Ex Machina


Notre plan de vol comportera quatorze étapes dans les fumées de vapeur où tout participe de la machine : prothèses, automates humains et animaux, et même dragons, engins volants, flottants, submersibles…
Le voyage nous conduira depuis les toits de Paris jusqu’aux étranges Royaumes d’Égypte, en passant par les territoires américains et les confins de l’empire spatial britannique.
Sachez que cette croisière n’est pas seulement géographique : nous y explorerons des XIXe siècles uchroniques et féeriques, mais aussi des anticipations angoissantes et des passés parallèles.
Les rêves eux-mêmes n’y échappent pas…
Alors, qu’attendez-vous pour embarquer ? » Fabien Clavel



C’est un résumé prometteur que nous proposent les éditions Elenya et Fabien Clavel, un long voyage dans différents univers, mais appartenant tous à la mouvance steampunk. Et le recueil démarre en fanfare (de cuivre et de vapeurs) avec une très bonne nouvelle de Fabien Clavel, un auteur dont j’apprécie beaucoup l’écriture.

Mais toutes les nouvelles ne sont pas de la même qualité. Il y a même une importante disparité entre les textes, dont certains sont bien en dessous de ce à quoi je m’attendais en lisant le texte de Fabien Clavel. Mon avis n’a pas pour but de clouer au pilori les auteurs de ces nouvelles ni de critiquer le choix des éditeurs, ne sachant pas à quoi ressemblaient les autres nouvelles. D’autres étaient agréables à lire bien qu’un peu complexes à appréhender sur quelques pages seulement. C’est le cas de « Brumes boréales » de Feldrik Rivat. On retrouve la sophistication de la plume de cet auteur que j’apprécie également.

Mais il y a aussi dans ce recueil quelques nouvelles qui m’ont énormément plû, quelques pépites dont il faut parler. Ce qui suit est un bref avis sur chacune de mes nouvelles préférées.

« L’Avaleur de nuages » de Tiphaine Levillain
Un texte très bref il est vrai, mais à la narration concise qui convient bien. On retrouve (tout aussi brièvement) des elfes, un lutin et des créatures éthérées. L’action de base mêle le récit de voyage (et les découvertes qui vont avec) et l’action. On a pas le temps de s’ennuyer et je pense qu’il y a matière à développer cette histoire !

« Les promenades nocturnes » de Floriane Soulas
Le Petit Chaperon rouge. C’est ce à quoi m’a fait penser cette jeune fille qui parcourt la ville de Londres la nuit et écrit des romans à succès sur lesquels son frère appose son nom. Mais cette fille n’a du personnage des contes que la cape écarlate. Pour le reste… elle est plutôt du genre serial killer

« Le Nouvel employé » de Camille Courtin
Un homme de modeste condition qui prend le train pour aller remettre les plans d’une machine prometteuse… Jusqu’à ce trajet où il fait la connaissance d’une femme qui cherche à lui ouvrir les yeux. J’ai apprécié le genre de l’intrigue. Cette nouvelle, bien que triste et un peu cousue de fil blanc, se révèle bien construite et agréable à lire.

« Dernière absinthe à Paris » de Dean Venetza
Attention, il s’agit de la nouvelle coup de cœur de Fabien Clavel, et cette mention est affichée à la fois au début du texte et dans le sommaire. Du coup, j’ignore si le fait qu’il s’agisse de l’un de mes textes préférés est dû uniquement à la lecture ou si cette mention a joué un rôle.
Encore une fois, je ne suis pas à la place de l’éditeur, mais j’aurais trouvé plus judicieux de le noter qu’à la fin du texte. Mais ce n’est que mon avis.
C’est un texte au final assez poétique et légèrement ironique que nous propose l’auteur, un dialogue sur les toits de Paris entre un Indien et un autre jeune homme… Je ne vous en dirai pas plus sur l’identité de cette seconde personne, c’est le clou de l’histoire (bien qu’a posteriori, les indices dans le textes sont révélateurs)…
Le fantastique et le steampunk ne sont présents ici qu’en filigrane, et cela participe clairement de la qualité de cette nouvelle, outre son contenu évidemment.

Enfin, est-il besoin de préciser que j’adore la couverture du recueil, illustration signée Mathieu Coudray ?

#En bref


Ce recueil n’est pas à proprement parler un coup de cœur, à cause des quelques textes que j’ai trouvé bien en dessous des autres que je viens d’évoquer. Néanmoins, j’ai passé de bons moments de lecture avec ce recueil Ex Machina. 

Ex Machina.- Collectif.- Ed. Elenya

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