Magma


Sur Orkrün, Kon et noK règnent en maître et on fait disparaître la nuit. Pire, ils grossissent et transforment la planète en un désert immense, annonçant sa destruction prochaine. Alors que la vie dans le désert est dangereuse, deux guerriers, uniques rescapés de leur tribu, se voient confier une mission d’un genre un peu particulier : sauver le monde. Mais pour ça, ils vont devoir trouver des compagnons, et affronter les terribles dangers du désert. Seront-ils à la hauteur de cette mission ?


Ce qui attire tout de suite dans Magma, c’est l’originalité du monde dans le vaste milieu de la fantasy française. Si on connaît des mondes rudes où la vie est difficile, on en rencontre moins à ce point de déchéance. C’est ce qui fait certainement l’une des forces de ce livre : le rythme narratif est accéléré par la menace de fin et par la brièveté du roman.
Mais la brièveté de Magma constitue également son principal point faible : l’action aurait amplement mérité d’être beaucoup plus développée, et je suis ressortie de ma lecture avec un sentiment de frustration sur ce point. Le début du récit est rythmé comme tout autre, avec des actions ponctuelles plutôt bien décrites. Mais tout s’accélère à la fin et se résout un peu à la manière d’un  »Deux ex machina ». Dommage.
Les descriptions font ressortir la rudesse de cet univers malgré tout riche en vie. De nombreuses entités réussissent en effet à survivre dans ce désert a priori inhospitalier. C’est la diversité de ces entités ainsi que leurs descriptions qui donnent envie de connaître un peu plus cet univers si particulier et si instable.
Pas de créatures comme les elfes, ou les dragons, mais tout un bestiaire animal est développé dans l’histoire. C’est un savant mélange entre des éléments connus et une totale nouveauté qui crée l’originalité de ce bestiaire. Les humains ne sont pas en reste. C’est tout un panel de caractères au final très réaliste que nous offre Pierre Brulhet.
Qu’ils soient attachants, énervants voire carrément répugnants, aucun personnage ne pourra vous laisser totalement indifférent. Chacun comporte son lot de forces et de faiblesses comme tout un chacun. Ce sont les dialogues entre les personnages qui créent le point faible de l’histoire. Comme l’action, ils auraient mérité d’être développés.
Terminons sur une bonne note en parlant de la toute fin de l’histoire qui est à la fois prenante et très poétique. C’est le récit d’un sacrifice, et l’auteur offre à son lecteur une réflexion tout en finesse et en beauté sur l’importance de la nature et la nécessité de la sauvegarder.
Depuis le temps que j’ai entendu parler de ce livre, je suis contente de l’avoir enfin lu, et il me laisse une assez bonne impression ! Merci aux éditions Juste Pour Lire pour ce cadeau.
Magma.- Pierre Brulhet.- Ed. Juste pour Lire.- 2012

La Dernière Terre, T1, L’Enfant Merehdian

Un immense mur de pierre protège la dernière terre et sa capitale Tileh Agrevina des Brumes où les âmes des morts errent. Dans cette cité, le jeune Cahir apprend à vivre avec ses différences. Jeune garçon au passé nébuleux, pupille d’un Haut-Garde inapte à tout sentiment, il appartient à une population rejetée, les Giddires. Mais il brave les idées reçues et réussit à faire sa place dans la garde Agrevine. Lorsqu’un jour, alors qu’il se trouve en poste sur le Rempart, un incident effroyable se produit. Une énorme bête apparaît, ayant de toute évidence réussi à s’extraire des Brumes jusque-là. Blessé à mort, Cahir a néanmoins réussi à sauver Ghent, l’un des rares Agrevins à lui accorder une amitié, toute relative soit-elle.
Mais cet incident s’auréole de mystère lors de la convalescence de notre jeune héros. Quels étranges évènements entourent le passé du jeune Giddire ?


Ce qui interpelle le plus lors de la lecture des toutes premières pages de ce roman est la minutie et la beauté des descriptions que dresse l’auteur tout au long de son roman. Chaque détail, qu’il appartienne aux paysages, aux personnages ou aux actions, est soigneusement étudié et retranscrit. Cette impression de réalisme provient sans doute de l’autre talent de l’auteur, le dessin, que l’on retrouve d’ailleurs dans ses réalisations.
Ainsi, les paysages que la plume de l’auteur dessine sont tellement beaux que le lecteur plongé dans cette histoire pourra ressentir le froid mordant des montagnes ou les odeurs si particulières de la ville.
Les personnages semblent eux-aussi des plus réels. Leur bagage culturel et leur passé sont très développés, ce qui permet un rapprochement avec le lecteur et peut-être une identification à certains traits caractéristiques des personnages.
J’ai simplement regretté de petites longueurs dans l’histoire et des péripéties trop peu présentes. Les actions distillées surtout à la fin du premier tome font que l’on a hâte de lire le tome 2 pour connaître la suite. 🙂
Pas de dragons, ni d’elfes, mais tout un tas d’étranges évènements se mettant doucement en place dans l’histoire. Je suis curieuse de voir ce que donneront les cinq prochains tomes…
J’ai particulièrement apprécié le message humaniste caché derrière cette histoire. L’importance d’aller au-delà des apparences, apprendre à connaître les personnes malgré les rumeurs et les préjugés pouvant le entourer. Un message que tout le monde a déjà entendu, mais qu’il est toujours bon de rappeler, malheureusement.
J’ai également apprécié la présence d’un glossaire à la fin du livre permettant de mieux saisir les subtilités de ce monde nouveau. J’ai toujours trouvé énervant l’absence d’explications claires quant à certains termes dans des roman fantasy. Un autre bon point pour La Dernière Terre.
Le mot de la fin ira pour le mini art-book à propos de l’univers de La dernière terre qui regroupe les dessins d’auteurs venant d’horizons différents. J’ai bien sûr mes images favorites, mais j’aime beaucoup cet ajout au roman !
En bref
Une bonne histoire, certes un peu longue à se mettre en route. Un monde bien rude où de nombreux mystères rôdent par-delà les remparts. Que cachent les Brumes ?
L’Enfant Merehdian semble marquer le début d’une série de romans que j’espère atypiques et toujours plus immersifs.

La Dernière Terre, T1, L’Enfant Merehdian.- Magali Villeneuve.- Editions de l’Homme Sans Nom, 2012

Le bord du monde – Livre 1


Aplecraft était un personnage reconnu grâce à sa magie du chant. Trouvère pour la fille du roi d’Oniriad, sa cité, il mène la belle vie. Tout bascule le jour où il tombe amoureux d’une des suivantes de la princesse. Rien de grave au premier abord, mais il s’agit en fait d’une double erreur. La première : la suivante en question est une solaire, et l’amour entre humains et solaires est prohibé. Mais c’est la seconde qui sera fatale. La princesse, qui l’aimait en secret, découvre la liaison que son trouvère n’a pas encore consommé et, aveuglée par la jalousie et la haine, les fait condamner à mort.
Trahi, découragé, abandonné par son aimée qui s’est suicidée, Aplecraft se prépare à mourir. Quand un homme étrange croisé par hasard dans la rue quelques jours plus tôt vient lui proposer un étrange marché : lui apprendre sa magie des mots et l’accompagner dans périlleux voyage au pays obscur, où la nuit règne en maîtresse absolue.
Que va trouver Aplecraft là-bas, et surtout va-t-il revenir sauf pour accomplir la vengeance comme il se l’est juré ?

Fantasy, récit initiatique, aventure et suspens, Le Bord du monde contient tout ces éléments. Étant donné la pile de livres qu’il me restait à lire, j’ai été tentée de le laisser un peu de côté. Mais j’ai finalement décidé de commencer celui-ci. Grand bien m’en a pris ! J’ai rarement vu un récit aussi rapide à lire.
Des chapitres un peu longs certes, mais la narration et les aventures vues par les yeux du héros semblent les raccourcir. Les descriptions et les dialogues s’alternent sans déséquilibre d’un côté ou de l’autre.

Le langage que les personnages emploient donne une tonalité médiévale à l’histoire qui n’est pas sans laisser indifférent. Ces touches subtiles présentes également dans les descriptions faites par le personnage à son auditeur (pourquoi pas le lecteur ?) font de ce roman une invitation au voyage que l’on serait heureux de faire, nonobstant les risques présents dans le Monde Obscur.
Je pense que l’on peut reconnaître ici un « trait de plume » de l’auteur : sa capacité à faire voyager le lecteur, à lui donner envie de suivre ses personnages malgré tous les dangers encourus.
Fabrice Anfosso propose dans ce roman un panel de personnages dont les caractères sont aussi divers que leur apparence. A l’image de nombreuses compagnies, celle-ci se compose d’une drague (une magicienne), un solaire archer, un demi-loup guerrier, un montorin et bien sûr le chef de leur clan, le Scientifique Théodulf.
C’est par ce personnage que prend place selon moi le thème central de ce roman, la véritable réflexion que l’auteur nous propose : jusqu’où peut-on croire ses convictions, alors que maintes preuves de ses paradoxes abondent sous nos yeux ?
 J’ai aimé Le Chemin des fées, un autre roman de Fabrice Anfosso. Et j’ai adoré Le Bord du monde.

Le bord du monde – Livre 1.- Fabrice Anfosso.- Ed. Lokomodo.- 2012

La somme des rêves


Les Mages Bleus, servants de l’Equilibre, ont été décimés, mais l’un des leurs a survécu au prix de son honneur, motivé par le besoin impérieux de transmettre la vie.
Le jeune Cerdric, né bréon de la noble famille Tirbald, va, quant à lui, affronter une mère qui ne l’a pas désiré, un monde qui semble incapable de l’aimer.
Et si la solution à ses tourments résidait dans la Marche voisine, là où vit son mystérieux père, en exil ?
Mais au terme de son voyage, Cerdric recevra surtout le poids d’un secret terriblement lourd à porter : celui de la Somme des Rêves, une espérance de renouveau pour ceux qui refusent de s’incilner devant les dieux…



Je n’avais entendu que du bien de ce roman, et connaissant le talent d’écriture de Nathalie, je ne pouvais m’attendre qu’à un roman de qualité. Et je n’ai pas été déçue. Je suis allée de surprise en surprise en lisant cette histoire.
D’abord, la préface. Après l’avoir crue écrite par l’auteur elle-même puis par l’éditeur, j’ai découvert avec stupeur (et grand plaisir) la signature de Robin Hobb ! De quoi me conforter dans ma hâte d’en savoir plus sur cette histoire !
La somme des rêves commence avec la fuite éperdue d’un mage déchu. Pourquoi ? Une sorte d’Inquisition revisitée. S’en suit une toute autre histoire, les chroniques d’un certain Cerdric Asulen qui se révèle être le héros de l’histoire.
Fils sans père et d’une mère qui le hait, Cerdric se trouve confronté à de bien grands mystères. Élevé dans la superstition des Dieux et craignant les fées, il se retrouve confronté à son passé et à la folie que peut engendrer la foi, massacres, mensonges et autres abominations. Le lecteur pourra ainsi percer à jour les mystères de cette société régie par une hiérarchie religieuse très stricte.
Les paysages sont magnifiquement décrits, et leur magie et leur majesté transparaissent dans les lignes, de telle manière que le lecteur aura l’impression de parcourir l’immense forêt des fées ou les capitales humaines.
Chacun à leur manière, les personnages sont traversés par de nombreux sentiments qu’un jour nous avons tous ressenti, et leur intensité donne une intense impression de réalisme ainsi que toute leur tangibilité.
L’auteur a l’art de passer sur un quotidien pouvant être lourd et ne s’attarde que sur les évènements marquants de son existence. Suivre la vie du jeune Cerdric apparaît ainsi remplie de surprises et ces ellipses donnent plus de légèreté à l’histoire. Le rythme est ainsi soutenu et chaque chapitre comporte son lot de révélations et de rebondissements.
De la magie et de l’action, le tout en finesse. Nathalie Dau n’est pas tombée dans le travers de représenter des personnages bourrins et des magiciens à longue barbe grise.

En bref, La Somme des rêves est un roman plein de talent sans lourdeur ni longueur mais écrit avec beaucoup de poésie et de finesse. A conseiller aux amateurs du genre, Nathalie étant une auteure et surtout une conteuse de grand talent.

Un petit plus pour la superbe couverture de Mathieu Coudray 🙂
La somme des rêves.- Nathalie Dau.- Ed Asgard.- 2012

Anges foudroyés


Au pied de Vallefroy, mystérieuse cité ceinte de hautes murailles où rien ni personne ne semble vivre, un petit village mène une vie paisible. C’est là qu’officie le Berger, chargé de mener des âmes maudites aux portes de la cité maudite. Le quotidien est monotone dans la semi-pénombre perpétuelle, jusqu’à ce que trois silhouette arrivent : un templier, un cardinal et une paladine. Ils formulent une requête pour le moins risquée : ils veulent entrer dans Vallefroy pour sauver la fille du roi Roland. Y parviendront-ils ? Quelles abominations rencontreront-ils dans cette lande désolée ?


C’est un petit roman décidément bien compliqué à évoquer qu’Anges foudroyés… J’ai tout de suite été séduite par le style d’écriture de l’auteur, très poétique et contemplatif. A chaque description, on se prend même à poser le livre un instant pour se représenter le paysage en détail.
L’auteur développe dans cette histoire toute une vision de la Bible passée sous le prisme de la fantasy : dieu et le diable ne seraient que les deux pans de l’homme par exemple. C’est une vision que je trouve intéressante.
De la même manière, les personnages marquent une opposition très franche : adeptes de la religion contre créatures fantastiques. Le rapprochement des deux entités a priori opposées crée une série d’action et une histoire mêlant l’horreur et la fantasy.
Anges foudroyés est un beau mélange de conte macabre de d’aventures frôlant l’ésotérique avec une fin un peu triste. J’ai apprécié !
Un mot sur l’auteur

Philippe Tessier est né en 1966. Romancier, il est également créateur de jeux de rôles. Il a ainsi créé Polaris et a participé au jeu Shadowrun. 

La légende de Drizzt T11- Lame furtive


Drizzt et ses amis sont en possession d’un artefact maléfique : l’Éclat de cristal, et entreprennent un long voyage vers l’Envol de l’Esprit pour le détruire. Mais leur périple sera jalonné de plusieurs rencontres, et même d’une séparation, celle de Wulfgar. Arriveront-ils à temps à l’Envol de l’Esprit ? Crenshinibon sera-t-il détruit ?


Amateur de Drizzt et de ses amis ? C’est avec plaisir que vous les retrouverez dans de nouvelles aventures toujours aussi épiques ! S’y mêleront amitié, courage et loyauté, mais aussi la fourberie, la trahison et les machinations des elfes noirs.
Le lecteur pourra aussi retrouver, en parallèle de l’histoire de Drizzt, celle d’Artémis Entreri, de retour à Portcalim et de son association avec la guilde de mercenaires de Jarlaxle.
Le lecteur amateur d’action retrouvera dans Lame furtive des combats de haute volée tous bien décrits, des dilemmes moraux et des enjeux gigantesques pour l’avenir des Royaumes. Je regrette seulement que l’aventure du drow ne soit pas davantage développée.

Mais c’est bien la seule chose que l’on puisse reprocher à ce livre. Les descriptions plongeront le lecteur dans les paysages rudes de l’Épine dorsale du monde et dans les ruelles les plus sombres des villes des Royaumes.
L’évolution psychologique du Drow est toujours très intéressante à lire, surtout si s’y intéresse depuis le tout premier tome, soit la jeunesse de Drizzt. Cela nous donne une vision intéressante de ce que pourrait être une vie immortelle et ses implications sur la façon de voir le monde et les êtres qui passent dans cette existence.
Un plus enfin pour le dessin de la couverture de Todd Lockwood qui, comme pour les précédents tomes, a réalisé un magnifique travail. 

La légende de Drizzt T11, Lame furtive.- R.A. Salvatore.- Ed. Milady.- 2012

Bilbo le Hobbit

Dans un trou vivait un Hobbit… et comme tout ceux de sa race, Bilbo tient à son bonheur. Celui-ci ne tient qu’à peu de choses : un cellier et une cave bien remplis, et une tranquillité absolue. Mais tout va être chamboulé dans la vie de notre Hobbit ! Gandalf, un ami de longue date, vient lui proposer une aventure avec des compagnons assez particuliers. Ceux-ci arrivent quelques temps plus tard et passent la soirée chez un Hobbit plus que déconcerté !
Après plusieurs chanson et avoir vidé le garde-manger de Bilbo, la compagnie part vers l’aventure et le vaste monde. Là, celui qui a été présenté comme un voleur va faire preuve d’un courage extraordinaire et faire face à de périlleuses aventures avant même d’affronter Smaug le terrifiant dragon !

Ah Bilbo ! Ce fameux Hobbit grâce (ou à cause, je n’ai pas tranché) à qui l’Anneau a mené une certaine compagnie éponyme à parcourir le monde et à vivre les aventures que nous connaissons !
Le ton de l’histoire est beaucoup plus léger et accessible que celui du Seigneur des Anneaux. Normal me direz-vous, Bilbo étant à l’origine destiné à un jeune public. Rassurez-vous, j’arrêterai là la comparaison avec la trilogie.
L’une des caractéristiques propre au héros est qu’il est facile de s’identifier à lui. En effet, ne vous êtes-vous jamais senti un peu Hobbit parfois, bien dans votre petit nid douillet ? Mais en plus de son histoire aussi prenante que palpitante et haute en couleur, Bilbo le Hobbit véhicule de nombreuses valeurs heureusement souvent reprises dans les romans actuels de fantasy. L’amitié bien sûr, les bonnes actions qui finissent toujours par être récompensées, le courage…
Mais l’histoire est loin d’être pétrie de bons sentiments… La lecture est juste passionnante, et ce n’est pas du tout un « roman adolescent » comme les autres ! 

Bilbo le Hobbit est vraiment un classique de la fantasy, aussi bien que de la fantasy classique.  Les grands canons sont présents, et attendez-vous à rencontrer des orcs, des elfes, des combats épiques et même une grande bataille qui deviendra légendaire !


Vous avez aimé Le Seigneur des Anneaux mais l’avez trouvé un peu lourd et dur à lire ? Vous adorerez Bilbo ! En plus, le film va bientôt sortir !

Un petit bonus dans la version anglaise : une préface de l’auteur dans laquelle il explique le détournement de la langue et l’emploi de certains termes dans le dialecte hobbit. Absente en France, mais ce serait certainement très dur à adapter !

Oui, je suis fan de ce livre =)

Promenade au Pays des Hobbits



Souvent traversée et quittée en hâte par des personnages préoccupés par leurs propres quêtes, la Comté de J.R.R. Tolkien méritait qu’on s’y attarde un peu. Quel lecteur du Seigneur des Anneaux n’a pas songé à marcher dans les pas de Bilbon, de Frodon ou de Tom Bombadil sur les chemins de l’aimable pays des Hobbits ?


Préparez votre bâton de marche, vous allez avaler des furlongs ! Rassurez-vous, ce n’est pas une quelconque race de ver peu ragoûtante, mais simplement une unité de mesure. C’est l’un des nombreux termes expliqués par Jean-Rodolphe Turin, passionné par le monde des Hobbits depuis plusieurs années.

Dans ce véritable petit guide de voyage le narrateur a tracé pour vous les itinéraires les plus intéressants et les bonnes auberges. Pour vous, il a même goûté la nourriture et la bière afin que votre promenade soit la plus inoubliable possible.
Ce petit livre d’à peine 180 pages regorge d’informations utiles pour mieux comprendre et appréhender les lieux et ses habitants. Car le pays des Hobbits est très grands, et de nombreuses surprises pourront venir à vous au détour d’un chemin !
L’auteur propose une analyse sémantique de chaque toponyme en se basant sur de nombreuses études réalisées depuis la publication de Bilbo le hobbit et du Seigneur des Anneaux. Vous deviendrez vite érudits pour tout ce qui concerne les semi-hommes, et leur pays n’aura plus aucun secret pour vous !
De belles cartes inspirées de celles de Christopher Tolkien, mais aussi des illustrations viennent compléter ce guide décidément très complet sur la Comté ! Si vous êtes fan de l’univers de Tolkien, précipitez vous sur cet ouvrage vraiment très instructif !

Un grand bravo aux éditions Terres de Brume pour ce très bel ouvrage. 

Promenade au pays des Hobbits.- Jean-Rodolphe Turpin.- Ed Terres de Brume.- 2012

Saisons Païennes

 Les fêtes païennes se succèdent au rythme lent de la roue de l’année. Les rites se suivent, de l’éclosion de la Nature à la saison sombre, en passant par la maturité et l’abondance – puis la venue de ce miracle sans cesse répété : le renouveau. Aujourd’hui encore, ces agapes nous parlent des ravages des tempêtes et des frimas, de la peur de la Nuit, de l’émerveillement face à la Vie, de la passion charnelle qui réchauffe les âmes aussi bien que les corps.

Tout le monde connaît les grandes dates du calendrier païen… Mais pas leurs noms réel. Avec ces huit nouvelles et les styles particuliers à chaque auteur, vous en apprendrez beaucoup sur les fêtes se Samain, Beltane, Imbolc et Lugnasad. 
Je me suis laissée emporter par la plume des huit enfants de Walpurgis qui ont puisé dans leur connaissances des traditions anciennes, mais aussi dans leur imagination sans limites pour nous offrir des histoires très différentes, mais toutes originales et prenantes. 

~ Les danses de Samain, Céline Guillaume ~

Une jeune femme est considérée comme une sorcière. Un jour, elle sauve le pieux héritier du comté des griffes de la mort et tombe amoureuse de lui… Jusqu’au jour où celui-ci se marie… Tout bascule pour la jeune fille.
Les danses de Samain est vraiment un texte très poétique. Céline Guillaume est passée maître dans l’art de faire passer un message avec beaucoup de douceur et de finesse. On passe le seuil de l’hiver sans même s’en rendre compte.

~ Noces sanguines au coeur des ténèbres, Marianne Stern ~

Au coeur de la Laponie se prépare une fête pas comme les autres. Jaska, parti pour offrir sa couronne de houx à la dame de son coeur se retrouve plongé dans un cauchemar éveillé. S’en sortira-t-il ?
Un bon texte un peu plus dur que le précédent. La transition est un peu rude, mais cela reste une belle histoire sur les apparences.
~ L’Étincelle en moi, Vanessa Terral ~

Une jeune fille traverse les années tant bien que mal en tant que danseuse de cabaret. Mais tout le temps, quelqu’un la poursuit. En plus, l’ange qui est en elle a de plus en plus de mal à rester tranquille. Car Helena est Nephilim… 
J’ai été intriguée en lisant cette nouvelle de Vanessa Terral, et je pense qu’inconsciemment j’espérais trouver quelque chose de son roman… J’ai eu le nez ! Ce récit se déroule avant le début de L’aube de la guerrière
~ Éclosion, Angélique Ferreira ~

Une jeune femme gravement malade insiste pour revenir chez elle contre l’avis de ses médecins. Sorcière, il lui revient d’accomplir le rituel d’Ostara, l’éveil du printemps. La Déesse la sauvera-t-elle ?
Éclosion est vraiment un texte touchant, peut-être celui véhiculant le plus de sensibilité. Je ne pense pas qu’il soit possible de ne rien ressentir à la lecture de ce texte… 🙂

~ Pour que l’histoire s’achève, Stéphane Soutoul ~

Sellina descend d’une longue lignée de druides. Mais elle a choisi de couper les ponts, de renier son héritage. Mais rien ne va plus dans sa vie depuis un moment. Stérile, elle craint que son compagnon ne s’éloigne d’elle. Cerise sur le gâteau, d’étranges rêves viennent la visiter. Prise d’une impulsion soudaine, elle se retire dans une cabane perdue dans les montagnes, propriété de sa famille. C’est là-bas que, peut-être, se trouve la solution à ses problèmes.
La nouvelle du seule homme du collectif ! L’érotisme s’y mêle au fantastique dans un mélange assez fluide au final. 
~ Solstice fatal, Bettina Nordet ~

D’un côté une sorcière belle comme le jour mais au coeur aussi noir que la nuit. De l’autre, la cible. Céleste, sa cousine. Aveuglée par sa quête de pouvoir, ira-t-elle jusqu’à sacrifier quelqu’un de son sang ? La fin justifie-t-elle toujours les moyens ?
Le lecteur restera impuissant devant tant de cruauté. Mais rassurez-vous, la fin se déroule bien et le texte est plaisant à lire.

~ Ce qui nous lie, Cécile Guillot ~

La veille de son mariage, Dorine, héritière d’une lignée de sorcières rencontre un spectre. Une jeune femme désespérée de ne pouvoir offrir le repos éternel à son bébé. Dorine trouvera-t-elle la solution à ce problème ? Cela mettra-t-il en péril son mariage ?
Comme pour Vanessa Terral, ce texte constitue une « préquelle » au premier tome de la Fille d’Hécate. Une nouvelle bien (trop) courte !

~ L’Offrande de l’été, Ambre Dubois ~

C’est une véritable crise au royaume de la lumière: l’anneau de passation de pouvoir entre la lumière et la nuit a été volée par un humain. En échange, celui-ci réclame comme épouse la sublime suivante de la reine de la lumière. Le Roi des ombres accédera-t-il à sa demande ? 
Une nouvelle fantasy qui termine en beauté ce recueil très bien écrit. Je n’avais jamais lu d’autre ouvrage d’Ambre Dubois, et je pense recommencer dès que possible !

J’ai apprécié ces voyages dans des styles très différents mais toutes suivant le fil rouge donné pour ce recueil très réussi. 

Chiens de guerre


Priam, empereur de la Lumière a arraché l’allégeance de Cellendhyll contre la vie de celle qu’il aime. Ce dernier s’est donc engagé comme Lige pour une durée d’un an. A l’autre bout des plans, une meute d’un genre un peu particulier se reforme : celle des Chiens de Guerre, menée par Vargh Loken. C’est eux que Cellendhyll va devoir traquer : des hommes aussi habiles que lui au combat. Mais tout n’est pas blanc dans l’Empire de la lumière. Priam est-il vraiment sincères dans ses paroles ? Que trouvera Cellendhyll en soulevant plusieurs doutes ?

Quel plaisir de retrouver notre Ange favori dans le septième volet de ses aventures ! On aurait pu craindre qu’arrivées au septième tome, les aventures de Cellendhyll se seraient essoufflées. Que nenni messires et gentes dames !
Suivez donc le quotidien mouvementé de Cellendhyll à travers sa mission toujours aussi périlleuse, mais aussi dans ses relations tumultueuses avec Constance de Winter, la dame de confiance de Priam.
Le lecteur un peu effrayé par la tournure des événements de la fin du tome 6 peut se rassurer : l’action occupe une place toujours aussi importante ! Celle-ci arrive de manière ponctuelle. Certes, on peut parfois s’y attendre, mais les combats sont toujours aussi beaux que leur prévisibilité est toute pardonnée !
L’auteur développe toujours sa sensibilité poétique dans les descriptions, notamment celles des paysages qui n’ont rien à envier à de grands romans. Si vous êtes amateur de grands paysages au cinéma, vous aimerez les descriptions réalisées par Michel Robert !
Un nouveau personnage apparaît et amène dans son sillage de nombreuses questions qui préparent (on l’espère en tout cas) un nouveau tome plein de promesses : Vargh Loken, qui dévoile un lourd secret… Cellendhyll est un personnage qui prend de l’envergure et s’épaissit : de peines de cœur en trahison, l’Ange semble être devenue une personne à part entière, dépassant par là le simple personnage romanesque. Une personne que l’on préfère avoir de son côté bien sûr !
Ce septième tome nous mène toujours plus loin dans l’univers de l’Ange du Chaos et dans ses aventures à la recherche de son passé…

Chiens de guerre.- Michel Robert.- Ed Fleuve Noir.- 2012