Mers mortes

Mers et océans ont disparu. L’eau s’est évaporée, tous les animaux marins sont morts. Des marées fantômes déferlent sur le monde et charrient des spectres avides de vengeance. Requins, dauphins, baleines… arrachent l’âme des hommes et la dévorent. Seuls les exorcistes, protecteurs de l’humanité, peuvent les détruire.

Oural est l’un d’eux. Il est vénéré par les habitants de son bastion qu’il protège depuis la catastrophe. Jusqu’au jour où Bengale, un capitaine pirate tourmenté, le capture à bord de son vaisseau fantôme.

Et si Bengale était finalement la clé de leur salut à tous ?

#Comment ce livre m’est-il tombé entre les mains ?

J’avais déjà lu le roman La Mort du temps, d’Aurélie Wellenstein, qui m’avait laissé un très bon souvenir. Puis je suis tombée sur le podcast C’est plus que de la SF qui lui était consacré. Devant la thématique abordée, je n’ai pas résisté bien longtemps. Et j’ai bien fait, croyez-moi.

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#Climate fiction et autrice à suivre

Depuis plusieurs années, l’état de la planète est un sujet qui me préoccupe au plus haut point. Dans Mers Mortes, on voit ce qui se passerait lorsque l’homme aura détruit toute vie dans les océans, avec un soupçon de fantastique et d’horreur. Clairement, je n’ai pas envie de (sur)vivre dans cet univers désolé et sec.

J’ai aimé les protagonistes. J’ai apprécié les suivre à travers leurs épreuves et leurs aventures. Sans bien les connaître, on apprend à les apprécier, malgré leurs défauts, comme on pourrait le faire avec des compagnons d’aventure en chair et en os. Sans être réalistes à 100 %, ils possèdent une part égale de magie et de réalité. Ils sont subtils et très réussis.

Comme Estelle Faye dans Les Nuages de Magellan, l’autrice propose à ses lecteurices une nouvelle vision de la piraterie. Et surtout, elle nous apprend à voir au-delà des apparences. Je n’ai pas pu m’empêcher de me mettre à la place de Bengale, le capitaine du bateau : serais-je prête à faire ces choix, à enlever des vies pour sauver la planète ? J’adore ces romans qui, mine de rien, me font réfléchir sur le comportement que j’adopterais dans la situation des personnages.

Je me suis laissé emporter par l’intrigue, parfaitement maîtrisée, comme le bateau par les marées. Je pense avoir ressenti sans filtre l’horreur de la situation. Les lecteurices baignent dans cette atmosphère malsaine. Et la quasi-absence de repères temporels rend la menace plus directe : et si ça arrivait d’ici quelques décennies ? Depuis, je me renseigne sur la protection des océans et m’inquiète encore plus de leur avenir. Ça, c’est le revers de la médaille. Mais ouvrir les yeux est primordial.

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#En bref

Mers mortes regroupe tout ce que j’aime dans les littératures de l’imaginaire : un récit immersif, des personnages intéressants, une réécriture d’un thème précis, une belle plume et une histoire qui dépasse la simple fiction. C’est un coup de cœur, vous l’aurez compris.

Mers Mortes.- Aurélie Wellenstein.- Ed. Pocket.- Disponible

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