Black mambo

Couverture Black Mambo

Il existe des territoires où le progrès n’a pas encore éradiqué les vieilles croyances et leurs pratiques. L’Afrique, berceau de l’humanité, en fait partie.
Chamans, Mambos, Sangomas… Autant de sorciers qui œuvrent dans l’ombre à protéger les fidèles, mais aussi à réveiller les anciens Dieux, démons et loas.
Magie blanche ou magie noire, en dehors des frontières de ce continent, tel un serpent, discret et insinueux, elle se répand.
Trois auteurs reconnues de la nouvelle génération s’associent pour vous conter ces légendes africaines… À leur manière… 

Trois romans courts, violents et sans concessions, aux accents sauvages de ce continent insoumis.

#Comment ce livre m’est-il tombé entre les mains ?

Cela fait plusieurs mois que je lorgne sur ce titre des éditions du Chat Noir sans me laisser tenter sur les salons. J’ai profité d’un saut dans une bouquinerie Gibert Joseph pour le trouver à moitié prix. Alors, j’ai craqué !

#Trois récits durs… très durs

En premier lieu, je tiens à mentionner la couverture de cet ouvrage que je trouve vraiment magnifique. L’illustrateur : Catherine Nodet est réellement talentueuse.
 
Black Mambo se découpe en trois histoires écrites par de très talentueuses auteures Vanessa Terral que je connais déjà et dont j’aime beaucoup la plume, Morgane Caussarieu et Sophie Dabat. Malgré les différences dans les styles d’écriture, la succession de ces trois styles forme un ensemble très homogène et de qualité.
 
Black Mambo n’est pas un recueil que l’on prend pour se changer les idées. Les thématiques évoquées sont difficiles et les auteurs ne ménagent pas vraiment leur montures les lecteurs. Mais c’est un recueil qui fait réellement sortir de sa zone de confort, qui remue le cerveau et pousse à réfléchir. Et ça fait du bien.

« L’Ivresse du Djinn » ~ Vanessa Terral

Vanessa Terral nous propose une histoire poignante dans laquelle on suit la vie difficile de Leila, une jeune marocaine possédée par un djinn jaloux. À cause de lui, elle va tout perdre. Grâce à lui, elle va redevenir libre. L’auteur nous dresse un univers où la femme est réduite à un rôle de mère sans pouvoir donner toute sa dimension sur le plan professionnel ou même humain.
 
L’auteur fait montre cependant d’une certaine retenue dans son écriture : elle a choisi d’édulcorer certaines scènes que d’autres auteurs auraient décrites avec force de détails glauques et gores. L’accent est plutôt mis sur le ressenti de la jeune femme et celui-ci est décrit avec moult détails représentatifs d’un gros travail de fond.

« La Danse éternelle des roseaux » ~ Sophie Dabat

Globalement, cette nouvelle est bien écrite. Cela dit, elle est beaucoup trop longue et perd le lecteur dans ses méandres. Ce qui est fâcheux, car cette intrigue est réellement passionnante mais nécessite de vraiment s’accrocher pour la suivre.
 
À travers l’aspect fortement occulte de cette nouvelle, Sophie Dabat explore une thématique importante dans les pays d’Afrique, la séropositivité et ses ravages. Malgré tout l’intérêt de cette histoire, j’ai eu du mal à y entrer, à m’attacher aux personnages qui m’ont parus un peu fades et à suivre l’action que j’ai trouvé brouillonne. C’est triste, mais ça arrive.

« Les Enfants de Samedi » ~ Morgane Caussarieu

Cette nouvelle termine Black Mambo. Morgane Caussarieu nous propulse sur les traces d’un jeune français un peu junkie et très désœuvré dans les paysages de la Nouvelle-Orléans.
L’auteur ne nous laisse aucun répit et nous entraîne à un rythme infernal dans le monde des loas, des esprits et du Baron Samedi, un être peu fréquentable à la réflexion. J’apprécie ce genre de plume qui ne s’embarrasse pas des poncifs habituels.
 

#En Bref

 
Je suis ressortie un peu remuée de la lecture de Black Mambo. Il faut dire qu’il ne ménage pas les sentiments ni la sensibilité du lecteur. Néanmoins, je vous le conseille vivement. Je suis contente d’avoir fait cette découverte !
 
Black Mambo.- Vanessa Terral, Sophie Dabat, Morgane Caussarieu.- Ed. Le Chat noir.- Disponible

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