Je suis fille de rage

1861 : la guerre de Sécession vient de commencer. Du général Grant à la simple soldate, de la forceuse de blocus à l’esclave affranchie… Autant de personnages pour décrire tous les visages de cette Amérique ensanglantée pendant quatre années de conflit.

La mort se réincarne pour arpenter ce Nord et ce Sud qui se déchirent. Elle va faire face à celui qui la convoque, le président Abraham Lincoln, pour lui faire comprendre que cette guerre doit désormais épouser une cause plus grande : celle de l’abolition de l’esclavage.

Plongée (trop) intime dans les secrets de cette guerre

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#Comment ce livre est-il tombé entre mes mains ?

Je suis fille de rage m’a été envoyé par les éditions Actusf en service de presse. J’étais vraiment ravie de découvrir cette histoire, car j’ai eu l’occasion de découvrir l’écriture de l’auteur dans son roman Boudicca.

Merci aux éditions pour leur confiance !

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Un mastodonte de la littérature

D’abord, c’est un livre magnifique avec sa couverture rigide et ses dorures. J’ai eu l’impression de tenir entre mes mains un roman à l’ancienne, du genre de ceux édités chez Hetzel. J’ai adoré le style !

Je suis fille de rage n’est vraiment pas le genre de roman qu’on peut lire sans y prêter attention. C’est un mastodonte, tant sur son look que dans le contenu de l’histoire. Un roman qui en impose et dont il est difficile de sortir. L’histoire est découpée en plein de chapitres où les points de vue se suivent sans se ressembler. Et j’ai vraiment eu du mal à lâcher le livre.

Une multitude de personnages s’y croisent, connus ou non, des deux camps. L’auteur nous propose donc une immense fresque humaine du conflit, dans ce qu’elle a de pire. Tous les sujets sont traités d’une façon que j’ai envie de croire réaliste : la condition des femmes, l’esclavage et le traitement des personnes noires, jusqu’où les décideurs sont prêts à sacrifier des vies pour leurs objectifs… Je suis fille de rage ne prend pas de pincettes, nous plonge la tête la première dans toute l’horreur de ce conflit. Le réalisme est là et suffisamment présent pour nous donner l’impression d’y être.

Pas de surprise concernant l’intrigue : tout le monde a entendu parler de la guerre de Sécession et en connaît la fin. Mais le public français connaît peut-être moins les différentes décisions qui l’ont modelée et les sacrifices auxquels il a fallu consentir.

Retrouver l’écriture de Jean-Laurent Del Socorro a été un vrai plaisir. Sa capacité à adapter sa plume à la manière de parler de ses nombreux personnages et à envisager un dialogue entre la Mort et Lincoln. En plus, c’est bien fait. Mon petit coup de coeur sur ce plan ? Les titres de chapitres :

  • « Paix comme Perdition » ;
  • « Eux comme Ennemis » ;
  • « Dés comme destins » ;
  • « Aile comme Liberté » ;
  • « Haine comme Nation » ;

C’est plein d’élégance et de poésie.

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#En bref

Je suis fille de rage est une grande réussite. C’est un roman qui prend aux tripes, dans lequel on ne s’ennuie pas et qui est extrêmement bien écrit. Lisez-le !

Je suis fille de rage.- Jean-Laurent Del Socorro.- Ed. Actusf.- Disponible

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