Les Terres du Ponant – T1, La légende de l’Élu


« Faites-moi confiance, mon garçon. Nos oracles, nos savants et nos mages ne peuvent pas se tromper, tous les calculs mathématiques vous ont désigné. Le guide, c’est vous ! »
Bertrand hallucine ! Comment pourrait-il, même secondé par sept compagnons, une sybelle et un vieux magicien, emmener une centaine d’enfants à travers un monde qui lui est parfaitement inconnu, peuplé d’elfes, d’hommes, de nains, de gobelins et de sorciers en tout genre ? Comment les conduire tous sains et saufs, sous peine de rupture de l’Alliance des peuples, au refuge qui les attend, à l’abri des dangers multiples et des guerres ?
Pourtant, il va accepter la mission. Après tout, dans cet univers parallèle, il a peut-être sa place, celle qu’il ne trouve pas sur terre où plus rien ne le retient… Mais la route sera longue, dangereuse, incertaine. Les orcs, les warks, les elfes noirs, déterminés à reconquérir les Terres du Ponant, les pourchassent sans relâche quand renaît la Légende de l’Élu, celui que le destin a désigné pour mener l’ennemi à sa perte… Mais Bertrand est-il réellement l’Élu ?…

Une quête, des elfes, des nains, des orcs et des humains. Ça vous rappelle quelque chose ? Oui, ce roman est inspiré de l’auteur fondateur de la fantasy que nous connaissons aujourd’hui : Tolkien. Mais la comparaison s’arrête là : il ne s’agit pas de détruire un anneau dans les terres maléfiques mais de conduire une troupe d’enfants en lieu sûr.
Plus qu’un simple périple, il s’agit d’une véritable quête initiatique car le personnage principal ne vient pas de ce monde. Bertrand doit donc à la fois sauver des enfants d’une mort certaine et tout apprendre d’un monde dont il ne connaît rien. C’est selon moi à la fois un point fort et un point faible : cela décuple certes ses actes de bravoure, mais cette méconnaissance du monde provoquera aussi une perte plus qu’attendue de la part d’un lecteur attentif.
En relisant Le Seigneur des Anneaux, j’ai apprécié les longues et minutieuses descriptions faites par Tolkien. Addict à cet auteur, je ne peux m’empêcher de comparer Les Terres du Ponant avec l’Oeuvre de la terre du milieu, dont l’univers n’est qu’ébauché. J’espère dans le prochain tome un monde beaucoup plus expliqué et développé, car ce qu’évoque l’auteur à travers ses personnages est plus que prometteur… Peut-être que la suite permettra de développer ce potentiel laissé un peu de côté au profit de l’action ?
Les personnages sont assez bien campés, et représentent souvent chacun un trait de caractère particulier, à l’image des personnages balzaciens, version imaginaire. Mais certains plus marqués que d’autres sont justifiés par un bagage culturel ou familial. Des personnages-type en somme, mais approfondis par un passé expliqué.
~ En Bref ~ 
J’attendais beaucoup de ce roman, et bien que j’ai été un peu déçue par la trame de l’histoire. Mais les personnages et la descriptions assez amusante des combats font que j’ai hâte de lire le second tome car la fin de ce roman ouvre la voie à de multiples possibilités pour la suite !

Tomyris et le Labyrinthe de Cristal


Quand une femme change le cours de l’histoire…
VI e siècle avant J.C., Cyrus le Grand trace les contours d’un empire colossal qui s’étend de la Grèce à l’Inde. Tomyris, la reine des Massagètes, est bien décidée à tenir tête au tyran et s’apprête à combattre la plus puissante armée du monde, celle que l’on surnomme « Les Immortels ». Alors que le fracas des armes et des cris des agonisants se font entendre, la magie de l’Ouroboros est sur le point de s’éveiller et, sous les monts du Zagros, un secret enfoui depuis des millénaires pourrait bien régler le sort de la bataille… Magie, combats titanesques, personnages légendaires et monstres mythiques s’invitent pour une aventure croisant Histoire et héroïc-fantasy !

Un roman fantasy se passant au VI e siècle avant Jésus Christ… Voilà qui change des univers médiévaux traditionnels ! Curieuse de voir ce que me réservait ce roman, je me suis lancée dans sa lecture. Et j’en suis ressortie mitigée…

Commençons avec l’un des poins forts de ce roman : les scènes d’action. Le résumé prévient le lecteur : l’histoire se déroule en plein conflit ! Et les auteurs ont réussi le pari de décrire une bataille sans appesantir sur des détails inutiles. Chaque mot est à sa place, et l’intrusion de créatures magiques au cours de la bataille était judicieux. On croit en effet entendre le fracas des armes et les cris de douleur des blessés qui jonchent le sol du champ de bataille !

La magie présente dans ce roman est bien employée. Ce n’est pas comme dans d’autres romans où elle arrive lorsqu’on en a besoin sur une simple pensée ou formulation. Non, dans cette histoire, pratiquer la magie par le biais du fameux Ouroboros nécessite une grande volonté, une bonne maîtrise de l’objet, et surtout une bonne dose de concentration. Beaucoup d’auteurs que j’apprécie utilisent cette manière de pratiquer la magie, et j’ai été heureuse de voir que Gil Prou et Okana font de même.

En revanche, j’ai été plutôt déroutée par la trame générale de l’histoire. Je pensais que l’affrontement avec Cyrus le grand allait être le point final de cette histoire. Mais non ! Une seconde histoire suit la seconde. Elle ne concerne plus la reine Tomyris mais une autre souveraine qui sera confrontée au fameux labyrinthe de cristal. De quoi embrouiller un peu les choses. Je vous rassure, l’histoire reste quand même facile à suivre, et les descriptions des sites que visitent la compagnie sont magnifiques ! Mais ce détail m’est resté tout au long de ma lecture, ce qui l’a un peu gâchée.

Les péripéties ne manquent pas dans ce roman. Elles sont présentes tout au long de l’histoire. Mais elles se précipitent dans les dernières pages, lorsque les personnages approchent du terme de leur périple, qui aurait amplement mérité d’être bien plus développé.

La chute du roman laisse tout de même une possibilité que l’histoire se continue sur un second volume… La suite au prochain tome !

Un plus pour la couverture que j’ai trouvée très belle, bien qu’elle soulève en moi le questionnement par rapport à l’utilité de représenter les femmes quasiment nues dans les romans fantasy…

Tomyris et le Labyrinthe de cristal.- Oksana et Gil Prou.- Ed Midgard.- 2013

La pierre d’Arkhem T2 – Sinièn Déesse de la vie


 » Dans sa fuite éperdue devant les forces du mal, elle ne sait qui croire ou qui suivre. Derrière elle, le Shegir répand son haleine putride, écrase tout de sa masse hideuse et la traque sans répit. Devant elle, il n’y a rien, que la promesse de sa perte et de celle de la pierre d’Arkem. Alors celle qui n’est pas la déesse de la mort, qui est devenue Sinièn, ne peut que fuir, fuir les ténèbres, fuir la réalité, fuir ceux qui lui veulent du bien : Kéo Seaghan, Mage de Lannilis, son chevalier servant et son persécuteur ; Héran le Prince loup-garou, si beau et si animal ; les magiciennes d’Oonagh et leur rejet des hommes ; le peuple des Elfes dont elle parle la langue sans jamais l’avoir apprise ; la reine des licornes qu’elle reconnaît sans jamais l’avoir rencontré.

Nous revoici de retour aux côtés de Yanis et Kéo dans leurs aventures pour échapper aux prêtresses de Melduin et à leurs envoyés. Le lecteur aura le plaisir d’en apprendre plus à propos de la jeune fille et sur son extraordinaire ascendance, mais également sur le jeune mage Kéo Saghan. Les personnages sont en effet beaucoup plus travaillés : sans doute les aventures rencontrées les ont poussé dans leurs derniers retranchements et ont permis à l’auteur (pour le plus grand plaisir du lecteur) de développer des traits de caractère que l’on ne soupçonnait pas chez les protagonistes.

Je n’ai cependant pas totalement réussi à m’attacher à Sinièn (hé oui, on l’appelle comme ça maintenant!) et à Kéo de part leurs caractères trop changeants. Inutile de dire que ce détail m’a frustrée au plus haut point, surtout lorsque presque tout aurait pu s’arranger… Certes ces changements soudains sont justifiés, mais il n’empêche que vous aurez plus d’une fois votre main qui vous démange de les gifler tous les deux !

Nos protagonistes évoluent dans un monde immense aux paysages variés que l’on découvre au fil des pages. Les descriptions sont belles et fournies sans pour autant créer des longueurs dans la lecture. La lecture de ce roman est rapide et agrémentée de rebondissements et de dangers ponctuels alternés avec des passages plus calmes.

Si l’on ne crie pas de frustration à la fin de ce livre, l’histoire n’en est pas moins originale et je suis tout de même curieuse de lire la suite des aventures de ce que l’on pourrait appeler “La compagnie d’Arkhem”.


Le cycle de la pierre d’Arkhem.- Sinièn déesse de la vie.- Valérie Simon.- Ed. du Riez.- 2013
Chronique réalisée pour le site Mythologica.net

La Dernière terre, T2 – Des certitudes


Dans les Cinq Territoires, les saisons débutent un autre cycle et à nouveau, la Grande Relève en marquera l’amorce.

Renvoyé vers son pays d’origine de façon arbitraire, Cahir, rongé par l’amertume et hanté par ses souvenirs, tente de retrouver sa place parmi les siens. Tandis que, dans la cité-capitale, l’on a préféré effacer toute trace du drame pour mieux l’oublier, certaines culpabilités, quoique silencieuses encore, commencent à peser lourd.

Derrière les murs inébranlables de la tour du Nolath, l’Igilh reçoit un message glaçant en provenance des Plaines de Tilh. Il lui faut prendre une réelle décision. De celles qui, dépendantes d’un seul homme, peuvent déterminer pourtant le devenir de chacun.

Voici enfin le retour tant attendu de la saga de La Dernière Terreécrite par Magali Villeneuve !
J’avoue avoir eu un peu de mal à retourner dans l’univers de ce roman, mais après quelques pages j’ai de nouveau pu me familiariser à nouveau avec les caractères particuliers et très différents des personnages qui composent ce deuxième volet. Mais une fois que tout s’est remis en place, ma lecture a pu reprendre facilement !
Pour en revenir sur ce qui m’avait le plus plu lors de ma lecture du premier tome, les paysages sont aussi magnifiques et merveilleux qu’intimidants. Car cette fois, vous pourrez découvrir les Hautes-Blanches, le pays Giddire et son climat pour le moins rigoureux. Et je suis loin de la réalité !
Les personnages sont toujours aussi bien dessinés, et il prennent même de la profondeur par rapport au premier tome : des fissures apparaissent sur le vernis impeccable des personnalités de certains… Et j’ai eu beaucoup de plaisir à assister à cette évolution qui promet encore des surprises dans les prochains tomes…
Je déplorais dans la chronique du premier tome le manque d’action dans l’histoire et les quelques longueurs. Eh bien je ne ferai pas le même reproche dans ce tome-ci ! L’action et la tension sont présents dans tous les chapitres, dus au retour de ces mystérieuses créatures. Je ne vous en dirai pas plus, je vous conseille seulement d’aller lire par vous même !
Pour finir, un gros plus pour la préface « qui a la classe », signée par John Howe tout de même ! Le roman est de qualité, mais cette petite « griffe » lui donne un cachet que tous les romans fantasy n’ont pas.

La Dernière terre, Des certitudes (t2).- Magali Villeneuve.- Editions de l’Homme Sans Nom.- 2013

Incontournables de la fantasy

De Harry Potter à Bilbo le Hobbit, magie, héroïsme et humour sont les ingrédients du fabuleux succès de la fantasy. Découvrez dix textes essentiels, sources d’inspiration, chefs-d’oeuvre du genre. Trois auteurs d’aujourd’hui, Charlotte Bousquet, Pierre Bordage et Jean-Philippe Jawroski ont écrit une nouvelle spécialement pour cette anthologie. Partez sur les terres fertiles de l’imaginaire. La fantasy ? C’est magique !

Incontournables de la fantasy est un recueil surprenant : je pensais connaître les auteurs majeurs de ce genre que j’adore, j’ai rencontré des plumes nouvelles et tout à fait intéressantes, comme Jane Yolen. Mais j’ai eu l’occasion de découvrir des mythes fondateurs de la littérature de ce genre comme l’épopée de Gilgames, dont on m’avait déjà parlé, mais que je n’avais pas eu le temps de lire.
Ce livre, destiné à un jeune, leur permettra de découvrir (ou redécouvrir) de grands textes des littératures de l’imaginaire et développera sans doute leur soif de lecture. Chaque extrait ou nouvelle est précédée par une courte biographie de l’auteur ou, le cas échéant, une remise en contexte de l’extrait présenté.
Les textes sont bien choisis et présentent diverses « branches » de la fantasy, ce qui plaira sans doute au plus grand nombre. Je regrette seulement l’absence d’illustrations dans ce livre destiné un jeune public. Ça aurait sans doute rajouté un cachet supplémentaire à ce petit recueil qui m’est décidément sympathique.
Il s’agit d’une idée originale à saluer. Ce recueil, qui ne se veut pas exhaustif, brasse tout de même un large champ d’auteurs, et la présence de nouvelles inédites, celles de Jean-Philippe Jawroski, Charlotte Bousquet et Pierre Bordage confère un autre avantage à ce recueil, son originalité et son caractère inédit.
Le jeune lecteur pourra y apprendre que tout récit imaginaire s’inspire souvent d’autres histoires plus anciennes ainsi que des épopées devenues légendes ! Un véritable guide à mettre entre les mains de tous les jeunes lecteurs.

Incontournables de la fantasy.- Stéphanie Nicot.- 2012.- Flammarion jeunesse

Le Puits des Mémoires T3 – Les Terres de Cristal


Olen, Karib et Nils ont enfin retrouvé leur identité. Mais à nouveau, les ennuis recommencent. Forts de leurs positions respectives, ils réussissent à lever un pan de la vérité et espèrent ainsi combler les lacunes du macabre théâtre dont ils ont été les acteurs. Mais la guerre fait rage entre le Woltan et les Terres de Cristal, et nos trois héros sont de la partie. Cette campagne sera-t-elle l’occasion pour eux de découvrir enfin la vérité sur le Puits des Mémoires ?

Voici enfin venues les dernières aventures d’Olen, Karib et Nils ! Page après page, l’auteur lèvera pour vous le voile entourant le mystère de cette nuit fatidique. Les révélations seront nombreuses dans ce roman, mais elles ne vous seront pas livrées en bloc. Au contraire, Gabriel Katz dissémine ces révélations à travers toute l’histoire, ce qui donne au roman cette caractéristique de “page-turning” qui le place par là à la hauteur des deux premiers tomes de la trilogie.

Les personnages sont toujours aussi complexes, pleins d’humour et de paradoxes psychologiques, en particuliers nos trois compères que l’on voit évoluer dans leur nouvelle vie et leur quête de la vérité.

Le lecteur aura le plaisir de découvrir les grandioses et rudes paysages des Terres de Cristal, patrie des meilleurs guerriers du monde. Comme dans les deux tomes précédents, les descriptions sont tellement bien menées que vous aurez l’impression que vos orteils vont tomber à cause du froid de ces contrées.

De l’action, des paysages grandioses et toujours l’humour des trois compères. Les Terres de cristal est un roman dont on ressort un peu mélancolique, ce roman signant la fin d’une trilogie palpitante et addictive !

Le Puits des mémoires – T3, Les Terres de Cristal – Gabriel Katz – Editions Scrinéo – Disponible – 16.90€

Contes désenchantés


Une auberge , quatre troubadours, la bière qui coule à flots. Prenez place, voyageurs, et venez écouter les histoires que vont vous conter Robin, Fargo, Bartholomé et Deirdre l’Estrange. Des contes souvent drôles, sarcastiques ou bien mélancoliques, mais toujours emplis de justesse et de sagacité. Des contes oui, mais des contes… désenchantés !


Immersion garantie grâce à ce recueil ! Crois moi lecteur, tu auras l’impression de te retrouver à l’auberge du long chemin près d’autres clients, une bière à la main et avec rien d’autre à faire qu’écouter parler ou changer troubadours et ménestrels.
Les émotions seront au rendez-vous. L’auteur sait ménager le suspense et capter l’attention du lecteur grâce à ses contes comportant des chutes de pour le moins surprenantes. Des contes détournés donc, mais dans lesquels on retrouve néanmoins les principaux thèmes des récits traditionnels : le prince, la princesse, les dragons et sorcières. Mais sont-ils vraiment ce que l’on pense ? Telle est la question !
Mais attention, il ne s’agit pas d’un recueil comme les autres ! L’auteur a en effet imbriqué entre ses contes une autre trame dont la résolution arrivera en même temps que la fin de l’ouvrage. Plusieurs lectures sont donc possibles, même si l’ensemble est tellement fluide que l’on passe de l’univers des contes à l’atmosphère de l’auberge ou dans l’action « secondaire » avec la même facilité !
L’auteur manie la plume de telle manière que chaque texte paraisse le produit d’une imagination différente. Cette capacité « caméléon » n’est pas donnée à tout le monde. Mais n’est-ce pas ce qui différencie un auteur de réel talent ?
Je ne connaissais pas du tout David Bry, mais je songe à dévorer ses autres écrits, rien que pour voir si cette particularité se retrouve dans d’autres styles d’histoires !

Mortimer



Mortimer court à travers champs, agitant les bras et criant comme une truie qu’on égorge. Et non. Même les oiseaux n’y croient pas. « Il a du coeur », fait le père adossé contre un muret. « Dame, c’est le reste qui lui manque », répond l’oncle Hamesh. Mais à la foire à l’embauche, la Mort le remarque et l’emporte sur son cheval Bigadin. Il faut la comprendre : elle a décidé de faire sa vie. Avec un bon commis, elle pourrait partager le travail quotidien, ce qui lui laisserait des loisirs. Un grand destin attend donc Mortimer. Mais… est-ce bien raisonnable ?

C’est un peu par hasard que ce roman m’est arrivé entre les mains. Je ne connaissais Terry Pratchett que de nom et ne prévoyais pas du tout de lire ce roman, dans l’immédiat en tout cas. C’est vrai que l’idée de mettre en scène la Mort pouvait être drôle. Je me suis donc laissée tenter par un conseil pour le moins enthousiaste.

Comme dans de nombreux romans de cet auteur, l’humour est au rendez-vous, et pas à moitié : chaque page recèle son lot de rebondissements comiques, de jeux de mots et de piques humoristiques.

Je n’ai certes lu qu’une traduction française d’un roman de langue anglaise. Néanmoins, j’ai eu le plaisir de relever quelques jeux de mot plus drôles les uns que les autres. De petits détails certes, mais qui peuvent rendre une lecture agréable ou désagréable. Eh bien, je peux vous dire que rarement une lecture ne m’a parue aussi drôle et bien écrite tout au long du texte.

Aucun temps mort (sans mauvais jeu de mot) dans la lecture de ce court roman. Je me suis amusée du début à la fin, et je ne peux que vous conseiller de lire cette histoire ! Aucun point négatif à relever.

Mortimer.- Terry Pratchett.- Ed. Pocket

Les lumières de Haven


Alors qu’ils préparent le bac, cinq adolescents sont projetés dans l’univers merveilleux de Haven, un monde parallèle volontairement bloqué au XVIIIe siècle. Old Jack, l’Intendant règne en despote éclairé sur ce havre de Paix…
Mais un personnage mystérieux menace de révéler un secret millénaire qui pourrait faire exploser ce fragile équilibre et transformer ce paradis en enfer de guerre, de feu, de sang…
Que peuvent faire les cinq Arrivants pour éviter ce cataclysme ? Quelles créatures terribles devront-ils affronter ? Quel mystère entoure la disparition des premiers habitants légendaires de Haven ?


Résumé alléchant n’est-il pas, ami lecteur ? Le début du roman alterne entre plusieurs scènes relatant la vie de lycéens aux quatre coins de la France, tous amis. Un début intriguant, me direz-vous. Où est l’imaginaire, le monde utopique promis dans la quatrième de couverture ?
Il arrive dès le second chapitre qui enclenche une action qui restera rapide et rythmée tout au long de l’histoire. Car une chose est sûre, on ne s’ennuie pas dans Les Lumières de Haven. Chaque page recèle une nouvelle aventure dans la vie des Arrivants.
Le monde que nous décrit l’auteur est riche, et son histoire mêlant mythologie et faits réels est complexe et plausible. Les anges font écho à nos dragons et autres fées de nos propres légendes. Sans s’y calquer à 100 %, il se rapproche du XVIIIeme siècle français par le raffinement de la cour et des coutumes du peuple Havenien.
La plume de Pauline Bock est sûre et ne souffre d’aucune hésitation dans le vocabulaire et j’ai eu la joie de constater que le niveau était à la fois égal et élevé tant dans les descriptions que dans les dialogues.
Comme rien ne peut être parfait, je déplore que les derniers chapitres soient un peu faibles. J’aurais aimé qu’ils soient un peu développés. J’ai en effet eu une double-impression de « cheveu sur la soupe » et de frustration. Mais la toute fin reste très touchante malgré tout ! Un autre souci tient aux personnages. Certains peuvent se montrer parfois très irritants, et mériteraient une bonne paire de claques. Mais c’est un avis très personnel sur ce point je le reconnais.
C’est une toute jeune auteur qui signe ce roman très prometteur. Pauline Bock est en effet âgée de 20 ans, et c’est sa passion pour la littérature et la période des Lumières qui lui a inspiré ce très bon roman. Vous l’aurez compris, j’ai beaucoup apprécié cette lecture et je la recommande bien volontiers.

Les Lumières de Haven.- Pauline Bock.- Ed Scrinéo.- 2013

La geste d’Alban, T1, L’enfant monstre



Les Maljours s’achèvent à peine, la lumière caresse timidement les terres d’Oc blessées par le cataclysme. Les hommes luttent contre les Malebestes en un combat sans merci. C’est en cet âge sombre que naît Alban, un enfant difforme, touché par le souffle maudit de la Brèche du Diable. Rejeté par les siens après la mort de son père, il va, toujours masqué pour dissimuler son visage aux autres hommes…
Alban deviendra pourtant le plus fameux des Traquebestes de son temps, un héros dont le nom restera, dans tous les cœurs, synonyme de courage et de vaillance. Dans son périple émaillé d’épreuves terribles, de violence et de merveilles, il rencontrera l’amitié et peut être l’amour, la trahison et le vrai visage du mal qui se répand sur les Terres d’Oc, pour enfin trouver son combat et tailler sa place en ce monde.


Quel beau récit que cette première partie de la Geste d’Alban, aussi nommé le lion blanc dont la légende est sûrement parvenue à vos oreilles par quelque talentueux conteur. Laissez-vous bercer par son récit et emmener en Occitania, l’actuel sud-ouest de la France à l’époque médiévale. C’est un monde rude de montagnes et de plaines battues par les vents que nous dépeint l’auteur avec une plume aussi précise qu’envoûtante. Lisez les pages de cette geste et vous serez envahis de sensations diverses mais toujours prenantes.
Préparez-vous à tressaillir, à goûter aux injustices et aux pires agissements dont peut être capable l’espèce humaine ! Car au-delà d’un récit fantastique, c’est bien une réflexion sur les différences humaines que nous offre l’auteur. La façon dont Alban est traité à cause de difformités dues à la Brèche fera sûrement réfléchir plus d’un lecteur sur le fait de juger à partir des apparences. Une belle leçon qui montre que le jugement basé sur les apparences et les superstitions mène rarement à la vérité et la sagesse.
En plus des très belles descriptions, la tonalité de l’écrit totalement inspirée du parler médiéval immerge totalement le lecteur dans cette époque aux sombres croyances. De quoi ressortir totalement dépaysé de cette lecture.

Un mot d’ordre donc : un réalisme immersif assez poussé. Les personnages, par exemple, sont tellement réalistes qu’aucun d’entre eux ne vous laissera indifférent, qu’ils brillent par leur inhumanité ou par la complexité de leur esprit.
~ En bref ~
La Geste d’Alban est un roman fantasy qui mérite d’être lu. Il recèle plein de surprises ainsi qu’une merveilleuse histoire dans un monde rude empli de malebestes qui n’est pas sans rappeler l’univers des Ombres d’Esteren…

La geste d’Alban, T1, L’enfant monstre.- Jean-Luc Marcastel.- Ed Matagot.- 2012