L’Ange Blond


Thriller d’espionnage au cœur d’un empire napoléonien contemporain, L’Ange Blond est une uchronie foisonnante, une aventure haletante, rythmée par des scènes d’action cinématographiques, L’héroïne y apporte une touche d’élégance et de féminité, doublée d’une impertinence qui séduira tous les lecteurs.

Si vous suivez régulièrement mon blog, vous aurez sûrement remarqué que je ne suis pas férue de thrillers ou de récits relatant des enquêtes de manière plus générale. Mais bon. Qui ne tente rien de nouveau, reste idiot. C’est donc comme d’habitude avec curiosité que j’ai commencé ce roman.
Je voudrais d’abord notifier l’impeccable qualité du livre en lui même, et saluer l’initiative des éditions Mnémos qui ont créé une magnifique collection poche aussi belle que solide. La couverture est très belle et intrigue, et je peux dire après avoir lu ce roman que cette seule image résume les éléments principaux de l’histoire.

Le lecteur se trouvera plongé dans un monde qui pourrait être le nôtre, mais dont l’Histoire passée est différente. L’essor technologique s’est fait dès le XIXe siècle, presque, et les grandes villes d’Europe sont bâties presque de la manière dont Jules Verne l’a écrit dans plusieurs de ses nouvelles. Il ne s’agit pas d’un combat contre la technologie, mais celle-ci semble disposer d’un certain libre-arbitre qui m’a ravie sans m’inquiéter outre mesure, car l’héroïne dispose d’un entraînement spécial pour les mater.

L’Histoire est revisitée : des personnages prennent une ampleur démesurée, comme Napoléon Ier qui fonde un Empire toujours prospère à notre époque (supposée), ou encore d’autres qui ne joue aucun rôle précis, comme Adolf Hitler, devenu artiste peintre dans le roman. Les remaniements historiques me rendent souvent méfiante car cela relève d’une trop grande prise de parti de l’auteur. Mais dans L’Ange Blond, force est de constater que cela tient la route et que la question « Qu’est-ce qui se serait passé si… ? », crée un univers parallèle immersif.

L’histoire tourne autour du personnage d’Aurore Lefèvre, une jeune femme d’une trentaine d’années possédant plusieurs cordes à son arc : musicienne, dresseur de biônes, et ancienne légionnaire ! La jeune femme que l’on appelle non sans raison l’ange blond, possède une beauté ravageuse, mais est dotée d’un caractère pour le moins rude et rebelle qui la rend dangereuse, tant pour ses ennemis que pour l’Agence pour qui elle travaille contre son gré.

Les personnages et les relations tissées entre eux sont pour moi l’atout principal de ce roman. L’auteur nous les décrit de manière totalement humaines, avec leurs force et leurs faiblesses, leurs tares et leurs réactions inattendues.

Ami lecteur, prépare toi à te retrouver plongé dans une mission pour sauver l’Empire d’Europe fondé par Napoléon Ier d’un complot ayant pour but la disparition de la dernière représentante du « premier ».

Mais les jours sont comptés avant l’achèvement du plan Troie, et l’auteur a réussi à faire monter la pression chez le lecteur qui ne saura pas résister à l’envie de tourner les pages jusqu’à la dernière pour connaître le fin mot de l’histoire.

~ En bref ~ 
Une histoire palpitante, des péripéties sans cesse renouvelées et un dénouement pour le moins surprenant. Vous vous régalerez ! L’Ange Blondest un véritable « page-turner » dans lequel vous plongerez sans hésiter. 
Lecture faite dans le cadre de la masse critique Babelio =)

L’Ange Blond.- Laurent Poujois.- Ed Mnémos.- 2013

Jules Verne, La géographie de l’imaginaire

Les Voyages extraordinaires de Jules Verne (1828-1905) sont des romans géographiques, appellation déjà revendiquée par l’écrivain lui-même en son temps. Jules Verne, dont les relations avec la géographie de la fin du XIXe siècle sont ici précisées et approfondies, a toujours eu soin d’articuler ses récits autour du passage entre une géographie scientifique, du réel, et une géographie plus imaginaire, décalée dans l’espace et dans le temps. La transition de l’une à l’autre se fait grâce à un récit de type merveilleux par l’intermédiaire duquel le romancier peut évoquer un autre monde, d’autres rapports entre l’homme et la terre.
À la croisée de la littérature et de la géographie, cette analyse nous conduit à repenser autrement les modalités de transmission du savoir géographique à une époque où la géographie, en tant que discipline universitaire, éprouve une certaine difficulté à susciter l’intérêt du public. Il apparaît ainsi de plus en plus nécessaire à la géographie de revenir vers la littérature et l’imaginaire, des territoires capables de produire une autre géographie.

Que dire de cet essai traitant à la fois de l’imaginaire vernien dans son œuvre en général ? Déjà que c’est très instructif. Il est vrai que rares sont les essais littéraires à propos des littératures de l’imaginaire, et La Géographie et l’imaginairesemble être le seul à traiter de ce sujet si spécifique et pourtant tellement vaste.
Je ne m’attarderai pas sur l’écriture très formelle de cet essai, l’exercice ne portant évidemment pas sur le style littéraire de l’auteur. Ce livre fourmille de détails et d’explications s’appuyant sur des sources solides. De quoi ravir les amateurs de Jules Verne qui souhaitent approfondir leurs connaissances sur l’attrait que l’imaginaire exerçait sur l’auteur.
Cet essai reprend également une réflexion plus large sur les littératures de l’imaginaire, et une analyse poussée du concept de « merveilleux », qui est toujours utile de se remémorer de temps en temps.

Moi qui ne suis pas une grande connaisseuse de Verne, j’ai été ravie de lire ce livre au final assez bref, 141 pages d’analyse exactement. Si vous souhaitez en savoir plus sur l’imaginaire géographique de Jules Verne ou que vous soyez simplement un amateur de littérature curieux, je vous conseille cet essai qui vous donnera envie de vous plonger dans l’univers de cet auteur.

Jules Verne, La géographie de l’imaginaire.- Lionel Dupuy.- Ed La Clef d’argent.- 2013

Mon Donjon, mon dragon


Bram est ce que l’on appelle couramment aujourd’hui un geek. Féru de jeux sous toutes ses formes qu’ils soient de société, de figurines, de rôles ou sur Internet, il est développeur web dans le monde réel et dévore les romans de fantasy. Son quotidien l’ennuie, alors il le voit à travers le filtre « med-fan » de son imaginaire. Lorsque fait irruption dans sa vie une personne à laquelle Bram ne s’attendait pas : Aurore, une fille ! Leurs passions diffèrent, et Bram laisse peu à peu tomber ses hobbies puis son job pour ne se consacrer qu’à elle et à son projet fou. Mais c’était avant le drame, bien entendu…

Au royaume des humains, les « geeks » sont les rois. Ou pas. Attendez-vous à un personnage blasé, un trentenaire célibataire pour qui le seul plaisir consiste à boire et à jouer tout le week-end. Le personnage et l’écriture de ce roman ne manque pas d’humour.
On retrouve cet humour dans l’écriture piquante, souvent acide de l’auteur qui se montre peu compréhensif avec son héros. Ce ton sert surtout à souligner le message porté par ce roman : les geeks sont des gens comme tout le monde, sujets aux mêmes sentiments, et même au suicide ! A travers le quotidien de Bram et de ses amours avec Aurore, l’auteur entend mettre en avant ceux que l’on a mis de côté depuis de trop nombreuses années et qui redeviennent à la mode depuis quelques temps.
C’est aussi une ode à toutes les cultures de l’imaginaire que met en avant l’auteur, qui sont autant de moyens de s’évader d’un quotidien trop pesant ou de problèmes personnels. C’est le principal critère qui m’a fait apprécier ce roman, car c’est l’un des atouts qui me font apprécier les littératures de l’imaginaire, nonobstant les autres tels que l’exotisme de certaines races, les mondes nouveaux…
Le principal reproche que je ferais à ce roman serait la caricature que fait l’auteur des « geeks ». Bram est en effet à lui seul un véritable stéréotype du mâle geek enfermé dans un monde de testostérone où les femmes sont absentes et à la recherche frénétique d’un moyen d’assouvir ses pulsions charnelles. L’homo-geekus (permettons-nous un néologisme) serait donc :
  • Féru de jeux sous toutes ses formes
  • Célibataire
  • Mâle
  • Développeur web et accro à cela
  • Inadapté socialement et donc naïf au moindre piège tendu par une péronnelle
Rien n’est plus faux, et heureusement ! Bien sûr, cette critique n’est pas à prendre au pied de la lettre, l’auteur a bien sûr voulu mettre en avant ce personnage en forçant ces traits, mais je les trouve beaucoup trop forcés, justement. Un peu moins de caricature aurait été appréciable…

Mais rassurez-vous, ce roman reste tout de même intéressant car il s’intéresse à ce que nous sommes, d’incorrigibles rêveurs…
~ En bref ~

J’ai passé un bon moment en lisant ce roman même si certains passages m’ont donné envie de donner de bonnes gifles à Bram. En plus, c’est un véritable appel à aimer les mondes imaginaires !

Tomyris et le Labyrinthe de Cristal


Quand une femme change le cours de l’histoire…
VI e siècle avant J.C., Cyrus le Grand trace les contours d’un empire colossal qui s’étend de la Grèce à l’Inde. Tomyris, la reine des Massagètes, est bien décidée à tenir tête au tyran et s’apprête à combattre la plus puissante armée du monde, celle que l’on surnomme « Les Immortels ». Alors que le fracas des armes et des cris des agonisants se font entendre, la magie de l’Ouroboros est sur le point de s’éveiller et, sous les monts du Zagros, un secret enfoui depuis des millénaires pourrait bien régler le sort de la bataille… Magie, combats titanesques, personnages légendaires et monstres mythiques s’invitent pour une aventure croisant Histoire et héroïc-fantasy !

Un roman fantasy se passant au VI e siècle avant Jésus Christ… Voilà qui change des univers médiévaux traditionnels ! Curieuse de voir ce que me réservait ce roman, je me suis lancée dans sa lecture. Et j’en suis ressortie mitigée…

Commençons avec l’un des poins forts de ce roman : les scènes d’action. Le résumé prévient le lecteur : l’histoire se déroule en plein conflit ! Et les auteurs ont réussi le pari de décrire une bataille sans appesantir sur des détails inutiles. Chaque mot est à sa place, et l’intrusion de créatures magiques au cours de la bataille était judicieux. On croit en effet entendre le fracas des armes et les cris de douleur des blessés qui jonchent le sol du champ de bataille !

La magie présente dans ce roman est bien employée. Ce n’est pas comme dans d’autres romans où elle arrive lorsqu’on en a besoin sur une simple pensée ou formulation. Non, dans cette histoire, pratiquer la magie par le biais du fameux Ouroboros nécessite une grande volonté, une bonne maîtrise de l’objet, et surtout une bonne dose de concentration. Beaucoup d’auteurs que j’apprécie utilisent cette manière de pratiquer la magie, et j’ai été heureuse de voir que Gil Prou et Okana font de même.

En revanche, j’ai été plutôt déroutée par la trame générale de l’histoire. Je pensais que l’affrontement avec Cyrus le grand allait être le point final de cette histoire. Mais non ! Une seconde histoire suit la seconde. Elle ne concerne plus la reine Tomyris mais une autre souveraine qui sera confrontée au fameux labyrinthe de cristal. De quoi embrouiller un peu les choses. Je vous rassure, l’histoire reste quand même facile à suivre, et les descriptions des sites que visitent la compagnie sont magnifiques ! Mais ce détail m’est resté tout au long de ma lecture, ce qui l’a un peu gâchée.

Les péripéties ne manquent pas dans ce roman. Elles sont présentes tout au long de l’histoire. Mais elles se précipitent dans les dernières pages, lorsque les personnages approchent du terme de leur périple, qui aurait amplement mérité d’être bien plus développé.

La chute du roman laisse tout de même une possibilité que l’histoire se continue sur un second volume… La suite au prochain tome !

Un plus pour la couverture que j’ai trouvée très belle, bien qu’elle soulève en moi le questionnement par rapport à l’utilité de représenter les femmes quasiment nues dans les romans fantasy…

Tomyris et le Labyrinthe de cristal.- Oksana et Gil Prou.- Ed Midgard.- 2013

La pierre d’Arkhem T2 – Sinièn Déesse de la vie


 » Dans sa fuite éperdue devant les forces du mal, elle ne sait qui croire ou qui suivre. Derrière elle, le Shegir répand son haleine putride, écrase tout de sa masse hideuse et la traque sans répit. Devant elle, il n’y a rien, que la promesse de sa perte et de celle de la pierre d’Arkem. Alors celle qui n’est pas la déesse de la mort, qui est devenue Sinièn, ne peut que fuir, fuir les ténèbres, fuir la réalité, fuir ceux qui lui veulent du bien : Kéo Seaghan, Mage de Lannilis, son chevalier servant et son persécuteur ; Héran le Prince loup-garou, si beau et si animal ; les magiciennes d’Oonagh et leur rejet des hommes ; le peuple des Elfes dont elle parle la langue sans jamais l’avoir apprise ; la reine des licornes qu’elle reconnaît sans jamais l’avoir rencontré.

Nous revoici de retour aux côtés de Yanis et Kéo dans leurs aventures pour échapper aux prêtresses de Melduin et à leurs envoyés. Le lecteur aura le plaisir d’en apprendre plus à propos de la jeune fille et sur son extraordinaire ascendance, mais également sur le jeune mage Kéo Saghan. Les personnages sont en effet beaucoup plus travaillés : sans doute les aventures rencontrées les ont poussé dans leurs derniers retranchements et ont permis à l’auteur (pour le plus grand plaisir du lecteur) de développer des traits de caractère que l’on ne soupçonnait pas chez les protagonistes.

Je n’ai cependant pas totalement réussi à m’attacher à Sinièn (hé oui, on l’appelle comme ça maintenant!) et à Kéo de part leurs caractères trop changeants. Inutile de dire que ce détail m’a frustrée au plus haut point, surtout lorsque presque tout aurait pu s’arranger… Certes ces changements soudains sont justifiés, mais il n’empêche que vous aurez plus d’une fois votre main qui vous démange de les gifler tous les deux !

Nos protagonistes évoluent dans un monde immense aux paysages variés que l’on découvre au fil des pages. Les descriptions sont belles et fournies sans pour autant créer des longueurs dans la lecture. La lecture de ce roman est rapide et agrémentée de rebondissements et de dangers ponctuels alternés avec des passages plus calmes.

Si l’on ne crie pas de frustration à la fin de ce livre, l’histoire n’en est pas moins originale et je suis tout de même curieuse de lire la suite des aventures de ce que l’on pourrait appeler “La compagnie d’Arkhem”.


Le cycle de la pierre d’Arkhem.- Sinièn déesse de la vie.- Valérie Simon.- Ed. du Riez.- 2013
Chronique réalisée pour le site Mythologica.net

Zoanthropes, T1 – La Métamorphose


Shina Sirkis vit dans un monde futuriste où les Zoanthropes, créatures hybrides mi-hommes mi-bêtes, sont traqués par les humains.
Le jour de son entrée à l’université, elle est angoissée… Son amie vient de se transformer et a été abattue par son père, un intervenator.
Elle sait que si le test de dépistage obligatoire s »avère positif, il n’hésitera pas à tuer sa propre fille…

N’essayez pas de me faire croire que vous n’avez jamais eu envie de vous transformer en votre animal préféré qui deviendrait votre totem ! C’est précisément ce qui arrive à certains humains qui deviennent alors des Zoanthropes. Mais l’auteur a eu l’idée d’inverser la donne. Si vous croyez que cette évolution génétique serait applaudie par la société, détrompez-vous! Les Zoanthropes sont rejetés et même traqués et exécutés.
Zoanthropesest un roman dont l’intrigue se déroule dans le futur, lorsqu’une arme inventée par les hommes dévaste la majeure partie de l’humanité. De là naissent des créatures hybrides et la grande Révolution qui déchire le monde en deux continents, les Amériques, fief des humains, et la vieille Europe, refuge des hybrides. Deux mondes qui a priori s’opposent donc. Mais le second nous apprend la réalité à propos de ces étranges mutations et sur la société que forment les zoanthropes. L’auteur met ici l’accent sur un comportement récurrent et pour le moins énervant du genre humain : l’importance qu’il accorde aux préjugés et surtout la superficialité de ses jugements.
La partie correspondant à la description des zoanthropes est donc un message de tolérance véhiculée par l’auteur. C’est ce qui m’a sans doute le plus touché dans ce roman dont l’histoire reste très prenante. De quoi faire taire ceux qui clament haut et fort que les littératures de l’imaginaire ne servent à rien d’autre qu’à distraire…
Je viens de le dire, l’histoire est très immersive. C’est sûrement du au fait que le lecteur découvre en même temps que les personnages de l’histoire la réalité à propos de ce mystérieux vieux continent. Si les personnages ne m’ont que moyennement plu, les transformations dont ils font l’objet sont toujours plaisantes à connaître. De plus, l’auteur a ponctuellement su ménager des zones de suspens qui plairont à de jeunes lecteurs. Je rappelle que ce roman est destiné à un plus jeune public.
Mais Matthias Rouage ne cède pas à la facilité tentante de trop simplifier l’intrigue de l’histoire : les enjeux auxquels sont confrontés les protagonistes, mais également les choix et les tourments de l’âme auxquels ils sont exposés ne doit pas être des plus plaisants.
~ En bref ~
Zoanthropesest un roman qui, en plus d’ouvrir au lecteur un nouvel univers, véhicule des valeurs importantes et fait évoluer émotionellement son lecteur à la fin de l’histoire. Je serais curieuse de lire le second tome !
Je recommande cette lecture que j’ai beaucoup apprécié dans son ensemble !
Zoanthropes, T1 La métamorphose.- Matthias Rouage.- Ed Scrinéo.- 2013

La Dernière terre, T2 – Des certitudes


Dans les Cinq Territoires, les saisons débutent un autre cycle et à nouveau, la Grande Relève en marquera l’amorce.

Renvoyé vers son pays d’origine de façon arbitraire, Cahir, rongé par l’amertume et hanté par ses souvenirs, tente de retrouver sa place parmi les siens. Tandis que, dans la cité-capitale, l’on a préféré effacer toute trace du drame pour mieux l’oublier, certaines culpabilités, quoique silencieuses encore, commencent à peser lourd.

Derrière les murs inébranlables de la tour du Nolath, l’Igilh reçoit un message glaçant en provenance des Plaines de Tilh. Il lui faut prendre une réelle décision. De celles qui, dépendantes d’un seul homme, peuvent déterminer pourtant le devenir de chacun.

Voici enfin le retour tant attendu de la saga de La Dernière Terreécrite par Magali Villeneuve !
J’avoue avoir eu un peu de mal à retourner dans l’univers de ce roman, mais après quelques pages j’ai de nouveau pu me familiariser à nouveau avec les caractères particuliers et très différents des personnages qui composent ce deuxième volet. Mais une fois que tout s’est remis en place, ma lecture a pu reprendre facilement !
Pour en revenir sur ce qui m’avait le plus plu lors de ma lecture du premier tome, les paysages sont aussi magnifiques et merveilleux qu’intimidants. Car cette fois, vous pourrez découvrir les Hautes-Blanches, le pays Giddire et son climat pour le moins rigoureux. Et je suis loin de la réalité !
Les personnages sont toujours aussi bien dessinés, et il prennent même de la profondeur par rapport au premier tome : des fissures apparaissent sur le vernis impeccable des personnalités de certains… Et j’ai eu beaucoup de plaisir à assister à cette évolution qui promet encore des surprises dans les prochains tomes…
Je déplorais dans la chronique du premier tome le manque d’action dans l’histoire et les quelques longueurs. Eh bien je ne ferai pas le même reproche dans ce tome-ci ! L’action et la tension sont présents dans tous les chapitres, dus au retour de ces mystérieuses créatures. Je ne vous en dirai pas plus, je vous conseille seulement d’aller lire par vous même !
Pour finir, un gros plus pour la préface « qui a la classe », signée par John Howe tout de même ! Le roman est de qualité, mais cette petite « griffe » lui donne un cachet que tous les romans fantasy n’ont pas.

La Dernière terre, Des certitudes (t2).- Magali Villeneuve.- Editions de l’Homme Sans Nom.- 2013

Incontournables de la fantasy

De Harry Potter à Bilbo le Hobbit, magie, héroïsme et humour sont les ingrédients du fabuleux succès de la fantasy. Découvrez dix textes essentiels, sources d’inspiration, chefs-d’oeuvre du genre. Trois auteurs d’aujourd’hui, Charlotte Bousquet, Pierre Bordage et Jean-Philippe Jawroski ont écrit une nouvelle spécialement pour cette anthologie. Partez sur les terres fertiles de l’imaginaire. La fantasy ? C’est magique !

Incontournables de la fantasy est un recueil surprenant : je pensais connaître les auteurs majeurs de ce genre que j’adore, j’ai rencontré des plumes nouvelles et tout à fait intéressantes, comme Jane Yolen. Mais j’ai eu l’occasion de découvrir des mythes fondateurs de la littérature de ce genre comme l’épopée de Gilgames, dont on m’avait déjà parlé, mais que je n’avais pas eu le temps de lire.
Ce livre, destiné à un jeune, leur permettra de découvrir (ou redécouvrir) de grands textes des littératures de l’imaginaire et développera sans doute leur soif de lecture. Chaque extrait ou nouvelle est précédée par une courte biographie de l’auteur ou, le cas échéant, une remise en contexte de l’extrait présenté.
Les textes sont bien choisis et présentent diverses « branches » de la fantasy, ce qui plaira sans doute au plus grand nombre. Je regrette seulement l’absence d’illustrations dans ce livre destiné un jeune public. Ça aurait sans doute rajouté un cachet supplémentaire à ce petit recueil qui m’est décidément sympathique.
Il s’agit d’une idée originale à saluer. Ce recueil, qui ne se veut pas exhaustif, brasse tout de même un large champ d’auteurs, et la présence de nouvelles inédites, celles de Jean-Philippe Jawroski, Charlotte Bousquet et Pierre Bordage confère un autre avantage à ce recueil, son originalité et son caractère inédit.
Le jeune lecteur pourra y apprendre que tout récit imaginaire s’inspire souvent d’autres histoires plus anciennes ainsi que des épopées devenues légendes ! Un véritable guide à mettre entre les mains de tous les jeunes lecteurs.

Incontournables de la fantasy.- Stéphanie Nicot.- 2012.- Flammarion jeunesse

[Lecture commune] Les Lais de Marie de France



Quel stress ! Mon premier partenariat avec un blog, qui commence par une lecture commune ! Heureusement que Rhi-Peann est gentille avec une noob comme moi !… Trêve de plaisanterie : nous avions choisi comme livre les Lais de Marie de France, un recueil de contes datant du XIIe siècle (vers 1170). Coup de chance, c’est un livre qui était au programme de mon cours de littérature médiévale, comment joindre l’utile à l’agréable en somme !
Les Lais, mais qu’est-ce que c’est que cette bête là ?
Il s’agit d’un recueil de douze contes versifiés puisant dans le folklore et la matière de Bretagne (le cycle arthurien). On y retrouve souvent, et pour mon plus grand plaisir, le merveilleux sous la forme d’animaux, d’objets ou même d’êtres humains ! Eh oui, les fées sont présentes…
L’autre thème récurrent de ces contes est l’amour courtois. Donc soyons clair, si vous cherchez une trame différente à chaque conte, passez votre chemin ! Tous les aspects de l’amour courtois sont évoqués, avec toutes les étapes de la séduction.

C’est donc à chaque fois un amour parfait, auquel les amants ne peuvent que se soumettre que vous aurez devant les yeux. Des trahisons bien sûr, avec l’éloignement des amants et d’immenses épreuves douloureuses à traverser. Marie de France s’amuse à nous décrire assez longuement les souffrances psychologique de cet amour qui perdure envers et contre tout. J’ai trouvé ce travail psychologique fascinant, qui montre que l’auteur en savait déjà beaucoup sur la psychologie amoureuse !
J’ai été également heureuse de voir que ce recueil forme en fait une base incontournable qui a sûrement servi de tremplin pour de nombreux conteurs à des époques ultérieures au XIIe siècle. Le schéma narratif présent dans presque tous les lais est en effet repris dans les célèbres contes des frères Grimm et de notre Perrault.
Vous aurez sûrement remarqué le presque. En effet, certains contes ne se terminent pas de manière heureuse. Mais vous en saurez plus en lisant les Lais de Marie de France !

En Bref 

Malgré une étude assez poussée pour les cours et quelques passages à vide de certains contes qui ne contiennent pas de merveilleux, j’ai globalement beaucoup apprécié cette oeuvre, et je vous la conseille vivement si vous appréciez les contes et la matière de Bretagne !

Le petit plus qui fait plaisir !
Le lien vers la chronique de Rhi-Peann qui me traite de vile tentatrice ! Je lui pardonne 🙂

Oghams T1 – Le temps des elfes


Les fées existent… Vous doutez encore ? Voici un ouvrage qui risque d’ébranler vos certitudes…”
Si vous ouvrez ce journal retrouvé par un garde-chasse en pleine forêt, votre sens de la réalité risque d’être altéré à tout jamais. Il s’agit du carnet qu’Eleanor Blacksmith a tenu lors de son voyage en Elfirie alors qu’elle était à la recherche de sa petite sœur, persuadée qu’elle n’est pas morte noyée. Vous suivrez donc la jeune fille à travers un monde qu’elle ne connaît pas et qu’elle doit appréhender avec un regard et un esprit nouveau, dans lequel le temps et l’espace que nous connaissons n’ont plus cours.

A la lecture de ce magnifique ouvrage, vous serez propulsés dans un monde merveilleux où tout vos repères seront bouleversés.
L’histoire est enchanteresse. Les émotions à fleur de peau de l’héroïne et les rituels font de ce livre un véritable parcours initiatique dans l’ésotérisme et le respect de la nature et de la vie humaine. Elle est également très détaillée, fruit de nombreuses recherches comme l’atteste la bibliographie placée en fin d’ouvrage.
Si de nombreux « beaux livres » racontent une histoire pour raconter ou accompagner les dessins, ils sont en revanche plus rares à vraiment compléter image et texte de cette manière. Plusieurs lectures seront nécessaires pour profiter du livre comme il convient pour en appréhender les moindres – et magnifiques – détails. Je le recommande vivement à tous les amoureux de dessin, de féerie ou simplement lecteur curieux. 

Krystal Camprubi est vraiment un auteur et une dessinatrice de talent, et l’univers qu’elle développe, à la fois inquiétant et attirant, vous plongera dans un monde d’où vous ne sortirez pas indemne !