Le Quinconce tome 1 – L’Héritage de John Huffam

livre le quinconce t.1 ; l'heritage de john huffman

Dans l’Angleterre du début du XIXe siècle, le petit John Huffam, élevé dans un village perdu, ne tarde pas à découvrir la cruauté qui fonde les castes sociales et qui déchire les êtres.
A l’occasion d’une rencontre avec une gamine de son âge, il croit comprendre que sa mère, pauvre parmi les pauvres, est mystérieusement apparentée aux châtelains de l’endroit : un secret qu’il vaut mieux ne pas trop creuser si l’on veut avoir la paix. Ce secret, John consacrera sa vie à l’élucider.


C’est assurément un récit atypique qui m’a été proposé par le site Babelio dans le cadre d’une opération un peu particulière de masse critique. Je ne connaissais pas Charles Palliser, mais je peux affirmer en préambule de cet avis que ce premier tome m’a plu. 
De quoi peut bien traiter cette histoire, vous demandez-vous sûrement… D’un mystère. Ne me demandez pas lequel, je ne vous dirai rien ! D’une part parce qu’il s’étale sur cinq tomes, et d’autre part parce que ça serait vous gâcher le plaisir, bande de petits lecteurs affamés d’aventures !

Le Quinconce est d’abord un portrait de la société anglaise du XIXe siècle. Charles Palliser met en scène la vie quotidienne d’une petite famille relativement aisée dans un village quelque part à l’ouest de Londres. Mais on y retrouve aussi tout le panorama de la société de l’époque, de la misère la plus noire à l’aristocratie la plus haute. Et ces strates de la population se croisent, vivent l’une à côté de l’autre en se mêlant parfois, à la manière d’un roman de Charles Dickens. 

Je parle du XIXe siècle, car c’est l’époque à laquelle se déroule réellement le récit. Néanmoins, l’auteur réussit à se détacher de cette époque pour créer une temporalité inhérente au récit. Celle-ci, beaucoup plus malléable, s’adapte parfaitement à l’ambiance du récit. Il propulse ainsi hors du temps cette partie de l’Angleterre qu’il nous montre comme vallonnée et peu peuplée. Les descriptions, certes succinctes, invitent à l’imagination et au vagabondage par la puissance des évocations de Charles Palliser.

Vous attendez sûrement que j’évoque l’intrigue… Celle-ci se met en place petit à petit dans l’histoire et préfigure une complexité de grande ampleur. L’auteur en dévoile juste assez pour nous permettre de comprendre les tenants et les aboutissants de l’intrigue, pour ne pas perdre le lecteur. Mais rassurez-vous, tout n’est pas déballé dans le premier tome ! Chaque pas que l’on fait dans l’intrigue épaissit en même temps le mystère qui entoure cette famille et fournit plusieurs pistes de réflexion que l’on espère voir éclaircies dans les tomes suivants. 

Ce mystère est d’ailleurs le principal moteur de mon intérêt pour ce roman. L’intrigue à propos des origines de la famille, la raison pour laquelle ils sont dans l’obligation de se cacher… C’est pour cela que je compte bien continuer cette histoire !

Le principal point faible de cette histoire réside dans les personnages. J’ai eu beaucoup de mal à m’y attacher. Mis à part Johnnie, le fils, les autres m’ont laissée plutôt indifférente quand ils ne m’ont pas totalement mise sur les nerfs. La mère du narrateur notamment : faible, pleurnicharde… J’espère vraiment qu’elle s’affermira dans les prochains tomes. A moins que son fils ne prenne les devants, ce qui serait également intéressant !

#En Bref

L’Héritage de John Huffam ouvre une pentalogie centrée autour du mystère planant autour d’une famille, et de son destin. J’ai apprécié la première étage de ce voyage, et je pense bien signer pour la suite !

Merci à Babelio pour cette lecture !

Le Quinconce tome 1 – L’Héritage de John Huffam.- Charles Palliser.- Ed. Libretto

2097 Mémoires de mon père


Le monde tel que nous le connaissons aujourd’hui n’existe plus : montée des eaux, épuisement des ressources, pollution généralisée, affaiblissement du Gulf Stream, surpopulation, effondrement des grandes Démocraties occidentales ont permis la toute puissance de groupes économiques internationaux. Davos, 2097 – Dans une chambre d’hôtel visiblement luxueuse, un père écrit à son fils, ce seront ses dernières paroles : une confession intime, violente, dans un vieux cahier jauni. Il ne lui reste alors que 12 heures à vivre ! Le puzzle prend forme sous nos yeux quand cet homme de 47 ans se souvient… Chaque heure qui passe est un chapitre où les souvenirs s’emboitent les uns aux autres pour former l’histoire d’une société devenue inhumaine, d’un héros tour à tour victime et bourreau, qui doit sa survie et sa perte… à un cœur hors du commun ! Ce même cœur réveillera en lui une véritable émotion intransigeante et une prise de conscience l’amenant inévitablement à une révolte qui changera le cours de l’histoire…

Amis lecteurs, enfermez votre sensibilité d’être humain, car ce que vous allez lire dans ce court roman a de quoi vous remuer profondément. Des récits post-apocalyptiques, il y en a pléthore de nos jours, souvent avec une attaque de zombies en plat principal. Mais ici, aucune tête décharnée à l’horizon. Juste des hommes devenus des bêtes.

Car cette histoire est vraiment dure, tant dans l’écriture que dans l’univers proposé par Jérôme Bezançon, l’auteur. La planète est séparée en deux. 
D’un côté les riches et leur vie facile, avec la possibilité en sus de changer leurs organes si l’un des leur venait à défaillir. De l’autre, la majeure partie de la population, pauvre et servant souvent de gibier humain pour des chasses contre-nature.

La plume acérée de Jérôme Bezançon met en lumière une part sombre des sociétés humaines toujours scindées en deux groupes sans concession. Rien de nouveau sous le soleil me direz-vous… Sauf qu’ici cette séparation est portée à son paroxysme dans le dévoiement des rapports humains. La vie n’a plus aucun prix, s’en sortir tient du prodige pour quelqu’un qui n’est pas du bon côté de la barrière.

Et au milieu de ça, le narrateur. Un homme qui n’a pas grand chose d’humain, qui a perdu tout espoir pour son espèce, et qui va tenter de mettre un terme à ce monde. Un être deshumanisé donc, qui raconte à son fils dans les détails ce qu’il a vécu, subi et ce qu’il a été obligé de faire pour s’en sortir. A travers son témoignage transparaît cette société décadente qui m’a fait frissonner. Le biais du témoignage est sans doute l’une des manières les plus efficaces pour transmettre un message. Et l’auteur n’y est pas allée de main morte. Je n’ai pas pu m’empêcher de comprendre cet homme et de compatir à ses douleurs et ses traumatismes. 

L’atmosphère de ce roman est noire, oppressante. L’auteur a su rendre l’urgence de la situation du personnage, qui doit écrire sa vie avant qu’il ne soit trop tard, avant que tout ne se termine. Ce sentiment d’urgence se transmet d’ailleurs au lecteur qui s’accrochera au roman pour ne pas en perdre une seule miette… jusqu’à la fin. 

Faites-moi confiance, vous ne ressortirez pas indifférents de cette lecture. Cette anticipation a de quoi faire frissonner, car l’hégémonie des grandes entreprises sur ce monde futur n’est pas sans rappeler celle des firmes actuelles. A bien moindre échelle, rassurez-vous.

#En Bref

2097, Mémoires de mon père est un roman poignant envers lequel il est difficile de rester indifférent. Au milieu des nombreux récits post-apocalyptiques où les zombies sont légion, il apporte du renouveau et mérite vraiment d’être connu.

2097, Mémoires de mon père.- Jérôme Bezançon.- Ed. Atria

Tryskellia T1 – Le Crépuscule des sirènes

Sur la lande des Hautes-Citadelles, la reine Lyrianne célèbre les dix ans de ses filles Iréade et Harmoneï, entourée des illustres peuples de l’ancienne Alliance.
Dix ans de paix aussi, depuis le sacrifice du prestigieux cercle des douze sorciers, depuis la chute du traitre Volgardh. 
Pourtant, au cœur des terres du Brûle-d’Âmes, une ombre œuvre pour prendre le pouvoir sur le monde, le faire basculer dans les ténèbres. L’attaque est sournoise, dirigée contre les jeunes héritières du royaume.
Grands-Elfes, Halghorns, Elfelynes, Humains et autres peuples s’unissent alors contre ces nouvelles ennemies : Edénaïr et Raya, Sirènes jadis bannies, sorcières aux pouvoirs de magie noire retrouvés.
Le sanctuaire de l’île d’Ardance n’est désormais plus leur terre d’exil, mais leur imprenable forteresse…



J’ai eu l’occasion de rencontrer Didier de Vaujany lors du Salon Fantastique de Paris en novembre dernier. Il m’y avait présenté sa saga et j’avoue que le projet m’avait séduite. Je me suis donc laissée tenter par la lecture du premier tome, Le Crépuscule des sirènes

L’univers proposé par l’auteur, sans être extrêmement novateur, reste plutôt sympathique et a le mérite d’être original : il suit, vous vous en serez peut-être doutés à la vue du titre, la forme d’un Triskell, ce symbole celtique bien connu. De là vient l’originalité. Mais comme dans tout univers fantasy, on retrouve la cohabitation « magique » de terres de feu, de forêts épaisses et de landes marécageuses, le tout sans explication précise. Mais je pinaille bien entendu et je regrette que la carte fournie dans le roman, bien qu’en couleur, ne soit pas plus grande !
Les descriptions faites par l’auteur de ce paysages donnent envie de le visiter, de l’explorer. Sauf les terres de feu que les dragons alliés ne peuvent survoler, bien entendu…

Tryskellia donc, est peuplé par toutes sortes de peuples : plusieurs sortes d’elfes, des fées et des nains, mais également des êtres moins classiques dans la fantasy moderne comme les sirènes ou d’étranges créatures à plusieurs bras. Les humains ne sont pas en reste, et j’ai apprécié par exemple la présence des amazones, ces fières guerrières non dénuées d’un certain honneur. 
Tous ces peuples, sauf les vilains méchants dragons noirs bien entendu, s’entendent à merveille, malgré quelques susceptibilités à ne pas froisser. C’est là que le bas blesse à mon sens dans cette histoire. L’absence de rivalités et de conflits, même minimes, donne au récit une platitude regrettable au récit finalement intéressant. C’est pour moi l’un des gros points noirs de cette histoire, cette entente cordiale trop parfaite pour être vraie. 

Parlons-en, de l’intrigue. Une malédiction s’abat sur les deux jumelle de la reine. L’une perd la vue tandis que l’autre perd sa voix. A partir de ce moment, tout va être mis en place pour les sauver. Si les protagonistes réussissent à lever la malédiction ? Je ne vous dirai rien, à vous de découvrir l’histoire ! 
Néanmoins, cette intrigue promet de l’épique et des combats. Des combat il y a eu, mais j’aurais aimé en voir plus. Je regrette également le fait que la grande bataille décrite n’aie pas été plus précise. 

Le récit se décompose en deux parties : l’une se place dans cet univers fantasy, tandis que l’autre se déroule dans la vie réelle au début du XXe siècle. J’ai particulièrement apprécié ces passages. En premier lieu, l’écriture m’a semblé plus fluide et moins appesantie que dans la suite du récit. En un mot, elle allait à l’essentiel sans se perdre dans des détails trop descriptifs. Je crois que le récit aurait gagné à être un peu allégé. 
#En Bref

Ce premier tome ouvre une série plutôt sympathique, au monde construit et à la mise en abyme intéressante. L’intrigue quant à elle reste attractive, et vous n’aurez pas trop de mal à y entrer, malgré les quelques lourdeurs de l’écriture.
Un bon essai pour moi.

Tryskellia T1 – Le Crépuscule des Sirènes.- Didier de Vaujany.- Ed. Beaurepaire

L’âme de l’Empereur


La jeune Shai a été arrêtée alors qu’elle tentait de voler le Sceptre de Lune de l’Empereur. Mais au lieu d’être exécutée, ses geôliers concluent avec elle un marché : l’Empereur, resté inconscient après une tentative d’assassinat ratée, a besoin d’une nouvelle âme. Or, Shai est une jeune Forgeuse, une étrangère qui possède la capacité magique de modifier le passé d’un objet, et donc d’altérer le présent. Le destin de l’Empire repose sur une tâche impossible : comment forger le simulacre d’une âme qui serait meilleur que l’âme elle-même ? Shai doit agir vite si elle veut échapper au complot néfaste de ceux qui l’ont capturée.



Second roman écrit par Brandon Sanderson que je découvre. Encore un coup de cœur. L’auteur américain a l’art de passer du simple au quadruple question épaisseur de ses romans ! Je suis en effet passée de Warbreaker qui faisait 975 pages à L’âme de l’Empereur qui n’en fait que 200 environ ! Bien entendu (je vous entends venir), la qualité d’un roman ne se mesure pas à l’aune de son épaisseur… Et L’âme de l’empereur en est la preuve « vivante » !

Que de richesse en effet dans cette courte histoire construite sur le modèle du huis-clos ! La majeure partie du récit se passe en effet dans des lieux clos : cellule ou bureau, le tout avec peu de personnages. C’est au final presque un roman psychologique qui s’offre à nous. On y suit effectivement les travaux de Shai sur la psyché humaine, ainsi que ses doutes et ses hypothèses. Cette histoire constitue presque en soi un exercice de style, car elle est centrée autour d’un seul personnage autour duquel tournent les autres protagonistes ainsi que le déroulement de l’histoire.

Car le défi, qui est également le cœur de l’histoire, est de recréer l’âme de l’Empereur victime d’un attentat. La jeune Faussaire, la plus talentueuse de sa génération, dispose de trois mois pour réaliser un tel exploit qui mettrait plusieurs années en temps normal. La plongée dans les réflexions de la jeune femme quant à la composition d’une âme, ainsi que ses tentatives pour la recréer m’ont parues vraiment fascinantes, notamment la plasticité supposée de celle-ci. En effet, il suffirait d’une toute petite modification pour que la personnalité de l’empereur ne soit plus la même.

Et c’est là que réside tout le talent de Brandon Sanderson : il transporte son lecteur dans un univers qui commence in medias res, et pose une problématique dont les personnages seront chargés de nous fournir l’explication. Et le tout en restant 100% crédible. Ce pari difficile est relevé haut la main par l’auteur qui propose une vision vraisemblable de la psyché humaine, notamment sur le plan de sa formation (et de ses déformations).

La réalisation de cet exploit par Shai passe par un système de magie qui se rapprocherait presque de la science et de l’Art. Le Faussaire doit en effet créer des marques contenant tous les aspects d’une personnalité donnée sculptés sur une surface minuscule. Ce système, à l’instar de la magie de Warbreaker, semble très bien construit et élaboré de manière complète. Je dois avouer que cela s’est avéré plutôt frustrant de ne pas pouvoir en apprendre plus dans les aventures de Shai une fois son travail terminé. 

#En Bref

L’âme de l’Empereur est un excellent moment de lecture. L’action est brève mais riche et originale, son système de magie est construit, pensé, mais tellement frustrant car j’aurais vraiment aimé en savoir plus.
Brandon Sanderson est un auteur incontournable qui propose des histoires immersives, même en huis-clos.

L’âme de l’Empereur.- Brandon Sanderson.- Ed. Le Livre de poche


Warbreaker


Voici l’histoire de deux sœurs, Vivenna et Siri.
L’histoire du Dieu-Roi que l’une d’entre elles doit épouser, et de Chanteflamme, un autre Dieu qui n’aime pas son travail. Celle aussi de Vasher, un immortel qui tente de réparer les erreurs qu’il a jadis commises, et de Saignenuit, sa mystérieuse épée. Dans leur monde, celui qui meurt auréolé de gloire devient un dieu. Il vit dans le panthéon de la cité d’Hallandren, et utilise la magie biochromatique, la magie du Souffle. Un Souffle qu’on ne peut récupérer qu’une fois, sur un individu à la fois.

Lorsque j’ai reçu ce roman, j’ai été pour le moins surprise de son épaisseur : 975 pages ! J’ai rarement eu l’occasion de lire un livre de cette taille ! Warbreaker propose une histoire complexe, ébauche un monde très construit sur les plans historiques et géographiques. J’ai d’ailleurs trouvé vraiment dommage que celui-ci ne soit pas plus développé car j’aurais voulu en savoir plus à propos de celui-ci.

C’est une intrigue vraiment bien construite et surtout sans aucun temps mort tout au long des presque 1000 pages que nous propose Brandon Sanderson. Celui-ci dévoile ses rouages au moment adéquat et ne révèle que ce qui est nécessaire. La simplicité de cette écriture témoigne sans conteste d’un véritable talent de l’auteur qui réussit le tour de force de nous emporter à travers un récit sans que l’on ne perde un seul instant son intérêt.

On suit dans Warbreaker des personnages qui connaissent des points de départs différents, mais qui réussissent bon gré mal gré à se rejoindre. Tout finit par rentrer dans l’ordre pour eux, et Brandon Sanderson a réussi l’exploit de créer une histoire cohérente à partir de plusieurs très diverses à la base. Du grand art !

De plus, le petit nombre de personnages permet de ne pas se perdre à travers une nuée de noms à retenir tout au long de l’histoire avec un risque élevé d’abandon. De plus, l’auteur a su rendre ces quelques personnages vraiment réalistes à la fois dans leur caractère et leurs réactions, et ce qu’ils soient attachants ou détestables.

Parlons enfin du système de magie que propose Brandon Sanderson. Il est basé sur les couleurs, est réellement original et ce fait mérite d’être souligné.

#En Bref
Warbreakerest un récit qui démarre sur les chapeaux de roue et nous plonge in medias res dans une intrigue palpitante qu’il est difficile de lâcher jusqu’à la dernière page. Vous aussi plongez dans cet univers original et réaliste créé par l’esprit décidément débordant d’imagination de Brandon Sanderson, dépaysement garanti !

Warbreaker.- Brandon Sanderson.- Ed. Le Livre de Poche

DarKrün


« Derrière lui, il sentait la pression de tout un peuple. Il entendait la respiration d’un million d’individus. La tension était à son comble. Manlöck se replia sur lui-même pour se concentrer au maximum. Il savait qu’il ne gagnerait probablement jamais cette course, le DarKrün. Mais qu’avait-il à perdre ? »
Un puits sans fond dans un village d’Afrique d’où s’échappent, la nuit, d’étranges créatures buveuses de sang; un arbre magique dissimulant un trésor jalousement gardé par des fées; un corset qui confère un pouvoir fascinant à celle — ou à celui — qui le porte; deux frères qui tentent de s’échapper des enfers; une course folle dans un désert qui ne connaît jamais la nuit…
Des plaines de Mars à la savane africaine, du Moyen Âge au plus lointain futur, 15 nouvelles où le fantastique, la science-fiction, le merveilleux et l’horreur sont pour Pierre Brulhet autant d’occasions de laisser s’exprimer un imaginaire riche et multiforme.

Après plusieurs contes et un roman fantasy, voici enfin un recueil des nouvelles de Pierre Brulhet. Et la première chose qui m’est venue à l’esprit après cette lecture : il devrait en publier beaucoup plus ! J’ai toujours trouvé le genre de la nouvelle assez compliqué, car il requiert de raconter une histoire en quelques pages seulement, d’aller à l’essentiel tout en prenant le temps de poser une ambiance.
Darkrün expose différents genres littéraires montrant l’attachement de son auteur aux littératures de l’imaginaire. Si certaines nouvelles tournent autour du conte, d’autres visent la science-fiction, le fantastique horrifique cher à Lovecraft, du post-apocalyptique et même de la fantasy !
Les textes projettent facilement leurs lecteurs dans leur univers grâce à une narration concise, efficace et fluide. Certes ce recueil ne fait que 200 pages environ, mais il est riche en aventures diverses à vivre via la lecture.
Un exemple ? La première nouvelle « Trésor de l’arbre » nous propulse dans un univers médiéval, au coin du feu. Malgré sa fin pour le moins violente, l’histoire reste bien contée.
Car le gros point fort dans l’écriture de Pierre Brulhet est de nous plonger dans des univers très différents en l’espace de quelques pages, et surtout sans artifice d’écriture apparent. Mais c’est souvent quand cela semble être fait sans efforts que cela cache bien un énorme travail !
Plusieurs genres littéraires sont exploités dans ce recueil, et c’est une bonne chose. Mais c’est aussi le défaut de cette qualité, car certains devraient un peu être laissés de côté au profit d’autres que je trouve bien meilleurs. C’est le cas des nouvelles horrifiques d’inspiration lovecraftienne que j’ai beaucoup apprécié, et qui mérité d’être davantage développées.
#En Bref

La couverture que je trouve franchement laide mise à part, Darkrün est un recueil de nouvelles de qualité. La facilité avec laquelle j’ai plongé dans les différents univers et la qualité de la narration rendent cette lecture vraiment attrayante, et vous avalerez ces 200 pages très rapidement, faites-moi confiance !

Darkrün.- Pierre Brulhet.- Ed. La Clef d’argent

Ex Machina


Notre plan de vol comportera quatorze étapes dans les fumées de vapeur où tout participe de la machine : prothèses, automates humains et animaux, et même dragons, engins volants, flottants, submersibles…
Le voyage nous conduira depuis les toits de Paris jusqu’aux étranges Royaumes d’Égypte, en passant par les territoires américains et les confins de l’empire spatial britannique.
Sachez que cette croisière n’est pas seulement géographique : nous y explorerons des XIXe siècles uchroniques et féeriques, mais aussi des anticipations angoissantes et des passés parallèles.
Les rêves eux-mêmes n’y échappent pas…
Alors, qu’attendez-vous pour embarquer ? » Fabien Clavel



C’est un résumé prometteur que nous proposent les éditions Elenya et Fabien Clavel, un long voyage dans différents univers, mais appartenant tous à la mouvance steampunk. Et le recueil démarre en fanfare (de cuivre et de vapeurs) avec une très bonne nouvelle de Fabien Clavel, un auteur dont j’apprécie beaucoup l’écriture.

Mais toutes les nouvelles ne sont pas de la même qualité. Il y a même une importante disparité entre les textes, dont certains sont bien en dessous de ce à quoi je m’attendais en lisant le texte de Fabien Clavel. Mon avis n’a pas pour but de clouer au pilori les auteurs de ces nouvelles ni de critiquer le choix des éditeurs, ne sachant pas à quoi ressemblaient les autres nouvelles. D’autres étaient agréables à lire bien qu’un peu complexes à appréhender sur quelques pages seulement. C’est le cas de « Brumes boréales » de Feldrik Rivat. On retrouve la sophistication de la plume de cet auteur que j’apprécie également.

Mais il y a aussi dans ce recueil quelques nouvelles qui m’ont énormément plû, quelques pépites dont il faut parler. Ce qui suit est un bref avis sur chacune de mes nouvelles préférées.

« L’Avaleur de nuages » de Tiphaine Levillain
Un texte très bref il est vrai, mais à la narration concise qui convient bien. On retrouve (tout aussi brièvement) des elfes, un lutin et des créatures éthérées. L’action de base mêle le récit de voyage (et les découvertes qui vont avec) et l’action. On a pas le temps de s’ennuyer et je pense qu’il y a matière à développer cette histoire !

« Les promenades nocturnes » de Floriane Soulas
Le Petit Chaperon rouge. C’est ce à quoi m’a fait penser cette jeune fille qui parcourt la ville de Londres la nuit et écrit des romans à succès sur lesquels son frère appose son nom. Mais cette fille n’a du personnage des contes que la cape écarlate. Pour le reste… elle est plutôt du genre serial killer

« Le Nouvel employé » de Camille Courtin
Un homme de modeste condition qui prend le train pour aller remettre les plans d’une machine prometteuse… Jusqu’à ce trajet où il fait la connaissance d’une femme qui cherche à lui ouvrir les yeux. J’ai apprécié le genre de l’intrigue. Cette nouvelle, bien que triste et un peu cousue de fil blanc, se révèle bien construite et agréable à lire.

« Dernière absinthe à Paris » de Dean Venetza
Attention, il s’agit de la nouvelle coup de cœur de Fabien Clavel, et cette mention est affichée à la fois au début du texte et dans le sommaire. Du coup, j’ignore si le fait qu’il s’agisse de l’un de mes textes préférés est dû uniquement à la lecture ou si cette mention a joué un rôle.
Encore une fois, je ne suis pas à la place de l’éditeur, mais j’aurais trouvé plus judicieux de le noter qu’à la fin du texte. Mais ce n’est que mon avis.
C’est un texte au final assez poétique et légèrement ironique que nous propose l’auteur, un dialogue sur les toits de Paris entre un Indien et un autre jeune homme… Je ne vous en dirai pas plus sur l’identité de cette seconde personne, c’est le clou de l’histoire (bien qu’a posteriori, les indices dans le textes sont révélateurs)…
Le fantastique et le steampunk ne sont présents ici qu’en filigrane, et cela participe clairement de la qualité de cette nouvelle, outre son contenu évidemment.

Enfin, est-il besoin de préciser que j’adore la couverture du recueil, illustration signée Mathieu Coudray ?

#En bref


Ce recueil n’est pas à proprement parler un coup de cœur, à cause des quelques textes que j’ai trouvé bien en dessous des autres que je viens d’évoquer. Néanmoins, j’ai passé de bons moments de lecture avec ce recueil Ex Machina. 

Ex Machina.- Collectif.- Ed. Elenya

Les Kerns de l’Oubli T3 – Résurrections


De sombres lieutenants se réveillent depuis les profondeurs de tours millénaires. Des soldats d’acier tombent des cieux, fers au clair, statufiés, en attente d’un ordre divin pour semer une mort mécanique. Les fous de foi se rassemblent en masses hurlantes, dressant leurs armes à la face des Destructeurs, marchant derrière ce Dieu redescendu pour eux, sur notre Terre. Mais que savent ces hommes du duel millénaire qui joue par ces gestes, le dernier de ses actes ? Qui est cet Alchimiste, auteur insaisissable de l’Ararak ? Les kerns ont parlé.
Le temps du Rachat est maintenant venu.

#Quelques mots sur le cycle avant de commencer
Encore un cycle qui s’achève. Avant de parler de ce troisième tome en particulier, il me paraît important de jeter un regard sur la trilogie toute entière. Les Kerns de l’Oubli renferment une histoire très complexe qui prend place sur une longue période (plusieurs millénaires tout de même) et dans un monde à la fois riche, construit et développé. Mais pas tout à fait original, dans le sens où il vous apparaîtra vaguement familier. Je ne vous en dis pas plus, car ce serait du spoil ! Et on ne se rend compte de cette richesse qu’une fois les pages du troisième tome dévoré.
Les Kerns de l’Oubli ne sont pas une saga que l’on peut lire en quelques heures, ni en faisant autre chose. Pour l’apprécier, je crois qu’il est nécessaire de s’y consacrer totalement, car l’histoire s’étoffe tome après tome pour aboutir aux dernières pages.
Parlons-en maintenant, des dernières pages de ce cycle. Quelque 420 dernières pages tout de même ! La densité de ce roman dépasse pour moi celle des deux volumes précédent, non pas en épaisseur mais en quantité d’informations disponibles. On voyage en effet à travers plusieurs époques, presque plusieurs dimensions. Science et magie se mélangent pour former un seul concept total et intéressant. De quoi nous faire comprendre que tout est une question de compréhension.
Ce tome 3 est le chapitre final de ce cycle, je l’ai déjà dit, mais aussi celui d’une aventure qui a impliqué de nombreux personnages à travers plusieurs millénaires, le Rachat. Vous vous rendrez compte à la fin de ce roman l’incroyable travail de conception, d’imagination et d’écriture qu’a constituée cette trilogie. Ce n’est pas donné à tout le monde et cela ne peut qu’être porté au crédit de Feldrik. L’écriture de ce roman est cyclique. Sa fin nous ramène au début d’une ère nouvelle, véritable invitation à imaginer ce qui pourrait se dérouler après. Peut-être une suite à cet univers, qui sait.
J’avoue. J’ai eu beaucoup de mal à me replonger dans cette intrigue sans « dans l’épisode précédent ». Je pense que reprendre une telle histoire sans rappel n’est pas forcément une très bonne expérience et pourrait gâcher la lecture. Mais je me suis accrochée, et j’ai continué de lire ce roman en tentant de faire les liens avec mes souvenirs du tome 2. J’ai réussi, comme quoi ce n’est pas insurmontable. Par contre, ne tentez pas de lire ce tome 3 sans avoir lu les précédents. Vous perdriez tout l’intérêt de l’histoire !
Les personnages sont très nombreux dans cette histoire. Il y a ceux que l’on retrouve, et ceux que l’on découvre, comme le Quadrille. Appréhender cette joyeuse troupe a été à la fois un défi à relever et des moments intéressants. Ils sont les garants d’une histoire qui se révèle à mesure que l’histoire avance. Ils ne sont pas vraiment attachants dans la mesure où il n’y a pas énormément de quoi les décrire, ni eux ni leur passé. Ils créent parfois une sorte de huis-clos assez étouffant, mais qui ouvre sur d’autres horizons, comme on le découvre dans la dernière partie de l’histoire.
#En Bref
Résurrectionsest un roman… riche, à la fois difficile à aborder et intéressant lors de sa lecture. J’ai préféré l’intrigue du tome précédent, mais les conclusions de cette histoire ainsi que le parcours que nous fait prendre Feldrik Rivat vaut la peine que j’ai parfois eu à le lire !

Les Kerns de l’Oubli est une saga qui mérite d’être découverte, dans laquelle action et suspens sont présent et se découvrent petit à petit au gré de l’inventivité de l’auteur !

La chronique du tome 1 est par là !
La chronique du tome 2 est par là !

La Fille des clans T2 – La Revanche de sang


La guerre se poursuit entre les Clans sauvages et l’Empire, plus meurtrière que jamais.
Tandis que Galbrayth de Tissemort, le Chevalier Pestilent, continue de chercher les mystérieux Sceaux pour le compte de son maître, le cardinal Fordryng, Valena d’Aubépine et Rorqual tentent de comprendre pourquoi la Cabale s’acharne sur le peuple pacifique des Azuréens.
De son côté, écartelée entre son devoir envers les Prêtresses de l’Ombre et son rôle au sein l’escouade des Bannis, Balafrée se sent de plus en plus attirée par Aidhan Flynn, l’archer elfe-soleil, qui ne cesse de croiser son chemin. Mais que doit-elle penser de cette attirance envers celui qui représente l’Ennemi ? De sa capacité a? y résister, ou non, dépendra peut-être son destin… et celui du Monde Connu.

Avec plusieurs années écoulées entre le tome 1 et 2 de La Fille des clans, je me suis en premier lieu replongée dans la lecture du premier tome pour tout avoir en tête. Et je peux donc vous dire que le résumé présent dans les premières pages de La Revanche de sang est très détaillé ! Il fallait bien ça si vous n’avez pas forcément le temps de relire les presque 500 pages du premier tome. Oui, je l’ai fait, mais rien ne dit que je recommencerais si le tome 3 paraît dans plusieurs années !
Je lis les romans de Michel Robert depuis plusieurs années maintenant, et c’est toujours un immense plaisir que de plonger dans ses univers riches et bien construits. Je suis une grande fan de la saga L’agent des Ombres, et je ne peux m’empêcher de comparer les deux univers. Je dois dire que bien qu’il soit moins abouti que celui dans lequel vit Cellendhyll, l’univers de Balafrée recèle des particularités extrêmement intéressantes et j’ai aimé visiter ses villes et arpenter de nouveaux paysages.
Mais la comparaison s’arrête là, pour la simple et bonne raison que le but de cet article n’est pas de tenir exclusivement ces propos.
Michel Robert démontre une fois encore son talent d’écrivain, aux descriptions efficaces et au style direct. L’enchaînement de ces descriptions et des phases d’action donnent à l’histoire un rythme soutenu et en font une lecture rapide et vraiment prenante.
L’intrigue, qui poursuit et dépasse bien entendu celle amorcée dans le premier tome, se révèle extrêmement bien construite et riche en rebondissements. Je vous l’assure, pas le temps de s’ennuyer ! Je m’attendais à un background travaillé, mais les missions des Bannis et l’évolution de la relation entre Malken et Flynn confèrent de l’épaisseur à cette intrigue déjà bien fournie.
La Revanche de Sang s’inscrit dans un cycle qui promet de l’action, de nombreux défis à relever et des dangers toujours plus grands à affronter. Si l’univers n’est au final encore qu’une ébauche, il ne faut pas non plus oublier qu’il ne s’agit ici que du second tome. Mais Michel Robert a posé les bases déjà fort intéressantes d’un monde mystérieux que j’ai envie de visiter de nouveau !
Je ne peux pas ne pas souligner la grande influence du MMORPG (ne prononcez pas meuporg par pitié) World of Warcraft dans la saga La Fille des Clans. Ce n’est pas un vulgaire copier-coller, je vous rassure, mais les fan de la série seront sûrement amusés de retrouver des évocations plus ou moins visibles à l’univers d’Azeroth et à ses protagonistes. Un exemple un peu différent d’analogie au jeu ? Les quêtes des Bannis sont données après être allé voir un personnage ressemblant fortement (dans mon imagination de joueuse peut-être) à un PNJ. Ne manque plus que la ponctuation au-dessus de la tête !
Parlons enfin des personnages. Ils ont chacun un passé que l’auteur nous révèle au gré des chapitres. Et si certains sont encore de parfaits inconnus, leurs bonnes ou mauvaises actions mises à part, peut-être les connaîtrons-nous dans le prochain tome ?
#En Bref

La Revanche de sang se sera fait désirer un LONG moment. Mais j’ai au final passé un bon moment lors de cette lecture qui est allée beaucoup trop vite à mon goût. En tout cas, Michel Robert initie avec La Fille des Clans une saga prometteuse dont j’ai hâte d’avoir la suite !
La Fille des clans T2 – La Revanche de sang.- Michel Robert.- Ed. Fleuve Noir

L’Homme des morts


L’infection zombie a séparé les États-Unis en deux. L’Est, la Zone Libre, est complètement bouclé : personne n’y entre, personne n’en sort. L’Ouest, la Zone Occupée, a été abandonné aux morts.
Henry Marco est pourtant resté dans le Nevada. Mercenaire au service des familles de l’Est, il traque et tue les zombies qu’on lui désigne, permettant aux proches de faire leur deuil.
Maintenant le Ministère de l’Intérieur a besoin de lui pour une mission délicate : retourner en Californie, où tout a commencé. Retrouver un homme. Rapporter un secret.
Mais dans l’Ouest ravagé de l’Amérique, tout est possible. Surtout le pire.

Des zombies, mais pas que ! Parce que L’Homme des morts n’est pas seulement un roman de survie. Vous ne trouverez pas non plus d’apocalypse et d’invasion zombie détruisant tout sur son passage. En bref, ce n’est pas une histoire comme tout ce qu’on a pu lire jusque là. Attention, je ne dénigre pas le genre, j’ai moi-même pu apprécier certains titres du genre, que ce soit en comics, dans la littérature, au cinéma ou à la télévision.
Ici, on suit le quotidien d’un homme qui s’est donné pour mission (et métier) d’assurer aux vivants restés dans les zones civilisées que leurs proches sont morts et le restent. En gros, il tue des zombies en particulier contre de l’argent. Mais cela serait trop simple si le roman ne racontait que sont histoire… Son travail est découvert par un organisme officiel chargé de faire respecter la loi, et cela va le plonger dans une situation pour le moins… dangereuse. Accompagné d’un mystérieux asiatique dont il ne sait rien, Henri Marco devra retourner à la source de l’infection ‘ »zombiesque » pour prélever un échantillon qui servira à créer un antidote. 
Car oui, Henri Marco, ancien chirurgien, cet homme tourmenté par la disparition de sa femme et de sa fille, est le seul à connaître celui qui possède le possible antidote… Avouez que vous préférez rester bien au chaud chez vous !:)
L’histoire se construit donc autour de ce nœud, et l’auteur nous fait progresser au rythme du périple des deux compagnons malgré eux. L’ambiance qui plane est lourde, et j’avoue m’être parfois sentie mal lors de cette lecture. Le danger est partout et surgit au détour d’une page ou d’un chapitre. En un mot comme en cent, vous ne serez pas tranquille en lisant l’Homme des Morts ! La narration de qualité couplée aux nombreux rebondissements et au danger imminent font vraiment de L’Homme des morts une histoire de qualité.
Enfin, je dois souligner l’aspect humain très présent dans cette histoire. Que ce soit dans la psychologie d’Henri Marco, dans les relations qu’il entretient avec son compère d’infiltration ou dans la désillusion quotidienne du héros, on assiste à un véritable panorama de la part d’ombre de la psychologie humaine. Guère réjouissant c’est vrai, mais cela reste une belle histoire. De plus, le passé bien construit des deux protagonistes participe à la construction de la qualité du récit.
#En Bref

Si vous aimez les récits de zombie, L’Homme des morts en est un qui vaut le détour. Si en plus vous aimez les récits de zombie avec un petit truc en plus, c’est l’histoire qu’il vous faut ! De la tension, une ambiance comme il faut, avec une épaisseur psychologique. Vous êtes encore là ? Courez vite vous plonger dans ce roman !

L’Homme des morts.- V.M. Zito.- Ed. Le livre de poche