Le Grand livre des gnomes


Depuis des siècles, le gnomes vivent en paix avec les rats et les pigeons de la station service. Depuis trop longtemps hélas. La nourriture vient à manquer. La petite communauté menée par les anciens ainsi que par Masklinn, un jeune gnome débrouillard décide de déménager. Une véritable expédition ! Ils montent au hasard dans un camion, et en route vers l’Inconnu !
Les voilà arrivés dans un immense bâtiment, un nouveau monde. Le Grand Magasin dirigé de main de maître par Arnold Frères (fond. 1905) et habité… par d’autres gnomes !
Se produit alors un choc des cultures entre ceux « du dehors » et ceux du magasin. Mais à nouveau, une menace pèse sur le Grand Magasin. Les gnomes vont-ils réussir à convaincre leurs congénères de braver leur croyances en Arnold Frères (fond. 1905) et sauver leur vie ?

Le Disque-Monde, je ne connaissais Terry Pratchett que par cette immense saga. Le Grand livre des gnomes est un roman rempli d’humour et de dérision. Le lecteur est placé de telle manière qu’il a l’impression de voir tout ce petit (c’est le cas de le dire) monde de haut. Il peut assister à un véritable choc des cultures entre deux groupes du même peuple mais avec des modes de vie différents.

Le comique se cache en grande partie dans les descriptions de la société gnomique vivant dans le Grand-Magasin gouverné par Arnold Frères (fond. 1905). Des commandements ont été édictés et un ordre clérical établit. Chaque rayon du magasin voit son entresol habité par une famille, presque une guilde de gnomes, et ce rayon définit leur importance dans la société qui semble parfaitement fonctionner.

Suivez les pérégrinations d’une véritable communauté de gnomes contraints de remettre en cause leurs croyances les plus profondément enfouies pour sauver leur vie : affronter le monde du dehors pour retrouver leurs origines : un vaisseau spatial qui les aurait amenés sur terre et dont le seul élément encore en leur possession serait le Truc… Une lutte de tous les instants contre l’inconnu, les préjugés et les dangers du Dehors… Quelle est cette chose étrange au dessus de leur tête qui bouge et change constamment ?

Mais derrière l’humour se cache un véritable message. Qui ne reconnaîtrait pas derrière ces petits êtres l’ombre de nos propres comportements sociaux : la méfiance à l’égard des étrangers, et le besoin irrépressible de croire en une puissance supérieure, un être suprême incarné dans ce roman par Arnold Frères (fond. 1905).

Amateurs de fantasy délurée, courez vous procurer Le grand livre des gnomes !

Chants d’automne

L’effroi primordial, implacable lucidité des premiers âges, seuls l’ont désormais en partage quelques initiés qui se transmettent, tel un virus létal, ce terrible héritage. Les ombres de Flamel, Fulcanelli, Simon le Magicien, Locuste, Zoroastre et Hermès Trismegiste hantent encore aujourd’hui Clermont-l’Hérault, pour qui sait les y apercevoir… Un exemplaire inconnu du Necronomicon, grimoire maudit entre tous, pourrait bien se trouver dissimulé dans quelque recoin d’une bibliothèque de Lunel, pour qui saurait l’y retrouver… Le terrible culte de Mithra semble avoir bel et bien ressuscité au coeur de la Camargue, au bord du Vaccarès, pour qui sait voir au-delà des apparences…


J’ai eu du mal à lire ce livre car ma lecture a réellement été en dent de scie. Il s’agit d’un recueil de nouvelles à la longueur variable et ressemblant pour certaines d’entre elles à une novella.
L’auteur est originaire du sud de la France, et situe la totalité de ses intrigues dans ces régions, en particulier la Camargue. Ainsi, les histoires portent de nombreuses particularités à côté desquelles je suis sûrement passée, n’étant pas de cette région. Ce régionalisme a été le principal frein à ma lecture.
Néanmoins, le fantastique bien présent dans chaque nouvelle réussit à transporter le lecteur dans un monde dans lequel la réalité est émaillée de forces inconnues, terribles et cachées. Un style lovecraftien revisité avec de nombreuses évocations du Necronomicon et d’entités horrifiques qui font trembler les personnages, et le lecteur aussi.
Un avis en demi-teinte donc pour ce recueil qui m’a laissé une sensation de frustration, ce qui est sans doute du au caractère régional de ces nouvelles. Je suis néanmoins toujours ravie de découvrir des écrits fantastiques où celui-ci apparaît au détour d’une page pour mieux nous surprendre…

Chant d’Automne.- Christian Jougla.- Ed. La Clef d’argent.- 2012

La fille d’Hécate, T1, la voie de la sorcière


Maëlys, une jeune femme étudiante en psychologie, devient le cobaye d’une étrange expérience menée par Alex, un beau jeune homme. Son but : prouver que la télépathie existe.
L’expérience la chamboule au-delà de tout soupçon et dévoile en elle des pouvoirs de sorcière. Sceptique d’abord, elle prend la décision de les développer, aidée de Dorine, sa nouvelle amie. Mais les choses ne se déroulent pas comme prévu : une menace plane sur la vie de Maëlys…

La voie de la sorcière ouvre une trilogie mêlant fantastique, sorcellerie et thriller. La romance y est présente sans pour autant prendre une place trop importante dans l’histoire. Le personnage principal, Maëlys, est une jeune femme pleine de vie mais tourmentée et plus âgée que la plupart des héroïnes de romans que l’on peut rencontrer de nos jours.
Peut-être un peu trop « jeune » d’esprit peut-être…
Les descriptions sont quant à elles présentes sans être trop étouffantes. Claires et concises, elles auraient peut-être pu être développées à certains moments, notamment lors des rituels magiques qui auraient mérité une explication, historique par exemple, intégrée au récit.
Les ambiances, bien que différentes, s’enchaînent de manière fluide. Toutes bien décrites, elles plongent le lecteur dans plusieurs mondes et l’emmènent à travers l’horreur, la féerie, et l’angoisse. Du bon travail de la part de Cécile Guillot qui a su mêler plusieurs genres en un seul – et trop court – roman.

La voie de la sorcière est rapide à lire : pas plus de deux jours. Il faut dire que la magie est instillée avec finesse dans une histoire qui en est a priori exempte. Le roman présente une branche assez célèbre mais finalement peu connue de la magie : la wicca. Il s’agit d’une pratique visant à vivre en accord avec les forces de la natures et à être en accord avec soi-même.
Je suis curieuse de lire la suite des aventures de notre sorcière novice. La Fille d’Hécate est une histoire qui donne envie d’avoir des pouvoirs magiques.
Plusieurs rites y sont développés… Pour en savoir plus, je vous invite à lire le tome 1 de la Fille d’Hécate !

La fille d’Hécate, T1, la voie de la sorcière.- Cécile Guillot.- Ed du Chat Noir

Entretien avec un vampire


Une petite chambre sombre, la nuit tombée. Un jeune journaliste se tient dans un fauteuil et attend avec impatience un récit qui, il est loin de s’en douter, va changer sa vision du monde. Car celui qu’il interroge s’appelle Louis et est âgé de plus de deux-cent ans, un vampire. 
Il va lui narrer son existence nocturne, à défaut de raconter sa vie : sa rencontre avec Lestat, puis ses nombreux voyages et toujours ce mal-être qui l’habite toujours. 
Ami lecteur, es-tu prêt à plonger dans une existence sombre et tumultueuse mêlant faste et décadence ?


Anne Rice. Pour beaucoup, ce nom de signifie pas grand chose. Mais ce titre, Entretien avec un vampire, est bien connu ! L’auteur est connue pour ses célèbres Chroniques des vampires, avec notamment Lestat le vampire et la Reine des Damnés.

Le début d’Entretien est pour le moins surprenant. Alors que l’on s’attend à être plongé immédiatement dans la vie du héros, on se retrouve in medias res dans une conversation entre ledit vampire (ouf, déjà ça !) et un jeune homme. Mais tout est très vite expliqué, et les quelques pages de cette sorte de « prologue » sont bien vites avalées.

Car ce roman se lit très vite, tant les aventures de Louis et Lestat sont hautes en couleur et picaresques. Nous les suivons dans leurs voyages à travers les pays et les époques et sommes les témoins de leur capacité d’adaptation aux coutumes et habitudes vestimentaires du lieu et de l’époque. 

Le récit se déroule en grande partie au XIXe siècle, ce qui mène l’histoire à aborder plusieurs détails historiques, ce qui renforce son réalisme. Encore un point positif.

L’auteur dresse de fins portraits psychologiques de ses personnages, qui à la fois se complètent et se révèlent les exactes opposés. De plus, chaque vampire dispose d’une vision personnelle de la vie éternelle, ce qui m’a paru extrêmement intéressant à lire. Elle a de plus réussi à ne pas rendre ses personnages trop humains, en leur insufflant quelques traits de caractères (souvent légers), ne laissant que peu de doutes à ce sujet.
Les amateurs d’histoire de vampires brillant au soleil, ou sexy au plus haut point seront déçus ! Entretien avec un vampire s’inscrit dans la droite lignée de la littérature vampirique « classique » qu’elle renouvelle tout de même. 

Une très bonne lecture que je conseille vivement, que vous ayez vu le film ou non !

Entretien avec un vampire.- Anne Rice.- Ed Fleuve Noir (réédité chez Plon)

Nephilim, intégrale 2. L’Eveil


A Rome, Léonidas et Khesziv traquent des effets-dragons responsables de l’enlèvement de trois jeunes séminaristes. Mais leurs pas les mèneront dans l’antre d’un Drakhaon, une entité imprégnée des mythes romains. A Paris, Nej s’enfonce dans son morne quotidien monotone de caissière. Lorsqu’elle retrouve Wag, qui a miraculeusement échappé à sa traque saturnale, elle se trouve à nouveau plongée dans l’univers tumultueux des aventures de l’Hepta. La réunion de la fraternité des immortels leur permettra-t-elle de vaincre les Rose+croix ? Qu’arrivera-t-il à Alvo, le Nephilim atteint par le Kahïba ?


Vous avez pu le voir dans ma chronique sur le premier tome, j’avais énormément apprécié de suivre les aventures des Nephilim ! C’est bien entendu avec joie que je les ais retrouvés pour cette seconde – et dernière – intégrale !
Ce second tome est toujours aussi passionnant : les rebondissements apparaissent à chaque fin de chapitre, ce qui en fait un véritablepage-turner. L’alternance entre l’action présente et des évènements passés ravive l’intérêt du lecteur et calme sa soif d’en savoir plus sur le passé des immortels. De plus, ces « flash back » ne sont pas indiqués clairement, ce qui renforce l’effet de surprise ! Néanmoins, le lecteur attentif sera sensible au changement subtil d’atmosphère de la scène…

Dans ce roman également, la plume de Fabien Clavel est totalement prenante, à tel point que l’on croirait ressentir les flux de Ka jaillir tout autour de nous, sentir les odeurs de vase et d’animaux lorsque l’on parcourt les lignes de ce volume.
Tous les personnages de cette histoire, qu’ils soient immortels ou rose+croix possèdent une véritable épaisseur psychogique. L’auteur prend en effet le temps de disséminer à travers ses pages quantité d’informations à propos de leurs existences. Par les retours dans le passé, notamment.

Je vous en avais aussi déjà parlé des extraits de journaux intimes à chaque début de chapitre. En plus de permettre d’en connaître un peu plus sur les Nephilim, cela offre une double lecture, celle du passé des personnages principaux.
Malgré le ton général assez sombre de l’histoire (il s’agit quand même d’une traque mortelle!), On retrouve néanmoins de nombreux traits d’humour allégeant l’atmosphère lorsque celle-ci devient trop pesante.

Des thèmes comme la tolérance, le respect de la vie d’autrui malgré son état de santé font partie des thèmes abordés dans cette histoire. Il est plaisant de voir une véritable réflexion sur ces sujets hors des magazines de santé ou d’actualité…

Toutes les références bibliques, mythologiques, donnent envie de se plonger dans une lecture approfondie de ces mythes en question. Un lourd bagage culturel se cache derrière cette histoire passionnante que je vous conseille – encore une fois – vivement ! Nephilim est une histoire qui donne aussi envie de se mettre au jeu de rôle éponyme !

Je peux vous dire que si vous avez aimé le premier tome, vous en redemanderez à la fin du second ! 

Merci aux éditions Mnémos 😀

L’aube de la guerrière

Solange est une ange guerrière. Cependant, elle ne combat pas les démons, mais nettoie les Fosses dans lesquels vivent des Larves : d’énormes monstruosités hautes de plusieurs mètres. C’est lors de l’un de ces combats qu’elle rencontre deux êtres auxquels elle devrait vouer une haine irrépressible : Terrence et Aghilas sont en effet deux démons. Pourtant, ensemble, ils découvrent que le Paradis et l’Enfer ne sont pas les seuls garants de la stabilité des Plans. De mystérieux soldats interviennent aussi parfois : les Marginaux…

La première fois que j’ai tenu ce roman entre mes mains, j’étais perplexe. En lisant le résumé qui faisait mention d’anges, la curiosité m’a piquée. J’ai donc entamé rapidement la lecture de cette histoire qui s’annonçait haute en couleur.

Je ne connaissais pas du tout l’auteur, je n’avais pas d’attente particulière quant à son style. Celui-ci est très simple et non dénué d’une ironie piquante et mordante pour le plus grand plaisir des yeux. Le terme simple ne signifie pas simpliste mais fluide ! L’auteur emploie un langage mêlant l’oralité bien rendue des dialogues et l’habileté des descriptions, le tout pour une lecture des plus agréables.
Les personnages, bien que de « race » surnaturelle, se révèlent étrangement humains. Tous sont attachants, et parfois un peu énervants il faut l’avouer ! Mais une fois encore le lecteur aura l’impression de rencontrer des personnages au final bel et bien réels.
Vous avez pu le voir dans mes différentes chroniques, j’apprécie particulièrement les légendes celtiques. Qu’à à voir un récit portant sur les anges et les démons avec ces mythes me direz-vous ? Eh bien Vanessa Terral a réussi à mêler cette influence dans l’histoire pour le plus grand plaisir du lecteur !
L’aube de la guerrière est donc un véritable mélange de genres : du fantastique (ici de l’urban fantasy) mêlée à de l’Heroïc-Fantasy. Nul besoin de connaître les détails bibliques de la guerre entre anges et démons pour apprécier cette histoire pleine de piquant, d’humour et d’action !
L’aube de la guerrière.- Vanessa Terral.- Ed Chat Noir.- 2012
Pour votre plus grand plaisir, en attendant l’interview plus complète, voici deux questions à l’auteur !
1°) Quel écrivain êtes-vous ?

Vanessa Terral : Je suis du genre visuel qui écrit avec ses tripes. Ça salit un peu le clavier, mais ça insuffle de la vie aux histoires. Les émotions sont le moteur de mon scénario. Après, le fait de visualiser me permet d’éviter les gaffes – il paraît que ça me donne un style cinématographique, aussi. La pratique du JdR et du GN m’aide à assurer la vraisemblance des actions. Et puis, concernant ce dernier, on y expérimente des choses que la vie quotidienne ne nous permet pas d’approcher : la gueulante avant le combat de masse, l’eau qu’il faut aller cherche au puits (bon d’accord, au robinet), le guet de nuit autour du feu ou d’une bouteille, le type horripilant dont on adorerait clouer le bec… ce que l’on fait appuyé par sa vaillante morgenstern, et tant d’autres grands moments encore !
Pour ce qui est du genre, je donne principalement dans l’urban fantasy. Mes récits sont très inspirés des mythologies, des légendes et du folklore. J’écris aussi du fantastique, des contes, parfois des poèmes ou de l’érotique… J’ai publié une cinquantaine de textes courts depuis 2006, dans des anthologies pro ou des fanzines. L’Aube de la Guerrière est mon premier roman.
Sinon, je carbure au thé et à la tisane. Parfois, quand je veux faire bad girl, je m’octroie une chicorée. Mais je vous rassure : j’accepte les pots de vin, de bière et même de cidre !

2°) Pouvez-vous me raconter brièvement la genèse de cette histoire ?

Vanessa Terral : Eh bien, cela faisait à peine dix jours que j’avais l’idée de base du récit – une femme qui affrontait de gros monstres dégoûtants en balançant des jets de flamme, accompagnée je ne savais comment par deux gars du camp adverse – quand l’éditrice du Chat noir m’a contactée. Il y avait un trou dans son planning pour le mois de septembre 2012 et elle avait lancé un appel à roman, ouvert à tous. Du coup, je me suis dépêchée d’écrire un synopsis en piochant dans mes influences habituelles (Lovecraft, Buffy, Dogma…), mais aussi dans ce que j’étais en train d’étudier à ce moment-là. Je ne vais pas trop en dire pour ne pas gâcher la surprise, mais la mayonnaise a tout de suite pris et le syno a été validé par le comité de lecture. Après, il me restait à écrire le roman… Fastoche ! Vous remarquez mon ton ironique, là, n’est-ce pas ?
J’aime placer mes intrigues dans des lieux que je connais de visu. La partie « terrienne » du récit se passe à Laon, une ville intéressante par sa situation géographie comme par son étymologie et son histoire. J’avais également un défi à relever : je souhaitais écrire une histoire répondant aux codes de ce qu’on appelle en France la « bit-lit » et prouver qu’on pouvait faire un récit intéressant et au style travaillé dans ce cadre-là – même si on n’est pas américaine. Enfin, je voulais surtout que mes lecteurs passent un bon moment et s’évadent le temps d’un roman. Résultat, les rôlistes qui ont lu le bouquin me parlent d’INS/M!

Ainsi commence la nuit



Merci à Vanessa Terral de m’avoir envoyé de bonne grâce la version epub de son recueil auto-édité. Certes, l’auto-édition signifie souvent une histoire peu ou pas intéressante et malheureusement remplie de fautes d’orthographe qui piquent les yeux. Mais ce n’est pas le cas de ce recueil ! L’auteur a écrit un roman déjà publié aux éditions du Chat Noir. Et les nouvelles de ce recueil ont été publiées pour certaines dans des fanzines. Apprêtez-vous à plonger dans les méandres de la nuit où la réalité se fissure parfois pour laisser place à un monde occulte…

~Mystères~
Carmilla est enfermée dans un asile psychiatrique dans lequel elle et ses compagnes sont rouées de coups et violées. Mais Carmilla est une sorcière et comptera bien prendre sa revanche.
Cette première ouvre le recueil. Le lecteur attentif retrouvera de nombreuses influences. Littéraires, avec le prénom de l’héroïne qui rappelle celui du roman de Sheridan Le Fanu (l’un des premiers auteurs à avoir traité du thème du vampirisme), mais également mythologiques avec la place centrale accordée à la femme dans nombre de rituels païens. Une lecture enrichissante !

~ Cet homme dans l’ombre du cyprès ~
Mélissa est en vacance en Grèce avec ses amis. Alors qu’elle traîne au bord de la mer pour profiter du coucher de soleil, elle rencontre Kleonikos, un mystérieux jeune homme qui la met en garde à propos d’une chose bien étrange…
Ca a été un plaisir pour moi de retrouver les légendes grecques alors que je ne m’y attendais pas. La fin de cette nouvelle constitue d’ailleurs l’extrait que j’ai choisi cette semaine. J’ai aimé cette nouvelle !

~ La fontaine des innocents ~
Isabelle est une jeune fille repliée sur elle-même. Chaque jour, elle accompagne son petit frère au parc où elle attend qu’il ait fini de s’amuser. Elle, elle lit. Mais sa passion est bien vite remarquée par un jeune garçon qui se met à l’écouter presque avec vénération…
Si ce recueil est destiné à apprendre au lecteur à observer ce qui l’entoure, cette nouvelle est le porte-parole de cette envie. On retrouve ici le point d’orgue de ce recueil. Remplie de poésie, cette nouvelle compte parmi mes favorites…

~ Red Cloud ~
Les vampires d’aujourd’hui ne sont plus solitaires. Ce sont de vraies organisations, presque des mafias, qui régissent les mœurs des suceurs de sang. Notre héros est l’un des leurs, et est chargé de traquer des vampires qui se montrent un peu trop… Entreprenants. Mais il manifeste un « don » un peu particulier…
Red Cloud est un peu singulière mais reste sympathique. Le ton est comique ce qui donne à ce texte une tonalité plus légère : même les morts des deux femmes n’assombrit pas cette ambiance qui tranche avec la morosité inhérente au personnage.

~ Et si un chat…~
Ils doivent l’arrêter avant qu’il ne réussisse à atteindre son ambassade. Il ne peut pas leur échapper. Ils connaissent trop bien la ville. Le Semblable gardera-t-il la vie sauve ?
Cette nouvelle retrace l’histoire d’une traque. Le lecteur est tenu en haleine tout au long de l’histoire. Et la comptine égrenée au fil des pages renforce cette sensation d’urgence. Néanmoins, il est difficile de comprendre sur le moment les subtilités de l’histoire, notamment les termes utilisés par l’auteur.
Mais j’aime cette nouvelle surprenante !

~ Chroniques vampiriques ~
Novella en plusieurs épisodes donc chacun raconte une étape des aventures d’Emmanuelle, vampire centenaire. Ici encore on retrouve les vampires. Mais ils correspondent au mythe classique : ils doivent se nourrir régulièrement, et vivent la nuit. Pas de « beaux/belles gosses-rebelles » mais des êtres sans remords et à l’instinct de chasseur.
On retrouve également de nombreux détails et personnages historiques : La Fayette, Les Templiers, et même Jeanne d’Arc ! On se laisse prendre par les quêtes d’Emmanuelle sans même s’en rendre compte !

~ En bref ~
Le style piquant de l’auteur et son humour allié à la poésie, la contemplation font de ce recueil une lecture vraiment agréable et surprenante ! Un gros plus pour les illustrations intérieures, fruit du travail de plusieurs auteurs très talentueux, avec une préférence pour la couverture ! <3

Le jeu de l’ombre


Malko Swann est un musicien célèbre de métal. Alors qu’il rentre d’un concert de Carcassonne, il est victime d’un terrible accident de voiture. Miraculé, il peut rentrer chez lui sitôt réveillé. Mais il s’aperçoit bien vite qu’il est frappé d’amusie : il ne peut plus entendre aucune note de musique ! Atterré et effrayé à l’idée que la presse n’en entende parler, il se referme chaque jour un peu plus sur lui-même. C’est alors que des évènements étranges commencent à se produire, le forçant à dissimuler nombre de choses abominables. Le Diable lui-même se serait-il décidé à jouer avec l’âme du musicien ?

J’ai toujours préféré les nouvelles de Sire Cédric à ses romans. Mais je dois avouer que Le jeu de l’ombre m’a tenue en haleine jusqu’à la fin. Logique pour un thriller me direz-vous. Mais ce qu’il faut retenir de Sire Cédric, c’est sa capacité à introduire le fantastique par touches subtiles de telle sorte qu’il apporte avec lui toute l’horreur de l’histoire à chaque chapitre.
Le lecteur pourra se plonger avec passion (et non sans délectation) dans le quotidien de plus en plus sombre de Malko, et le verra sombrer petit à petit dans la folie et la paranoïa. Sentiment qui vient vite contaminer le lecteur : impossible de déterminer avec précision ce qui cause tous les meurtres, mais l’on peut deviner qu’il n’est jamais loin, comme une silhouette se mouvant à la périphérie de la vision sans qu’on puisse jamais la voir de face.
Sire Cédric a su maintenir un rythme à peu près égal dans tout son livre. Son style d’écriture est comme à son habitude très cinématographique, mais sans s’encombrer de mots inutiles : chaque chapitre imprègne un peu plus l’esprit du lecteur et le fixe à son livre.
Le rythme de l’histoire est donc maintenu dans tout le livre, mais l’horreur et le mystère vont en augmentant jusqu’aux dernières pages où le voile se lève et se termine sur tout sauf une happy end.
Amateurs de thrillers remplis de suspens et de fantastique, Le jeu de l’ombreest fait pour vous !

Saisons Païennes

 Les fêtes païennes se succèdent au rythme lent de la roue de l’année. Les rites se suivent, de l’éclosion de la Nature à la saison sombre, en passant par la maturité et l’abondance – puis la venue de ce miracle sans cesse répété : le renouveau. Aujourd’hui encore, ces agapes nous parlent des ravages des tempêtes et des frimas, de la peur de la Nuit, de l’émerveillement face à la Vie, de la passion charnelle qui réchauffe les âmes aussi bien que les corps.

Tout le monde connaît les grandes dates du calendrier païen… Mais pas leurs noms réel. Avec ces huit nouvelles et les styles particuliers à chaque auteur, vous en apprendrez beaucoup sur les fêtes se Samain, Beltane, Imbolc et Lugnasad. 
Je me suis laissée emporter par la plume des huit enfants de Walpurgis qui ont puisé dans leur connaissances des traditions anciennes, mais aussi dans leur imagination sans limites pour nous offrir des histoires très différentes, mais toutes originales et prenantes. 

~ Les danses de Samain, Céline Guillaume ~

Une jeune femme est considérée comme une sorcière. Un jour, elle sauve le pieux héritier du comté des griffes de la mort et tombe amoureuse de lui… Jusqu’au jour où celui-ci se marie… Tout bascule pour la jeune fille.
Les danses de Samain est vraiment un texte très poétique. Céline Guillaume est passée maître dans l’art de faire passer un message avec beaucoup de douceur et de finesse. On passe le seuil de l’hiver sans même s’en rendre compte.

~ Noces sanguines au coeur des ténèbres, Marianne Stern ~

Au coeur de la Laponie se prépare une fête pas comme les autres. Jaska, parti pour offrir sa couronne de houx à la dame de son coeur se retrouve plongé dans un cauchemar éveillé. S’en sortira-t-il ?
Un bon texte un peu plus dur que le précédent. La transition est un peu rude, mais cela reste une belle histoire sur les apparences.
~ L’Étincelle en moi, Vanessa Terral ~

Une jeune fille traverse les années tant bien que mal en tant que danseuse de cabaret. Mais tout le temps, quelqu’un la poursuit. En plus, l’ange qui est en elle a de plus en plus de mal à rester tranquille. Car Helena est Nephilim… 
J’ai été intriguée en lisant cette nouvelle de Vanessa Terral, et je pense qu’inconsciemment j’espérais trouver quelque chose de son roman… J’ai eu le nez ! Ce récit se déroule avant le début de L’aube de la guerrière
~ Éclosion, Angélique Ferreira ~

Une jeune femme gravement malade insiste pour revenir chez elle contre l’avis de ses médecins. Sorcière, il lui revient d’accomplir le rituel d’Ostara, l’éveil du printemps. La Déesse la sauvera-t-elle ?
Éclosion est vraiment un texte touchant, peut-être celui véhiculant le plus de sensibilité. Je ne pense pas qu’il soit possible de ne rien ressentir à la lecture de ce texte… 🙂

~ Pour que l’histoire s’achève, Stéphane Soutoul ~

Sellina descend d’une longue lignée de druides. Mais elle a choisi de couper les ponts, de renier son héritage. Mais rien ne va plus dans sa vie depuis un moment. Stérile, elle craint que son compagnon ne s’éloigne d’elle. Cerise sur le gâteau, d’étranges rêves viennent la visiter. Prise d’une impulsion soudaine, elle se retire dans une cabane perdue dans les montagnes, propriété de sa famille. C’est là-bas que, peut-être, se trouve la solution à ses problèmes.
La nouvelle du seule homme du collectif ! L’érotisme s’y mêle au fantastique dans un mélange assez fluide au final. 
~ Solstice fatal, Bettina Nordet ~

D’un côté une sorcière belle comme le jour mais au coeur aussi noir que la nuit. De l’autre, la cible. Céleste, sa cousine. Aveuglée par sa quête de pouvoir, ira-t-elle jusqu’à sacrifier quelqu’un de son sang ? La fin justifie-t-elle toujours les moyens ?
Le lecteur restera impuissant devant tant de cruauté. Mais rassurez-vous, la fin se déroule bien et le texte est plaisant à lire.

~ Ce qui nous lie, Cécile Guillot ~

La veille de son mariage, Dorine, héritière d’une lignée de sorcières rencontre un spectre. Une jeune femme désespérée de ne pouvoir offrir le repos éternel à son bébé. Dorine trouvera-t-elle la solution à ce problème ? Cela mettra-t-il en péril son mariage ?
Comme pour Vanessa Terral, ce texte constitue une « préquelle » au premier tome de la Fille d’Hécate. Une nouvelle bien (trop) courte !

~ L’Offrande de l’été, Ambre Dubois ~

C’est une véritable crise au royaume de la lumière: l’anneau de passation de pouvoir entre la lumière et la nuit a été volée par un humain. En échange, celui-ci réclame comme épouse la sublime suivante de la reine de la lumière. Le Roi des ombres accédera-t-il à sa demande ? 
Une nouvelle fantasy qui termine en beauté ce recueil très bien écrit. Je n’avais jamais lu d’autre ouvrage d’Ambre Dubois, et je pense recommencer dès que possible !

J’ai apprécié ces voyages dans des styles très différents mais toutes suivant le fil rouge donné pour ce recueil très réussi. 

Les adversaires



Tous les 372 ans, sept entités appartenant aux Ordres angéliques et aux légions démoniaques s’affrontent dans un combat mortel, le tout à l’abri des regards des mortels. Jusqu’à ce jour où Ayati surprend un étrange combat dans un terrain vague où deux personnes s’affrontent à coup d’épées lumineuses… Sans le savoir, elle se retrouve embarquée dans une histoire qui dépasse l’entendement et dans laquelle elle est destinée, alliée à l’un de ses amis de classe, à accomplir des choses extraordinaires. Survivra-t-elle à ce combat mortel ?

Young adult… Je n’ai pas l’habitude de lire ce genre de romans qui m’évoquent des histoires d’amour entre deux adolescents qui à la base se détestaient, le tout dans un univers plus ou moins fantasy. Pas du tout mon truc. Mais le roman Les Adversaires m’a étonnée par plusieurs aspects.
Le style de l’auteur d’abord. Je n’ai jamais eu l’occasion de lire ses romans, mais son écriture est rapide et prenante. Les dialogues me semblent quant à eux moins travaillés que le reste du texte, mais également inadaptés aux personnages par moments.
Mais c’est bien la seule chose qu’on pourrait reprocher à ce texte.
Les chapitres sont relativement courts, une caractéristiques des romans jeunesse. Cela permet à l’auteur de passer rapidement d’un camp à un autre pour permettre de garder le lecteur en haleine, mais aussi pour préserver un certain suspens.
Le clivage entre les anges et les démons, un tournoi dont un seul candidat sortira vainqueur… Autant de sujets déjà maintes fois utilisés. Mais pas comme dans Les Adversaires. L’originalité de ce roman tient dans la conjugaison des de ces deux idées.
De plus, le fond de l’histoire est bien fourni : le lecteur pourra ressentir les recherche qu’a effectué Fabien Clavel à propos des deux camps : les anges et les démons.
Mais comment savoir où s’arrête la réalité, et où commence la fiction ? Seule votre imagination vous le dira !

Les adversaires.- Fabien Clavel.- Ed Le pré aux clercs.- 2012