Le Livre de Phénix

À l’abri de tours gigantesques, manipulations et expérimentations génétiques façonnent le futur de l’humanité. Phénix est l’une d’elles, un organisme accéléré capable de prouesses bien supérieures à celles d’un humain normal. Entourée d’autres individus aux pouvoirs hors normes, elle grandit sans se rendre compte de la cruauté de ses créateurs.

Sa vie bascule le jour où Saeed, son seul ami et amant, se suicide après avoir été témoin de l’horreur de trop. Sa mort allume en Phénix le feu d’une rébellion qu’elle ignorait posséder. Elle n’a alors plus qu’une idée en tête : s’échapper et détruire toutes les tours…

Quitte à entraîner le monde entier dans leur chute.

#Comment ce livre m’est-il tombé entre les mains ?

Les éditions Actusf m’ont envoyé ce titre en service de presse. Qui a peur de la mort ?, l’un des précédents romans de l’autrice, m’avait beaucoup marquée. Et surtout, son court texte La Fille aux mains magiques, qui m’a bouleversée.

Et ce roman me semblait extrêmement prometteur…

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#Un roman hors du temps aux dimensions mythologiques

Une fois encore, je suis ressortie de ma lecture un peu intimidée par la dimension que l’autrice a réussi à donner à son roman. Ce n’est pas une « simple » histoire d’anticipation, d’humanité augmentée ou de X-Men. Cela va au-delà : Nnedi Okorafor nous livre ici un récit hors du temps et des genres, où la philosophie se mêle à l’imaginaire.

L’autrice nous propose un monde que l’on pourrait bien connaître d’ici quelques décennies, victime du dérèglement climatique. Pour autant, il s’avère difficile de s’y repérer temporellement, car peu d’indications sont laissées. Mais cela confère à ce roman un aspect intemporel qui participe au mythe créé par Phénix Okore. Clairement, j’ai aimé m’y perdre, de même que j’ai aimé suivre cette intrigue qui s’accélère après un début un peu laborieux de mon côté. Au bout d’une centaine de pages, la protagoniste passe à l’action et à ce moment-là, il devient difficile de lâcher l’histoire tant l’autrice maîtrise son intrigue.

La protagoniste, de même que ses compagnons de lutte, est ambivalente à mes yeux. J’ai réussi à m’y attacher, car l’autrice nous place au plus près des pensées intimes de Phénix. On y suit ses doutes, ses résolutions et j’admire la manière dont sa plume dévoile les changements psychologiques qui surviennent chez le personnage.

Et clairement, la plume de l’autrice, et la traduction, sont d’une grande qualité. La poésie se mélange à des scènes plus crues et Nnedi Okorafor nous livre un récit de haut vol qui rappelle les plus grandes légendes. Son écriture est également pleine de sensibilité : les émotions des protagonistes sont à fleur de peau dans toute leur variété et imprègnent chaque mot pour déborder sur les lecteurices. Mais aussi, il faut avouer que l’ampleur que prend Phénix la rend difficile à appréhender avec un simple esprit humain, tellement son envergure côtoie la divinité.

C’est une histoire en demi-teinte, qui parle de libération, d’anéantissement, de manipulation, de débordements de la technologie et de plein d’autres sujets. Le Livre de Phénix n’est ni un roman feel good, loin de là, ni un livre totalement catastrophe. Il est difficile à classer. Et c’est certainement pour ça que c’est une grande réussite.

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#En bref

J’ai beaucoup aimé cette lecture. Pour ses protagonistes bien entendu, mais aussi parce que j’ai découvert un roman de grande envergure, dont je me souviendrai longtemps !

Le Livre de Phénix.- Nnedi Okorafor.- Ed. Actusf.- Disponible

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