Jules Verne, La géographie de l’imaginaire

Les Voyages extraordinaires de Jules Verne (1828-1905) sont des romans géographiques, appellation déjà revendiquée par l’écrivain lui-même en son temps. Jules Verne, dont les relations avec la géographie de la fin du XIXe siècle sont ici précisées et approfondies, a toujours eu soin d’articuler ses récits autour du passage entre une géographie scientifique, du réel, et une géographie plus imaginaire, décalée dans l’espace et dans le temps. La transition de l’une à l’autre se fait grâce à un récit de type merveilleux par l’intermédiaire duquel le romancier peut évoquer un autre monde, d’autres rapports entre l’homme et la terre.
À la croisée de la littérature et de la géographie, cette analyse nous conduit à repenser autrement les modalités de transmission du savoir géographique à une époque où la géographie, en tant que discipline universitaire, éprouve une certaine difficulté à susciter l’intérêt du public. Il apparaît ainsi de plus en plus nécessaire à la géographie de revenir vers la littérature et l’imaginaire, des territoires capables de produire une autre géographie.

Que dire de cet essai traitant à la fois de l’imaginaire vernien dans son œuvre en général ? Déjà que c’est très instructif. Il est vrai que rares sont les essais littéraires à propos des littératures de l’imaginaire, et La Géographie et l’imaginairesemble être le seul à traiter de ce sujet si spécifique et pourtant tellement vaste.
Je ne m’attarderai pas sur l’écriture très formelle de cet essai, l’exercice ne portant évidemment pas sur le style littéraire de l’auteur. Ce livre fourmille de détails et d’explications s’appuyant sur des sources solides. De quoi ravir les amateurs de Jules Verne qui souhaitent approfondir leurs connaissances sur l’attrait que l’imaginaire exerçait sur l’auteur.
Cet essai reprend également une réflexion plus large sur les littératures de l’imaginaire, et une analyse poussée du concept de « merveilleux », qui est toujours utile de se remémorer de temps en temps.

Moi qui ne suis pas une grande connaisseuse de Verne, j’ai été ravie de lire ce livre au final assez bref, 141 pages d’analyse exactement. Si vous souhaitez en savoir plus sur l’imaginaire géographique de Jules Verne ou que vous soyez simplement un amateur de littérature curieux, je vous conseille cet essai qui vous donnera envie de vous plonger dans l’univers de cet auteur.

Jules Verne, La géographie de l’imaginaire.- Lionel Dupuy.- Ed La Clef d’argent.- 2013

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