Le Manoir aux esprits


Armand Lombre est architecte. Son existence bien tranquille va être chamboulée par un héritage inattendu : un manoir normand en ruine. Pourtant aucun lien de parenté ne le rattache à cette demeure. Qui est donc cet étrange notaire ?
Qui sont ses « ancêtres » qui ont habité dans ce manoir ? Que cherchent à lui dire ses murs ? Mais est-il vraiment ce qu’il croit être ?

Second roman de Pierre Brulhet après L’Enfant du cimetière, le Manoir aux esprits est destiné à un public plus âgé. L’histoire est facilement immersive, et la quête des reliques aux quatre coins du monde donne à ce roman un côté aventureux qui plaira au plus grand nombre.
Les éléments fantastiques sont distillés aux moments propices, ce qui permet de tenir le lecteur en alerte. Le texte alterne entre le quotidien d’abord monotone puis atypique d’Armand et des bonds dans le passé qui font progresser le lecteur dans l’intrigue. Ces récits de vie constituent la force de ce récit.
Armand n’est pas mon personnage préféré. D’abord plongé dans un quotidien monotone, il devient avec la découverte de richesses hautain et distant avec tout. Mais il redevient l’homme angoissé qu’il était au début lorsque commence sa quête. Tant mieux.
Le genre fantastique est quant à lui bien manié : le lecteur frémira en même temps que nos deux personnages devant les manifestations surnaturelles, pour son plus grand plaisir ! Les descriptions sont telles qu’elles donnent de la beauté à des actes horribles. 🙂
Le manoir aux esprits est un bon roman, même si j’ai de loin préféré L’enfant du cimetière. Il a beau être fantastique, il manque cette note de magie qui étincelait les aventures de Yoann.

Le manoir aux esprits.- Pierre Brulhet.- Ed Juste pour lire.- 2011

Le sang d’immortalité


Londres, fin du XIXème siècle. La capitale du Royaume-Uni est infestée de vampires. Mais depuis quelques temps, la donne a changé : les chasseurs sont devenus les traqués ! Quelque chose ou quelqu’un les assassine juste après l’aube alors qu’ils prennent du repos. Mr Asher est un éminemment universitaire officiant à Oxford. Sa vie est calme, il la passe aux côtés de la belle Lydia qu’il aime passionnément. C’est alors qu’un soir il reçoit la visite d’un mystérieux Don Ysidro, vieux vampire espagnol qui va le charger d’une enquête concernant la mort de ses semblables.
Asher se retrouve bien malgré lui obligé de mettre ses talents d’enquêteurs pour retrouver le meurtrier des créatures suceuses de sang.

Les romans de vampires sont légion de nos jours. Ils mettent en scène des adolescentes éprises de jeunes hommes mystérieux, ou bien les déboires amoureux de tout aussi jeunes vampires richissimes. Ce n’est pas le cas de celui-ci. Rares aujourd’hui sont les romans à se dérouler à l’époque victorienne.
J’apprécie les mélanges de genre, lorsqu’ils sont bien faits. Dans le Sang d’immortalité, le polar nous entraîne parfois malgré nous. Les légères touches fantastiques sont élégamment distillées en suivant le ton donné par l’enquête.
Passons maintenant aux créatures phares de cette histoire: les vampires. Comme dit plus haut, il s’agit d’un réel « retour aux sources » du vampirisme, celui d’Anne Rice mais surtout de Bram Stocker. Rien à voir donc aux ténébreux jeunes adolescents de Twilight… Cela donne à l’histoire une patine d’authenticité littéraire très difficile à trouver de nos jours dans les romans vampiriques.
Je trouve l’idée de faire des vampires des proies très bonne : cela sort le lecteur de sa passivité d’esprit et de sa gangue intellectuelle dans laquelle la littérature fantastique depuis le XIXe siècle l’a enfermée. Cela m’a intriguée, certes cela peut être une bonne idée pour un roman à l’histoire totalement ratée par la suite, mais là, le pari est réussi.
C’est un roman fantastique qui s’inscrit dans la directe lignée de Bram Stocker et Anne Rice, de ceux qu’il faut avoir dans sa bibliothèque vampirique !
Attention ! Pour notre plus grand plaisir, Le sang d’immortalité a été réédité aux éditions Mnemos !
Le Sang d’immortalité.- Barbara Hambly.- Ed Pocket (1994).- Ed Mnémos 2010, coll Icares

Nephilim, Intégrale 1, les déchus

Ils sont sept immortels parcourant la terre depuis la Création. Ce sont les Nephilim, membres de la fraternité de l’Hepta et sont liés aux éléments : eau, terre, feu, air et lune. A présent chacun de leur côté mais liés par leurs pentacles, tous recherchent le but ultime : l’Agartha.

A Paris, la vie de Jennifer, une jeune étudiante, va changer. Aidée par Wag, un homme étrange, elle va devoir survivre aux attaques d’une mystérieuse organisation ayant pour but de détruire les êtres magiques. Pourquoi la visent-ils ?
Budapest, en plein hiver. Ezechiel, la froide chef de la police, doit faire face à une série de meurtres. Elle croise la route d’Azarian, un jeune chanteur de métal. Le jeune homme est-il coupable ? En sait-il plus qu’il ne veut en dire, ou est-il réellement impliqué ?

Je n’avais que de bons pressentiments en commençant ce livre. Rôliste, j’avais bien sûr entendu parler du jeu de rôle éponyme, que je savais de qualité. Le premier tome de Nephilim regroupe les deux premiers volumes publié auparavant de manière séparée.
La chose qui interpelle le plus à la lecture de ce roman est justement la double lecture que l’on peut en faire. Chaque chapitre démarre par des fragments des œuvres (ne serait-ce pas plutôt des mémoires) des différents Nephilim. Cela additionné aux information parsemées dans l’histoire permettra au lecteur de se familiariser avec l’univers complexe dessiné par l’auteur.
Un lecteur attentif notera les multiples références habilement utilisées par l’auteur : les contes bien sûr avec une adaptation surprenante mais brillante de Barbe-Bleue, version démoniaque. La Bible est aussi omniprésente dans l’histoire. Mais quoi de plus logique, lorsqu’on sait que les Nephilim apparaissent dès la Genèse de ce texte !
L’immersion dans l’histoire est vraiment facile, et les personnages, immortels ou non, sont vraiment attachants. C’est du au talent de l’artiste pour la création de caractères vraiment recherchés et approfondis. Vous aurez vite l’impression de faire partie de leur quotidien et de vivre les nombreuses péripéties à leurs côtés.
Peut-être que mes amis rôlistes auraient aimé une petite note à propos du jeu de rôle, mais une petite recherche Internet suffira à régler le souci.
En résumé : Nephilimest un très bon roman (ou le début d’une bonne série) à lire absolument, qu’on soit fan du jeu de rôle ou simplement de fantastique ! Nul besoin d’être connaisseur pour apprécier cette histoire vraiment facile d’abord et très immersive !
Mention spéciale pour la couverture.
Nephilim, intégrale 1, les déchus.- Fabiel Clavel.- Ed Mnémos.- 2012.- 23,5 €

Le livre des choses perdues

David est un garçon sage. Mais sa maman est mourante. Alors, pour l’empêcher de mourir, le petit garçon de douze ans respecte scrupuleusement les rites qu’il a mis en place, parmi lesquels les livres tiennent une place prépondérante. Mais sa mère meurt, et la vie de David va changer du tout au tout. Les livres lui parlent, et il rencontre un homme étrange et biscornu. Pour couronner le tout, le voilà passé dans un monde où plus grandes peurs des enfants prennent vie…

Beaucoup de choses à dire à propos de ce livre. Lorsque je l’ai terminé, j’ai eu du mal à retourner dans le monde actuel. Le livre des choses perdues est un savant mélange de nombreux contes : le Petit chaperon rouge, la Belle au bois dormant, Hansel et Gretel, mais aussi Alice au Pays des merveilles. L’auteur a su prendre le meilleur de chacun d’eux et le mélanger aux autres pour créer ce roman.
Si l’on s’attend au happy end comme dans la plupart des contes, tout ne paraît pas gagné lorsque l’on tourne les pages de ce surprenant roman. Chaque chapitre apporte son lot de péripéties, et l’auteur nous mène du bout de sa plume aux quatre coins de son royaume imaginaire fantastique que l’on visite avec un respect mêlé de crainte.
Les descriptions de ce texte dressent un monde sombre, inquiétant et grouillant de dangers. Il n’en est pas moins fantastique et inexplicablement attirant. John Connolly sait révéler nos peurs enfantines et s’amuse à les égrener au fil du texte. Attendez-vous à revivre les contes comme vous ne les avez jamais vus !
Des chapitres un peu longs peut-être, et des titres qui en révèlent trop sur le contenu. Je préfère généralement un mot bien choisi qui épaissit le mystère autour de son contenu. Malgré tout, ces titres donnent au livre le côté «19ème siècle » des romans d’aventure de l’époque.
Le titre de ce roman, Le livre des choses perdues, est bien choisi : à la fois un élément incontournable de l’histoire, il possède l’extraordinaire pouvoir d’extraire de la mémoire du lecteur toutes ces petites choses d’une enfance plus ou moins lointaine.
Avis aux amateurs de contes pour grands.

Le livre des choses perdues.- John Connolly.- Editions J’ai Lu.- 2010.- 7€60

Maintenant qu’il fait tout le temps nuit sur toi

Mathias est un jeune homme triste. Sa mère vient de décéder à l’hôpital. Quand il rentre chez lui avec sa famille, les ombres ont tout envahi, et essaient même de rentrer dans leurs cœurs.

Mais sur le parking de l’hôpital, Mathias fait une découverte qui va changer sa vie : un mystérieux géant qui va l’aider à supporter les ombres, et surtout l’absence de sa mère. Mais cet espoir de retrouver sa mère dans le monde du géant est-il vraiment sans danger ?
Maintenant qu’il fait tout le temps nuit sur toi est le premier roman de Mathias Malzieu, surtout connu pour être le chanteur du groupe français Dionysos. Les amateurs de ce groupe retrouverons d’ailleurs dans ce roman le style décalé propre à l’auteur.
A travers la tristesse de son histoire, l’auteur réussit à nous emmener dans son univers irréel et presque absurde, digne des films de Tim Burton. Des personnages ordinaires se mêlent à d’improbables alliés, comme le fameux Giant Jack (que l’on retrouve dans l’un de ses albums).
Plusieurs thèmes présents dans ce roman comme la mort, le deuil mais aussi l’amitié, sont traités avec sérieux mais dans une tonalité éminemment fantastique. Cela permet sans aucun doute d’apporter une vision moins abrupte de la réalité et d’aborder ces graves sujets avec un recul donné par la présence de ces petites touches décalées.
Si l’histoire est prenante, le style d’écriture est quant à lui court et incisif, et parfois absurde. Chaque mot écrit est comme un coup asséné par l’auteur dans l’esprit du lecteur. C’est comme un cri de désespoir sorti de la plume de Mathias Malzieu.
Le lecteur attentif pourra également ressentir une peur enfantine cachée derrière ces phrases courtes : celle de la disparition d’un parent proche et de l’inconnu qui arrive forcément après elle. Cette peur se retrouve tout au long du texte, par des tournures de phrases plus longues que les autres, ce qui pour moi accentue l’effet poignant de la lecture de ce roman.
La lecture de ce roman apporte beaucoup plus au lecteur qu’un long discours sur la mort de ceux que l’on aime et les meilleurs conseils pour l’appréhender.
Maintenant qu’il fait tout le temps nuit sur toi est un roman qui s’inscrit dans la digne lignée d’un Alice au pays des merveilles ou d’un film de Tim Burton. Mathias Malzieu mérite à être connu aussi pour son travail d’auteur.
Extrait :
« J’ai encore du mal à convoquer les beaux souvenirs, les autres me tombe dessus sans crier gare. (…) Les ombres continuent leur travail de sape. Elles me piquent les yeux et déversent des litres et des livres de souvenirs bien récents – les pires. »

Maintenant qu’il fait tout le temps nuit sur toi.- Mathias Malzieu.- Flammarion.- 2005.- 15€

Le bouclier obscur


Uther est un homme des plus ordinaires : informaticien, enseignant et agnostique convaincu. Il partage sa vie entre ses cours, la lecture de romans fantastiques et les jeux vidéos. Jusqu’au jour où il se retrouve confronté à un étrange virus informatique qui diffuse des images de plus en plus atroces.

Uther alors se retrouve embarqué dans des aventures plongeant de plus en plus profond dans un univers digne des romans fantastiques les plus sombres.


Qui ne connaît pas John Lang, le créateur du fameux univers de Naheulbeuk ? L’auteur nous dévoile dans Le Bouclier obscurune autre facette du chaos dont il a tiré son nom de plume.
Si vous vous attendiez à de l’humour, ce roman n’est pas pour vous. Sauf si vous l’appréciez noir et piquant, peut-être.
L’histoire s’enchaîne rapidement, et comporte quelques « interludes » coupant les actions les plus palpitantes. Deux avantages à cela selon moi : garder le suspens à la manière d’une page de publicité (en bien plus passionnant je vous rassure) et éclairer le lecteur petit à petit sur la suite de l’histoire.
La trame de fond semble si cohérente qu’on aurait presque envie de croire que cela pourrait arriver. Tout est mis en scène dans ce sens : le virus informatique, les confréries secrètes, des meurtres que les autorités font passer pour des actes terroristes… John Lang a vraiment pensé à tout.
Ce rôliste invétéré a su dans son roman dresser des descriptions précises de scènes variées, mais aussi de rituels. De la même manière, les dialogues sont naturels sans superflu, ce qui facilite la lecture et l’immersion du lecteur dans l’histoire.
Celui-ci aura d’ailleurs l’impression de sentir l’odeur des cadavres et d’entendre les gémissements de douleur des suppliciés.
Le Bouclier obscur est un roman à mettre entre les mains de lecteurs éclairés – et avertis. 

Le bouclier obscur.- John Lang.- 244 pages.- Editions Physalis.- 2012

Fissures

Étrange, morcelée, craquelée, notre réalité se délite et nous entraîne dans son sillage. Les certitudes vacillent, les idéaux s’estompent et l’on contemple les fissures de ce monde que l’on croyait inébranlable. Il est plus tard que vous ne pensez, votre quotidien a déjà basculé.
Hiroshima : des rêves devenus réalité.
New-York : la dramatique attente d’un père confronté au coma de son fils unique. 
Londres : devenir trader, une revanche sociale ?
Londres again : une enquête qui ouvre de nouvelles perspectives.
Dunkerque : et si le carnaval révélait l’âme véritable d’une ville ?
Sauver ce monde… Ou l’accepter ?
Au fil de quinze récits, Jess Kaan vous convie à partager son univers, ses peurs, ses espoirs aussi… 
Venez.

Le recueil commence fort avec une nouvelle assez courte sortie tout droit d’un imaginaire digne de Lewis Carroll. La manière dont le fantastique s’intègre dans la réalité (parfois dure) du quotidien des personnages est tellement fluide qu’elle en paraît presque naturelle.
L’auteur, originaire du Nord, rend un bel hommage aux traditions de sa région à travers plusieurs coutumes : les carnavals des Flandres, les maisons d’auteurs… Tout est véridique et témoigne à la fois d’un vécu et de recherches approfondies sur le sujet.
Les protagonistes sont variés et permettent au lecteur de parfois s’identifier à leur caractère. Tous semblent incarner une humeur particulière : la colère, l’avarice, l’ambition, la luxure… C’est un véritable panel de la psychologie humaine que l’auteur nous dévoile à travers ces quinze nouvelles.
Dans Fissures, Jess Kaan revisite nombre de mythes et légendes de tous horizons : de Midas aux contes du petit peuple en passant par Lovecraft.
C’est sur ce point que le titre prend tout son sens : le réel s’altère et ouvre des portes menant à d’autres réalités dans lesquelles l’imaginaire est tangible.
Amis lecteurs, retrouvez donc dans ce recueil nombres de fantômes, animaux maléfiques, mages et autres zombies pour votre plus grand plaisir !
Ces quinze nouvelles sont en définitive -trop- rapides à lire ! Le style de l’auteur, direct et parfois incisif, a tout pour plaire et colle parfaitement à l’exercice parfois complexe de la nouvelle.
Jess Kaan accomplit avec Fissures l’exercice fastidieux de renouer avec la tradition du fantastique « classique » tout en y ajoutant une touche de modernité totalement personnelle.
Un très bon travail d’auteur en somme.

Fissures.- Jess Kaan.- Mai 2012.- 7€30.- Ed Lokomodo

Sex, drugs & Rock’n’Dole

C’est un évènement dans la petite ville de Dole : Edie, l’égérie de la scène gothique est en concert avec son groupe. Elle a tout renié pour connaître la gloire, même son âme. Après un retard de plusieurs heures, les premières notes retentissent dans la salle. Mais un phénomène étrange se produit : la foule en liesse se trouve plongée dans une transe fiévreuse. Les corps se mêlent, et tous les spectateurs adoptent un comportement étrange. Le lendemain, tous les médias se déchaînent sur l’évènement  Edie a disparu, et toutes les personnes, musiciens compris, n’ont aucun souvenir de la soirée écoulée.

Sauront-ils retrouver Edie ? Et même, retrouver simplement leurs souvenirs ?

Amis lecteurs, laissez-vous mener dans cette histoire à travers différents personnages : Edie bien sûr, mais aussi un membre de son groupe, des spectateurs, des roadies et même des motards.

Chacun possède des bribes de souvenirs de la soirée. C’est sur cette idée que l’auteur a construit ce récit, en morcelant l’histoire en épisodes. Cette construction, ingénieuse, garde le lecteur en haleine jusqu’au bout du texte et à continuer sa lecture à la fin de chaque paragraphe.
Jean-Pierre Favard nous apporte ici un récit prenant dans lequel le fantastique est savamment distillé. A travers un livre plus précisément, qu’Edie reçoit d’un mystérieux admirateur belge. S’en suit la description d’un rituel magique complexe et son but : la célébrité.
Mais la recherche de la célébrité a une contre-partie : un marché avec le diable et la perte de son âme. Edie va-t-elle rentrer dans le club très fermé des « morts à vingt-sept ans » ?
Sex, drugs & Rock’n’Dole est un bon roman d’un auteur à ne pas laisser passer.

Sex, drugs & Rock’n’Dole.- Jean-Pierre Favard.- 143 pages.- Ed. La Clef d’Argent.- 12€

L’Enfant du cimetière

Yoann n’est pas à proprement parler un « enfant trouvé». Il a, certes, été abandonné par sa mère dans un cimetière, mais a été recueilli par ses occupants nocturnes, les Esprits. Tout va bien dans le meilleur des mondes : Yoann tombe même amoureux d’Ora, le spectre d’une petite fille de douze ans aux épais cheveux et aux grands yeux noirs de jais. Mais une menace plane sur la vie paisible du cimetière : un agrandissement est prévu, ce qui inclut le déplacement des tombes de ses plus anciens occupants.
Yoann est découvert et emmené de force dans un orphelinat. Aidé d’Ora, parviendra-t-il à s’échapper et à sauver le cimetière où il a toujours vécu ?

L’Enfant du cimetière est un conte gothique. Ici pas de macabre mais le récit fantastique d’un jeune garçon vivant parmi les Esprits au beau milieu d’un cimetière ! Toutes les caractéristiques du conte sont reprises dans cette histoire : un héros, une histoire d’amour, un complot et même une malédiction menaçant les esprits rebelles ! De quoi promettre une lecture palpitante.
Si la trame du conte est connue, l’histoire est en revanche originale. Durant la lecture, je n’ai pas cessé de penser que l’univers dessiné par l’écrivain est semblable à celui de Tim Burton.
L’intemporalité de l’Enfant du cimetière est une autre caractéristique du conte. L’époque non définie donne au lecteur tout le loisir d’imaginer celle qui l’attire le plus. Pour moi, cela a été le XIXème siècle, période durant laquelle nombre d’écrits à propos d’orphelins ont vu le jour.
Il s’agit d’une histoire courte, trop peut-être. Chaque chapitre est clos par un dessin représentant un élément mis en exergue. J’aurais trouvé approprié la présence d’une carte représentant le cimetière, ce qui aurait été un plus pour l’histoire. Cela aurait permis aux jeunes lecteurs de se représenter les lieux avec peut-être plus de facilité.
Mais c’est, je pense, le seul « reproche » que l’on puisse faire à ce livre.
Amateurs de contes, procurez-vous l’Enfant du cimetière au plus vite.

L’enfant du cimetière.- Pierre Brulhet.- 2010.- Ed Juste pour lire.- 12€

Sur la piste des dragons oubliés (premier carnet)


Ce Carnet contient mes notes et les croquis accumulés lors d’un long voyage aux confins des terres de Bretagne, d’Irlande et d’Ecosse.
« Sur la piste des dragons oubliés »
Il est précieux, prenez-en soin.
E.B.M.

Lecteur, ce que vous tenez entre vos mains est une reproduction véritable du carnet original d’Elian Black Mor, le célèbre chasseur de dragons. Vous trouverez nombre de découvertes qui ont motivé ses voyages à travers les terres celtes : Bretagne, Irlande et Ecosse à la poursuite de dragons perdus dans le temps.

Il a réusi à le prouver : les dragons existent bel et bien. Vous le découvrirez en feuilletant les pages chargées de souvenirs récoltés ici et là : tickets d’entrée pour un spectacle où vous pouviez voir un vrai dragon, notes écrites avec rapidité relatant les réflexion de l’auteur et même des coupures de journaux relatant un fait exceptionnel !
Préparez-vous à frissonner à chaque page : qui sait ce que la suivante vous réserve ! Laissez-vous emporter par la lecture de ce carnet et peut-être partirez-vous vous-même à la recherche des dragons !
Quand on ouvre Sur la piste des dragons oubliés, c’est avant tout un carnet de voyage qu’on lit. L’attention portée à la qualité graphique et textuelle de cet ouvrage est merveilleuse : chaque élément est à sa place, de telle manière que le lecteur sera bluffé et sera poussé à se demander plusieurs fois s’il s’agit oui ou non d’un réel carnet.
Les illustrations sont toutes plus belles les unes que les autres : que ce soit celles en couleur dignes des plus beaux tableaux, ou les simples croquis pourtant réalisés par le dessinateur hors-pair qu’est l’auteur. Toutes les peintures recèlent une touche de magie qui rend ces créatures tellement vivantes que s’en est presque douloureux.
Ce premier carnet ouvre une série tous plus beaux les uns que les autres. N’hésitez surtout pas à succomber à l’appel de ces majestueuses créatures ailées. Mais surtout n’oubliez pas :
« Qui trop combat le Dragon devient Dragon lui-même. »


Sur la piste des dragons Oubliés.- Elan Black Mor.- Ed Au bord des continents.- 23€ 
Le site de l’auteur…