Le livre de la création

Les héros sont presque tous morts, mais les hommes se battent encore.
Les mondes de la Confédération sont tombés. Les armées du Neo-Mashma s’imposent, Le Livre de la Création se déchire, lui qui seul contient l’univers et sa permanence. Une apocalypse implacable étendra bientôt son aile noire sur les survivants de la Confédération des Cent Planètes.Cependant, dans l’ombre et le secret, les Derniers Guerriers du Silence poursuivent la lutte.

Une poignée de héros fragiles et farouches sont lancés dans une quête désespérée afin d’empêcher le monde de sombrer.

Les pages du Livre s’amenuisent, sa puissance faiblit et la trame du monde s’épuise.

Le Dieu Noir sera impitoyable avec les indécis et seule la vibration sacrée du Chant Premier a le pouvoir de sauver les âmes.

Il est temps d’écrire le Destin de l’Humanité, il est temps de clore le Livre de la Création.

Me revoilà replongée dans les méandres de cette histoire, presque un an après le premier tome. J’avoue avoir eu un peu de mal à rentrer à nouveau dans cette histoire, car l’auteur nous plonge in medias res dans une scène pour le moins angoissante. Néanmoins, il fait en sorte de nous remémorer les éléments importants de l’histoire tout en douceur et en subtilité.
C’est d’ailleurs ce terme qui me vient en premier à l’esprit lorsque je repense à ce livre. En effet, l’auteur a beau prévenir le lecteur de l’imminence d’une guerre destructrice, ce dernier n’en sera pas moins séduit par la douceur narrative. Les combats sont toujours vu de manière distante, comme si celui qui les décrit les voyait à travers les pages de ce fameux Livre de la Création.
Concernant ce genre de livre, ce qui m’attire le plus est le mélange de science-fiction, genre avec lequel j’ai beaucoup de mal comme vous le savez, et la fantasy. Magie et science ne sont pas opposées, et ce mélange réussi a tout pour séduire. On a souvent vu les Intelligences Artificielles se rebeller, tenter de détruire les hommes et le monde. Mais ici c’est le contraire. Celle dont je parle se révèle très humaine, bien plus que d’autres personnages humains faits de chair, de sang et d’os.
Je l’ai déjà dit dans la chronique du premier tome de cette série, la part belle est bien sûr faite aux personnages, et surtout à la manière dont leurs choix vont influencer le destin d’un univers entier.
Mais dans ce second tome en particulier, j’ai eu la notable impression que l’accent a été mis sur un sujet primordial à notre époque : la sauvegarde de notre planète de la folie des hommes. C’est en effet un être humain devenu immortel qui sera à l’origine de toute cette histoire et de cette lutte.
De prime abord, on peut croire que les forces sont divisées en deux camps strictement manichéens. Si quelques personnages sont ainsi, une lecture plus attentive des personnages qui peuplent cette histoire montrent toutes les évolutions mentales qui peuvent survenir à cause (ou grâce) d’évènements bouleversants.
C’est au final un roman très humain que nous propose Yoann Berjaud. Malgré une chronologie assez difficile à comprendre pour qui n’a pas lu récemment le premier tome, on se raccroche assez rapidement à l’histoire qui mêle action et poésie de la meilleure des manières.

Ce diptyque des Derniers Guerriers du Silence est une série que je recommande chaudement !

Les Derniers guerriers du silence, T1, Le Livre de la création.- Yoann Berjaud.- Ed Mnémos. 2013

Martyrs, T1


Irmine et Helbrand, deux frères assassins descendant d’un ancien peuple guerrier, vivent dans les ombres de la plus grande cité du royaume de Palerkan. Alors qu’ils se croient à l’abri des persécutions dont ont souffert leurs ancêtres, leur passé sanglant les rattrape, sous les traits d’un borgne qui semble nourrir pour eux de sombres projets. Et tandis que la guerre menace d’embraser le monde, que les puissants tissent de noires alliances, ils vont devoir choisir un camp. Leur martyre ne fait que commencer…

Après avoir lu et adoré Druide, je n’ai pas attendu très longtemps après la sortie du premier tome de Martyrs. Par où commencer cette chronique, tant les choses à dire sont nombreuses ?
Par l’ambiance, peut-être… Certes, le lecteur est parachuté dans un monde inconnu, mais s’il prête une grande attentions aux descriptions, il se sentira (presque) comme chez lui. Des falaises balayées par les vents venus de la mer aux somptueux châteaux en passant par des villes fantômes, vous serez bien vite transportés dans un univers rude mais beau grâce au talent de l’auteur pour les descriptions. Les descriptions sont l’un des nombreux points forts des romans d’Oliver Péru, et je pense que son grand talent pour le dessin y est pour quelque chose !
Ils sont nombreux, certes. Mais il faut bien cela pour mener une histoire dont l’intrigue se place simultanément à plusieurs endroit d’un gigantesque royaume.
La manière dont l’auteur nous amène à connaître ses personnages rappelle celle dont on se fait des amis. D’abord une première impression, puis on apprend petit à petit à percer le caractère de la personne avant de décider si on l’apprécie ou pas. Parfois même on se prend à apprécier un personnage que l’on aimait pas au début.
Tout ce temps pour dire une chose simple, en sorte, que les personnages dessinés par Oliver Péru donnent l’impression d’être réels.
Décidément, il s’agit encore d’un point fort. L’histoire se révèle être cohérente, jusqu’à un réalisme assez poussée. On retrouve des personnages hors du commun descendant de mythiques dragons.
Chaque chapitre alterne entre les protagonistes, entre les différents « camps », on pourrait presque dire. Je sais bien que toutes les histoires ne peuvent être narrées en même temps, et chaque fin de chapitre nous poussera à entamer le suivant pour suivre avec autant de plaisir les aventures des personnages que l’on a abandonné dans les pages précédentes.
L’histoire quant à elle est conforme au talent d’Oliver Péru : exaltante, prenante et porteuse d’un portrait critique de toutes les manigances et les fourberies dont peuvent être capable les hommes pour arriver à leurs fins.
La fin de l’histoire explique la majeure partie du mystère qui anime tout le roman, le mystérieux borgne aux yeux d’or. Ce dénouement est amené avec une grande finesse. L’auteur joue avec le temps pour nous mener là où il le décide sans que l’on y voit rien. Du grand art.
Petit arrêt enfin sur la couverture qui se révèle être à la hauteur de ce que l’on peut attendre d’Oliver Péru : un travail des plus magnifiques.

En bref, ce roman est un véritable coup de cœur de A à Z !

Martyrs T1.- Oliver Péru.- Ed. J’ai lu.- 2013

Le Chant de la Malombre, T1, Tueurs de Dragons


Un jour, la terre est tombée malade et les dragons sont devenus fous. Pendant quelques Jours Sanglants, ils ont ravagé les royaumes des hommes avant de se réfugier dans la Morteterre, ce nouveau territoire qui ne cesse de s’étendre comme une gangrène. Depuis, les peuples de la Viveterre vivent sous une épée de Damoclès permanente, reculant sans cesse face à l’avancée de la magie des terres noires : la Malombre. Une nouvelle caste de chevaliers a été créée dans la douleur, le sang et la folie. Les Tueurs de Dragons qui luttent pied à pied, jour après jour, contre l’avancée inexorable de la Morteterre. Une lutte qui semble perdue d’avance…

Une histoire avec des dragons. Certes, ils sont à la mode ces temps-ci. Mais ne vous inquiétez pas, vous entendrez parler que peu d’eux. Il s’agit surtout de l’avancée d’un mystérieux mal, la Mortererre, qui dévore et pervertit toute forme de vie saine. Ce mal, qui incarne les « méchants » cette histoire, représente l’un des points forts de cette histoire. Cela incarne en effet le but de tous les hommes et de toutes les créatures de la Viveterre, ce qui les unit malgré tout.
Les personnages principaux quant à eux ne sont que peu décrits physiquement. Ces descriptions physiques sommaires constituent un point fort de ce roman. Le lecteur les découvrira « sur le tas » dans leur quotidien et surtout dans les relations qu’ils entretiennent entre eux. Cela permet au lecteur de se les représenter de la manière qui leur paraît être la meilleure. Et, comme dans une partie de jeu de rôle, ce sont eux qui sembleront vraiment faire avancer l’histoire à la manière de joueurs. Cette particularité rend la lecture de l’histoire très fluide, car le passage d’un personnage à l’autre se fait simplement, d’un paragraphe à l’autre.
Par exemple, l’histoire m’a semblée plus rapide à la fin qu’au début, ce qui est sûrement dû au déroulement successif de nombreuses actions. L’histoire est passionnante, et cette ambiance de huis-clos n’a pas été pour me déplaire, bien au contraire. La pression qui monte chez les personnages habitera bien sûr le lecteur qui aura hâte d’arriver au dénouement de cette histoire, tout en redoutant de lire ce qu’il va trouver dans les dernières pages.
Un petit point négatif tout de même à notifier à propos de ce livre, les nombreuses lacunes stylistiques qui alourdissent la lecture de l’histoire. Les tournures de phrases sont souvent maladroites, et on peut relever une utilisation fréquente de certaines expressions telles que « comme si ils voulaient creuser un trou… ». Dommage.

Mis à part les progrès stylistiques à faire, j’ai hâte de lire la suite de cette histoire qui, je pense, se révélera pleine de surprises !

Le Chant de la Malombre.- T1, Tueurs de dragons.- Gaëlle K. Kempeneers.- Ed. Voy’El.- 2012

La reine des lectrices



Que se passerait-il Outre-Manche si, par le plus grand des hasards, Sa Majesté la Reine se découvrait une passion pour la lecture ? Si, tout d’un coup, plus rien n’arrêtait son insatiable soif de livres, au point qu’elle en vienne à négliger ses engagements royaux ?



J’ai vu ce roman arriver dans la médiathèque où je suis bénévole. Après avoir lu la quatrième de couverture, le verdict est tombé. Je devais lire ce livre. C’est un fait général, j’aime beaucoup les romans qui ont pour base principale « et si… ? ». Mais j’aime aussi les romans qui parlent de la lecture en général. L’un de mes préférés est d’ailleurs Comme un roman de Daniel Pennac. La Reine des lectrices devrait me plaire en toute logique.

Eh bien j’ai beaucoup apprécié de recevoir ce roman pour deux achetés à la librairie, moi qui l’avais dans ma wish-list. J’ai dévoré ce court livre, seulement 120 pages à peu près en quelques heures en essayant de prendre mon temps, en vain.

L’histoire en elle-même est très agréable à lire, notamment grâce à la plume efficace de l’auteur. Acérée, elle ne ménage pas ses personnages et dessine un panorama montrant au lecteur les « coulisses » de la vie royale d’Angleterre, backstage que nous n’avons pas l’habitude de voir.

L’écriture d’Alan Bennett rappelle par plusieurs aspects celle de l’écrivain finlandais Arto Paasilinna. Si au premier abord l’écriture semble aller à l’essentiel, l’humour perce toujours tant dans les situations que dans certains passages dans lesquels l’auteur se permet de légers apartés.


Aucun temps mort donc pour ce roman dont je recommande vivement la lecture !

La Reine des lectrices.- Alan Bennett.- Ed Folio.- 2013

Le Cycle d’Alamänder, T1 – Le T’Sank


Dites adieu aux orques, aux elfes, aux dragons !

Aujourd’hui, vous partez pour Alamänder. Allez donc saluer Anquidiath, le demi-dieu enfoui sous la montagne, chatouiller les monstrueux poulpes de guerre, flâner parmi les épis du champ de blé carnivore ! Aurez-vous le cran de suivre Maek, jeune homme en quête d’une mythique école d’exécuteurs ? Serez-vous digne de devenir le disciple de Jonas, détective spécialisé dans les affaires criminelles magiques ? Si c’est le cas, préparez-vous à découvrir un monde où se côtoient humour, intrigues policières et créatures improbables.

Un monde original et farfelu d’où vous ne reviendrez peut-être pas indemne. On vous aura prévenu.

Vraiment drôle. C’est la première expression qui me vient à l’esprit au sortir de la lecture de ce premier tome. La tonalité générale de cette histoire est en effet axés sur un humour de situation dans lesquels se retrouvent les personnages, souvent malgré eux.
Alexis Flamand nous propose un monde bien construit et totalement inédit. Bien étrange univers en vérité, où le blé est carnivore, et dans lequel la plus grande capitale est en majeure partie enfermée sous terre. Je ne sais pas si j’aurais personnellement envie de vivre dans de tels endroits mais les visiter sous le couvert des mots a été plaisant, et j’ai hâte d’y retourner. Les descriptions sont belles et très suggestives, ce qui facilite une immersion complète dans cet univers, et ce même en cas de reprise de lecture.
Dans ce monde particulier évoluent des personnages charismatiques, que l’on a envie de connaître plus en détail. Mon préféré a bien sûr été Jonas, le mage questeur qui, accompagné par son « démon de compagnie », est chargé d’enquêter sur un meurtre bien étrange. Ce démon est bien entendu le centre comique de cette histoire, par ses pitreries, et ses répliques que j’ai trouvé à mourir de rire.
Je tiens également à souligner la présence d’un épilogue qui rappelle, pour les rôlistes, le débriefing d’une partie de jeu de rôle… Sûrement l’inconscient de l’auteur qui se rappelle à son bon souvenir !
L’histoire en elle-même mêle plusieurs genres : la fantasy bien entendu. Une fois encore, l’auteur a su renouveller le genre et a réussi à proposer un monde fascinant sans recours aux races « traditionnelles » des jeux de rôle.
Pas le temps de s’ennuyer car il y a une alternance dans les chapitres. Une partie suit l’enquête de Jonas tandis que l’autre suit les épreuves que traverse un petit garçon qui ne grandit pas pour attendre une école légendaire. Ainsi, chaque changement crée un renouveau dans la lecture de ce roman, ce qui pousse à passer au suivant pour reprendre l’autre histoire là où elle en était.
Un petit plus pour les apartés divins qui crée à la fois une surprise et une (autre) bouffée de rire dans la lecture.
Enfin, je voudrais souligner la magnifique couverture de ce roman signée Alexandre Dainche qui est, comme d’habitude, magnifique.
~ En bref ~ 

Vous l’aurez remarqué, j’ai beaucoup apprécié cette lecture et j’ai hâte de me plonger dans les autres tomes. 

Le cycle d’Alamänder, t1 le T’Sank.- Alexis Flamand.- Editions de l’Homme sans nom.- 2011

A l’aventure, compagnons !



Dans les plaines inconnues d’un territoire sauvage, un Barbare court en direction des cités humaines. Il pense à une femme, sa cousine, qu’il espère impressionner en cherchant l’aventure. Au même instant, au fond d’une ruelle sombre, un Voleur marche vers un destin qu’il devine flamboyant. Une Elfe court vêtue de vert fait un premier pas hors de sa forêt, tandis qu’un Nain négocie âprement avec un sorcier… Ailleurs, au fond d’une charrette, une Magicienne accompagnée d’un Ogre émerge d’une sieste cahoteuse. Enfin, un jeune Ranger ambitieux révise le manuel des aventuriers… Ils ne se connaissent pas encore, mais ils vont affronter ensemble les dangers du Donjon de Naheulbeuk !

Je vous rassure tout de suite, il ne s’agit pas UNIQUEMENT des dialogues de la série audio ! Non, il s’agit de l’histoire narrée comme sait le faire John Lang, avec en bonus des scènes qui ne sont pas présentes dans la version audio.
J’ai eu grand plaisir à retrouver les personnages de cette compagnie rocambolesque dans des aventures que, certes, je connaissais déjà, mais dont les péripéties sont toujours aussi drôles ou tragiques.
C’est d’ailleurs ce que j’apprécie le plus dans les livres de John Lang, qu’il s’agisse de l’univers de Naheulbeuk ou de son autre roman Le Bouclier Obscur : je ne vois jamais de temps mort qui donnent envie de poser le livre et de passer à autre chose. De plus, l’auteur a eu le bon goût d’abréger des scènes qui traînaient en longueur dans la version audio.
L’histoire maintenant, car c’est bien entendu le point fort de cette chronique ! Eh bien comme je le disais au début, il ne s’agit pas d’une reprise des dialogues de la saga audio. Bien au contraire ! John Lang nous offre par exemple les scènes de recrutement de nos héros. Il s’attarde beaucoup sur le Voleur ; sûrement sa façon à lui de mettre en valeur sa fin tragique… Vous le sentez venir, le tas de cendre ?

En bref, A L’aventure, compagnons est un très bon roman qui vous fera passer un très bon moment avec la compagnie des fiers de hache !

A l’aventure compagnons ! .- John Lang.- Ed Octobre.- 2013

Les Légions dangereuses


L’inquiétude règne dans l’assemblée divine : le dieu Quitiane a disparu ! Son absence met en péril l’équilibre de l’univers, et les quatre dieux restants n’ont d’autre choix que d’envoyer leurs représentants en quête de leur frère disparu. Chacun désigne alors un Champion choisi parmi les plus valeureux habitants du Cratère dans les domaines de la guerre, du vol, de la magie et de la littérature Malheureusement, ces derniers ne correspondent pas exactement à ce qu’ils avaient espéré…

L’histoire pourrait sembler être au premier abord du « déjà-vu » : des mortels élus champions par des dieux qui ont pour mission de retrouver une divinité disparue. On retrouve ainsi les étapes classiques du choix des champions par le dieu de la rencontre entre les personnages et la formation de la compagnie (sans oublier le fameux nom !) au différents combats entre diverses entités. Les personnages possèdent tous leur personnalité propre avec pour chacun un trait de caractère particulier : la colère, l’impulsivité, la douceur par exemple. Ainsi, les protagonistes forment ainsi un groupe complémentaire, ce qui leur permet de surmonter bien des obstacles, qu’ils soient extérieurs ou inhérents à leur personnalité.
Quoi qu’il en soit, l’histoire vous immergera dans un monde aux paysages fantastiques et aux lieux non moins étonnants… Vous traverserez ainsi de grandes villes dont les tours se perdent dans les nuages, des palais-état… De quoi vous immerger dans cet univers pour le moins haut en couleur. Car oui, lecteur, tu sentiras toi aussi les odeurs nauséabondes des villes et frissonneras du vent des grandes plaines et tes cheveux se hérisser en apercevant toute une armée de squelettes !
Au-delà de l’histoire en elle-même que j’ai adoré et trouvée très prenante, ce qui m’a le plus frappé dans ce roman est l’humour qu’on y trouve à chaque page. Bien sûr, plusieurs formes de comiques sont présentes dans les situations décrites, les dialogues et les personnages qui sont tous drôles à leur manière, surtout Hashef. Mais ce que j’ai, et de loin, préféré c’est l’humour présent dans le paratexte. A travers les notes de bas de page, l’auteur instruit, divertit, et parfois promène le lecteur là où il le souhaite, le tout pour son plus grand plaisir !
J’ai pu reconnaître avec plaisir les nombreux jeux de mots et références littéraires présentes dans cette histoire, qui raviront les amateurs de littérature plus « classique » et montrent que les littératures de l’imaginaire peuvent prétendre à la même reconnaissance, ce qui est un message très important pour moi.
Le petit plus, toutes les reconnaissances de grands auteurs à la fin du livre sont vraiment hilarantes et parachèvent la perfection de ce livre, auquel je donne facilement un 20 sur 20 !

Les légions dangereuses.- Fabien Clavel.- Ed Mnémos.- 2013

Paris au XXe siècle


Paris, 1960 : une métropole splendide, étincelante d’électricité, reliée à la mer par un gigantesque canal, sillonée d’autos et de métros silencieux… Tel est le monde fascinant qu’ont forgé, conjuguant leurs efforts, la Finance et la Technique. Pourtant, cet avenir radieux a son envers. Seuls quelques marginaux méprisés, bientôt vaincus par la misère et la faim, persistent dans le culte de l’Art et de la Poésie, tandis qu’un État omniprésent organise la distribution du savoir scientifique…

Paris, 1960. Du moins la capitale francaise telle que Jules Verne l’a imaginée. La description de la ville vue par un écrivain du siècle précédent est très intéressante. Verne propose en effet une technologie qui a évolué à partir de ce que lui connaissait. Ce « moderne ancien » est drôle à comparer au Paris que nous connaissons maintenant. Point d’embouteillages ni de klaxons incessants, mais d’élégants railways et métropolitains qui voyagent au dessus du sol et qui offrent même aux piétons un abri contre pluie et soleil !
Mais le livre ne s’arrête pas uniquement à cette description parisienne. Verne nous propose également une description minutieuse du fonctionnement de cette société, qui place la finance, la technologie et l’industrie au centre de ses préoccupations. Et, relégués au rang d’absurdités inutiles, les arts, la musique et les lettres.
Une vision de la société que j’ai trouvée plutôt pessimiste. Toutes les pratiques artistiques, lorsqu’elles sont (rarement) utilisées, le sont pour valoriser la science et la technique. Même la production théâtrale est rationalisée ! L’extrait qui suit est pour moi le meilleur illustrant la posture des arts :  » Un poète, mon ami ! Et je te demande un peu ce qu’il est venu faire en ce monde, où le premier devoir de l’homme est de gagner de l’argent !  » (p 78)
Dans cette société où pour être bien vu, il faut faire des affaires, du chiffre, et surtout n’avoir aucune imagination qui ne soit pas motivée par le profit, se débat Michel. Il s’agit d’un jeune poète qui ne trouve pas sa place dans cette société. Naviguant de petits emplois en misères de plus en plus profondes, il rencontre néanmoins quelques marginaux comme lui. C’est grâce à ces moments de liberté dans un quotidien noir et monotone que Michel prend la résolution de sa vie : vivre de sa poésie en étonnant Paris par sa création… A ses risques et périls.
Mais au-delà de cette vision pessimiste, il faut voir dans ce court roman une célébration envers et contre tout de la littérature française. A travers les personnages de Michel et de son oncle Huguenin, c’est l’amour de l’auteur pour les lettres que nous percevons, qui ravira les lecteurs qui se reconnaîtront dans cette passion.
~ Un petit extrait pour vous donner envie 🙂 ~

« Plus au-dessous, le bas cimetière ; de là, certains groupes de tombes apparaissaient comme de petites villes, avec leurs rues, leurs places, leurs maisons, et leurs enseignes, leurs églises, leurs cathédrales, faites d’un tombeau plus vaniteux.
Enfin, au-dessus, les ballons armés de paratonnerres, qui ôtaient à la foudre tout prétexte de tomber sur les maisons non gardées, et arrachaient Paris tout entier à ses désastreuses colères. 
Michel eût voulu couper les cordes qui les retenaient captifs, et que la ville s’abîmât sous un déluge de feu !
 » Oh ! Paris ! s’écria-t-il avec un geste de colère désespéré !
– Oh ! Lucy, murmura-t-il, en tombant évanoui sur la neige. »

~ En bref ~ 

J’ai beaucoup apprécié ce roman. Il s’agit certes d’un avertissement de l’auteur à la société de son temps, mais également un vibrant hommage à la littérature française. Si vous aimez l’anticipation et la littérature, allez vite lire cette magnifique mais trop courte œuvre. 

Les Terres du Ponant – T1, La légende de l’Élu


« Faites-moi confiance, mon garçon. Nos oracles, nos savants et nos mages ne peuvent pas se tromper, tous les calculs mathématiques vous ont désigné. Le guide, c’est vous ! »
Bertrand hallucine ! Comment pourrait-il, même secondé par sept compagnons, une sybelle et un vieux magicien, emmener une centaine d’enfants à travers un monde qui lui est parfaitement inconnu, peuplé d’elfes, d’hommes, de nains, de gobelins et de sorciers en tout genre ? Comment les conduire tous sains et saufs, sous peine de rupture de l’Alliance des peuples, au refuge qui les attend, à l’abri des dangers multiples et des guerres ?
Pourtant, il va accepter la mission. Après tout, dans cet univers parallèle, il a peut-être sa place, celle qu’il ne trouve pas sur terre où plus rien ne le retient… Mais la route sera longue, dangereuse, incertaine. Les orcs, les warks, les elfes noirs, déterminés à reconquérir les Terres du Ponant, les pourchassent sans relâche quand renaît la Légende de l’Élu, celui que le destin a désigné pour mener l’ennemi à sa perte… Mais Bertrand est-il réellement l’Élu ?…

Une quête, des elfes, des nains, des orcs et des humains. Ça vous rappelle quelque chose ? Oui, ce roman est inspiré de l’auteur fondateur de la fantasy que nous connaissons aujourd’hui : Tolkien. Mais la comparaison s’arrête là : il ne s’agit pas de détruire un anneau dans les terres maléfiques mais de conduire une troupe d’enfants en lieu sûr.
Plus qu’un simple périple, il s’agit d’une véritable quête initiatique car le personnage principal ne vient pas de ce monde. Bertrand doit donc à la fois sauver des enfants d’une mort certaine et tout apprendre d’un monde dont il ne connaît rien. C’est selon moi à la fois un point fort et un point faible : cela décuple certes ses actes de bravoure, mais cette méconnaissance du monde provoquera aussi une perte plus qu’attendue de la part d’un lecteur attentif.
En relisant Le Seigneur des Anneaux, j’ai apprécié les longues et minutieuses descriptions faites par Tolkien. Addict à cet auteur, je ne peux m’empêcher de comparer Les Terres du Ponant avec l’Oeuvre de la terre du milieu, dont l’univers n’est qu’ébauché. J’espère dans le prochain tome un monde beaucoup plus expliqué et développé, car ce qu’évoque l’auteur à travers ses personnages est plus que prometteur… Peut-être que la suite permettra de développer ce potentiel laissé un peu de côté au profit de l’action ?
Les personnages sont assez bien campés, et représentent souvent chacun un trait de caractère particulier, à l’image des personnages balzaciens, version imaginaire. Mais certains plus marqués que d’autres sont justifiés par un bagage culturel ou familial. Des personnages-type en somme, mais approfondis par un passé expliqué.
~ En Bref ~ 
J’attendais beaucoup de ce roman, et bien que j’ai été un peu déçue par la trame de l’histoire. Mais les personnages et la descriptions assez amusante des combats font que j’ai hâte de lire le second tome car la fin de ce roman ouvre la voie à de multiples possibilités pour la suite !

Assassin’s Creed : Renaissance


Florence, quinzième siècle. Ezio Auditore est un jeune homme, bravache et insouciant et le second fils d’un banquier réputé de Florence. S’il est appelé un jour à prendre la succession de son père, il passe pour le moment ses journées à courir les rues, et surtout les filles. Mais il se trouve à la veille d’un terrible drame qui va toucher sa famille. Désormais seul à pouvoir venger la mort des siens, Ezio réussira-t-il à accomplir la mission qu’il s’est fixée? Ceux qui ont tué sa famille sont-ils isolés ou appartiennent-ils à une organisation de plus grande ampleur ?

J’ai toujours regardé les adaptations littéraires de jeux vidéos avec perplexité : quel besoin ont les gamers d’avoir des livres de leurs jeux, et à l’inverse, quel plaisir peuvent avoir les lecteurs en lisant une adaptation ? Je lisais déjà des adaptations romanesques de jeux de rôle papier. Cela ne fait pas une trop grande différence, me direz-vous. Mais comme seuls sont imbéciles ceux qui ne changent pas d’avis, je me suis lancée avec Assassin’s Creed Renaissance.
Mais j’ai été agréablement surprise par la narration de ce roman. Après consultation avec un joueur passionné par ce jeu, il se trouve que cet histoire est la copie conforme de sa version vidéo ludique. Ce qui peut être un point négatif pour certains amateurs est positif pour moi : cela me permet de découvrir une histoire que beaucoup de joueurs ont trouvé passionnante dans sa version originale.
L’auteur a même su rendre les passage de tutoriels dans le roman en les transformant en défis que le héros, Ezio, doit relever. Un point pour la transcription des étapes du jeu au roman : les quêtes données passent (presque) inaperçues et ne gênent pas la fluidité de l’histoire, qui l’est peut-être plus que dans le jeu vidéo car le lecteur n’a pas à subir les passages entre les cinématiques et le jeu en tant que tel.

L’univers est animé par des personnages hauts en couleur et animé de leur caractère propre, ce qui rend d’autant plus vivante cette histoire. L’humour disséminé à travers les dialogues vous feront sourire et surtout passer un excellent moment !
Ce n’est pas un secret, je suis vraiment attirée par les univers médiévaux. Avec cette histoire, j’ai fait un petit bond dans le temps jusqu’à une période historique qui m’a franchement intéressée : la renaissance italienne, avec ses artistes et ses stratèges. En effet lecteur, tu auras l’occasion de côtoyer des personnages comme Léonard de Vinci et le fameux Machiavel, personnages cachant bien des secrets.
L’auteur, et à travers lui les concepteurs de l’univers Assassin’s Creedont réalisé un magnifique travail de mélange entre fiction et réalité. Ce qui me pousse à me demander même après avoir refermé ce livre : et si le combat entre Assassins et Templiers faisait encore rage aujourd’hui… ?

La seule chose que je reprocherais à cette histoire est l’intervention tardive (peut-être trop…) d’éléments fantastiques. Cette dimension qui crée une menace pour le monde aurait pu être disséminée dans toute l’histoire… Mais il est vrai que, placée là, elle crée l’envie de lire le second tome !

Assassin’s Creed : Renaissance possède le « page-turning » d’un Da Vinci Code, mais aussi une véritable capacité à vous faire plonger dans la Renaissance Italienne avec une facilité déconcertante.

Assassin’s Creed : Renaissance.- Oliver Bowden.- Ed Milady.- 2010