Underground airlines

Amérique. De nos jours. Ou presque.
Ils sont quatre. Quatre États du Sud des États-Unis à ne pas avoir aboli l’esclavage et à vivre sur l’exploitation abjecte de la détresse humaine. Mais au Nord, l’Underground Airlines permet aux esclaves évadés de rejoindre le Canada. Du moins s’ils parviennent à échapper aux chasseurs d’âmes, comme Victor. Ancien esclave contraint de travailler pour les U.S. Marshals, il va de ville en ville, pour traquer ses frères et soeurs en fuite. Le cas de Jackdaw n’était qu’une affaire de plus.

Mais elle va mettre au jour un secret que le gouvernement tente à tout prix de protéger.

#Comment ce livre m’est-il tombé entre les mains ?

Les éditions Actusf m’ont proposé ce texte en service de presse. J’ai choisi de leur faire confiance, et je ne l’ai pas regretté.

Merci pour votre confiance !

#Un roman vraiment juste, mais pas du tout feel good !

Je ne suis pas mitigée par ma lecture d’Underground airlines : il s’agit d’un très bon roman. Mais c’est roman au sujet et à l’écriture âpres, qui râpent l’esprit et mettent à vif la sensibilité.

Ben H. Winters, l’auteur, ne fait pas dans la dentelle quand il s’agit d’esquisser son univers et le background de celui-ci. Il nous propose une époque plutôt contemporaine à la nôtre… mais nettement moins riante, socialement parlant. Quatre états du sud des États-Unis ont décidé de régresser question droits de l’Homme pour remettre en vigueur l’esclavagisme.

L’auteur possède une plume très convaincante… Et brute ! Elle ne s’embarrasse pas de détails et nous propose les faits bruts, sans filtre et sans mettre les formes. J’adore ce genre d’écriture. Elle est totalement adaptée à ce type de texte.

Underground airlines nous propose un récit vraiment atypique et à l’intrigue parfaitement maîtrisée. Tout au long de ses 425 pages, l’histoire ne s’essouffle pas, je ne suis pas restée sur ma faim et j’ai passé un très bon moment durant ma lecture.

On passe l’intégralité de l’histoire dans la tête d’un seul protagoniste. Entre libérateurs et esclavagistes, difficile de savoir de quel côté de la force il se situe. C’est d’ailleurs ce qui fait tout l’intérêt du personnage : il est réellement complexe et l’auteur le connaît intimement, comme s’il lui collait à la peau. Les autres personnages sont vus à travers les yeux du principal et cette vision totalement subjective donne un aspect encore plus réaliste à l’histoire.

C’est un récit brutal qui nous est proposé par l’auteur. On y croise tout ce dont l’homme est capable (spoil : le pire), notamment envers ses semblables. Cependant, c’est un récit qui présente simplement et sobrement cette partie de la nature humaine. Ni plus, ni moins. Du genre qu’on supporte difficilement, mais qu’on ne peut s’empêcher de continuer.

#En bref

Underground airlines est un récit prenant, immersif et assez difficile à lire. À travers la fiction et l’uchronie, Ben H. Winters dresse un portrait peu reluisant de notre espèce, mais plutôt réaliste. En résumé, j’ai passé un bon moment avec cette lecture, et je la conseille à tous ceux qui n’ont pas peur de se frotter à un texte rude, mais rudement bien écrit.

Underground airlines.- Ben H. Winters.- Ed. Actusf.- Coll. Perles d’épices.- Disponible.

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