Justice est faite

 
Pour un juge londonien de premier plan, un assassin est un homme comme les autres et, quelque soit l’atrocité de ses crimes, il faut songer à le réinsérer dans la société.
Malheureusement pour lui, quelqu’un n’est pas de son avis et considère qu’il est temps de mettre un terme à la carrière de ce magistrat.
Sa brutale disparition risquant de provoquer de sérieuses perturbations, qui d’autre que l’inspecteur Higgins pourrait éteindre l’incendie ?

Mais découvrir son auteur ne sera pas aussi facile que prévu.

  

#Comment ce livre m’est-il tombé entre les mains ?

Peut-être l’avez-vous remarqué, mais le policier n’est pas vraiment mon genre littéraire de prédilection. Néanmoins, je pense savoir apprécier un bon polar lorsque j’en lis un. J’ai croisé Justice est faite lors d’une Masse Critique Babelio. J’ai sélectionné ce titre (qui à l’origine était un autre livre, mais une erreur s’est glissée dans le site) car l’auteur ne m’est pas inconnu, bien au contraire. J’ai lu pratiquement tous les romans de Christian Jacq qui se déroulent dans l’Égypte antique. Je suis donc entrée dans cette histoire les yeux fermés.

#Un polar dans la plus pure des traditions

Et c’est peu dire ! Justice est faite reprend tous les codes du genre policier classique, dans le sens littéraire du terme. Tout est calculé et la mécanique est huilée avec précision. Aucun faux pas dans le rythme : la construction de l’histoire est faite de manière à ce que l’intrigue rebondisse au bon moment. La lecture est un enchaînement plus ou moins régulier climax – de tension dans l’enquête – et de piétinements de la part des policiers.
L’enquête que l’on suit est digne de celles menées par Hercule Poirot : un meurtrier mystérieux, des suspects remplis d’alibis pour le crime. L’intrigue est un réel plaisir à découvrir et relativement facile à suivre malgré la multiplicité des suspects.. L’auteur a relevé le défi de faire monter doucement la tension et a soigneusement mené le récit à son terme sans que celui-ci ne s’essouffle. C’est assurément une histoire de qualité que nous propose Christian Jacq, un récit bien mené.
Au-delà de l’affaire criminelle, l’auteur nous propose également une petite réflexion au final très intéressante sur la nature humaine. L’Homme peut-il perdre son humanité ? Je vous rassure : les personnages ne passent pas leur temps à se poser cette question, mais celle-ci est sous-entendue dans l’ensemble du texte et donne vraiment à réfléchir. Il serait même très intéressant de relire le texte à la lumière de cette interprétation.
Que serait une histoire sans ses personnages ? Commençons avec le protagoniste, l’ex-inspecteur Higgins. Il a tout d’un héros littéraire récurrent : l’esprit d’analyse, d’observation et de déduction, un je-ne-sais-quoi de magie dans sa personnalité qui lui fait entrevoir la Vérité sur l’affaire et sur la nature humaine. Et surtout, ce calme olympien qui cache une volonté de fer et une intelligence acérée. Les autres personnages sont eux aussi très bien construits et témoignent d’une attention particulière concernant l’aspect de leur culpabilité. Ils possèdent au final un caractère très crédible car vraiment humain. Et la capacité d’énerver à travers les pages. Il y a toujours un personnage qu’on ne peut pas supporter. Pour moi, ça a été Junior, un journaliste freelance. C’est d’ailleurs le seul qui m’a paru superficiel dans sa construction. On ne peut pas être parfait !
La plume de Christian Jacq, je l’ai dit, est un véritable plaisir à lire. Efficace et directe, elle sait maintenir un certain équilibre entre narration, descriptions et dialogues. Une touche de poésie vient enluminer le tout pour un grand plaisir de lecture. Du roman « historique » au polar, Christian Jacq est un véritable caméléon talentueux de l’écriture. Seul petit bémol, car rien ni personne n’est parfait, l’auteur possède un tic d’écriture : la personnification de la voiture. À plusieurs reprises, j’ai été agacée par cet élément. Mais rien qui ait pu gâcher ma lecture en tout cas.

#En Bref

 Justice est faite est un très bon roman policier. Moi qui apprécies plutôt les classiques dans ce genre littéraire, je n’ai pas été déçue. Le protagoniste est attachant et digne des plus grands héros de polar. L’écriture de Christian Jacq m’a ramenée dans ma folle jeunesse où je dévorais ses romans sur l’Égypte antique… Et l’intrigue est très intéressante et le récit bien construit.
Une valeur sûre pour se lancer dans la littérature policière !

#Pour aller plus loin

Je ne peux que vous conseiller les autres romans de cet auteur. Si vous aimez l’Egypte antique, ils seront votre paradis. Je ne saurais pas vous en conseiller un en particulier, mais vous pouvez y aller les yeux fermés !


Justice est faite.- Christian Jacq.- J éditions.- Disponible

[Autour d’une oeuvre] Harry Potter

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Cette saga fantastique est l’une de celles qui a bercé ma jeunesse, avec le Seigneur des Anneaux de J.R.R. Tolkien et les romans de Christian Jacq se déroulant dans l’Egypte antique. 

Retour sur sept livres qui ont contribué à faire de moi ce que je suis aujourd’hui.


Une grande histoire

Avec Le Seigneur des Anneaux donc, les sept volumes de la saga Harry Potter ont véritablement façonné et développé mon goût pour les littératures de l’imaginaire. Bon. Ils se sont affinés avec les années (depuis mes 11 ans, vous pensez !), mais j’apprécie toujours autant relire un épisode des aventures d’Harry de temps à autre entre deux nouveautés. Histoire de prolonger la magie. 

J’avais à peu près l’âge d’Harry Potter et ses amis et je rêvais véritablement d’intégrer cette école qui bien que remplie de dangers me paraissait tellement attirante. Un vieux château britannique rempli de passages secrets, de dédales et de grandes bibliothèques. Mais ne pas recevoir la fameuse lettre d’admission en première année l’été de mes onze ans a été l’une des plus grandes déceptions de mon enfance. Pire que d’apprendre la vérité sur le père noël ! Et je sais que je ne suis pas toute seule, ne mentez pas !
Alors des années plus tard, j’ai compensé en pratiquant le jeu de rôle et le jeu de rôle grandeur nature.

Aux origines…

J’ai connu Harry Potter à l’école primaire. On organisait un concours de lecture et celui qui le gagnait remportait aussi un livre. Devinez qui l’a gagné et quel livre elle a remporté ? 🙂 Harry Potter à l’école des sorciers ! J’ai enchaîné les tomes jusqu’à mes 17 ans quand le dernier est sorti.

Je n’ai que récemment terminé tous les textes en rapport avec l’univers de J.K. Rowling. Lors de mon voyage aux studios Harry Potter de Londres, j’ai rapporté dans mes valises The Tales of Beedle the Bard que j’ai dévoré en une soirée.

Ce que cette série m’a apporté…

C’est grâce à Harry Potter que j’ai appris à lire en version originale. Comme beaucoup je pense, je commandais les livres en anglais car ils sortaient avant leur traduction française… Eh bien ça m’a fait beaucoup de bien et je pense que lire un texte en V.O. – et en comprendre les subtilités, aide à engranger du vocabulaire et à mieux se débrouiller dans la langue lue. Un peu comme regarder les films en VOST !

J’ai appris en lisant cette série que l’on peut tout accomplir tant qu’on travaille pour obtenir ce que l’on veut. Rien ne tombe tout cuit entre nos mains, notre vie future est ce qu’on en fait. 

Je n’apprécie pas beaucoup les débordements d’affection dans les histoires. Bon. Certains passages d’Harry Potter m’ont un peu lassée, mais cela reste au final assez soft et l’auteur a su faire passer les effusions amoureuses tout en délicatesse, comme une trame de fond qui ne s’affirme jamais beaucoup. 

Mais je dois avouer que le trio Harry Ron et Hermione est plutôt bien construit et équilibré. La thématique de l’amitié et de la famille autour de laquelle tourne l’histoire m’apparaît comme très importante. Peut-être est-ce parce que la thématique me parle beaucoup, mais elle m’a beaucoup apportée : me mettre à la place d’Harry et imaginer être orpheline m’a beaucoup secouée à l’époque de ma première lecture de L’Ecole des sorciers.

Je peux relever certaines incohérences scénaristiques lorsque je relis les Harry Potter. Mais on les oublie très vite lorsqu’on se laisse emporter par le récit, souvent sans même s’en rendre compte. Chaque histoire suit peu ou prou la même trame. Mais on s’en fiche lorsqu’on est plongé dans cette lecture : on affronte les dangers avec la même tension qui nous fait avaler les chapitres. 

Ces récits m’ont fait rêver à un autre univers magique qui se superposerait au nôtre, que l’on ne verrait pas parce que nous ne sommes pas assez attentifs. Souvent je me prends à regarder de plus près un recoin de mur qui ne me paraît pas tout à fait innocent. 
Car c’est un peu ça, la magie d’une saga fantastique, nous faire voir le monde autrement, nous donner une paire de lunette pour le voir un peu plus gai que ce que nous voyons en réalité. Nous donner du baume au cœur.

S’il fallait choisir un livre sur les cinq, je partirais sur L’Ordre du Phénix. Cette histoire me semble être le climax de la saga, là où tout s’enchaîne vraiment rapidement. La résistance à Voldemort prend toute son ampleur et la narration prend un nouveau tournant, plus sombre. On sait que rien ne sera plus comme avant. Et il y a des personnages vraiment hauts en couleur. Comme Dolores Ombrage par exemple. Cette femme incarne tout ce que l’on peut détester chez quelqu’un. Et j’ai apprécié ce stéréotype car lorsque tout s’écroule pour elle, s’en est vraiment drôle.

Cette série est d’une grande richesse. Une fois lue, on a envie de la relire en prenant en compte tout ce que l’on sait désormais. Et chaque redécouverte d’une scène ravive des souvenirs. On retrouve même parfois de petits détails que l’on croyait oubliés…

Pour conclure

Je ne suis pas une fan inconditionnelle de Harry Potter. Pas au point d’avoir les uniformes, les balais et toutes les baguettes. Néanmoins, j’ai une grande affection pour cet univers car elle a accompagné mon enfance et continue à me faire rêver.

En lien, les quelques photos prises lors de mon voyage aux studios Harry Potter en Angleterre !

Et vous, aimez-vous Harry Potter ? Quel est votre titre favori de la saga ? Dites-moi tout ?

L’Évangile cannibale

Couverture L'Evangile Cannibale
Aux Mûriers, l’ennui tue tout aussi sûrement que la vieillesse. Matt Cirois, 90 ans et des poussières, passe le temps qu’il lui reste à jouer les gâteux. Tout aurait pu continuer ainsi si Maglia, la doyenne de la maison de retraite, n’avait vu en rêve le fléau s’abattre sur le monde. Et quand, après quarante jours et quarante nuits de réclusion, les pensionnaires retrouvent la lumière et entrent en chaises roulantes dans un Paris dévasté, c’est pour s’apercevoir qu’ils sont devenus les proies de créatures encore moins vivantes qu’eux. 

Que la chasse commence…

#Comment je me suis retrouvée avec ce livre

Un peu par hasard je dois dire. Comme beaucoup de titres que j’ai bien aimé d’ailleurs ! Je suis venue en librairie, il n’y avait pas le livre que je convoitais… En attendant que ma commande arrive, je le vois, nonchalamment exposé sur une table. Et puis il m’a suffit de deux choses : l’auteur (que j’adore, ce n’est plus une nouvelle) et le pitch. Rien que cet élément est un excellent travail d’écriture de la part de l’éditeur. Donc, je n’ai pas hésité une seule seconde. Je m’étonne même ne pas en avoir déjà fait une chronique.

#Un survival déjanté

C’est le moins que l’on puisse dire c’est que Fabien Clavel revisite une thématique maintes et maintes fois éclusée. Mais tout en inventivité ! Les personnages et l’environnement choisis provoquent des situations abracabrandesques, presque picaresques à certains points culminants de l’intrigue.

Le récit est très bien maîtrisé. Il forme un cycle et fait passer le lecteur par divers états d’esprit naturellement, en quelques pages seulement là où d’autres plumes mettraient des chapitres entiers. Fabien Clavel appose à cette histoire une manière d’écrire qui lui est propre…  Comme s’il prenait un accent différent en fonction du récit qu’il façonne. Je crois qu’outre son imagination, c’est cette capacité à faire ressortir toutes les subtilités stylistiques de son écriture qui me plaît tant chez Fabien Clavel.

L’histoire maintenant. Elle suit le schéma classique d’un survival zombie. À l’exception du début – les vieux qui sont prévenus et qui peuvent s’y préparer, le reste est identique. Les protagonistes sont plongés dans l’horreur de la (re)découverte de leur monde dévasté, déserté par les humains mais envahi par les zombies. Difficile d’imaginer une épopée plus claudicante et moins épique que celle de nos ancêtres. Et pourtant. Il y a une sorte de grandeur chez ce Matt, teintée cependant de pessimisme.
Quant à la fin de l’histoire… Fabien Clavel nous révèle un twist à sa façon. À vous d’en tirer les conclusions qui s’imposent !

Les protagonistes ne sont vu qu’à travers les yeux de Matt. Enfin, à travers son journal serait une formulation plus correcte. Et ce qu’il nous offre à lire, que ce soit sur la vie en maison de retraite ou plus tard lors de leur exode est glaçant. On est au premier rang pour assister au spectacle des bassesses et des mesquineries humaines. De ce côté là, les personnages sont bien construits, en particulier Matt. Ici, on ne s’encombre pas de détails relatifs au physique, pas besoin. Mais le travail psychologique de ce personnage est impressionnant tant on a l’impression que les pensées livrées dans le journal ont été écrites par un personnage réel.

Le rythme de lecture est très rapide et soutenu. J’ai enchaîné les entrées de ce journal en peu de temps tant j’ai été emportée par la lecture. Paradoxal non ? Une lecture rapide qui raconte l’histoire de personnages se mouvant plutôt lentement
Le roman très court sous forme de récit de voyage à partir d’un carnet (en quelque sorte) est un format que j’apprécie particulièrement. Mais la qualité de l’écriture dans la narration ainsi que leur concision sont telles qu’on ne pourrait concevoir un texte plus long.

La narration est vive et saccadée et ne nous donne à lire que les choses les plus importantes. Les émotions ressenties par les personnages sont palpables, en particulier leur désarroi. L’Évangile Cannibale est un récit dont on ne sort pas indemne moralement. Pour tout vous avouer, on a un peu l’impression d’être dans une posture de voyeur, un peu comme si on assistait à une télé-réalité. C’est donc une lecture qui décape l’esprit, avec des ongles.

En prime, une petite interview de l’auteur nous en apprend plus sur la genèse et la construction de ce récit tellement particulier. Très instructif bien entendu !

#En Bref

L’Évangile cannibale est un récit atypique, tant dans son fond que dans sa forme. Le spectacles de personnes âgées qui déambulent cahin-caha dans les rues d’une ville désertée a de quoi surprendre. Sans compter la vision que Matt, personnage principal, porte sur sa vie et son entourage.
Assurément, on ne ressort pas de ce livre de la même manière qu’on y est entré. L’histoire est rapide, nerveuse et brutale. Mais tellement plaisante à lire !

Validé et conseillé par moi pour votre plus grand plaisir !

Le Cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates

Janvier 1946. Londres se relève douloureusement des drames de la Seconde Guerre mondiale et Juliet, jeune écrivaine anglaise, est à la recherche du sujet de son prochain roman. Comment pourrait-elle imaginer que la lettre d’un inconnu, un natif de l’île de Guernesey, va le lui fournir ? 

Au fil de ses échanges avec son nouveau correspondant, Juliet pénètre son monde et celui de ses amis – un monde insoupçonné, délicieusement excentrique. Celui d’un club de lecture créé pendant la guerre pour échapper aux foudres d’une patrouille allemande un soir où, bravant le couvre-feu, ses membres venaient de déguster un cochon grillé (et une tourte aux épluchures de patates…) délices bien évidemment strictement prohibés par l’occupant. Jamais à court d’imagination, le Cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates déborde de charme, de drôlerie, de tendresse, d’humanité Juliet est conquise. Peu à peu, elle élargit sa correspondance avec plusieurs membres du Cercle et même d’autres habitants de Guernesey , découvrant l’histoire de l’île, les goûts (littéraires et autres) de chacun, l’impact de l’Occupation allemande sur leurs vies… 

Jusqu’au jour où elle comprend qu’elle tient avec le Cercle le sujet de son prochain roman. Alors elle répond à l’invitation chaleureuse de ses nouveaux amis et se rend à Guernesey. 

Ce qu’elle va trouver là-bas changera sa vie à jamais.


#Comment je me suis retrouvée avec ce livre

C’est un peu par hasard que j’ai acheté ce titre dans une bouquinerie. J’en avais bien entendu parler de nombreuses fois et ce roman a plutôt bonne presse. Cette rencontre trouvaille m’a donc décidé. Et je suis vraiment ravie d’avoir fait cet achat !

#Un genre très particulier : l’épistolaire

Première chose qui (m’a) fait plaisir, le format de cette histoire : l’épistolaire. Je n’avais pas rencontré ce genre romanesque depuis longtemps et lire cette succession de lettres m’a fait vraiment plaisir. Tout est dévoilé par petites touches, tantôt discrètes, tantôt par le biais d’une révélation fracassante. Et on ne peut pas vraiment s’attendre à ce qui sera raconté, contrairement à la forme classique du roman.

Le background de l’histoire, ainsi que celui qui occupe l’intrigue est très intéressant. On retrouvera en effet la vie quotidienne des habitants de l’île de Guernesey, en particulier durant la Seconde Guerre mondiale. Pas de fascination morbide, mais cette période m’intéresse particulièrement, surtout sur l’aspect social. La cohabitation forcée entre les autochtones et les soldats allemands et leurs relations est un point qui m’intéresse beaucoup ! Et là, je suis servie. Les habitants s’en donnent à cœur joie et dévoilent cette petite Histoire à travers des moments du quotidiens ô combien plus révélateurs que ce que peuvent nous apprendre les manuels.

L’amour de la lecture. Vous vous doutez que j’ai beaucoup apprécié cette thématique. Les personnages ont formé un cercle littéraire certes, mais c’était surtout pour éviter la prison pour cause de non-respect du couvre-feu. Alors, ils ont lu, un peu forcés. Mais ils y ont pris goût et leur fameux cercle littéraire des amateurs de tourte aux épluchures de pommes de terre a continué et pris de l’ampleur. Au risque de paraître niaise, je trouve ça beau. Et chaque protagoniste y va de sa petite lettre dans laquelle il décrit quelle lecture il a faite et ce qu’il en a retiré. C’est beau, non ?
Autre point fort de ce genre épistolaire, on découvre les personnages petit à petit à travers leurs lettres et/ou ce que l’on dit d’eux. Et ce biais des lettres me paraît vraiment enrichissant. L’intrigue se monte ainsi toute seule et tout en douceur. J’ai enchaîné les lettres sans pouvoir m’arrêter. 

Et s’il fallait relever un élément un peu moins bon que le reste : le niveau de langue et d’écriture des personnages qui reste toujours le même. On pourrait s’attendre à une bien meilleure qualité de la part de l’auteur et de ses éditeurs tandis que les habitants de Guernesey, peu instruits, aurait dû être un peu plus incertain. Mais ici non. Et ce qui pourrait être (et est) un point fort, la qualité de l’écriture de l’auteur, devient un petit bémol pour moi. 
On reste quand même sur un récit de qualité hein. 

#En Bref

Le Cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates est un petit coup de cœur pour moi. D’autant que je ne m’attendais pas du tout à autant apprécier cette histoire ! Alors si vous aimez les lettres, ou que vous voulez découvrir ce genre à travers une écriture moderne, n’hésitez pas !

Chronique du soupir

Couverture Chronique du Soupir
Lilas, une naine flamboyante, a choisi, depuis la disparition de Frêne, son époux, de prendre sa retraite de Chef de la garde du palais de la Haute Fée pour ouvrir une auberge au bord de la mer, à l’endroit même où Frêne s’est « ancré » pour l’éternité. Entourée de quelques amis et d’Errence, un elfe qui est aussi son amant, elle mène une existence un peu trop paisible à son goût.
Alors qu’elle s’interroge avec angoisse sur son devenir, son fils Saule, pourchassé par un groupe de miliciens au service de la Haute Fée, fait irruption dans l’auberge. Il serre dans ses bras une adolescente de 16 ans, Brune, qui est à l’agonie.
Après quelques heures d’hésitation, et bien que pressentant l’immense danger qui émane de façon indicible de la personnalité de Brune, Lilas décide de les protéger envers et contre tous.




J’entretiens un rapport très étrange avec ce roman. J’ai tenté de le lire plusieurs fois, en vain. Il me tombait des mains à chaque fois. Mais il faut croire que c’était le bon moment puisque non seulement je n’ai pas lâché cette lecture, mais je l’ai au final plutôt appréciée ! Il était temps que Chronique du soupir sorte de ma PàL… il stagnait là depuis plusieurs années ! C’est un peu ça, la magie de la lecture.
Ne vous attendez pas à de l’action à toutes les pages. Pour moi, Mathieu Gaborit pêche un peu sur ce point car les péripéties qui d’ordinaire rythment le récit sont chaotiques et brouillonnes. À tel point que j’ai du les relire pour bien saisir et comprendre précisément de quoi il retournait.
Chronique du soupir est un récit axé sur la psychologie des personnages. Sur ce point, l’auteur a réalisé un très bon travail. La psyché des protagonistes est finement ciselée et on retrouve au fil du texte de nombreuses plongées introspectives plutôt réussies et très naturelles. Ce sont elles, plus que les actions, qui font véritablement avancer l’intrigue. Cet aspect psychologique est legros point fort de cette histoire.
L’intrigue quant à elle est véritablement complexe et bien structurée. Certes, le peu d’explications à propos du background a de quoi égarer, mais un peu d’attention suffit pour se maintenir à flot. Malgré tout, celui-ci semble très riche et développé et les simples évocations présentes dans le texte tendent à montrer l’installation de l’univers de Mathieu Gaborit pour les connaisseurs. Néanmoins, peut-être qu’un petit addenda sur le fonctionnement du monde pourrait éclairer les novices.
Le système de souffle, les fées et leur magie ainsi que tout ce système de lignes très complexe confère à Chronique du soupir une teinte spirituelle à cette histoire et renforce la présence du genre fantasy. On pourrait même inventer un nouveau terme : spiritual fantasy.
Le début du récit esquisse une intrigue dont la portée bouleversera l’univers. L’auteur réussit à atteindre son but sans prendre le chemin qui semble le plus visible. Mais on semble s’en éloigner en changeant totalement de protagonistes. Et pourtant… tout finit par se rejoindre. Je n’ai pas pu m’empêcher de noter cette qualité du récit et la maîtrise de son auteur qui sait mener son lecteur par le bout du nez. Avec talent bien entendu. Et loin de minimiser la portée quasi-mythique du récit, la focalisation sur des personnages a priori anodins et leurs actions lui donnent une touche humaine. Enfin…naine.
Un dernier mot quand même à propos de cette couverture que je trouve juste magnifique.

#En Bref



J’ai eu du mal à rédiger cet avis au final plutôt descriptif. Mais j’ai apprécié Chronique du soupir. Ce livre restera dans ma mémoire grâce à son histoire, mais aussi car il conforte la théorie selon laquelle il existe des livres destinés à un moment précis de la vie.


Et oui, je vous le conseille.

Chronique du soupir.- Mathieu Gaborit.- Ed. France Loisirs (Pré au clercs)

The Revolution of Ivy

Couverture The Book of Ivy, tome 2 : The Revolution of Ivy

J’ai tout perdu. Mon foyer. Ma famille. L’homme que j’aime.
Ce serait si facile de capituler, de fermer les yeux et d’attendre que la faim et la soif et raison de moi. Ou bien qu’une bête sauvage me trouve. Ou même un autre survivant… Mais je refuse d’abandonner. J’en ai terminé avec la lâcheté. Il est temps pour moi d’agir, enfin.
Bishop me l’avait bien dit, cet univers hostile ne pardonne pas la moindre erreur. Et au-delà e la barrière, c’est encore pire. L’hiver approche, et si je veux survivre, il va me falloir trouver de l’eau, des vivres, un abri. D’autres condamnés avec lesquels m’allier. Mais surtout, je vais devoir faire un choix : dois-je oublier ma vie d’avant, me venger de ceux qui m’ont trahie… ou mener, purement et simplement, la révolution ?
Car je ne suis plus une Westfall, ni une Lattimer. Simplement Ivy. Et je suis enfin libre.

Née pour trahir et faite pour tuer… sera-t-elle à la hauteur ?



#Ce que j’en pense

Second tome de la saga The Book of Ivy. J’ai passé un bon moment avec le premier volume de ce diptyque, qui avait réussi à gagner mon intérêt malgré son côté young adult que j’ai dépassé. 

L’histoire est plutôt intéressante. Après la sécurité de la ville, Ivy doit affronter un monde sauvage rempli de dangers et de gens aux intentions malveillantes. Et c’est ça qui est pour moi le plus intéressant dans cette histoire.

J’ai apprécié le duo de Caleb et de sa sœur. Ils se complètent bien et sont plutôt bien construits sur le plan psychologique et leurs réactions me semblent cohérentes… contrairement à Ivy et Bishop (vraiment, ce prénom…). J’ai franchement fait fi des états d’âme d’Ivy qui sont répétitives et un peu rébarbatives. Si son évolution était intéressante dans le premier tome, ce n’est pas la même histoire dans la seconde histoire. Elle perd totalement pied, frise le pathétique quand elle retrouve son grand amour. Et Bishop… montre tellement peu de réactions qu’il m’a désagréablement fait penser à Edward de Twilight. C’est dire combien je ne l’ai pas aimé !

J’ai donc préféré me concentrer sur l’aspect survival de l’histoire pour ne pas le reposer sur son étagère. Les pérégrinations d’Ivy et la vie quotidienne des nomades sont très intéressants à suivre et vous pousseront à vous demander quel serait votre comportement si vous étiez confrontés à une telle situation.

L’intrigue se tient et se situe dans la ligne directe du premier tome. Mis à part des « secrets » dignes d’une célèbre télé-réalité détenus douloureusement par Ivy, l’histoire est entraînante et l’enchaînement plutôt rapide des péripéties crée une lecture attractive. Bon, il est facile de deviner comment va se terminer l’histoire, c’est un peu cousu de fil blanc. Mais ça reste assez sympathique à lire !

Comme dans le premier tome, l’écriture n’est pas extraordinaire, mais plutôt correcte en terme de qualité. Rien à redire de ce côté là.

#En Bref

Je ne déconseillerais pas totalement ce livre. L’action est entraînante et il y a heureusement quelques personnages qui sortent de la platitude ambiante. 

The Revolution of Ivy T2.- Amy Engel.- Ed. Lumen

La Maison des mages


Quand le Bien et le Mal n’existent pas, seuls restent les choix.

Tiul est le plus mauvais étudiant de La Maison des mages, plus intéressé par les filles des tavernes que par l’art qui permet à ses confrères de manipuler les forces de ce monde.
Anthalus est un mercenaire de bas étage qui vit au jour le jour entre tueries et trahisons.
Qiruë, craintive et chétive, est la dernière représentante du peuple moribond et décadent des Elfes, méprisée et haïe par ses supérieurs.
Alishr est un jeune écuyer malingre qui rêve de devenir paladin, malgré les brimades et l’ostracisme dont il est la victime.
Ce ne sont pas des héros, et il est probable qu’ils ne le deviennent jamais.
Pourtant, alors que la mystérieuse Maison des mages, qui apporte aide et éducation aux populations, tisse son réseau tentaculaire au cœur des Six Royaumes, le destin du monde va heurter le leur de plein fouet et les jeter face à des forces magiques aussi anciennes que l’univers.
C’est avec et contre elles qu’ils devront écrire la légende des siècles à venir.

Qu’en ai-je pensé ?

Aussitôt lu, aussitôt chroniqué. J’ai même décalé la parution de ma critique, prévue le mercredi si vous suivez mon blog.

J’avais beaucoup apprécié le premier tome de ce diptyque qui plongeait son lecteur dans une aventure épique et haletante. Eh bien la suite ne dépare pas question epicness. L’histoire se déroule trois siècles après l’intrigue de La Geste du Sixième Royaume. Si on retrouve les principales puissances politiques et autres ordres de paladins, seuls quelques personnages se retrouvent d’une histoire à l’autre.

Les personnages sont bien construits, très cohérents et surtout très réalistesÀ tel point que j’ai eu envie de les secouer à plusieurs moments. On peut très bien s’imaginer avoir une réaction analogue à celles des protagonistes si on se retrouvait propulsés dans la même situation. 

Mieux encore, les personnages ont réussi à susciter en moi l’étonnement. Ils sont opaques et semblent bien résister au récit : l’auteur a relevé le difficile défi de donner à ses personnages des secrets, une part d’ombre qu’ils dévoilent au moment adéquat et seulement lorsqu’ils n’ont pas d’autre choix. Un peu comme le feraient des personnes réelles. Vous comprenez l’excellent travail de création fait par Adrien Tomas ?

On suit les péripéties de nombreux personnages très différents. L’auteur a réussi à leur donner une personnalité propre à chacun d’entre eux, leur conférant un charisme très personnel. Ainsi, chaque lecteur pourra apprécier plus ou moins chaque protagoniste selon ses propres inclinations. Mais en aucun cas on ne peut rester indifférent à un personnage, l’histoire et son intrigue y veillent.

Côté écriture, rien à redire. Chaque élément de l’intrigue a priori anodin possède son importance même si celle-ci ne sera révélée que plusieurs centaines de pages après. La Maison des mages possède un très bon équilibre entre narration, descriptions et dialogues. Et l’auteur ne laisse pas son lecteur démuni devant une intrigue aussi colossale : de subtils rappels à la fois au premier tome et aux éléments inhérents au second opus sont présents comme autant de panneaux indicateurs plutôt discrets. Pas de gros panneaux « Dans l’épisode précédent » ou « Mais si, rappelez-vous », mais quelque chose qui ne gâche pas la lecture.

Si je devais résumer l’histoire en un mot… j’évoquerais sa complexité. Chaque page tournée alimente encore un peu les ramifications de l’histoire et pose autant de nouveaux éléments de suspens qu’il en résout. L’étoffement de l’intrigue est telle que je me suis demandée si le livre, pourtant fort de 600 pages, allait se terminer sur une conclusion ou un cliffhanger. Eh bien non.

L’histoire est complète et fonctionne par des ressorts qui relancent l’intrigue aux moments adéquats. Une révélation, une trahison, un combat épique, nombreux sont les rebondissements dans l’histoire. Mais tous sont utilisés à bon escient pour alimenter l’histoire. Adrien Tomas évite l’écueil dans lequel tombent trop de romans de fantasy : la débauche d’épique et la retombée du suspens à la fin où tout arrive. Dans La Maison des mages, l’intrigue prend le temps de se mettre en place et garde un ratio annonces fracassantes/scènes épiques/narration de fond bien équilibré sur toute la durée du récit.

L’histoire est, à l’image de l’intrigue, très bien construite. Adrien Tomas a créé un univers très complet, cohérent et crédible dont la situation géopolitique et les intervenants sont très subtils et pleins de surprises. L’alternance des points de vue dans la narration dévoile cette complexité par degrés et je reste admirative devant l’ampleur du travail.

Bon. Chipotons un peu. Certaines scènes détonent par leur manque de lien avec le reste. Je suis restée sceptique devant le dernier dialogue entre Alishr et son ancienne amie écuyère Iseline. Totalement hors de propos compte-tenu de l’action en cours. Je pourrais aussi parler des actions qui se résolvent parfois avec l’aide providentielle de Deus Ex Machina un peu grossiers. Ces faits sont un peu rares, mais ils arrivent.

#En Bref

Difficile d’être concis devant un texte d’une telle ampleur. Et un très bon récit qui plus est. Si vous n’avez pas lu La Geste du Sixième Royaume, ce n’est pas bien grave, vous comprendrez les tenants et les aboutissants de La Maison des Mages. Et si vous avez lu (et apprécié) le premier tome, vous ne serez pas déçus du second !

La Maison des mages.- Adrien Tomas.- Ed. Mnémos.- Coll. Hélios

Le Mnémenol

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2197. Le visage de la Terre a changé. La nature a repris ses droits sur l’Homme. Ce qu’il reste de l’humanité vit reclus dans des villes-bulles, protégées du monde extérieur par leurs champs de force. Depuis leur naissance, tous les individus subissent des injections régulières de Mnémenol, ce liquide qui protège contre les infections des spores végétales du monde extérieur.Alice est une botaniste qui semble développer une résistance au vaccin. Aidée d’Evan, un technicien de la Bulle, elle va découvrir l’ampleur du mensonge dans lequel les humains sont plongés depuis leur naissance et tout faire pour que l’humanité se souvienne de son histoire.

Plongeons ensemble dans Le Mnémenol.


J’ai eu l’occasion de lire ce livre dans le cadre de la dernière masse critique imaginaire Babelio que je remercie. Le pitch présentant une fable écologique dans un univers d’anticipation a de quoi séduire, sincèrement.

L’idée d’origine est bien. Mais si elle sert de trame de fond dans cette histoire, cela ne va pas plus loin et il n’y a pas de réel point de vue autre que « il faut faire attention ». Vous comprenez mon malaise ? Par les temps qui courent, les préoccupations écologiques dans un univers d’anticipations semble un projet plus que pertinent. Mais le manque de profondeur de la réflexion dans cette histoire, sans être pour autant désagréable, m’a laissée sur ma faim.

Globalement, l’histoire est plutôt agréable à lire. Le suspens n’est certes pas insoutenable et l’histoire est cousue de fil blanc. Mais la société construite sous un dôme, les mensonges des politiques et toute la problématique des manipulations génétiques forment un tout plutôt bien construit et correctement rythmé. Les chapitres s’enchaînent plutôt rapidement et la lecture de ce petit opus est fluide.

Les personnages et leurs relations sont assez naturels pour être crédibles. Je n’ai pas eu l’impression d’être confrontée à de vraies personnes, mais pas non plus à des clichés comme on en trouve trop souvent. Ce réalisme est un bon point pour Le Mnémenol

Certains sont même très charismatiques, comme Alpha, le chef des Foudroyeurs. C’est peut-être le personnage qui m’a le plus intriguée pendant cette lecture. On ne sait pas qui il est ni ce qu’il est réellement : il semble avoir été réveillé pour sa fonction. 

S’il fallait évoquer l’univers… Je parlerais une fois encore d’un potentiel énorme, mais à côté duquel passe en partie l’histoire. La forêt qui dégage des spores nocifs pour les humains, les obligeant à se retrancher dans des bulles est un concept intéressant. Les animaux quant à eux, ont évolué pour devenir mortels pour l’Homme. Mais pourquoi ne pas s’attarder sur ça et développer l’idée ? Si la forêt est l’Interdit ultime, il aurait fallu que les héros passent beaucoup plus de temps dedans pour déployer un peu plus la thématique écologique. Ça aurait même pu être l’occasion de rencontres terrifiantes. Mais les personnages ne font qu’y passer et nous aussi par la force des choses.

La plume de Sébastien Tissandier est correcte, mais sans plus. Je n’ai pas ressenti ce sentiment d’urgence qui empoigne les personnages au fil de l’histoire. L’évocation psychologique des personnages m’a semblé plate et sans saveur. C’est comme si un filtre atténuant drastiquement toute émotion avait été apposé par l’auteur. Passons.

Je ne peux pas ne pas évoquer la fin du roman. Sans trop spoiler l’histoire, les héros débarquent dans le bureau du méchant maire montés sur de redoutables pumatueurs*. Là dessus, la figure de Gaïa, l’esprit de la Terre né à cause de la destruction humains, éclot à partir d’un bourgeon et regarde ses hérauts sermonner le maire comme un gamin pris en faute… Maire qui voulait une fois de plus effacer les souvenirs de la population pour sauver son mandat. Vous voyez le décalage ? S’en suit un discours larmoyant d’excuses d’une jeune fille à Gaïa pour tous les dégâts infligés par la race humaine à la Terre. Tout va bien dans le meilleur des mondes. Bon, la Terre est toujours polluée et dangereuse ! Mais au moins l’Homme s’est excusé.

Je suis un peu satirique sur ce passage, mais le souffle épique qu’a voulu insuffler l’auteur à son texte est tombé complètement à plat et m’a semblé totalement faux. Comprenez qu’après 120 pages de retenue sur les sentiments, difficile de rendre crédible une telle envolée… C’est là que la superficialité du message écologique prend tout son sens. Cette thématique a tellement de potentiel et peut prendre tellement de directions différentes que cela mérite un texte plus conséquent et beaucoup plus travaillé. 

#En Bref

Vous l’aurez compris, je n’ai pas vraiment été convaincue par cette histoire. Certes, elle est agréable à lire mais ne présente pas suffisamment de réflexion derrière la fiction. La thématique écologique est plus que jamais d’actualité et il est dommage de n’en avoir pas tiré tout son potentiel dans un récit d’anticipation conçu au départ pour faire froid dans le dos. Je passe sur Le Mnémenol.


*Oui.

Le Mnémenol.- Sébastien Tissandier.- Ed. Le peuple de Mu.


Le Grand livre des esprits de la maison

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Certains esprits se sont rapprochés des hommes. Des gnomes, auxiliaires précieux des fermes, rentrent le foin et prennent soin des bêtes. Des elfes, esprits bienveillants ou croquemitaines, attachés aux maisons, se terrent dans les coins sombres, surveillant les faits et gestes de leurs habitants. Des fées et lutins s’amusent à jouer mille tours aux enfants, aux parents et grands-parents, chipant vos clés,déplaçant les objets avant de vous aider à les retrouver. Parmi toutes ces créatures du foyer, il y a encore les gardiens, les esprits des ancêtres, les survivances d’anciens propriétaires des lieux.Lares, Leprechauns, Brownies, Banshees, Servans, Fantômes… Anciens dieux et nouveaux venus hantent les couloirs, greniers, caves et salons de nos demeures. Le Grand Livre des Esprits de la Maison vous invite maintenant à découvrir tout ce Petit Monde caché dans vos murs, meubles, malles et planchers. Un livre secret qui met en lumière ceux qui se cachent dans l’ombre de votre habitation !

 

 En premier lieu, je remercie Richard Ély, l’auteur du texte, qui a eu la gentillesse de me proposer ce beau livre. Ce n’est certes pas sa seule qualité, mais cet ouvrage sort de l’ordinaire. De grande taille, la couverture est très jolie. Typographie et illustrations se mêlent parfaitement et forment un ensemble visuel très cohérent et homogène.
Il est maintenant temps d’ouvrir l’ouvrage. On tombe sur de nombreuses images qui semblent fraîchement peintes tant les couleurs sont chatoyantes. Je ne suis pas particulièrement amatrice de ce genre d’illustration, mais je dois avouer que le choix des couleurs est simplement magnifique. Et c’est sans compter l’étroit lien entre texte et image : l’auteur et l’illustratrice travaillent bien ensemble, et ça se voit. Rien n’est laissé au hasard sur le plan pictural dans ce livre, chaque détail est là pour renforcer, souligner ou éclaircir le texte. En plus de l’illustrer bien entendu.
Je n’ai pas lu d’une traite ce Grand livre. Il faut dire qu’il s’agit pour moi d’un ouvrage dans lequel on papillonne au gré de ses envies et/ou de ses besoins. On peut allègrement sauter des chapitres pour y revenir plus tard, le format de l’encyclopédie s’y prêtant totalement. Et j’ai apprécié aller et venir au fil de ces pages à ma guise.
J’ignore si ces créatures existent réellement ou non. Néanmoins, je pense qu’il est nécessaire d’avoir l’esprit plutôt ouvert et rêveur pour pouvoir appréhender totalement le contenu de cet ouvrage. Dans tous les cas, la plume de l’auteur invite à laisser vagabonder son esprit, à rêvasser ou à frissonner après la lecture de chaque entrée, le livre posé sur les genoux.
Richard Ély propose différentes manières d’introduire les créatures : un témoignage, un morceau d’histoire, une entrée plus classique… J’avoue avoir été un peu désorientée au début, mais on s’y fait rapidement, rassurez-vous.
Bien entendu, on en apprend beaucoup sur les mythes et légendes qui entourent les créatures féériques. Leur background est d’ailleurs bien plus vaste que ce qu’on peut imaginer… Vous serez surpris ! Je suis de nature plutôt curieuse et j’aime apprendre des choses nouvelles. Si vous êtes comme moi, vous apprécierez sûrement ce livre qui ne se borne pas à la description « physique » des petites créatures mais qui va plus loin. M’est avis que vous ne savez pas tout des chats ou des brownies !

#En Bref

Si vous êtes curieux, ouvert d’esprit, amateur de créatures féeriques et que vous voulez vous faire un beau cadeau, Le Grand livre des esprits de la maison est fait pour vous ! Vous y trouverez moult détails sur vos créatures préférées. Que demander de mieux ? Je vous le conseille. 🙂
Richard Ély & Frédérique Devos.- Le Grand livre des esprits de la maison.- Ed. Vega

Chants de totems

Pour ce second Périple Mythologique, 13 auteurs ont chaussé leurs mocassins et sont partis sur les traces des légendes amérindiennes.
Enquête dans les terres apaches, manifestations surnaturelles chez les Hopis, mystères polaires des Inuits, mémoire des Sioux encore hantés par la Ghost Dance et Little Big Horn…
L’oiseau-tonnerre traverse le ciel. Sous ses ailes déployées chantent les ultimes totems.
Alors approche, ami lecteur. Viens en paix, prends place, et que le souffle du Grand Esprit, bienveillant ancêtre sous sa coiffe enrichie de ces treize plumes, bénisse ta lecture.

Je le confesse : je ne connais pas grand chose aux légendes amérindiennes, je me suis donc lancée dans l’inconnu le plus total avec cette lecture. Au risque de vous spoiler, j’ai beaucoup apprécié cette lecture. 

Chants de totems est un recueil de 13 nouvelles de très bonne qualité mais proposant des univers au final très différents et originaux. En un mot : les auteurs ne se contentent pas du far-west du XIXe siècle mais envisagent de nombreux arcs narratifs et géographiques. Pour notre plus grand plaisir.

Les auteurs n’hésitent donc pas à sortir des sentiers battus. Ils offrent des visions très intéressantes de la culture, des mythes et des croyances amérindiennes. La plupart donnent envie de s’y intéresser plus avant. Un exemple ? La nouvelle « Le dernier ours d’arctique » de Vanessa Terral. L’histoire fourmille d’informations et de pistes parfaites pour démarrer des recherches sur le sujet. Aucun auteur n’a pris ce sujet à la légère et traitent avec respect de cette culture millénaire. Ils connaissent leur sujet, ça se voit et ça fait plaisir à lire. 

Le recueil est bien construit. La longueur des nouvelles varie et on navigue entre les univers sans vraiment s’en rendre compte. Un peu comme si on écoutait un conteur qui nous emporte dans un univers, puis dans un autre… bref, un plaisir. 

The chosen one

J’ai apprécié ce recueil, je l’ai déjà dit. Mais si je devais en choisir une en particulier… Il s’agirait de « La grotte de l’indien » de Pierre-Alexandre Sicart. Il s’agit d’une nouvelle très courte mais vraiment bien construite. Je me suis laissée imprégner de son ambiance si particulière. Cette nouvelle est très poétique et démarre dans une ambiance far-west commune. Mais on s’en éloigne bien vite et on plonge dans une sorte de légende au twist final surprenant. 

Je ne vous en dirai pas plus, mais la sensibilité de la plume de l’auteur fait de la lecture de sa nouvelle une vraie parenthèse hors du temps qui ne dure malheureusement que quelques pages… Presque un état de grâce. 

#En Bref

Si comme moi vous n’y connaissez rien question mythologie et croyances amérindiennes, n’ayez pas peur de vous lancer dans la lecture de Chants de totems si vous tombez dessus. Vous passerez vraiment un très bon moment de lecture. Et peut-être même que vous aurez envie d’en apprendre plus sur ces civilisations que l’on connaît au final assez peu…