Un vieil homme à cheval parcourt la France, vidée de ses habitants comme la totalité de la planète, à la suite d’une pandémie foudroyante quarante-cinq ans plus tôt.
En chemin, il traverse des villes envahies par la végétation et peuplées par des animaux sauvages, ainsi que quelques communautés de survivants octogénaires. Au crépuscule de sa vie, égrenant ses souvenirs, il veut une dernière fois voir la mer.
Dans ce monde désert, quelques destins se croisent : une femme cherche désespérément à mettre un enfant au monde, l’équipage de la première expédition avortée vers une autre étoile atterrit en catastrophe. Mais l’existence de ces survivants n’est peut-être pas due au hasard : quel est ce météore bleu vif que les rescapés aperçoivent parfois dans le ciel ?
Un espoir venu d’ailleurs ou le dernier signe de l’apocalypse ?
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#Comment ce livre m’est-il tombé entre les mains ?
Le Monde enfin m’a été gentiment proposé par les éditions Actusf en service de presse. Les œuvres post-apo que je lis habituellement se ressemblent toutes beaucoup trop. Mais là, la quatrième de couverture a su me séduire et m’intriguer. Alors je me suis laissé tenter… J’ai bien fait !
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#La fin du monde… au rythme du pas d’un cheval
Ce roman de Jean-Pierre Andrevon est l’un des rares romans présentant une fin de l’espèce humaine au final plutôt lente. Il y a bien cette histoire de pandémie (dès le début du livre, ce n’est pas un vrai spoil) qui décime une large part d’humains, mais la fin réelle de l’espèce ne se fait pas avec fracas. Plutôt dans un murmure, celui des derniers survivants qui s’éteignent sans avoir pu perpétuer l’espèce.
Contrairement à bien d’autres histoires du genre, Le Monde enfin ne fourmille pas d’actions et de rebondissements à chaque page. L’auteur prend son temps pour nous dévoiler le fil de l’histoire. Son rythme s’accorde au pas du cheval et du cavalier, son fil rouge. Malgré ce temps long, se dégage de ce récit une forme de sérénité fatale, comme un lâcher-prise qui habite les protagonistes de l’histoire. J’ai apprécié cette lenteur dans la narration.
Le Monde enfin, c’est aussi une histoire qui souligne la résilience de l’espèce humaine qui a su s’adapter, pour les survivants en tout cas. La manière dont les humains se réadaptent à leur nouvelle existence est remarquable par sa cohérence. L’auteur semble en effet bien avoir longuement réfléchi à cette situation pour en tirer la plus juste projection.
Désormais, l’Humain vit de nouveau en lien avec la nature, dans un rôle de membre à part entière et plus comme un maître. De ce changement de paradigme découle l’aspect fantastique qui imprègne ce roman de mystère : certaines personnes semblent dorénavant capables de communiquer avec les animaux. Ceux-ci ont d’ailleurs trouvé une nouvelle place dans les villes et j’ai assisté avec surprise et amusement au spectacle de prédateurs et de proies exotiques (n’appartenant pas à notre continent) rôdant dans les rues de Paris.
Peut-être à l’image du monde présenté, la trame narrative de ce roman semble un peu décousue. Intercalés avec les chapitres dédiés au cheminement du cavalier, les autres évoquent des personnages, des époques et des situations très différentes. Mais c’est une apparence, et la plume de l’auteur nous dirige habilement vers la fin inéluctable du récit, mais aussi de l’espèce humaine.
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#En bref
Le Monde enfin nous propose le récit de la fin de l’espèce humaine. Celle-ci commence dans un fracas, mais se termine dans un murmure. Il est vrai que la pandémie a bien commencé le travail de décimation. Mais, peut-être est-ce paradoxal, la manière dont l’auteur mène l’humanité à sa fin a quelque chose de paisible. En tout cas, Le Monde enfin constitue un vrai coup de cœur et d’un roman d’une grande qualité que je ne peux qu’encourager à découvrir !
Le Monde enfin.- Jean-Pierre Andrevon.- Ed. Actusf.- Disponible