence se transmet d’ailleurs au lecteur qui s’accrochera au roman pour ne pas en perdre une seule miette… jusqu’à la fin. 

Faites-moi confiance, vous ne ressortirez pas indifférents de cette lecture. Cette anticipation a de quoi faire frissonner, car l’hégémonie des grandes entreprises sur ce monde futur n’est pas sans rappeler celle des firmes actuelles. A bien moindre échelle, rassurez-vous.

#En Bref

2097, Mémoires de mon père est un roman poignant envers lequel il est difficile de rester indifférent. Au milieu des nombreux récits post-apocalyptiques où les zombies sont légion, il apporte du renouveau et mérite vraiment d’être connu.

2097, Mémoires de mon père.- Jérôme Bezançon.- Ed. Atria

Tryskellia T1 – Le Crépuscule des sirènes

Sur la lande des Hautes-Citadelles, la reine Lyrianne célèbre les dix ans de ses filles Iréade et Harmoneï, entourée des illustres peuples de l’ancienne Alliance.
Dix ans de paix aussi, depuis le sacrifice du prestigieux cercle des douze sorciers, depuis la chute du traitre Volgardh. 
Pourtant, au cœur des terres du Brûle-d’Âmes, une ombre œuvre pour prendre le pouvoir sur le monde, le faire basculer dans les ténèbres. L’attaque est sournoise, dirigée contre les jeunes héritières du royaume.
Grands-Elfes, Halghorns, Elfelynes, Humains et autres peuples s’unissent alors contre ces nouvelles ennemies : Edénaïr et Raya, Sirènes jadis bannies, sorcières aux pouvoirs de magie noire retrouvés.
Le sanctuaire de l’île d’Ardance n’est désormais plus leur terre d’exil, mais leur imprenable forteresse…



J’ai eu l’occasion de rencontrer Didier de Vaujany lors du Salon Fantastique de Paris en novembre dernier. Il m’y avait présenté sa saga et j’avoue que le projet m’avait séduite. Je me suis donc laissée tenter par la lecture du premier tome, Le Crépuscule des sirènes

L’univers proposé par l’auteur, sans être extrêmement novateur, reste plutôt sympathique et a le mérite d’être original : il suit, vous vous en serez peut-être doutés à la vue du titre, la forme d’un Triskell, ce symbole celtique bien connu. De là vient l’originalité. Mais comme dans tout univers fantasy, on retrouve la cohabitation « magique » de terres de feu, de forêts épaisses et de landes marécageuses, le tout sans explication précise. Mais je pinaille bien entendu et je regrette que la carte fournie dans le roman, bien qu’en couleur, ne soit pas plus grande !
Les descriptions faites par l’auteur de ce paysages donnent envie de le visiter, de l’explorer. Sauf les terres de feu que les dragons alliés ne peuvent survoler, bien entendu…

Tryskellia donc, est peuplé par toutes sortes de peuples : plusieurs sortes d’elfes, des fées et des nains, mais également des êtres moins classiques dans la fantasy moderne comme les sirènes ou d’étranges créatures à plusieurs bras. Les humains ne sont pas en reste, et j’ai apprécié par exemple la présence des amazones, ces fières guerrières non dénuées d’un certain honneur. 
Tous ces peuples, sauf les vilains méchants dragons noirs bien entendu, s’entendent à merveille, malgré quelques susceptibilités à ne pas froisser. C’est là que le bas blesse à mon sens dans cette histoire. L’absence de rivalités et de conflits, même minimes, donne au récit une platitude regrettable au récit finalement intéressant. C’est pour moi l’un des gros points noirs de cette histoire, cette entente cordiale trop parfaite pour être vraie. 

Parlons-en, de l’intrigue. Une malédiction s’abat sur les deux jumelle de la reine. L’une perd la vue tandis que l’autre perd sa voix. A partir de ce moment, tout va être mis en place pour les sauver. Si les protagonistes réussissent à lever la malédiction ? Je ne vous dirai rien, à vous de découvrir l’histoire ! 
Néanmoins, cette intrigue promet de l’épique et des combats. Des combat il y a eu, mais j’aurais aimé en voir plus. Je regrette également le fait que la grande bataille décrite n’aie pas été plus précise. 

Le récit se décompose en deux parties : l’une se place dans cet univers fantasy, tandis que l’autre se déroule dans la vie réelle au début du XXe siècle. J’ai particulièrement apprécié ces passages. En premier lieu, l’écriture m’a semblé plus fluide et moins appesantie que dans la suite du récit. En un mot, elle allait à l’essentiel sans se perdre dans des détails trop descriptifs. Je crois que le récit aurait gagné à être un peu allégé. 
#En Bref

Ce premier tome ouvre une série plutôt sympathique, au monde construit et à la mise en abyme intéressante. L’intrigue quant à elle reste attractive, et vous n’aurez pas trop de mal à y entrer, malgré les quelques lourdeurs de l’écriture.
Un bon essai pour moi.

Tryskellia T1 – Le Crépuscule des Sirènes.- Didier de Vaujany.- Ed. Beaurepaire

L’âme de l’Empereur


La jeune Shai a été arrêtée alors qu’elle tentait de voler le Sceptre de Lune de l’Empereur. Mais au lieu d’être exécutée, ses geôliers concluent avec elle un marché : l’Empereur, resté inconscient après une tentative d’assassinat ratée, a besoin d’une nouvelle âme. Or, Shai est une jeune Forgeuse, une étrangère qui possède la capacité magique de modifier le passé d’un objet, et donc d’altérer le présent. Le destin de l’Empire repose sur une tâche impossible : comment forger le simulacre d’une âme qui serait meilleur que l’âme elle-même ? Shai doit agir vite si elle veut échapper au complot néfaste de ceux qui l’ont capturée.



Second roman écrit par Brandon Sanderson que je découvre. Encore un coup de cœur. L’auteur américain a l’art de passer du simple au quadruple question épaisseur de ses romans ! Je suis en effet passée de Warbreaker qui faisait 975 pages à L’âme de l’Empereur qui n’en fait que 200 environ ! Bien entendu (je vous entends venir), la qualité d’un roman ne se mesure pas à l’aune de son épaisseur… Et L’âme de l’empereur en est la preuve « vivante » !

Que de richesse en effet dans cette courte histoire construite sur le modèle du huis-clos ! La majeure partie du récit se passe en effet dans des lieux clos : cellule ou bureau, le tout avec peu de personnages. C’est au final presque un roman psychologique qui s’offre à nous. On y suit effectivement les travaux de Shai sur la psyché humaine, ainsi que ses doutes et ses hypothèses. Cette histoire constitue presque en soi un exercice de style, car elle est centrée autour d’un seul personnage autour duquel tournent les autres protagonistes ainsi que le déroulement de l’histoire.

Car le défi, qui est également le cœur de l’histoire, est de recréer l’âme de l’Empereur victime d’un attentat. La jeune Faussaire, la plus talentueuse de sa génération, dispose de trois mois pour réaliser un tel exploit qui mettrait plusieurs années en temps normal. La plongée dans les réflexions de la jeune femme quant à la composition d’une âme, ainsi que ses tentatives pour la recréer m’ont parues vraiment fascinantes, notamment la plasticité supposée de celle-ci. En effet, il suffirait d’une toute petite modification pour que la personnalité de l’empereur ne soit plus la même.

Et c’est là que réside tout le talent de Brandon Sanderson : il transporte son lecteur dans un univers qui commence in medias res, et pose une problématique dont les personnages seront chargés de nous fournir l’explication. Et le tout en restant 100% crédible. Ce pari difficile est relevé haut la main par l’auteur qui propose une vision vraisemblable de la psyché humaine, notamment sur le plan de sa formation (et de ses déformations).

La réalisation de cet exploit par Shai passe par un système de magie qui se rapprocherait presque de la science et de l’Art. Le Faussaire doit en effet créer des marques contenant tous les aspects d’une personnalité donnée sculptés sur une surface minuscule. Ce système, à l’instar de la magie de Warbreaker, semble très bien construit et élaboré de manière complète. Je dois avouer que cela s’est avéré plutôt frustrant de ne pas pouvoir en apprendre plus dans les aventures de Shai une fois son travail terminé. 

#En Bref

L’âme de l’Empereur est un excellent moment de lecture. L’action est brève mais riche et originale, son système de magie est construit, pensé, mais tellement frustrant car j’aurais vraiment aimé en savoir plus.
Brandon Sanderson est un auteur incontournable qui propose des histoires immersives, même en huis-clos.

L’âme de l’Empereur.- Brandon Sanderson.- Ed. Le Livre de poche


Warbreaker


Voici l’histoire de deux sœurs, Vivenna et Siri.
L’histoire du Dieu-Roi que l’une d’entre elles doit épouser, et de Chanteflamme, un autre Dieu qui n’aime pas son travail. Celle aussi de Vasher, un immortel qui tente de réparer les erreurs qu’il a jadis commises, et de Saignenuit, sa mystérieuse épée. Dans leur monde, celui qui meurt auréolé de gloire devient un dieu. Il vit dans le panthéon de la cité d’Hallandren, et utilise la magie biochromatique, la magie du Souffle. Un Souffle qu’on ne peut récupérer qu’une fois, sur un individu à la fois.

Lorsque j’ai reçu ce roman, j’ai été pour le moins surprise de son épaisseur : 975 pages ! J’ai rarement eu l’occasion de lire un livre de cette taille ! Warbreaker propose une histoire complexe, ébauche un monde très construit sur les plans historiques et géographiques. J’ai d’ailleurs trouvé vraiment dommage que celui-ci ne soit pas plus développé car j’aurais voulu en savoir plus à propos de celui-ci.

C’est une intrigue vraiment bien construite et surtout sans aucun temps mort tout au long des presque 1000 pages que nous propose Brandon Sanderson. Celui-ci dévoile ses rouages au moment adéquat et ne révèle que ce qui est nécessaire. La simplicité de cette écriture témoigne sans conteste d’un véritable talent de l’auteur qui réussit le tour de force de nous emporter à travers un récit sans que l’on ne perde un seul instant son intérêt.

On suit dans Warbreaker des personnages qui connaissent des points de départs différents, mais qui réussissent bon gré mal gré à se rejoindre. Tout finit par rentrer dans l’ordre pour eux, et Brandon Sanderson a réussi l’exploit de créer une histoire cohérente à partir de plusieurs très diverses à la base. Du grand art !

De plus, le petit nombre de personnages permet de ne pas se perdre à travers une nuée de noms à retenir tout au long de l’histoire avec un risque élevé d’abandon. De plus, l’auteur a su rendre ces quelques personnages vraiment réalistes à la fois dans leur caractère et leurs réactions, et ce qu’ils soient attachants ou détestables.

Parlons enfin du système de magie que propose Brandon Sanderson. Il est basé sur les couleurs, est réellement original et ce fait mérite d’être souligné.

#En Bref
Warbreakerest un récit qui démarre sur les chapeaux de roue et nous plonge in medias res dans une intrigue palpitante qu’il est difficile de lâcher jusqu’à la dernière page. Vous aussi plongez dans cet univers original et réaliste créé par l’esprit décidément débordant d’imagination de Brandon Sanderson, dépaysement garanti !

Warbreaker.- Brandon Sanderson.- Ed. Le Livre de Poche

DarKrün


« Derrière lui, il sentait la pression de tout un peuple. Il entendait la respiration d’un million d’individus. La tension était à son comble. Manlöck se replia sur lui-même pour se concentrer au maximum. Il savait qu’il ne gagnerait probablement jamais cette course, le DarKrün. Mais qu’avait-il à perdre ? »
Un puits sans fond dans un village d’Afrique d’où s’échappent, la nuit, d’étranges créatures buveuses de sang; un arbre magique dissimulant un trésor jalousement gardé par des fées; un corset qui confère un pouvoir fascinant à celle — ou à celui — qui le porte; deux frères qui tentent de s’échapper des enfers; une course folle dans un désert qui ne connaît jamais la nuit…
Des plaines de Mars à la savane africaine, du Moyen Âge au plus lointain futur, 15 nouvelles où le fantastique, la science-fiction, le merveilleux et l’horreur sont pour Pierre Brulhet autant d’occasions de laisser s’exprimer un imaginaire riche et multiforme.

Après plusieurs contes et un roman fantasy, voici enfin un recueil des nouvelles de Pierre Brulhet. Et la première chose qui m’est venue à l’esprit après cette lecture : il devrait en publier beaucoup plus ! J’ai toujours trouvé le genre de la nouvelle assez compliqué, car il requiert de raconter une histoire en quelques pages seulement, d’aller à l’essentiel tout en prenant le temps de poser une ambiance.
Darkrün expose différents genres littéraires montrant l’attachement de son auteur aux littératures de l’imaginaire. Si certaines nouvelles tournent autour du conte, d’autres visent la science-fiction, le fantastique horrifique cher à Lovecraft, du post-apocalyptique et même de la fantasy !
Les textes projettent facilement leurs lecteurs dans leur univers grâce à une narration concise, efficace et fluide. Certes ce recueil ne fait que 200 pages environ, mais il est riche en aventures diverses à vivre via la lecture.
Un exemple ? La première nouvelle « Trésor de l’arbre » nous propulse dans un univers médiéval, au coin du feu. Malgré sa fin pour le moins violente, l’histoire reste bien contée.
Car le gros point fort dans l’écriture de Pierre Brulhet est de nous plonger dans des univers très différents en l’espace de quelques pages, et surtout sans artifice d’écriture apparent. Mais c’est souvent quand cela semble être fait sans efforts que cela cache bien un énorme travail !
Plusieurs genres littéraires sont exploités dans ce recueil, et c’est une bonne chose. Mais c’est aussi le défaut de cette qualité, car certains devraient un peu être laissés de côté au profit d’autres que je trouve bien meilleurs. C’est le cas des nouvelles horrifiques d’inspiration lovecraftienne que j’ai beaucoup apprécié, et qui mérité d’être davantage développées.
#En Bref

La couverture que je trouve franchement laide mise à part, Darkrün est un recueil de nouvelles de qualité. La facilité avec laquelle j’ai plongé dans les différents univers et la qualité de la narration rendent cette lecture vraiment attrayante, et vous avalerez ces 200 pages très rapidement, faites-moi confiance !

Darkrün.- Pierre Brulhet.- Ed. La Clef d’argent

De l’écrit à l’écran… La Bataille des cinq armées


Après un an d’attente depuis La Désolation de Smaug, j’ai eu l’occasion d’aller voir en avant-première La Bataille des cinq armées, le dernier volet de la trilogie du Hobbit. Oui, une trilogie sur un roman d’exactement 312 pages dans son édition du Livre de Poche. Là n’est pas la question, j’ai fait mon deuil d’une adaptation fidèle de ce roman (l’un de mes favoris envers et contre tout), et d’une adaptation fidèle d’un livre de manière plus générale.

En sortant de la séance, après quelques trois heures de visionnage de ce film, j’avoue que ma réaction à chaud a été plutôt négative. Maintenant, l’heure est venue de poser par écrit et de manière ordonnée mon avis sur ce troisième volet du Hobbit.

Encore une fois, et pour pallier les commentaires agressifs/trollesques/non réfléchis, je tiens à préciser qu’il s’agit là de mon ressenti vis-à-vis de ce film, de ma propre vision des choses. Ceci n’est en aucun cas une vision universelle (le cas contraire serait des plus tristes).


Pour commencer par le sujet qui fâche, parlons un peu du rajout d’histoires parallèles dans un film basé sur un roman. Si ce rajout peut ajouter de l’épaisseur à l’intrigue du film, et bien entendu que cela ait un lien avec l’histoire principale, je n’ai absolument rien contre lui ! Oui, et même si cela ne figure pas dans l’histoire originale. Car une adaptation reste au final la vision de celui qui la réalise, et je dois avouer que j’apprécie celle de Peter Jackson, et ce depuis le Seigneur des Anneaux. 
Ainsi, la chasse conjointe des Istari et des elfes contre Sauron, qui crée ainsi un lien, presque une préquelle avec le Seigneur des Anneaux, ne m’a pas dérangée. Au contraire, cela fait faire une pause dans la quête de la compagnie de Thörin tout en proposant un « bonus » à la trilogie. De plus, les deux se rejoignent finalement et créent l’envie (en tout cas pour moi) de regarder à nouveau Le Seigneur des Anneaux
Oui, elle n’appartient pas au Hobbit, mais elle est bien présente dans les Contes et légendes inachevées. Au moins, ça existe.
Par contre, je n’ai vraiment pas apprécié cette histoire d’amour entre Tauriel et Kili. Je n’ai bien entendu rien contre les amours entre elfes et nains, mais cela crée dans les films des longueurs qui atteignent leur apogée dans le troisième film. D’accord, cela crée de l’action. D’accord, l’amour, ça fait vendre. Mais est-ce qu’on était vraiment obligés d’assister aux adieux déchirants des amants lorsque l’un des deux meurt ? Et devait-on vraiment assister au numéro de veuf-ve (je ne spoilerai pas) éploré qui découvre à quel point l’amour est douloureux, et ne songe alors qu’à ce suicider ? 
A mon sens, et vous n’êtes pas obligés d’être d’accord, cette amourette n’amène rien à l’intrigue et semble n’être là que pour des raisons de publicité. Encore, si elle était en filigrane… mais non, elle a pris de plus en plus de place jusqu’au bouquet final, sans mauvais jeu de mot. 

Pour changer de sujet (quoi que), j’avoue n’avoir pas compris l’utilisation de personnages n’existant pas dans le livre (Legolas), ni dans l’oeuvre de Tolkien (Tauriel). 
Dans le premier cas, cela crée un lien avec le Seigneur des Anneaux. Je sais, il n’y avait pas besoin de cela, mais avouez que le clin d’oeil à Gimli était drôle. Pour moi au moins 😀
Quant aux séances multiples de surf, je passerai. Par contre, la propension de cet elfe à défier les lois de la pesanteur atteint des sommets dans le troisième film, et ça devient franchement ridicule. 
Tauriel… On peut invoquer plusieurs raisons à son existence : trop d’hommes parmi les personnages, créer une histoire d’amour dans le film, montrer aux femmes qu’elles aussi peuvent faire quelque chose d’autre que se réfugier dès qu’un conflit pointe le bout de son nez. Certes elle tire plutôt bien à l’arc et le personnage pourrait être intéressant dans d’autres circonstances, sa présence n’était pas obligatoire.
Toujours concernant les rajouts, je me suis à deux reprises demandé pourquoi des vers géants ont été employés pour amener la troupe d’orcs (et quelque gobelins malgré tout) à la bataille pour Erebor. Bon, je l’avoue, l’effet visuel est plutôt réussi pour le coup !

Une petite critique, mais qui tient plutôt de la déploration, vis-à-vis de la musique. J’adore tout simplement les BO du Seigneur des Anneaux, ainsi que du premier film du Hobbit. Néanmoins, j’ai été assez étonnée de constater l’absence de musique spécifique à ce film-ci, pas même la reprise de la chanson des nains du Voyage inattendu. Je ne peux sinon que vous (re)mettre en tête la chanson de La Bataille des cinq armées, The Last Goodbye, interprétée par Billy Boyd (Peregrin Took dans le Seigneur des anneaux).


Pour continuer sur une note plus joyeuse, j’ai beaucoup apprécié la bataille. Certes, ce n’est pas ce que j’imaginais, mais elle est dans l’ensemble restée assez fidèle au texte, dans sa première partie. 
La gniste que je suis a adoré les combats, que les mêlées de la Bataille que celui de Saroumane et Elrond. L’épique était présent, et les charges m’ont tout simplement donné des frissons ! Tout était orchestré, et certains détails m’ont même amusés, notamment les espèces de trolls (résistant à la lumière, mais ne remuons pas le couteau dans la plaie) qui avaient pour mission de défoncer les murs de Dale, ou encore l’armée des elfes jouant à saute-nain. Si si, vous verrez ça dans le film !

Le jeu des acteurs était lui aussi très bon, comme d’habitude. Mention particulière cela dit pour celui de Richard Armitage (Thorïn Oakenshield) qui a très bien interprété la folie et la dégradation psychologique du roi nain en présence du trésor. Les références entre le comportement du nain et celui de Smaug étaient bien faites et ont mis en valeur l’aspect nocif du trésor et de sa convoitise. 
Je cite ensuite, Gandalf, Saroumane, Elrond, Thranduil, Bard,…et Bilbo, dernier mais non des moindres. Martin Freeman a su faire ressortir l’aspect attachant et intègre du hobbit tout en lui conférant quelques mimiques drôles. Peter Jackson a su s’entourer de très bons acteurs pour ses films basés sur les écrits de Tolkien. 

#Le mot de la fin

Je suis encore mitigée quant à ce film. J’ai sûrement oublié quelques éléments qui m’ont énervés ou au contraire qui m’ont plu, mais une chose est sûre, c’est que je n’ai pas été aussi enthousiaste que pour les volets précédents. 


Je tenais à exposer clairement mon point de vue sur ce film, et j’espère que cette petite critique vous aura été utile, ou vos aura au moins plu ! N’hésitez pas à me donner votre avis sur ce film en commentaire, car je ne dispose pas de la vérité générale et universelle, et mon avis ne l’est pas non plus, je le rappelle ! 🙂

Ex Machina


Notre plan de vol comportera quatorze étapes dans les fumées de vapeur où tout participe de la machine : prothèses, automates humains et animaux, et même dragons, engins volants, flottants, submersibles…
Le voyage nous conduira depuis les toits de Paris jusqu’aux étranges Royaumes d’Égypte, en passant par les territoires américains et les confins de l’empire spatial britannique.
Sachez que cette croisière n’est pas seulement géographique : nous y explorerons des XIXe siècles uchroniques et féeriques, mais aussi des anticipations angoissantes et des passés parallèles.
Les rêves eux-mêmes n’y échappent pas…
Alors, qu’attendez-vous pour embarquer ? » Fabien Clavel



C’est un résumé prometteur que nous proposent les éditions Elenya et Fabien Clavel, un long voyage dans différents univers, mais appartenant tous à la mouvance steampunk. Et le recueil démarre en fanfare (de cuivre et de vapeurs) avec une très bonne nouvelle de Fabien Clavel, un auteur dont j’apprécie beaucoup l’écriture.

Mais toutes les nouvelles ne sont pas de la même qualité. Il y a même une importante disparité entre les textes, dont certains sont bien en dessous de ce à quoi je m’attendais en lisant le texte de Fabien Clavel. Mon avis n’a pas pour but de clouer au pilori les auteurs de ces nouvelles ni de critiquer le choix des éditeurs, ne sachant pas à quoi ressemblaient les autres nouvelles. D’autres étaient agréables à lire bien qu’un peu complexes à appréhender sur quelques pages seulement. C’est le cas de « Brumes boréales » de Feldrik Rivat. On retrouve la sophistication de la plume de cet auteur que j’apprécie également.

Mais il y a aussi dans ce recueil quelques nouvelles qui m’ont énormément plû, quelques pépites dont il faut parler. Ce qui suit est un bref avis sur chacune de mes nouvelles préférées.

« L’Avaleur de nuages » de Tiphaine Levillain
Un texte très bref il est vrai, mais à la narration concise qui convient bien. On retrouve (tout aussi brièvement) des elfes, un lutin et des créatures éthérées. L’action de base mêle le récit de voyage (et les découvertes qui vont avec) et l’action. On a pas le temps de s’ennuyer et je pense qu’il y a matière à développer cette histoire !

« Les promenades nocturnes » de Floriane Soulas
Le Petit Chaperon rouge. C’est ce à quoi m’a fait penser cette jeune fille qui parcourt la ville de Londres la nuit et écrit des romans à succès sur lesquels son frère appose son nom. Mais cette fille n’a du personnage des contes que la cape écarlate. Pour le reste… elle est plutôt du genre serial killer

« Le Nouvel employé » de Camille Courtin
Un homme de modeste condition qui prend le train pour aller remettre les plans d’une machine prometteuse… Jusqu’à ce trajet où il fait la connaissance d’une femme qui cherche à lui ouvrir les yeux. J’ai apprécié le genre de l’intrigue. Cette nouvelle, bien que triste et un peu cousue de fil blanc, se révèle bien construite et agréable à lire.

« Dernière absinthe à Paris » de Dean Venetza
Attention, il s’agit de la nouvelle coup de cœur de Fabien Clavel, et cette mention est affichée à la fois au début du texte et dans le sommaire. Du coup, j’ignore si le fait qu’il s’agisse de l’un de mes textes préférés est dû uniquement à la lecture ou si cette mention a joué un rôle.
Encore une fois, je ne suis pas à la place de l’éditeur, mais j’aurais trouvé plus judicieux de le noter qu’à la fin du texte. Mais ce n’est que mon avis.
C’est un texte au final assez poétique et légèrement ironique que nous propose l’auteur, un dialogue sur les toits de Paris entre un Indien et un autre jeune homme… Je ne vous en dirai pas plus sur l’identité de cette seconde personne, c’est le clou de l’histoire (bien qu’a posteriori, les indices dans le textes sont révélateurs)…
Le fantastique et le steampunk ne sont présents ici qu’en filigrane, et cela participe clairement de la qualité de cette nouvelle, outre son contenu évidemment.

Enfin, est-il besoin de préciser que j’adore la couverture du recueil, illustration signée Mathieu Coudray ?

#En bref


Ce recueil n’est pas à proprement parler un coup de cœur, à cause des quelques textes que j’ai trouvé bien en dessous des autres que je viens d’évoquer. Néanmoins, j’ai passé de bons moments de lecture avec ce recueil Ex Machina. 

Ex Machina.- Collectif.- Ed. Elenya