Solange est une ange guerrière. Cependant, elle ne combat pas les démons, mais nettoie les Fosses dans lesquels vivent des Larves : d’énormes monstruosités hautes de plusieurs mètres. C’est lors de l’un de ces combats qu’elle rencontre deux êtres auxquels elle devrait vouer une haine irrépressible : Terrence et Aghilas sont en effet deux démons. Pourtant, ensemble, ils découvrent que le Paradis et l’Enfer ne sont pas les seuls garants de la stabilité des Plans. De mystérieux soldats interviennent aussi parfois : les Marginaux…
La première fois que j’ai tenu ce roman entre mes mains, j’étais perplexe. En lisant le résumé qui faisait mention d’anges, la curiosité m’a piquée. J’ai donc entamé rapidement la lecture de cette histoire qui s’annonçait haute en couleur.
Je ne connaissais pas du tout l’auteur, je n’avais pas d’attente particulière quant à son style. Celui-ci est très simple et non dénué d’une ironie piquante et mordante pour le plus grand plaisir des yeux. Le terme simple ne signifie pas simpliste mais fluide ! L’auteur emploie un langage mêlant l’oralité bien rendue des dialogues et l’habileté des descriptions, le tout pour une lecture des plus agréables.
Les personnages, bien que de « race » surnaturelle, se révèlent étrangement humains. Tous sont attachants, et parfois un peu énervants il faut l’avouer ! Mais une fois encore le lecteur aura l’impression de rencontrer des personnages au final bel et bien réels.
Vous avez pu le voir dans mes différentes chroniques, j’apprécie particulièrement les légendes celtiques. Qu’à à voir un récit portant sur les anges et les démons avec ces mythes me direz-vous ? Eh bien Vanessa Terral a réussi à mêler cette influence dans l’histoire pour le plus grand plaisir du lecteur !
L’aube de la guerrière est donc un véritable mélange de genres : du fantastique (ici de l’urban fantasy) mêlée à de l’Heroïc-Fantasy. Nul besoin de connaître les détails bibliques de la guerre entre anges et démons pour apprécier cette histoire pleine de piquant, d’humour et d’action !
L’aube de la guerrière.- Vanessa Terral.- Ed Chat Noir.- 2012
Pour votre plus grand plaisir, en attendant l’interview plus complète, voici deux questions à l’auteur !
1°) Quel écrivain êtes-vous ?
Vanessa Terral : Je suis du genre visuel qui écrit avec ses tripes. Ça salit un peu le clavier, mais ça insuffle de la vie aux histoires. Les émotions sont le moteur de mon scénario. Après, le fait de visualiser me permet d’éviter les gaffes – il paraît que ça me donne un style cinématographique, aussi. La pratique du JdR et du GN m’aide à assurer la vraisemblance des actions. Et puis, concernant ce dernier, on y expérimente des choses que la vie quotidienne ne nous permet pas d’approcher : la gueulante avant le combat de masse, l’eau qu’il faut aller cherche au puits (bon d’accord, au robinet), le guet de nuit autour du feu ou d’une bouteille, le type horripilant dont on adorerait clouer le bec… ce que l’on fait appuyé par sa vaillante morgenstern, et tant d’autres grands moments encore !
Pour ce qui est du genre, je donne principalement dans l’urban fantasy. Mes récits sont très inspirés des mythologies, des légendes et du folklore. J’écris aussi du fantastique, des contes, parfois des poèmes ou de l’érotique… J’ai publié une cinquantaine de textes courts depuis 2006, dans des anthologies pro ou des fanzines. L’Aube de la Guerrière est mon premier roman.
Sinon, je carbure au thé et à la tisane. Parfois, quand je veux faire bad girl, je m’octroie une chicorée. Mais je vous rassure : j’accepte les pots de vin, de bière et même de cidre !
2°) Pouvez-vous me raconter brièvement la genèse de cette histoire ?
Vanessa Terral : Eh bien, cela faisait à peine dix jours que j’avais l’idée de base du récit – une femme qui affrontait de gros monstres dégoûtants en balançant des jets de flamme, accompagnée je ne savais comment par deux gars du camp adverse – quand l’éditrice du Chat noir m’a contactée. Il y avait un trou dans son planning pour le mois de septembre 2012 et elle avait lancé un appel à roman, ouvert à tous. Du coup, je me suis dépêchée d’écrire un synopsis en piochant dans mes influences habituelles (Lovecraft, Buffy, Dogma…), mais aussi dans ce que j’étais en train d’étudier à ce moment-là. Je ne vais pas trop en dire pour ne pas gâcher la surprise, mais la mayonnaise a tout de suite pris et le syno a été validé par le comité de lecture. Après, il me restait à écrire le roman… Fastoche ! Vous remarquez mon ton ironique, là, n’est-ce pas ?
J’aime placer mes intrigues dans des lieux que je connais de visu. La partie « terrienne » du récit se passe à Laon, une ville intéressante par sa situation géographie comme par son étymologie et son histoire. J’avais également un défi à relever : je souhaitais écrire une histoire répondant aux codes de ce qu’on appelle en France la « bit-lit » et prouver qu’on pouvait faire un récit intéressant et au style travaillé dans ce cadre-là – même si on n’est pas américaine. Enfin, je voulais surtout que mes lecteurs passent un bon moment et s’évadent le temps d’un roman. Résultat, les rôlistes qui ont lu le bouquin me parlent d’INS/MV !