L’âme de l’Empereur


La jeune Shai a été arrêtée alors qu’elle tentait de voler le Sceptre de Lune de l’Empereur. Mais au lieu d’être exécutée, ses geôliers concluent avec elle un marché : l’Empereur, resté inconscient après une tentative d’assassinat ratée, a besoin d’une nouvelle âme. Or, Shai est une jeune Forgeuse, une étrangère qui possède la capacité magique de modifier le passé d’un objet, et donc d’altérer le présent. Le destin de l’Empire repose sur une tâche impossible : comment forger le simulacre d’une âme qui serait meilleur que l’âme elle-même ? Shai doit agir vite si elle veut échapper au complot néfaste de ceux qui l’ont capturée.



Second roman écrit par Brandon Sanderson que je découvre. Encore un coup de cœur. L’auteur américain a l’art de passer du simple au quadruple question épaisseur de ses romans ! Je suis en effet passée de Warbreaker qui faisait 975 pages à L’âme de l’Empereur qui n’en fait que 200 environ ! Bien entendu (je vous entends venir), la qualité d’un roman ne se mesure pas à l’aune de son épaisseur… Et L’âme de l’empereur en est la preuve « vivante » !

Que de richesse en effet dans cette courte histoire construite sur le modèle du huis-clos ! La majeure partie du récit se passe en effet dans des lieux clos : cellule ou bureau, le tout avec peu de personnages. C’est au final presque un roman psychologique qui s’offre à nous. On y suit effectivement les travaux de Shai sur la psyché humaine, ainsi que ses doutes et ses hypothèses. Cette histoire constitue presque en soi un exercice de style, car elle est centrée autour d’un seul personnage autour duquel tournent les autres protagonistes ainsi que le déroulement de l’histoire.

Car le défi, qui est également le cœur de l’histoire, est de recréer l’âme de l’Empereur victime d’un attentat. La jeune Faussaire, la plus talentueuse de sa génération, dispose de trois mois pour réaliser un tel exploit qui mettrait plusieurs années en temps normal. La plongée dans les réflexions de la jeune femme quant à la composition d’une âme, ainsi que ses tentatives pour la recréer m’ont parues vraiment fascinantes, notamment la plasticité supposée de celle-ci. En effet, il suffirait d’une toute petite modification pour que la personnalité de l’empereur ne soit plus la même.

Et c’est là que réside tout le talent de Brandon Sanderson : il transporte son lecteur dans un univers qui commence in medias res, et pose une problématique dont les personnages seront chargés de nous fournir l’explication. Et le tout en restant 100% crédible. Ce pari difficile est relevé haut la main par l’auteur qui propose une vision vraisemblable de la psyché humaine, notamment sur le plan de sa formation (et de ses déformations).

La réalisation de cet exploit par Shai passe par un système de magie qui se rapprocherait presque de la science et de l’Art. Le Faussaire doit en effet créer des marques contenant tous les aspects d’une personnalité donnée sculptés sur une surface minuscule. Ce système, à l’instar de la magie de Warbreaker, semble très bien construit et élaboré de manière complète. Je dois avouer que cela s’est avéré plutôt frustrant de ne pas pouvoir en apprendre plus dans les aventures de Shai une fois son travail terminé. 

#En Bref

L’âme de l’Empereur est un excellent moment de lecture. L’action est brève mais riche et originale, son système de magie est construit, pensé, mais tellement frustrant car j’aurais vraiment aimé en savoir plus.
Brandon Sanderson est un auteur incontournable qui propose des histoires immersives, même en huis-clos.

L’âme de l’Empereur.- Brandon Sanderson.- Ed. Le Livre de poche


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