Le travail du Furet

Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes du XXIe siècle. La santé de la population ne cesse de s’améliorer; toutes les statistiques le prouvent. Le problème, c’est de maintenir les grands équilibres. Pour y parvenir, il faut supprimer 400 000 citoyens par an dans l’Hexagone. Choisis avec art et méthode par le Grand Ordi, qui chaque matin procède à un tirage au sort morbide. Le travail des Furets consiste à liquider. Un boulot comme un autre, en somme. Avec des avantages. Jusqu’au jour où un certain Furet, grand amateur de films noirs du XXe siècle, découvre sur sa liste le nom de Jos.

L’amour de sa vie.

#Comment ce livre m’est-il tombé entre les mains ?

C’est au détour d’une librairie que je suis tombée sur ce titre que j’avais déjà vu, sans me résoudre à l’acheter. Mais là, c’était le bon moment, semble-t-il. Aussitôt acheté, presque aussitôt lu !

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#Qu’on lui donne de la rapidité !

Autant commencer en mettant les pieds dans le plat bien comme il faut : Il y a d’énormes longueurs dans Le Travail du Furet. On y suit le quotidien du Furet, cet homme chargé d’appliquer le macabre tirage au sort.

Quel est le problème alors ? C’est qu’on suit l’intégralité de son quotidien. Rien ne nous est épargné. Et franchement, j’ai trouvé cette narration un peu longue et qu’elle ralentit le texte.

Après, le point fort de ce temps très long accordé à la narration est qu’il est employé à fournir au lecteur un aperçu vraiment réaliste de la société dans laquelle vit le Furet. C’est son avantage.

Du coup, Jean-Pierre Andrevon peut donner libre cours à la puissance de suggestion de sa plume. Celle-ci est en effet extrêmement visuelle et guide notre imagination pour nous montrer un monde franchement moche, physiquement, moralement, socialement et tout ce que vous voulez en -ment parlant.

La construction du protagoniste, le Furet, est elle aussi très intéressante, car elle esquisse le portrait d’un homme dont la vie est réglée au millimètre, dont le travail mange quasiment la vie personnelle, mais à l’intérieur duquel se débat un humain avec ses passions et son sens moral profondément enfoui. On assiste à cette dualité qui grandit tout au long du texte au premier rang, presque le pop-corn à la main.

Ce protagoniste est réaliste en cela qu’il tente de concilier vie personnelle et vie professionnelle pour s’assurer une certaine tranquillité d’esprit. On cherche tous ça après tout ! Même si je vous avoue que c’est rarement dans un contexte aussi tendu.

Le Travail du Furet, c’est aussi le portrait d’une société dans tout ce que l’état peut avoir d’abusif. C’est glaçant, effrayant, de voir surtout à quel point il est impossible de lutter contre ce système. Mais explorer ce système bien à l’abri des pages est vraiment intéressant et quelque part, j’ai apprécié me retrouver dans les pas du Furet.

Néanmoins, j’ai passé un excellent moment dans cette lecture, à partir du moment où les longueurs sont dépassées. Tout est maîtrisé jusqu’au dernier chapitre !

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#En bref

Ma lecture du roman Le Travail du Furet est en demi-teinte. Les longueurs ont un peu gâché ma lecture. Mais à partir du moment où tout s’emballe, la lecture devient passionnante grâce à la plume de Jean-Pierre Andrevon et à son protagoniste.

Le Travail du Furet.- Jean-Pierre Andrevon.- Ed. Actusf.- Coll. Hélios.- Disponible

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