La 25e Heure

Couverture La 25e Heure
Décembre 1888. Alors que le bon peuple de Paris s’interroge sur cette tour que l’impérieux Gustave Eiffel fait édifier à grand frais, d’étranges rumeurs circulent dans les faubourgs de la capitale : les morts parlent ! Interpellé par la presse à ce sujet, le préfet de police M. Henry Lozé tourne en ridicule « les plaisanteries de quelques coquins ». Ainsi parle-t-il devant le beau monde, sous les feux du parvis de l’Opéra Garnier. Mais, depuis l’ombre de ses cabinets, l’homme lance sur cette affaire les plus fins limiers de la République. Pendant ce temps, l’Académie de Sciences en appelle à ses éminents savants pour que la pensée rationnelle, une fois pour toutes, triomphe des ténèbres de l’obscurantisme.

Retour sur une aventure au final  palpitante


# Comment ce livre m’est-il tombé entre les mains ?

Mon exemplaire de La 25e Heure m’a gentiment été confié en service de presse par la maison d’édition de l’Homme Sans nom. J’ai beaucoup apprécié les trois premiers tomes écrits par Feldrik Rivat. J’attendais donc avec beaucoup d’impatience la sortie de son nouveau roman. Et la couverture fait envie, non ?

# Un roman feuilleton surprenant…

Attardons-nous un petit instant sur l’objet en lui-même. Tout est très soignées), jusqu’à l’intérieur du livre dans lequel on retrouve des enluminures (encrées, mais tout de même) à chaque occurrence de date. Et l’extérieur signé Elian Blackmor et Carine M est magnifique ! La promesse d’aventures, de frisson et d’extraordinaire est bien présente et donne envie de se lancer dans cette lecture.

Le genre du roman-feuilleton utilisé au XIXe siècle est repris avec brio par l’auteur qui a su le réactualiser pour évacuer les tonalités trop pompeuses qu’il pouvait y avoir dans les textes de l’époque. Dans tous les cas, ce roman policier fantastique a su me maintenir en haleine grâce à son intrigue bien construite. Et les révélations, bien placées, permettent une reprise du rythme et de l’intérêt du lecteur aux moments-clés.

Néanmoins, quelques longueurs dans l’action sont à signaler. Durant ces moments, les voyages des protagonistes entre différents lieux, le schéma est presque exactement le même. Et cela crée une petite lassitude lors de la lecture. Toutefois, on oublie vite ces petits désagréments lorsque l’intrigue s’accélère et qu’on est happé par le tumulte dans lequel sont plongés les enquêteurs.

Les personnages sont bien dessinés et possèdent chacun des traits qui leur sont propres. En particulier celui de Lacassagne, dit le Khan. Son background est très intéressant et l’intrigue qui le concerne est vraiment passionnante mais doit déborder des limites de ce seul roman. Tous, à leur manière, sont intéressants et ont su trouver leur place ainsi que leur importance dans cette histoire.

L’écriture de Feldrik Rivat m’a étonnée, en bon et en moins bon. L’auteur a bien dessiné ses personnages et l’ambiance générale d’urgence et d’effroi. Mais j’ai noté à de (trop) nombreuses reprises des répétitions, des tics de langage maladroits et des redondances à certains endroits du texte. Pourquoi ? Oui, ceci est un appel direct à l’auteur si jamais il passe par ici.

L’atmosphère dans laquelle baigne le texte est intéressante. Difficile de dire agréable étant donné les meurtres et l’horreur de l’histoire. Néanmoins, me plonger dedans a été une expérience intense et au final agréable ! Le mystère s’épaissit à chaque chapitre et ne se dévoile pas totalement à la fin de l’histoire. Vivement la suite !

# En bref


La 25e Heure n’est pas un roman parfait. Mais lequel l’est, me direz-vous ? Certes, les tics de langage, les longueurs viennent parfois plomber la lecture. Rien de grave cependant et surtout pas de quoi faire poser le livre. Après sa parution en format papier, le livre paraît par épisodes réguliers. De quoi presque faire regretter de ne pas le découvrir sous cette forme !

La 25e Heure.- Feldrik Rivat.- Ed. Homme sans nom.- Disponible

Chemins de fer et de mort

Ce recueil de textes contemporains d’angoisse ferroviaire renoue avec les anthologies que donnèrent en leur temps Dany de Laet (Histoires de trains fantastiques, 1980), Jean-Baptiste Baronian (Trains rouges, 1990) ou plus récemment Philippe Gontier (Trains de cauchemar, 2012). Au gré des pages, vous y trouverez un tunnel habité par une créature monstrueuse, une gare presque désaffectée ou franchement improbable, un contrôleur particulièrement zélé, un tueur en série traqué… Jouant sur toutes les nuances des littératures de l’imaginaire – fantastique, science-fiction, horreur, steampunk – cette anthologie vous propose d’embarquer sur des trains roulant à travers les espaces désertiques d’autres mondes, des trains futuristes sous-marins, ou plus sournoisement, sur des trains d’apparence banale où le temps et l’espace sont pourtant soumis à d’autres règles.
Mais voici le signal du départ… 

En voiture pour un voyage dont vous avez hélas peu de chance de revenir…


#Comment ce livre m’est-il tombé entre les mains ?

Chemins de fer et de mort est un service de presse que m’a envoyé Philippe Gindre, éditeur à la Clef d’Argent. Rien de plus simple donc. Je ne m’y attendais pas et ç’a vraiment été une excellente surprise et une bonne lecture.

#Calme et ambiance étrange

L’ambiance est peut-être ce qui est tellement important lorsqu’on parle d’un recueil de nouvelles disparates. En plus de la thématique bien évidemment, c’est ce qui lie les textes entre eux. Eh bien l’ambiance de Chemins de fer et de mort est saisissante. On y entre et on en ressort… un peu différent. Ce n’est sans doute pas très bien expliqué mais c’est l’impression que ça donne. Un peu d’onirisme peut-être

La richesse d’un recueil, c’est aussi la diversité des écritures et des atmosphères de nouvelles. Ici, on retrouve certes du fantastique, mais aussi de l’anticipation, de la critique sociale, des fantômes, de l’horreur… Les histoires se mêlent et on échappe de justesse au danger de l’une pour monter dans un train qui nous emporte dans d’autres époques. Passé ou présent, qu’importe.

Chaque lecteur aura sa nouvelle favorite. La mienne, c’est Le Train des ouvriers de Jean-Pierre Favard. D’un départ très classique à partir duquel on ne sait pas où on va. Mais après quelques pages, l’horreur est la plus totale. Et j’avoue avoir savouré les ces quelques pages en frissonnant. L’histoire était tellement prégnante que je me suis laissée emporter sans même m’en apercevoir. Jean-Pierre Favard possède la capacité de transmettre au lecteur les émotions qui traversent les personnages dès qu’on touche les pages. Et ça, c’est fort, avouez-le !

Mais ce recueil est plus profond que cela. S’en dégage une réflexion intéressante sur le temps, la vie et l’évolution de l’Homme. Pourquoi bougeons-nous, pourquoi faisons-nous certains choix plutôt que d’autres. Plus qu’un voyage en train, il s’agit d’un véritable voyage dans la vie des hommes que nous propose Chemins de fer et de mort. Et moi qui aime les récits de voyage, quels qu’ils soient, j’ai beaucoup aimé, vous vous en doutez sûrement !

On suit plusieurs personnages. Pas le temps de s’attacher à eux (quoi que), mais leur personnalité s’efface devant leur devenir et cette évolution est pour moi le gros point fort de ce recueil.

#En Bref

J’ai bien aimé cette lecture. La Clef d’Argent propose des textes qui sortent de l’ordinaire par leur écriture, leur histoire, mais aussi – et surtout, par leur profondeur, souvent inattendue. Si vous appréciez de plonger dans des histoires comme vous entrez dans un rêve, alors foncez.

Le Gardien de la Source

« Puis elle le vit. L’individu qui l’observait se tenait en retrait, à l’opposé de la pièce. Il ne cherchait pas à se fondre dans l’assemblée des gens bien nés. D’ailleurs, ceux-ci l’évitaient. C’était presque imperceptible, mais le flot des civilités s’écartait de lui dans une valse consommée. »
En cet été 1814, Marie-Constance de Varages, marquise du bourg d’Allemagne, et son héritière, Anne-Hélène, sont conviées au bal du comte de Forcalquier. Si une telle invitation ne se refuse pas, la marquise est inquiète. Quelques mois auparavant, sa fille a souffert d’un mal funeste et été sauvée in extremis. Depuis, elle n’est plus tout à fait la même…
Quelle est donc cette ombre qui plane sur Anne-Hélène ? 

Et pourquoi le mystérieux Lazare, baron d’Oppedette, semble-t-il soudain subjugué par la jeune débutante ?



#Comment ce livre m’est-il tombé entre les mains ?

Pas du tout par hasard, c’est sûr. Je lis Vanessa Terral et ses écrits depuis plusieurs années avec son premier roman, l’Aube de la guerrière. Il faut dire que quand on croise un bon auteur, on ne le laisse pas de côté. Et Vanessa Terral, avec ses récits atypiques, fait partie du lot. J’ai donc attendu avec beaucoup d’impatience la sortie du Gardien de la Source et je l’ai acheté dès sa sortie.

#Un mélange des genres

C’est l’expression qui, je crois, colle le mieux à ce texte. J’ai eu un immense plaisir à (re)découvrir la talentueuse plume de Vanessa Terral et sa maîtrise sans faille. L’effroi côtoie les périodes plus légères avec le même naturel que les parenthèses lyriques sans mièvrerie. C’est donc avec une grande facilité qu’on passe d’un genre à l’autre pour une lecture surprenante et extrêmement riche sur le plan littéraire.

L’histoire se base sur un épisode au final peu connu de la mythologie grecque : l’enlèvement de Perséphone par Hadès. Mais il n’y a pas que ça, sinon ça serait trop facile. Ou pas hein, ce n’est pas vraiment le genre d’inspiration qu’on trouve dans tous les romans.
Mais je n’ai pas pu m’empêcher de repérer aussi une forte influence Austénienne dans la relation entre Anne-Hélène et Lazare. Cela ne m’étonnerait pas du tout qu’il y ait derrière cette relation une inspiration d’Elizabeth et Darcy dans Pride and Prejudice. Lisez-le et vous verrez !

Parce que rien n’est parfait, j’ai tout de même senti quelques longueurs dans ce texte concernant les relations des protagonistes. Rien de bien grave je vous rassure. Mais les changements incessants dans les relations et les va-et-vient (en tout bien tout honneur attention) entre affection et haine sont à la longue un peu lassants. Mais peut-être est-ce parce que je ne suis plus habituée à ce style…

Dans tous les cas, l’intrigue est parfaitement maîtrisée. l’évolution sait prendre son temps et le mystère se dévoile petit à petit en laissant toutefois une petite partie caché. Histoire de laisser le lecteur rêver encore un peu. L’histoire est pleine de rebondissements qui forment un ensemble et une lecture très agréable. Sans compter la présence du genre fantastique qui pose un voile de mystère pile comme on aime !

Les personnages sont psychologiquement très travaillés. Les relations sont, je l’ai dit, un peu énervantes dans leurs retours en arrière, mais ô combien ciselés. Néanmoins, le récit s’inscrivant dans une durée plutôt longue autorise l’évolution et la maturité des personnages. Les ellipses sont habilement placées et évitent toutefois au récit de s’alourdir.


#En Bref


Le Gardien de la Source est une très bonne histoire. Il me serait difficile de vous en dire plus sans vous spoiler, ce que je ne compte pas faire. Le récit est bien construit, les rebondissements aux bons endroits. Lisez-le et vous passerez un très bon moment !

Vanessa Terral.- Le Gardien de la Source.- Ed. Pygmalion

[Autour d’une oeuvre] Harry Potter

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Cette saga fantastique est l’une de celles qui a bercé ma jeunesse, avec le Seigneur des Anneaux de J.R.R. Tolkien et les romans de Christian Jacq se déroulant dans l’Egypte antique. 

Retour sur sept livres qui ont contribué à faire de moi ce que je suis aujourd’hui.


Une grande histoire

Avec Le Seigneur des Anneaux donc, les sept volumes de la saga Harry Potter ont véritablement façonné et développé mon goût pour les littératures de l’imaginaire. Bon. Ils se sont affinés avec les années (depuis mes 11 ans, vous pensez !), mais j’apprécie toujours autant relire un épisode des aventures d’Harry de temps à autre entre deux nouveautés. Histoire de prolonger la magie. 

J’avais à peu près l’âge d’Harry Potter et ses amis et je rêvais véritablement d’intégrer cette école qui bien que remplie de dangers me paraissait tellement attirante. Un vieux château britannique rempli de passages secrets, de dédales et de grandes bibliothèques. Mais ne pas recevoir la fameuse lettre d’admission en première année l’été de mes onze ans a été l’une des plus grandes déceptions de mon enfance. Pire que d’apprendre la vérité sur le père noël ! Et je sais que je ne suis pas toute seule, ne mentez pas !
Alors des années plus tard, j’ai compensé en pratiquant le jeu de rôle et le jeu de rôle grandeur nature.

Aux origines…

J’ai connu Harry Potter à l’école primaire. On organisait un concours de lecture et celui qui le gagnait remportait aussi un livre. Devinez qui l’a gagné et quel livre elle a remporté ? 🙂 Harry Potter à l’école des sorciers ! J’ai enchaîné les tomes jusqu’à mes 17 ans quand le dernier est sorti.

Je n’ai que récemment terminé tous les textes en rapport avec l’univers de J.K. Rowling. Lors de mon voyage aux studios Harry Potter de Londres, j’ai rapporté dans mes valises The Tales of Beedle the Bard que j’ai dévoré en une soirée.

Ce que cette série m’a apporté…

C’est grâce à Harry Potter que j’ai appris à lire en version originale. Comme beaucoup je pense, je commandais les livres en anglais car ils sortaient avant leur traduction française… Eh bien ça m’a fait beaucoup de bien et je pense que lire un texte en V.O. – et en comprendre les subtilités, aide à engranger du vocabulaire et à mieux se débrouiller dans la langue lue. Un peu comme regarder les films en VOST !

J’ai appris en lisant cette série que l’on peut tout accomplir tant qu’on travaille pour obtenir ce que l’on veut. Rien ne tombe tout cuit entre nos mains, notre vie future est ce qu’on en fait. 

Je n’apprécie pas beaucoup les débordements d’affection dans les histoires. Bon. Certains passages d’Harry Potter m’ont un peu lassée, mais cela reste au final assez soft et l’auteur a su faire passer les effusions amoureuses tout en délicatesse, comme une trame de fond qui ne s’affirme jamais beaucoup. 

Mais je dois avouer que le trio Harry Ron et Hermione est plutôt bien construit et équilibré. La thématique de l’amitié et de la famille autour de laquelle tourne l’histoire m’apparaît comme très importante. Peut-être est-ce parce que la thématique me parle beaucoup, mais elle m’a beaucoup apportée : me mettre à la place d’Harry et imaginer être orpheline m’a beaucoup secouée à l’époque de ma première lecture de L’Ecole des sorciers.

Je peux relever certaines incohérences scénaristiques lorsque je relis les Harry Potter. Mais on les oublie très vite lorsqu’on se laisse emporter par le récit, souvent sans même s’en rendre compte. Chaque histoire suit peu ou prou la même trame. Mais on s’en fiche lorsqu’on est plongé dans cette lecture : on affronte les dangers avec la même tension qui nous fait avaler les chapitres. 

Ces récits m’ont fait rêver à un autre univers magique qui se superposerait au nôtre, que l’on ne verrait pas parce que nous ne sommes pas assez attentifs. Souvent je me prends à regarder de plus près un recoin de mur qui ne me paraît pas tout à fait innocent. 
Car c’est un peu ça, la magie d’une saga fantastique, nous faire voir le monde autrement, nous donner une paire de lunette pour le voir un peu plus gai que ce que nous voyons en réalité. Nous donner du baume au cœur.

S’il fallait choisir un livre sur les cinq, je partirais sur L’Ordre du Phénix. Cette histoire me semble être le climax de la saga, là où tout s’enchaîne vraiment rapidement. La résistance à Voldemort prend toute son ampleur et la narration prend un nouveau tournant, plus sombre. On sait que rien ne sera plus comme avant. Et il y a des personnages vraiment hauts en couleur. Comme Dolores Ombrage par exemple. Cette femme incarne tout ce que l’on peut détester chez quelqu’un. Et j’ai apprécié ce stéréotype car lorsque tout s’écroule pour elle, s’en est vraiment drôle.

Cette série est d’une grande richesse. Une fois lue, on a envie de la relire en prenant en compte tout ce que l’on sait désormais. Et chaque redécouverte d’une scène ravive des souvenirs. On retrouve même parfois de petits détails que l’on croyait oubliés…

Pour conclure

Je ne suis pas une fan inconditionnelle de Harry Potter. Pas au point d’avoir les uniformes, les balais et toutes les baguettes. Néanmoins, j’ai une grande affection pour cet univers car elle a accompagné mon enfance et continue à me faire rêver.

En lien, les quelques photos prises lors de mon voyage aux studios Harry Potter en Angleterre !

Et vous, aimez-vous Harry Potter ? Quel est votre titre favori de la saga ? Dites-moi tout ?

[Chrono-critique] L’homme qui sauva le monde (et autres sources d’étonnement)

Couverture L'Homme qui sauva le monde et autres sources d'étonnement
Vous trouverez dans ce livre des histoires qui auraient leur place dans une anthologie du fantastique. Des artefacts mystérieux, des expériences scientifiques que Victor Frankenstein n’aurait pas reniées, des lieux tout droit sortis d’une nouvelle de science-fiction. . . et même un homme qui sauva le monde sans lever le petit doigt. Mais malgré leur caractère extraordinaire, ces histoires partagent une même qualité : 

elles sont bel et bien réelles !


Le petit animal lui-même choisi par l’auteur pour son travail de cabinet de curiosité virtuel est une source d’étonnement. C’est apparemment le seul qui ne sort pas de l’état larvaire, contrairement à d’autres espèces qui se rapprochent de l’Axolot. Autant vous dire que le totem de Patrick Baud donne le ton à ce qui suit sur le blog, sur sa chaîne Youtube et dans cet ouvrage.

Il me faut reconnaître en premier lieu le talent de conteur de Patrick BaudÀ l’oral ou à l’écrit, il réussit à instaurer cette ambiance si particulière au récit d’histoires presque fantastiques mais pourtant tout à fait vraies. S’il faut retenir une chose de cette lecture, c’est que le monde n’a pas fini de nous surprendre. L’écriture de Patrick Baud est quant à elle efficace, très agréable à lire et efficace. Elle est sûrement le fruit d’un énorme travail et le résultat est tout simplement réussi. 

On trouve de tous les types d’histoire dans ce récit : des faits humains, des découvertes extraordinaires terrestres ou spatiales… Difficile de ne trouver sujet à son goût. Et ce genre de cabinet de curiosité de papier se plie à tous les genres de lecture : fait après fait ou bien flânerie de page en page selon ce qui nous sied sur le moment. Et c’est pour moi cette diversité qui fait la force de ce livre

Si vous êtes un lecteur ou spectateur accoutumé d’Axolot, vous trouverez quelques nouveautés en termes de texte, mais aussi des illustrations variées qui agrémenteront les récits. C’est là le seul bémol qui j’apporterais à cet avis sur ce livre. J’aurais apprécié plus d’illustrations, même en noir et blanc, des propos de l’auteur.
Rien de bien grave, vous voyez.

#En Bref

L’homme qui sauva le monde et autres sources d’étonnement est un très bon ouvrage. Presque un cabinet de curiosité papier. C’est dire. Si vous aimez écouter et lire des histoires de ce genre, je vous conseille ce titre. Et aussi la chaîne Youtube de l’auteur

L’homme qui sauva le monde et autres sources d’étonnement.- Patrick Baud.- Ed. Lulu.com (auto-édition)

Le Grand livre des esprits de la maison

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Certains esprits se sont rapprochés des hommes. Des gnomes, auxiliaires précieux des fermes, rentrent le foin et prennent soin des bêtes. Des elfes, esprits bienveillants ou croquemitaines, attachés aux maisons, se terrent dans les coins sombres, surveillant les faits et gestes de leurs habitants. Des fées et lutins s’amusent à jouer mille tours aux enfants, aux parents et grands-parents, chipant vos clés,déplaçant les objets avant de vous aider à les retrouver. Parmi toutes ces créatures du foyer, il y a encore les gardiens, les esprits des ancêtres, les survivances d’anciens propriétaires des lieux.Lares, Leprechauns, Brownies, Banshees, Servans, Fantômes… Anciens dieux et nouveaux venus hantent les couloirs, greniers, caves et salons de nos demeures. Le Grand Livre des Esprits de la Maison vous invite maintenant à découvrir tout ce Petit Monde caché dans vos murs, meubles, malles et planchers. Un livre secret qui met en lumière ceux qui se cachent dans l’ombre de votre habitation !

 

 En premier lieu, je remercie Richard Ély, l’auteur du texte, qui a eu la gentillesse de me proposer ce beau livre. Ce n’est certes pas sa seule qualité, mais cet ouvrage sort de l’ordinaire. De grande taille, la couverture est très jolie. Typographie et illustrations se mêlent parfaitement et forment un ensemble visuel très cohérent et homogène.
Il est maintenant temps d’ouvrir l’ouvrage. On tombe sur de nombreuses images qui semblent fraîchement peintes tant les couleurs sont chatoyantes. Je ne suis pas particulièrement amatrice de ce genre d’illustration, mais je dois avouer que le choix des couleurs est simplement magnifique. Et c’est sans compter l’étroit lien entre texte et image : l’auteur et l’illustratrice travaillent bien ensemble, et ça se voit. Rien n’est laissé au hasard sur le plan pictural dans ce livre, chaque détail est là pour renforcer, souligner ou éclaircir le texte. En plus de l’illustrer bien entendu.
Je n’ai pas lu d’une traite ce Grand livre. Il faut dire qu’il s’agit pour moi d’un ouvrage dans lequel on papillonne au gré de ses envies et/ou de ses besoins. On peut allègrement sauter des chapitres pour y revenir plus tard, le format de l’encyclopédie s’y prêtant totalement. Et j’ai apprécié aller et venir au fil de ces pages à ma guise.
J’ignore si ces créatures existent réellement ou non. Néanmoins, je pense qu’il est nécessaire d’avoir l’esprit plutôt ouvert et rêveur pour pouvoir appréhender totalement le contenu de cet ouvrage. Dans tous les cas, la plume de l’auteur invite à laisser vagabonder son esprit, à rêvasser ou à frissonner après la lecture de chaque entrée, le livre posé sur les genoux.
Richard Ély propose différentes manières d’introduire les créatures : un témoignage, un morceau d’histoire, une entrée plus classique… J’avoue avoir été un peu désorientée au début, mais on s’y fait rapidement, rassurez-vous.
Bien entendu, on en apprend beaucoup sur les mythes et légendes qui entourent les créatures féériques. Leur background est d’ailleurs bien plus vaste que ce qu’on peut imaginer… Vous serez surpris ! Je suis de nature plutôt curieuse et j’aime apprendre des choses nouvelles. Si vous êtes comme moi, vous apprécierez sûrement ce livre qui ne se borne pas à la description « physique » des petites créatures mais qui va plus loin. M’est avis que vous ne savez pas tout des chats ou des brownies !

#En Bref

Si vous êtes curieux, ouvert d’esprit, amateur de créatures féeriques et que vous voulez vous faire un beau cadeau, Le Grand livre des esprits de la maison est fait pour vous ! Vous y trouverez moult détails sur vos créatures préférées. Que demander de mieux ? Je vous le conseille. 🙂
Richard Ély & Frédérique Devos.- Le Grand livre des esprits de la maison.- Ed. Vega

Chants de totems

Pour ce second Périple Mythologique, 13 auteurs ont chaussé leurs mocassins et sont partis sur les traces des légendes amérindiennes.
Enquête dans les terres apaches, manifestations surnaturelles chez les Hopis, mystères polaires des Inuits, mémoire des Sioux encore hantés par la Ghost Dance et Little Big Horn…
L’oiseau-tonnerre traverse le ciel. Sous ses ailes déployées chantent les ultimes totems.
Alors approche, ami lecteur. Viens en paix, prends place, et que le souffle du Grand Esprit, bienveillant ancêtre sous sa coiffe enrichie de ces treize plumes, bénisse ta lecture.

Je le confesse : je ne connais pas grand chose aux légendes amérindiennes, je me suis donc lancée dans l’inconnu le plus total avec cette lecture. Au risque de vous spoiler, j’ai beaucoup apprécié cette lecture. 

Chants de totems est un recueil de 13 nouvelles de très bonne qualité mais proposant des univers au final très différents et originaux. En un mot : les auteurs ne se contentent pas du far-west du XIXe siècle mais envisagent de nombreux arcs narratifs et géographiques. Pour notre plus grand plaisir.

Les auteurs n’hésitent donc pas à sortir des sentiers battus. Ils offrent des visions très intéressantes de la culture, des mythes et des croyances amérindiennes. La plupart donnent envie de s’y intéresser plus avant. Un exemple ? La nouvelle « Le dernier ours d’arctique » de Vanessa Terral. L’histoire fourmille d’informations et de pistes parfaites pour démarrer des recherches sur le sujet. Aucun auteur n’a pris ce sujet à la légère et traitent avec respect de cette culture millénaire. Ils connaissent leur sujet, ça se voit et ça fait plaisir à lire. 

Le recueil est bien construit. La longueur des nouvelles varie et on navigue entre les univers sans vraiment s’en rendre compte. Un peu comme si on écoutait un conteur qui nous emporte dans un univers, puis dans un autre… bref, un plaisir. 

The chosen one

J’ai apprécié ce recueil, je l’ai déjà dit. Mais si je devais en choisir une en particulier… Il s’agirait de « La grotte de l’indien » de Pierre-Alexandre Sicart. Il s’agit d’une nouvelle très courte mais vraiment bien construite. Je me suis laissée imprégner de son ambiance si particulière. Cette nouvelle est très poétique et démarre dans une ambiance far-west commune. Mais on s’en éloigne bien vite et on plonge dans une sorte de légende au twist final surprenant. 

Je ne vous en dirai pas plus, mais la sensibilité de la plume de l’auteur fait de la lecture de sa nouvelle une vraie parenthèse hors du temps qui ne dure malheureusement que quelques pages… Presque un état de grâce. 

#En Bref

Si comme moi vous n’y connaissez rien question mythologie et croyances amérindiennes, n’ayez pas peur de vous lancer dans la lecture de Chants de totems si vous tombez dessus. Vous passerez vraiment un très bon moment de lecture. Et peut-être même que vous aurez envie d’en apprendre plus sur ces civilisations que l’on connaît au final assez peu…

Pont-Saint-Esprit

Au cours de l’été 1951, la commune de Pont-Saint-Esprit, dans le Gard, fut la proie d’un phénomène de contagion inconcevable: près de trois cents personnes manifestèrent des troubles du comportement accompagnés de violentes crises d’hystérie et d’hallucinations sensorielles. À travers un texte fort, empreint d’humanité, Laurent Mantese revient au cœur de l’enfer vécu par les habitants et reconstitue, quasiment heure par heure, le déroulé tragique des événements.
L’article qui accompagne ce court roman apporte un éclairage tant scientifique qu’historique et contextuel à cette affaire hors norme et propose de faire le point d’une manière sinon définitive, du moins singulière, sur les différentes hypothèses qui ont pu être avancées pour tenter d’expliquer l’inexpliquable.
Parce qu’une histoire se déroule forcément quelque part et que cette fois-ci, ce sera à Pont-Saint-Esprit et pas ailleurs !

Décidément, j’aime bien cette jeune collection proposée par les éditions de la Clef d’Argent : des récits fantastiques se déroulant dans différentes communes françaises. Leur phrase d’accroche aussi d’ailleurs, Parce qu’une histoire se déroule forcément quelque part

Deux types de textes se côtoient dans ce livre : une courte histoire et un article sous forme de postface rédigée par Jean-Pierre Favard. Le tout condensé dans un peu plus de 100 pages.

L’histoire d’abord. Celle-ci est courte. Un peu trop à mon goût, mais l’auteur possède un véritable esprit de synthèse et sait faire tenir l’histoire, ses tenants et aboutissants dans un format très réduit. Laurent Mantese se place dans la droite ligne des grands novellistes fantastiques du XIXe siècle, Maupassant et Edgar Poe en tête. J’ai en effet eu à de nombreuses reprises l’impression d’avoir sous les yeux un récit de cette époque.

Laurent Mantese maîtrise son récit du début à la fin et instille au fil de la lecture une ambiance lourde, morbide où l’effroi du narrateur imprègne le lecteur malgré lui. J’apprécie particulièrement cet auteur qui sait plonger son lecteur dans une ambiance oppressante le temps de quelques pages. Si vous voulez une preuve : lisez donc cet extrait que j’ai posté jeudi dernier !


L’intrigue quant à elle est très intéressante. En partant d’un fait divers s’étant réellement déroulé, l’auteur bâtit une histoire fantastique composée de créatures qui font froid dans le dos. Grandes, aux mains comme des serres… qui seront très présentes dans la vie du narrateur. Malheureusement, le récit est beaucoup trop court. Mais le but était de fictionnaliser un fait divers et il n’y avait pas lieu de s’éterniser. Et puis toute bonne chose a une fin !

#En Bref


J’ai réellement apprécié ce court récit, tant sur le plan de l’écriture que sur celui de l’histoire. J’aime décidément beaucoup cette collection qui permet de découvrir un petit coin de France embelli par un auteur à travers un récit. Je vous conseille cette histoire si vous aimez les récits dans la droite ligne des nouvelles fantastiques de Poe ou Maupassant !


Pont-Saint-Esprit, Les cercles de l’Enfer.- Laurent Mantese.- Ed. La Clef d’argent

La Prophétie de Viviane

Couverture La Légende de Kaelig Morvan, tome 1 : La Prophétie de Viviane
Lorsque le druide Delienn vient interrompre le deuil du seigneur Kaelig Morvan, ce dernier est loin d’imaginer que sa fille est condamnée à un sort funeste par une mystérieuse secte religieuse. En effet, une prophétie désigne Aela Morvan comme la descendante de la fée Viviane. Dans une Bretagne du XVIIème siècle, Kaelig va devoir laisser resurgir les démons enfouis au plus profond de son être pour tenter de déjouer les plans du baron Claude de Lessac.
Aidé par trois amis déterminés à offrir leurs vies pour sauver Aela, il va découvrir les mondes imaginaires du Sidh et tenter de dérober la flèche de Steor, seule arme capable de terrasser le baron.
Mais une question demeure : Kaelig Morvan parviendra-t-il à ne pas sombrer dans cette violence sanguinaire que sa défunte épouse était parvenue à contrôler ?


Ce premier tome de La Légende de Kaelig Morvan est assurément un roman étonnant, ce à plusieurs aspects. De petite taille, moins de 200 pages, il nous emmène à travers l’Histoire baignée par la féerie propre à la Bretagne. Romain Godest, l’auteur, est amoureux de sa région, et ça se voit.

C’est une histoire originale que l’auteur nous offre ici. Lorsqu’on parle de la Bretagne et du cycle Arthurien, on lit souvent des textes se déroulant dans un univers médiéval fantastique. Ici, l’époque a de quoi surprendre : le XVIIe siècle. Quant au voile féerique, il est bien présent. Mais en filigrane, comme une rumeur à peine évoquée. Ce voile confère au texte une sensibilité particulière que j’ai beaucoup appréciée. 

On retrouve des éléments de l’imaginaire celte et breton que j’apprécie particulièrement : le Sidhe, les druides et des éléments de la légende Arthurienne. Celle-ci est exploitée sous un angle nouveau : on ne s’intéresse pas au roi Arthur et à ses chevaliers mais plutôt à Viviane et sa descendance. Car la fée en a eu une et il importe de la protéger envers et contre tout. 

La plume directe et simple de l’auteur alliée à l’intrigue créent une atmosphère particulière où la sensation d’urgence est omniprésente. Cela passe par les héros harcelés par un ennemi (presque) sans visage, mais aussi par la rapidité des actions décrites. Ici, j’ai peu apprécié l’économie de détails que réalise l’auteur dans les scènes d’action. Qu’il résume une nuit de voyage en une ou deux phrases passe encore, mais les scènes d’action sont trop vite passées.

De la même manière, les personnages se montrent peu attachants, mis à part le barde Caerwyn et la petite Aela. Les autres protagonistes m’ont semblé un peu superficiels dans leurs réactions et leur construction. Kaelig Morvan quant à lui est un personnage intéressant dans les relations qu’il entretient avec sa fille et son rapport à sa famille disparu. L’auteur nous propose un héros dur et tourmenté mais touchant à sa manière. Une bonne réussite donc sur trois des personnages, tant pis pour le reste. 

#En Bref

J’ai plutôt apprécié la lecture de La Prophétie de Viviane malgré sa brièveté et la trop grande concision de l’écriture. Quelques personnages ont su me séduire et j’ai été enchantée par le mélange entre l’Histoire et la féerie dans ce texte. Surtout par la féerie. 🙂

La Légende de Kaelig Morvan T1 – La Prophétie de Viviane.- Romain Godest.- Ed. Ouest France

La Cour des miracles

Couverture La cour des miracles

Prenez le Pouvoir ! N’attendez pas que les miracles se produisent. Réalisez-les !

Le Prix Mille Saisons inaugure avec La Cour des Miracles la première collection interactive des littératures de l’imaginaire. Nous vous proposons de choisir l’univers, l’auteur et l’illustrateur de nos prochaines publications. 


#Principe du recueil

Voilà à quoi vous attendre avec ce recueil pas tout à fait comme les autres. La Cour des miracles agit un peu comme un comité de lecture qui doit choisir un auteur plutôt qu’un banal recueil présentant des nouvelles reliées par un même thème. 

Je crois qu’il est vraiment indispensable de garder ceci en tête pour pouvoir appréhender correctement ces textes. A la fin du livre, vous disposez d’un code à entrer sur le site Internet du Grimoire pour choisir l’auteur et l’illustrateur les plus prometteurs qui seront ensuite publiés dans la collection Mille Saisons. 

Ce livre constitue à mon sens un pari plutôt risqué, puisque les éditions du Grimoire tablent sur l’adhésion financière et la participation des lecteurs à ce fonctionnement. Mais il s’agit d’une initiative très originale qui mérite d’être soulignée. J’ai trouvé l’implication des lecteurs dans le processus de sélection du prochain auteur et ce choix via Internet plutôt novateur. 
Bien entendu, il y a de quoi être inquiet pour la qualité future du livre, car ce n’est pas l’éditeur qui fera le choix (quoi que…), mais bien les lecteurs. J’espère tout de même qu’il s’agira d’un roman et que les nouvelles sont là pour donner un aperçu de ce dont l’auteur est capable !

#Et les nouvelles alors ?


La Cour des miracles est un recueil de vingt nouvelles de longueurs, d’univers et de qualité inégales. Certaines sortent clairement du lot car leurs auteurs ont réussi à dépasser la thématique de la « gueuserie » de la cour des miracles de Paris au XVIIe siècle. D’autres en revanche se sont cantonnés à cela et j’ai trouvé cela dommage.

On côtoie plusieurs univers. De l’historique à la science-fiction en passant par le fantastique et la fantasy, La Cour des Miracles est le moyen de découvrir différentes façons de voir la cour des miracles. Au total, ce sont vingt mondes qui s’esquissent et j’avoue avoir plusieurs fois eu l’envie de voir se prolonger l’aventure.

C’est le cas avec la nouvelle de Marion Poinsot, qui est pour moi la meilleure. Elle nous propose un univers far-west médiéval avec une pointe de fantasy et même un savant fou ! Je ne la connaissais qu’à travers ses illustrations des livres et bandes-dessinées de Pen of Chaos (Le Donjon de Naheulbeuk) et je pense qu’il s’agit d’un auteur vraiment prometteur. J’espère qu’elle sera sélectionnée !

On peut choisir l’auteur, mais également l’illustrateur. Ici, mon choix est plus difficile car aucun dessin n’a été un coup de cœur pour moi… Rassurez-vous, il y en a tout de même des très beaux.

Dans l’ensemble, les auteurs possèdent une bonne maîtrise du genre de la nouvelle. Celles-ci sont bien rythmées et possèdent une fin claire qui bien souvent n’a rien de brutal. Même si leur univers ne m’a pas forcément entraînée, il faut reconnaître leur maîtrise de la forme de la nouvelle !

#En Bref


La Cour des miracles est un ouvrage intéressant à plusieurs titres. Il s’agit d’un moyen de sélectionner le futur auteur publié dans la collection Mille saisons. Mais il propose également de nombreux univers de qualité diverses il est vrai, dont certains textes valent le détour. Votre chois sera difficile si vous décidez de tenter l’aventure ! Je vous conseille la nouvelle de Marion Poinsot que j’ai adoré !
Alors, prêts à faire un tour par la Cour des miracles ?

La Cour des miracles.- Collectif.- Coll. Mille Saisons.- Ed. Le Grimoire.- 25€