Chemins de fer et de mort

Ce recueil de textes contemporains d’angoisse ferroviaire renoue avec les anthologies que donnèrent en leur temps Dany de Laet (Histoires de trains fantastiques, 1980), Jean-Baptiste Baronian (Trains rouges, 1990) ou plus récemment Philippe Gontier (Trains de cauchemar, 2012). Au gré des pages, vous y trouverez un tunnel habité par une créature monstrueuse, une gare presque désaffectée ou franchement improbable, un contrôleur particulièrement zélé, un tueur en série traqué… Jouant sur toutes les nuances des littératures de l’imaginaire – fantastique, science-fiction, horreur, steampunk – cette anthologie vous propose d’embarquer sur des trains roulant à travers les espaces désertiques d’autres mondes, des trains futuristes sous-marins, ou plus sournoisement, sur des trains d’apparence banale où le temps et l’espace sont pourtant soumis à d’autres règles.
Mais voici le signal du départ… 

En voiture pour un voyage dont vous avez hélas peu de chance de revenir…


#Comment ce livre m’est-il tombé entre les mains ?

Chemins de fer et de mort est un service de presse que m’a envoyé Philippe Gindre, éditeur à la Clef d’Argent. Rien de plus simple donc. Je ne m’y attendais pas et ç’a vraiment été une excellente surprise et une bonne lecture.

#Calme et ambiance étrange

L’ambiance est peut-être ce qui est tellement important lorsqu’on parle d’un recueil de nouvelles disparates. En plus de la thématique bien évidemment, c’est ce qui lie les textes entre eux. Eh bien l’ambiance de Chemins de fer et de mort est saisissante. On y entre et on en ressort… un peu différent. Ce n’est sans doute pas très bien expliqué mais c’est l’impression que ça donne. Un peu d’onirisme peut-être

La richesse d’un recueil, c’est aussi la diversité des écritures et des atmosphères de nouvelles. Ici, on retrouve certes du fantastique, mais aussi de l’anticipation, de la critique sociale, des fantômes, de l’horreur… Les histoires se mêlent et on échappe de justesse au danger de l’une pour monter dans un train qui nous emporte dans d’autres époques. Passé ou présent, qu’importe.

Chaque lecteur aura sa nouvelle favorite. La mienne, c’est Le Train des ouvriers de Jean-Pierre Favard. D’un départ très classique à partir duquel on ne sait pas où on va. Mais après quelques pages, l’horreur est la plus totale. Et j’avoue avoir savouré les ces quelques pages en frissonnant. L’histoire était tellement prégnante que je me suis laissée emporter sans même m’en apercevoir. Jean-Pierre Favard possède la capacité de transmettre au lecteur les émotions qui traversent les personnages dès qu’on touche les pages. Et ça, c’est fort, avouez-le !

Mais ce recueil est plus profond que cela. S’en dégage une réflexion intéressante sur le temps, la vie et l’évolution de l’Homme. Pourquoi bougeons-nous, pourquoi faisons-nous certains choix plutôt que d’autres. Plus qu’un voyage en train, il s’agit d’un véritable voyage dans la vie des hommes que nous propose Chemins de fer et de mort. Et moi qui aime les récits de voyage, quels qu’ils soient, j’ai beaucoup aimé, vous vous en doutez sûrement !

On suit plusieurs personnages. Pas le temps de s’attacher à eux (quoi que), mais leur personnalité s’efface devant leur devenir et cette évolution est pour moi le gros point fort de ce recueil.

#En Bref

J’ai bien aimé cette lecture. La Clef d’Argent propose des textes qui sortent de l’ordinaire par leur écriture, leur histoire, mais aussi – et surtout, par leur profondeur, souvent inattendue. Si vous appréciez de plonger dans des histoires comme vous entrez dans un rêve, alors foncez.

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