[Lecture commune] Macbeth de Shakespeare

A la suite d’une bataille victorieuse, le valeureux Macbeth, sujet du roi Duncan d’Ecosse, rencontre trois sorcières qui le désignent comme le duc de Glamis (ce qu’il est ) le duc de Cawdor, et le futur roi. Peu de temps après, Macbeth est informé que le roi, en récompense de son courage et de sa dévotion, le fait duc de Cawdor.
Macbeth fait part de la singulière entrevue à son épouse qui va le pousser à assassiner le roi pour prendre sa place, réalisant ainsi la troisième prédiction des trois sorcières.


Comme pour la précédente lecture commune, j’ai réussi à joindre l’utile à l’agréable en alliant une lecture universitaire à la lecture commune prévue avec Rhi-Peann. C’est donc sur Macbeth que se porte notre choix ce mois-ci !

Shakespeare est un auteur que j’apprécie beaucoup. Par ses pièces bien sûr, mais surtout pour ses fameux Sonnets que je prend plaisir à lire tant en français qu’en anglais. Macbeth n’est pas ma tragédie préférée du dramaturge, mais j’aime le style piquant et satirique de Shakespeare a tout pour me plaire. 

On peut voir la dimension satirique dans le personnage éponyme, en particulier dans la manière qu’il a de passer de la figure d’un conquérant à celle d’un homme soumis aux caprices de son épouse assoiffée de pouvoir. Sa dégringolade reflète le pathétique du personnage qui, pour se rassurer, entend ce qu’il veut des prédiction des trois sorcières… 

Je pense que lorsqu’on perçoit le côté ironique de la situation de Macbeth, cette pièce prend toute sa dimension satirico-comique qui ravira les amateurs et qui m’a personnellement ravie. 

Les Faucheurs sont les anges


Depuis vingt-cinq ans, la civilisation se réduit à de pauvres enclaves qui s’efforcent d’endiguer des flots de morts-vivants. Une jeune fille nommée Temple sillonne ces paysages d’une Amérique dévastée lors d’une errance solitaire qui lui permet de faire taire ses démons intérieurs. Elle n’a pas souvenir du monde avant l’arrivée des zombies, mais se rappelle le vieil homme qui les avait recueillis, son jeune frère et elle ; un cadet dont elle a eu la charge jusqu’à la tragédie qui l’a poussée à aller de l’avant, en quête de rédemption. Un voyage initiatique d’îlot préservé en îlot préservé, à travers un Sud ravagé en proie à la sauvagerie, au cours duquel Temple devra décider où fonder un foyer et trouver le salut qu’elle cherche désespérément.


A ceux qui attendraient le récit du début d’une apocalypse zombie, rien de tout ça dans ce roman. L’histoire se déroule une période ultérieure à cela. C’est donc en plein scénario post-apocalyptique que nous suivons Temple, une adolescente à travers les États-Unis.

Une histoire un peu différente de tous les films ou histoires catastrophes que j’ai pu voir ou entendre, et le concept a pu me plaire bien que j’aime aussi les premières heures d’une invasion de Zombies.
On y suit donc une jeune adolescente de 15 ans, Temple, qui n’a connu de ce monde que sa version post-apocalyptique. C’est un véritable survival roadtripque ce roman. L’auteur dessine un nouveau pays à travers les rencontres de personnes qui tentent de rebâtir un nouveau quotidien malgré tout. L’accent est donc mis sur les rencontres entre vivants plutôt que sur le dégommage de « sacs à viande » comme Temple appelle les zombies.
On y découvre des personnes animées d’un véritable esprit d’équipe, mais également des personnes préférant faire « cavalier seul ». Tout un panel de personnes dont le véritable fond n’a pas été changé par le réel chambardement, et qui ne sont pas très différentes de celles que l’on peut croiser dans notre réalité.
J’ai été un peu déçue par la fin de l’histoire qui tombe un peu à plat. L’on pouvait s’attendre à de plus amples péripéties et un duel plus… épique. J’ai presque eu l’impression que l’auteur en a eu assez de cette histoire et a trouvé une porte de sortie un peu grossière.
~ En bref ~
Les faucheurs sont les anges est une lecture assez plaisante et un roman qui se lit vite. Mais la fin un peu abrupte m’a clairement laissée sur ma fin. J’ai refermé mon exemplaire en me disant « Et.. ? ». Mais la suite n’est pas encore venue.

Point important, cette lecture m’a été permise par l’opération Masse Critique de Babelio. Merci à eux pour nous donner souvent la chance de découvrir de nouveaux auteurs. 

Les Faucheurs sont les anges.- Alden Bell.- Ed Folio.- 2013

Le Songe d’Adam


Allemagne, Forêt-Noire, de nos jours.
C’est dans ce cadre magnifique que s’installent Hugo, chercheur dans le domaine des lettres, et sa fille Morgane, inventive adolescente. Mais la Forêt-Noire est également le cadre de légendes ancestrales, dont certaines seraient peut-être bien plus que de simples légendes…
Et lorsque Morgane commence à percevoir des choses qui ne devraient pas exister et que les fantômes du passé du père et de la fille semblent devenir plus que des souvenirs, l’horreur surgit, et les disparitions au cœur des bois trouvent une explication que l’esprit humain ne peut concevoir…

Il semble que l’auteur soit un grand amateur de Stephen King, le grand maître du suspens et du frisson (à ce qu’on dit). Je n’écris pas cela parce qu’il y a une quelconque ressemblance dans l’histoire ou dans le style. Non, Sébastien Péguin n’a pas plagié l’auteur américain : la qualité de son écriture est bien meilleure que celle de King. Cela va sans doute vous choquer, mais c’est ainsi !
Les forêts sont toujours chargées de mystère, c’est bien connu. Et celle-là ne fait pas exception à la règle : dès l’arrivée de la petite famille, plusieurs mésaventures vont survenir et vous feront dresser les cheveux sur la nuque. Tout commence par une banale erreur dans le choix de la route, voie qui n’est indiquée sur aucune carte. Puis viennent plusieurs rencontres plus ou moins fantastiques… Je ne vous en dis pas plus, allez le lire !
L’intrigue en elle-même est passionnante et mêle au frisson une véritable intrigue basée sur les légendes germaniques, avec Yggdrasil comme invité surprise ! Moi qui suis friande de cette mythologie, je suis tombée sous le charme de cette histoire au point de ne pas pouvoir me détacher du livre.
Des personnages très humains avec leurs petits caractères et les grands mystères qu’ils cachent. Ils sont tous plein de surprises et vous feront sourire, frissonner ou frémir de colère. En un mot, les descriptions des personnages, qu’elle soient physiques ou psychologiques sont très travaillées et donnent au lecteur l’impression d’être présent lors des rencontre entre les protagonistes.
La qualité des descriptions que j’ai évoqué plus haut s’applique également aux paysages et aux lieux que vous rencontrerez. Leur magie et leur mystère sont rendus encore une fois avec tout le talent dont dispose l’auteur.

En bref, Le Songe d’Adam est un très très bon roman qui vous plongera dans une totale immersion et une grande fascination. C’est d’ailleurs l’un des romans que je relirais avec grand plaisir tellement il m’a captivée. 

Le Songe d’Adam.- Sébastien Péguin.- Ed. de l’Homme Sans Nom.- 2011

Roman d’Horreur


Valentin ne le sait pas encore, mais il un don… Un don qui lui permettra de résoudre des enquêtes en communiquant avec l’autre côté. Ils sont trois, ils sont adolescents et ils adorent frissonner de peur… sauf si c’est pour de vrai ! Cette fois-là, après une soirée « film d’horreur » hilarante, Valentin, Cédric et Zoéline vont être comblés au-delà de leurs espérances…
Grâce à l’idée géniale de l’un d’eux pour organiser la farce du siècle, le trio va vivre en live une expérience digne des meilleurs récits d’épouvante. Le décor est une maison sinistre à souhait, close comme un coffre-fort de l’enfer. Les damnés qui la hantent sont vraiment très effrayants. Et pourtant, ce n’est pas d’eux que viendra le pire…
Le pire, le monstre, le cauchemar pour de vrai… c’est l’autre, celui qui n’a pas de visage, ne parle pas, n’émet aucun son en se déplaçant. Et lorsque se produit la rencontre… il est trop tard pour fuir.

Roman d’horreur a été lu en une heure. Non pas parce que j’ai eu envie de l’écluser au plus vite pour passer à quelque chose de plus intéressant, entendons-nous bien. Non, car il est très rapide à lire, et pas très épais.

Arthur Ténor a déjà plusieurs romans à son actif, cette histoire n’est donc pas un coup d’essai, bien au contraire. L’auteur possède une très bonne maîtrise de l’intrigue et du suspens, indispensables dans ce type d’histoire. Moi qui ne suis pas (plus) coutumière de ce genre de lecture destiné à un plus jeune public, je me suis laissée entraîner avec plaisir dans les aventures à donner la chair de poule que vivent les jeunes héros.

Côté personnages, il s’agit donc d’adolescents tout justes sortis de l’enfance et désireux de s’affirmer, d’être des « grands ». L’auteur a d’ailleurs bien su rendre dans son histoire les changements qui surviennent dans la tête de ces adolescents, grâce au point de vue interne notamment. Le lecteur occupe en effet l’esprit de Valentin, un adolescent de 14 ans qui découvre les premiers émois de l’amour tout en les rejetant. Prépare-toi lecteur, car tu vas revivre cette période le temps de ta lecture !

Je l’ai dit, le point fort de ce roman est la maîtrise qu’a l’auteur sur son histoire. Chaque fin de chapitre représente un « pic » de suspens, sans parler du fantastique qui fait irruption même dans la vie quotidienne du héros. On sort alors des clichés de l’horreur qui ne se produit que la nuit.

En bref, si ce genre d’histoire a déjà été vue et écrite de nombreuses fois, il s’agit tout de même d’une bonne histoire qui pourrait très facilement faire l’objet d’une adaptation en film. 

Roman d’horreur.- Arthur Ténor.- Ed Scrinéo.-2013

Paris au XXe siècle


Paris, 1960 : une métropole splendide, étincelante d’électricité, reliée à la mer par un gigantesque canal, sillonée d’autos et de métros silencieux… Tel est le monde fascinant qu’ont forgé, conjuguant leurs efforts, la Finance et la Technique. Pourtant, cet avenir radieux a son envers. Seuls quelques marginaux méprisés, bientôt vaincus par la misère et la faim, persistent dans le culte de l’Art et de la Poésie, tandis qu’un État omniprésent organise la distribution du savoir scientifique…

Paris, 1960. Du moins la capitale francaise telle que Jules Verne l’a imaginée. La description de la ville vue par un écrivain du siècle précédent est très intéressante. Verne propose en effet une technologie qui a évolué à partir de ce que lui connaissait. Ce « moderne ancien » est drôle à comparer au Paris que nous connaissons maintenant. Point d’embouteillages ni de klaxons incessants, mais d’élégants railways et métropolitains qui voyagent au dessus du sol et qui offrent même aux piétons un abri contre pluie et soleil !
Mais le livre ne s’arrête pas uniquement à cette description parisienne. Verne nous propose également une description minutieuse du fonctionnement de cette société, qui place la finance, la technologie et l’industrie au centre de ses préoccupations. Et, relégués au rang d’absurdités inutiles, les arts, la musique et les lettres.
Une vision de la société que j’ai trouvée plutôt pessimiste. Toutes les pratiques artistiques, lorsqu’elles sont (rarement) utilisées, le sont pour valoriser la science et la technique. Même la production théâtrale est rationalisée ! L’extrait qui suit est pour moi le meilleur illustrant la posture des arts :  » Un poète, mon ami ! Et je te demande un peu ce qu’il est venu faire en ce monde, où le premier devoir de l’homme est de gagner de l’argent !  » (p 78)
Dans cette société où pour être bien vu, il faut faire des affaires, du chiffre, et surtout n’avoir aucune imagination qui ne soit pas motivée par le profit, se débat Michel. Il s’agit d’un jeune poète qui ne trouve pas sa place dans cette société. Naviguant de petits emplois en misères de plus en plus profondes, il rencontre néanmoins quelques marginaux comme lui. C’est grâce à ces moments de liberté dans un quotidien noir et monotone que Michel prend la résolution de sa vie : vivre de sa poésie en étonnant Paris par sa création… A ses risques et périls.
Mais au-delà de cette vision pessimiste, il faut voir dans ce court roman une célébration envers et contre tout de la littérature française. A travers les personnages de Michel et de son oncle Huguenin, c’est l’amour de l’auteur pour les lettres que nous percevons, qui ravira les lecteurs qui se reconnaîtront dans cette passion.
~ Un petit extrait pour vous donner envie 🙂 ~

« Plus au-dessous, le bas cimetière ; de là, certains groupes de tombes apparaissaient comme de petites villes, avec leurs rues, leurs places, leurs maisons, et leurs enseignes, leurs églises, leurs cathédrales, faites d’un tombeau plus vaniteux.
Enfin, au-dessus, les ballons armés de paratonnerres, qui ôtaient à la foudre tout prétexte de tomber sur les maisons non gardées, et arrachaient Paris tout entier à ses désastreuses colères. 
Michel eût voulu couper les cordes qui les retenaient captifs, et que la ville s’abîmât sous un déluge de feu !
 » Oh ! Paris ! s’écria-t-il avec un geste de colère désespéré !
– Oh ! Lucy, murmura-t-il, en tombant évanoui sur la neige. »

~ En bref ~ 

J’ai beaucoup apprécié ce roman. Il s’agit certes d’un avertissement de l’auteur à la société de son temps, mais également un vibrant hommage à la littérature française. Si vous aimez l’anticipation et la littérature, allez vite lire cette magnifique mais trop courte œuvre. 

Assassin’s Creed : Renaissance


Florence, quinzième siècle. Ezio Auditore est un jeune homme, bravache et insouciant et le second fils d’un banquier réputé de Florence. S’il est appelé un jour à prendre la succession de son père, il passe pour le moment ses journées à courir les rues, et surtout les filles. Mais il se trouve à la veille d’un terrible drame qui va toucher sa famille. Désormais seul à pouvoir venger la mort des siens, Ezio réussira-t-il à accomplir la mission qu’il s’est fixée? Ceux qui ont tué sa famille sont-ils isolés ou appartiennent-ils à une organisation de plus grande ampleur ?

J’ai toujours regardé les adaptations littéraires de jeux vidéos avec perplexité : quel besoin ont les gamers d’avoir des livres de leurs jeux, et à l’inverse, quel plaisir peuvent avoir les lecteurs en lisant une adaptation ? Je lisais déjà des adaptations romanesques de jeux de rôle papier. Cela ne fait pas une trop grande différence, me direz-vous. Mais comme seuls sont imbéciles ceux qui ne changent pas d’avis, je me suis lancée avec Assassin’s Creed Renaissance.
Mais j’ai été agréablement surprise par la narration de ce roman. Après consultation avec un joueur passionné par ce jeu, il se trouve que cet histoire est la copie conforme de sa version vidéo ludique. Ce qui peut être un point négatif pour certains amateurs est positif pour moi : cela me permet de découvrir une histoire que beaucoup de joueurs ont trouvé passionnante dans sa version originale.
L’auteur a même su rendre les passage de tutoriels dans le roman en les transformant en défis que le héros, Ezio, doit relever. Un point pour la transcription des étapes du jeu au roman : les quêtes données passent (presque) inaperçues et ne gênent pas la fluidité de l’histoire, qui l’est peut-être plus que dans le jeu vidéo car le lecteur n’a pas à subir les passages entre les cinématiques et le jeu en tant que tel.

L’univers est animé par des personnages hauts en couleur et animé de leur caractère propre, ce qui rend d’autant plus vivante cette histoire. L’humour disséminé à travers les dialogues vous feront sourire et surtout passer un excellent moment !
Ce n’est pas un secret, je suis vraiment attirée par les univers médiévaux. Avec cette histoire, j’ai fait un petit bond dans le temps jusqu’à une période historique qui m’a franchement intéressée : la renaissance italienne, avec ses artistes et ses stratèges. En effet lecteur, tu auras l’occasion de côtoyer des personnages comme Léonard de Vinci et le fameux Machiavel, personnages cachant bien des secrets.
L’auteur, et à travers lui les concepteurs de l’univers Assassin’s Creedont réalisé un magnifique travail de mélange entre fiction et réalité. Ce qui me pousse à me demander même après avoir refermé ce livre : et si le combat entre Assassins et Templiers faisait encore rage aujourd’hui… ?

La seule chose que je reprocherais à cette histoire est l’intervention tardive (peut-être trop…) d’éléments fantastiques. Cette dimension qui crée une menace pour le monde aurait pu être disséminée dans toute l’histoire… Mais il est vrai que, placée là, elle crée l’envie de lire le second tome !

Assassin’s Creed : Renaissance possède le « page-turning » d’un Da Vinci Code, mais aussi une véritable capacité à vous faire plonger dans la Renaissance Italienne avec une facilité déconcertante.

Assassin’s Creed : Renaissance.- Oliver Bowden.- Ed Milady.- 2010

Zoanthropes, T1 – La Métamorphose


Shina Sirkis vit dans un monde futuriste où les Zoanthropes, créatures hybrides mi-hommes mi-bêtes, sont traqués par les humains.
Le jour de son entrée à l’université, elle est angoissée… Son amie vient de se transformer et a été abattue par son père, un intervenator.
Elle sait que si le test de dépistage obligatoire s »avère positif, il n’hésitera pas à tuer sa propre fille…

N’essayez pas de me faire croire que vous n’avez jamais eu envie de vous transformer en votre animal préféré qui deviendrait votre totem ! C’est précisément ce qui arrive à certains humains qui deviennent alors des Zoanthropes. Mais l’auteur a eu l’idée d’inverser la donne. Si vous croyez que cette évolution génétique serait applaudie par la société, détrompez-vous! Les Zoanthropes sont rejetés et même traqués et exécutés.
Zoanthropesest un roman dont l’intrigue se déroule dans le futur, lorsqu’une arme inventée par les hommes dévaste la majeure partie de l’humanité. De là naissent des créatures hybrides et la grande Révolution qui déchire le monde en deux continents, les Amériques, fief des humains, et la vieille Europe, refuge des hybrides. Deux mondes qui a priori s’opposent donc. Mais le second nous apprend la réalité à propos de ces étranges mutations et sur la société que forment les zoanthropes. L’auteur met ici l’accent sur un comportement récurrent et pour le moins énervant du genre humain : l’importance qu’il accorde aux préjugés et surtout la superficialité de ses jugements.
La partie correspondant à la description des zoanthropes est donc un message de tolérance véhiculée par l’auteur. C’est ce qui m’a sans doute le plus touché dans ce roman dont l’histoire reste très prenante. De quoi faire taire ceux qui clament haut et fort que les littératures de l’imaginaire ne servent à rien d’autre qu’à distraire…
Je viens de le dire, l’histoire est très immersive. C’est sûrement du au fait que le lecteur découvre en même temps que les personnages de l’histoire la réalité à propos de ce mystérieux vieux continent. Si les personnages ne m’ont que moyennement plu, les transformations dont ils font l’objet sont toujours plaisantes à connaître. De plus, l’auteur a ponctuellement su ménager des zones de suspens qui plairont à de jeunes lecteurs. Je rappelle que ce roman est destiné à un plus jeune public.
Mais Matthias Rouage ne cède pas à la facilité tentante de trop simplifier l’intrigue de l’histoire : les enjeux auxquels sont confrontés les protagonistes, mais également les choix et les tourments de l’âme auxquels ils sont exposés ne doit pas être des plus plaisants.
~ En bref ~
Zoanthropesest un roman qui, en plus d’ouvrir au lecteur un nouvel univers, véhicule des valeurs importantes et fait évoluer émotionellement son lecteur à la fin de l’histoire. Je serais curieuse de lire le second tome !
Je recommande cette lecture que j’ai beaucoup apprécié dans son ensemble !
Zoanthropes, T1 La métamorphose.- Matthias Rouage.- Ed Scrinéo.- 2013

[Lecture commune] Les Lais de Marie de France



Quel stress ! Mon premier partenariat avec un blog, qui commence par une lecture commune ! Heureusement que Rhi-Peann est gentille avec une noob comme moi !… Trêve de plaisanterie : nous avions choisi comme livre les Lais de Marie de France, un recueil de contes datant du XIIe siècle (vers 1170). Coup de chance, c’est un livre qui était au programme de mon cours de littérature médiévale, comment joindre l’utile à l’agréable en somme !
Les Lais, mais qu’est-ce que c’est que cette bête là ?
Il s’agit d’un recueil de douze contes versifiés puisant dans le folklore et la matière de Bretagne (le cycle arthurien). On y retrouve souvent, et pour mon plus grand plaisir, le merveilleux sous la forme d’animaux, d’objets ou même d’êtres humains ! Eh oui, les fées sont présentes…
L’autre thème récurrent de ces contes est l’amour courtois. Donc soyons clair, si vous cherchez une trame différente à chaque conte, passez votre chemin ! Tous les aspects de l’amour courtois sont évoqués, avec toutes les étapes de la séduction.

C’est donc à chaque fois un amour parfait, auquel les amants ne peuvent que se soumettre que vous aurez devant les yeux. Des trahisons bien sûr, avec l’éloignement des amants et d’immenses épreuves douloureuses à traverser. Marie de France s’amuse à nous décrire assez longuement les souffrances psychologique de cet amour qui perdure envers et contre tout. J’ai trouvé ce travail psychologique fascinant, qui montre que l’auteur en savait déjà beaucoup sur la psychologie amoureuse !
J’ai été également heureuse de voir que ce recueil forme en fait une base incontournable qui a sûrement servi de tremplin pour de nombreux conteurs à des époques ultérieures au XIIe siècle. Le schéma narratif présent dans presque tous les lais est en effet repris dans les célèbres contes des frères Grimm et de notre Perrault.
Vous aurez sûrement remarqué le presque. En effet, certains contes ne se terminent pas de manière heureuse. Mais vous en saurez plus en lisant les Lais de Marie de France !

En Bref 

Malgré une étude assez poussée pour les cours et quelques passages à vide de certains contes qui ne contiennent pas de merveilleux, j’ai globalement beaucoup apprécié cette oeuvre, et je vous la conseille vivement si vous appréciez les contes et la matière de Bretagne !

Le petit plus qui fait plaisir !
Le lien vers la chronique de Rhi-Peann qui me traite de vile tentatrice ! Je lui pardonne 🙂

Âmes de verre



Ce livre vous attendait. Il était écrit que vous feriez sa connaissance. Car peut-être êtes-vous, à votre insu, un(e) Éveillé(e). Auquel cas, vous êtes en grand danger. Les rues de cette ville ne sont pas sûres. Pour vous, moins que pour tout autre. Car les Streums rôdent, à l’affût d’une âme à briser. Je ne vous mentirai pas : vos options ne sont pas légion. Votre meilleure chance de survie gît selon toute probabilité entre ces pages.

Voilà un programme qui donne envie, non ? Si vous tenez ce livre pour le moins volumineux entre les mains, c’est que vous vous apprêtez vous embarquer pour une exploration qui vous fera percevoir la métropole lilloise comme jamais vous ne l’avez vue ! Et pour les lecteurs non-nordistes… Cette histoire vous donnera sûrement envie de parcourir les vieilles ruelles pavées du Vieux-Lille !
Ce volume se révèle plein de surprises : en plus des aventures de Camille et Vincent, deux néo-éveillés, l’apprenti pourra également prendre connaissance du Codex Metropolis et ainsi profiter de l’expérience d’Éveillés pour le moins érudits : les Piliers.
Les personnages sont à la fois attachants et énervants. C’est sans doute ce qui fait leur force car ils sont par là « humains ». Même les fameux streums. Il le seront d’autant plus qu’Anthelme manie la plume de manière à vous surprendre à chaque page à propos de ces protagonistes que vous croyiez commencer à connaître… Je vous le dis, vous ne vous détacherez pas de ce roman.
L’histoire est prenante et immersive de la première page à la toute dernière ligne : l’alternance des points de vue avec les extraits de codex entretient le suspens de la manière la plus efficace qui soit.
En résumé, Âmes de verreregroupe tout ce que j’aime : des personnages qui nous ressemblent tout en ayant un petit « plus » qui change tout, une histoire prenante, et un univers comprenant de petites touches du folklore celte.
Je recommande !

Loup y es-tu ?


Et si les êtres maléfiques des contes de notre enfance existaient réellement?
Sans doute ces créatures vampiriseraient-elles notre planète. Elles seraient de tous les génocides, manipuleraient les plus grands dictateurs. Bref, tapies dans l’ombre d’Hitler ou sous le feu des projecteurs des plateaux télé, elles auraient entre leurs mains expertes le devenir de l’humanité.
Sinistre tableau !
Si de tels êtres vivaient, il serait à souhaiter que leur alter ego bienfaisant existe également. Qu’en ce début du XXIe siècle, ces personnages merveilleux s’éveillent et décident de se battre.

Voilà une quatrième de couverture qui donne envie, n’est-il pas ? C’est suite à l’avis pour le moins enthousiaste d’une amie que j’ai craqué sur la version poche de ce roman.

Je suis une grande fan des contes traditionnels (quelles que soient leurs origines) et de leurs détournements. Le titre de ce roman Loup, y es-tu ? a tout de suite été accrocheur pour moi. C’est donc avec curiosité que j’ai commencé ce détournement d’un genre un peu spécial.

Je me suis beaucoup amusée à assister à la révélation des personnages et à leur “éveil” par des créatures pour le moins surprenantes: des nains, et le Chasseur du loup ! Comme dans les contes, le lecteur pourra remarquer l’opposition plus ou moins nette des deux camps : celui des méchants et des gentils. J’emploie cette expression à cause d’un certain personnage qui se révèle plus ambivalent que les autres… Je ne dirai rien de plus, même sous la torture !

Les rencontres entre les personnages sont toutes entourées d’une atmosphère pesante, compte-tenu des enjeux des deux camps. Le passé et le présent se retrouvent enchâssés dans un plan de grande envergure, et le lecteur apprendra avec effarement que les évènements tragiques de l’Histoire ne sont que des manoeuvres habiles de la Sorcière pour dominer les peuples et asseoir son autorité de premier plan sur le Monde.

Vous vous laisserez entraîner par les péripéties rythmant cette histoires, et surprendre par les révélations habilement placées par l’auteur. Ce roman se lit assez vite, et les titres de chaque chapitres vous donneront envie de découvrir leur contenu, et ce jusqu’à la dernière page.

Si vous voulez passer un bon moment et ressentir des émotions aussi différentes que le rire, l’attendrissement ou la peur, liser Loup, y es-tu?