Memento Mori

Memento Mori par de Chalendar

Premières années du XXe siècle. Dans une ferme du cœur de la France, le jeune Anastase Odilon aperçoit un fantôme flottant au-dessus d’une vieille chatte, relié à elle comme une baudruche balancée par le vent. La chatte décède peu après. L’enfant vient de découvrir son effroyable don.
Plus tard, dans les rues de Paris, les tranchées de la Grande Guerre ou les coulisses de la IIIe République, Anastase côtoiera la foule des fantômes de ceux qui vont mourir. Il découvrira aussi les ivresses de l’amour et du pouvoir. Jusqu’au jour où il fera connaissance, dans le miroir, avec sa propre baudruche…
Ce livre est un conte qui explore la part de fantastique cachée dans notre quotidien. Et qui montre que la connaissance de l’avenir tient moins du rêve que du cauchemar.

Le bonheur est dans l’ignorance des malheurs à venir…

#Comment ce livre m’est-il tombé entre les mains ?

J’ai eu l’occasion de lire Memento Mori à l’occasion d’une opération Masse Critique du site Babelio. Son résumé m’a tapé dans l’œil… Allez savoir pourquoi.

#Du surnaturel au début du XXe siècle…

D’abord, quelques mots à propos de la couverture. Elle n’est pas à mon goût. Je ne m’étendrai pas sur la question comme l’ont fait d’autres personnes. Cela ne change rien à la qualité du texte.
 
Car il s’agit d’un texte réellement littéraire. La plume de l’auteur s’adapte à merveille à ce genre de récit tout en retenue. Le narrateur se dévoile en effet de manière pudique et délicate. Si on dévore ce récit, ce n’est pas seulement à cause de la taille modeste de l’ouvrage : l’écriture de Hervé de Chalendar est nous plonge avec aisance dans l’histoire.
 
Il s’agit réellement d’un roman très court, ce qui est dommage. L’intrigue souffre de cette brièveté. J’ai en effet ressenti une certaine frustration en voyant l’histoire se terminer. Quelques petits rebondissements n’aurait pas été de trop. Bien qu’agréable à suivre, l’intrigue se révèle cousue de fil blanc et ne laisse que peu de place au suspens… dommage.
 
Le personnage est bien construit et plutôt réaliste : on accepte ses doutes, ses hésitations et ses peurs et un lecteur empathique pourra aisément les faire siennes. Anastase est un jeune homme agréable et sensible. J’ai personnellement apprécié de le suivre durant tout le temps – très bref il faut l’avouer – de ce récit.
 
L’auteur fait montre d’une bonne connaissance de la situation sociale de la période pré et post-Première Guerre mondiale. Cela allié au format réussi du journal de bord font de Memento Mori une réussite tant sur le fond que sur la forme.
 
Bien sûr, le registre fantastique est présent avec la capacité d’Anastase de savoir qui va mourir. Ce caractère surnaturel, sa présence suffisamment discrète et l’impact sur les émotions et la vie d’Anastase inscrivent ce roman dans la lignée des classiques du genre.
 

#En Bref

 
Memento Mori est un roman qui se lit vraiment très vite. Malgré l’intrigue un peu faible compte-tenu de la longueur du récit, il s’agit d’un roman très bien écrit qui mérite qu’on lui accorde du temps. Alors, si vous aimez le fantastique classique, n’hésitez plus.
 

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