Nouvelles peaux



Et si tout devait recommencer ? Un meurtrier reçoit des sms d’outre-tombe, la mort s’invite en combinaison vinyle à une soirée lubrique, des momies philosophent sur les tombes, une fille muette hante une école abandonnée… Alors que le monde moderne pensait être débarrassé des hantises du XIXe siècle, d’étranges phénomènes perturbent à nouveau les quotidiens. Un homme prétend invoquer la peste, des étudiants en médecine mènent des expériences sur le magnétisme, un téléphone ne veut plus s’arrêter de sonner, …
Du Chat noir au Corbeau, dix auteurs réinterprètent à leur façon les Histoires extraordinaires et autres nouvelles tirées de l’œuvre du maître du fantastique, Edgar Allan Poe. Il faudra affronter le surnaturel, l’invraisemblable et la folie, perdre tous ses repères, pour arriver au bout de l’horreur.


Nouvelles peaux est un recueil collectif d’une petite dizaine d’auteurs publié aux éditions Luciférine. Petit point intéressant sur le nom de cette maison d’édition : rien à voir avec le diable ! La luciférine est (d’après ce que l’on m’a dit) un composant chimique qui permet aux lucioles de luire dans la nuit. 


Ce petit recueil de 140 pages m’a été présenté par l’un des auteurs, et c’est avec beaucoup de curiosité que j’ai commencé cette lecture. Il faut dire que j’aime beaucoup Edgar Allan Poe, et lire des réécritures modernes est pour moi un autre moyen de prolonger l’oeuvre de l’auteur américain du XIXe siècle. Beaucoup de curiosité donc, et je dois dire qu’elle a été satisfaite ! Nouvelle Peaux a été une vraiment très bonne surprise avec une bonne qualité globale des nouvelles qui composent ce recueil et rendent un bel hommage au recueil (Nouvelles) histoires extraordinaires. 

Les auteurs nous proposent une véritable plongée dans l’horreur. On ne sort en effet de nouvelle que pour plonger dans une autre parfois pire. C’est effectivement une véritable descente aux enfers que connaissent les personnages. 
Mais c’est aussi un voyage dans les méandres de l’âme humaine, dans ses réactions physiques que psychologiques. Croyez-moi, on se remet en question quant à ce que l’on ressent en s’imaginant confronté à cette question. Et franchement, y réfléchir peut bousculer l’ordre des pensées tout au long de la lecture. 

L’ambiance occupe une place capitale dans ce recueil, au même titre que celle dans l’oeuvre de Poe. On passe du cauchemar à l’évocation d’un rêve (qui ne finit pas bien, malheureusement. Néanmoins, cette lecture a été un plaisir. 

Néanmoins, je n’ai pas apprécié toutes les nouvelles présentées. Si elles sont toutes horrifiantes, certaines sont pour moi de meilleures qualité que d’autres. Parlons tout de suite des choses qui fâchent, je n’ai pas aimé la nouvelle « Le Masque de la mort lente ». L’ambiance y est, certes, mais amenée avec grands renforts de glauque, de vulgaire pour le vulgaire sans vraiment d’autre but que de choquer. Bien entendu, cela reste mon avis. 
D’autres m’ont plu, à cause de leur histoire bien entendu, mais également à cause de la manière dont elles ont été écrites. Certaines réussissent à amener le sujet avec rapidité et efficacité sans perdre de leur force, comme « La Valise » par exemple. D’autres au contraire, ont eu besoin de plus de développement mais pour un résultat tout aussi réussi. 


#En Bref

Nouvelles peaux est un recueil plaisant à lire dont la qualité est indéniable. Toutes les nouvelles, qu’elles m’aient plu ou non méritent d’être lues, et je ne regrette pas ces moments, certes guères rassurants, mais captivants !

Je vous le conseille!

Nouvelles Peaux.- Collectif.- Ed. Luciférine

Le Best-seller de la rentrée littéraire


Quel est l’hurluberlu qui a inventé la rentrée littéraire ? Si l’argent ne fait pas le bonheur, pourquoi les éditeurs n’en donnent-ils pas plus ? Comment un auteur traversant une période de vaches maigres peut-il faire un bœuf en librairie ? Et le grand Shakespeare, il chaussait du combien ?
Ces questions fondamentales tenaillent Octave Carezza, écrivain de 37 ans qui rêve d’écrire un best-seller et de trouver l’amour. Il lui arrive moult aventures rocambolesques avec ses lectrices, ses éditeurs, ses confrères croisés dans les salons du livre, cette drôle de dame qui s’appelle Inspiration ou encore l’e-book, invention fabuleuse qui va révolutionner nos vies avant de nous pousser à faire la révolution…
Avec un sens de l’humour irrésistible, Olivier Larizza brosse une satire épatante de nos mœurs littéraires.


Si vous êtes un aficionado de la littérature, qu’elle soit de l’imaginaire ou blanche, vous avez sûrement entendu parler au moins une fois dans votre vie de la rentrée littéraire, cette période où tous les éditeurs publient les nouveautés de leurs auteurs. Mais vous êtes-vous déjà demandé quelle était en réalité la vie d’un écrivain connaissant un plus ou moins vif succès ?

C’est ce que nous propose Olivier Larizza dans ce bref roman, Le Best-seller de la rentrée littéraire. On peut y suivre le héros, un écrivain ayant quitté son poste de professeur de littérature comparée à l’université pour se consacrer entièrement à son art. Il nous livre de croustillantes anecdotes à propos de ses tribulations avec lectrices, ses éditeurs et ses séances en salon.

Car c’est un envers du décor rempli d’humour, tantôt noir, tantôt ironique, que nous propose Olivier Larizza. Assurément, vous ne verrez plus vos livres de la même manière. Que ce soit les petits travers des éditeurs, ou le comportement des auteurs en dédicace, l’ensemble forme un portrait à la fois plaisant et rapide à lire.

Étudiante en édition, j’avoue avoir parfois rit un peu jaune lors de la lecture de cet article, mais je savais parfaitement à quoi m’attendre. C’est sûr que tout n’est pas à prendre au pied de la lettre, il faudra savoir faire preuve d’un solide sens du second degré pour pouvoir apprécier totalement l’humour tout en finesse de ce roman et faire le tri entre humour et satire. Second degré non fourni à l’achat du roman, à se fournir par ailleurs.

J’ai particulièrement apprécié les nombreuses références littéraires et culturelles disséminées par-ci par là par l’auteur. Références, détournées ou non, ajoutent à ce roman un cachet de qualité et une épaisseur littéraire auquel il ne prétend pas de prime abord.

Pour terminer, je tiens à remercier le site Babelio et sa masse critique grâce à laquelle j’ai pu découvrir ce petit roman !
#En Bref

Plusieurs lectures seront nécessaires pour apprécier vraiment ce petit roman. Rassurez-vous, la lecture en est très rapide ! Le Best-seller de la rentrée littéraire est pour moi une bonne lecture et une histoire satirique mais drôle sur les réalités du métier d’écrivain.

Le Best-seller de la rentrée littéraire.- Olivier Larizza.- Ed Andersen

Le Cycle d’Alamänder T4 – Le Yarkhanie


Suite à leurs mésaventures à bord du Locust, nos héros arrivent à YArkhan, où Jon se voit confier l’affaire criminelle la plus difficile de sa carrière. Il aura besoin de toute son énergie et de l’aide de ses alliés pour vaincre des criminels de génie et contrer les nombreuses menaces qui guettent la capitale de la magie : intrigues humaines et divines, coups de théâtre, trahisons et évasion rocambolesque, sans oublier l’arrivée du sinistre Lan Maek et celle du Champ qui compte bien profiter du chaos naissant.
Les enjeux du cycle accèdent à une autre dimension avec le tome 4 d’Alamänder, qui ouvre de nouveaux horizons, bouleverse les perspectives et multiplie les révélations fracassantes. Si vous êtes venu à bout des tomes précédents, réfléchissez à deux fois avant d’exposer votre encéphale à celui-ci. Ne dites pas que nous ne vous avons pas prévenu.


Je le dis, je l’affirme et je l’assume, lire Le Cycle d’Alamänderest un vrai plaisir à chaque fois. Parce que si vous voulez rire, être secoué par une histoire qui ne vous laissera aucun répit et qui saura vous surprendre après trois tomes plutôt longs, c’est en Alamänder que vous devez vous arrêter.

Ne vous attendez pas à rire à chaque page. Ce n’est pas un livre de blagues potaches, mais bien un roman de fantasy. Cette histoire fait rire, mais l’humour est présent de manière subtile, que ce soit à travers les personnages ou les situations. Car Alexis Flamand joue talentueusement avec nos émotions et peut nous faire plonger (parfois au sens propre du terme) dans une ambiance plutôt lourde lorsque vient le temps de l’action ou des révélations.

Peu de répit pour le lecteur disais-je, c’est le moins que l’on puisse dire. Dans un roman au final assez court, 376 pages seulement, on reprend le récit là où on l’avait laissé à la fin du troisième tome dans un parfaite fluidité. C’est comme si on venait de refermer le précédent volume ! En plus de cela, vous irez de surprise en surprise, et le suspens va crescendo pour aboutir à une révélation magnifigantesque. Je n’avais pas trouvé d’autre mot pour exprimer le fond de ma pensée.

C’est également un véritable plaisir de retrouver des personnages que l’on a appris à connaître, à apprécier. Ils prennent ici une dimension supérieure, ce qui leur va comme un gant ! De nouveaux personnages font leur apparition au détour d’une page, de manière parfaitement insoupçonnée. Un peu comme s’ils étaient cachés derrière les mots jusque là et qu’ils criaient « SURPRISE ! » dès que vous commencez un nouveau paragraphe.

Alexis Flamand nous offre un récit court mais extrêmement foisonnant en détails et riche en explications. En plus, il révèle tout son talent de conteur et de dispensateur de suspens dans ce quatrième tome qui marque un tournant important dans la saga d’Alamänder.

#En Bref

J’avais le pressentiment que Le Cycle d’Alamänder était une série qui valait franchement le détour. J’en ai eu la confirmation avec ce quatrième tome fourmillant d’action, d’humour et de révélations. Vivement le tome 5 !

Le Cycle d’Alamänder T4 – Le Yarkhanie.- Alexis Flamand.- Ed Scrinéo

Wild Cards


1946.
Un virus extra-terrestre frappe le monde, tuant quatre-vingt-dix pour cent de ceux qu’il touche. L’immense majorité des survivants subit des mutations délétères, mais quelques élus y gagnent des pouvoirs surnaturels. Parmi ces surhommes, certains ont choisi de défendre ce qu’il reste de la race humaine, tandis que d’autres ont opté pour des voies plus tortueuses…

Attention. Ce n’est pas un roman dont l’auteur serait G.R.R. Martin, mais bien d’un recueil/ d’une anthologie qu’il a dirigé. Il a bien entendu écrit quelques récits, accompagné d’auteurs comme Roger Zelazny et d’autres moins connus en France.
Le pitch de cette histoire se révèle plutôt intéressant : une uchronie s’étalant sur toute la seconde moitié du Xxe siècle. Je dis intéressant car le fait de voir comment la société américaine aurait pu se réorganiser suite à l’attaque biochimique en provenance de Takis m’a attiré. Oui. Car en plus de subir des mutations génétiques tantôt effrayantes tantôt formidables, la bombe provient d’une autre planète. La société se divise donc entre trois « factions » (soyons optimistes) : les jokers, les mutations malheureuses, les as, les nouveaux « super-héros » et les norms, les gens non infectés.
J’ai bien entendu préféré certains récits à d’autres, comme cela arrive souvent lors de la lecture de recueils. Je n’ai pas de période préférée, mais l’atmosphère de certaines nouvelles m’a plus attirée que d’autres. « Le Dormeur » de Zelazny par exemple. Le récit se déroule peu après la contagion, et j’ai particulièrement apprécié ce qui arrive à Croyd, le protagoniste, ainsi que son pouvoir. Je ne vous en dis pas plus, mais vous pourrez le trouver changé à son réveil.
D’autres en revanche m’ont totalement laissée de marbre, mais je ne m’étendrai pas là-dessus. Leur univers était vraiment trop terre à terre pour moi qui recherchais un univers différent de notre propre Histoire.
Wild Cards dresse tout de même un portrait assez amer de l’espèce humaine. A travers cette société fortement stratifiée, G.R.R. Martin et ses collègues écrivains nous donnent à voir le comportement que l’Homme peut avoir envers les personnes différentes malgré elles (les jokers).
Autre point positif de ce livre, les personnages que l’on retrouve d’une histoire à l’autre. C’est normal, quand on y réfléchit, car ce recueil raconte une époque dans laquelle ils vivent. Mais ce n’est pas là où je veux en venir : les auteurs semblent s’être passé la plume pour écrire une Histoire fluide et cohérente, ce qui est plaisant à lire.
Car oui, j’ai trouvé cette histoire généralement plaisante à lire, bien que la lecture de certaines nouvelles soit parfois un peu longue. Mais ce point particulier relève de mon avis personnel et n’est pas généralisable !
~ En Bref ~
La lecture de Wild Cards a été un moment agréable. Malgré des longueurs dans certaines nouvelles, j’ai plutôt apprécié cette lecture que je conseille aux personnes qui aiment les uchronies. Si vous voulez vous mesurer à un projet de grande ampleur et de plutôt bonne qualité, pourquoi ne pas vous plonger dans Wild Cards ?

Wild Cards.- Dirigé par G.R.R. Martin.- Ed. J’ai Lu

Martyrs livre 2


Irmine et Helbrand, deux frères assassins descendant d’un ancien peuple guerrier, vivent dans les ombres de la plus grande cité du royaume de Palerkan. alors qu’ils se croient à l’abri des persécutions dont ont souffert leurs ancêtres, leur passé sanglant les rattrape, sous les traits d’un borgne qui semble nourrir pour eux de sombres projets. Et tandis que la guerre menace d’embraser le monde. Que les puissants tissent de noires alliances.
Ils vont devoir choisir un camp. Leur martyre ne fait que commencer…


Après un premier tome riche en suspens et en questionnements, voici enfin venir la suite des aventures de nos deux arsekers favoris! La première partie de cette histoire s’attache à développer les aventures d’Irmine dans le passé. Aucun spoiler ici, mais il faut avoir lu la première partie de l’histoire !

Olivier Péru répond aux nombreuses questions posées dans le premier tome, mais réussit en continuité à poser une intrigue de qualité et digne des plus grands romans. Et ça, ce n’est pas rien : il a de l’imagination à revendre et nous propose une histoire vraiment bien charpentée à l’intrigue savoureuse !
Chaque élément de l’histoire, chaque détail s’imbrique avec les autres pour former un ensemble qui dépasse le pragmatique conflit de pouvoir entre des grandes puissances et les jeux de trône (je sors pour ce jeu de mot). Le must ? Tout dans l’intrigue est divulgué là où il faut et surtout quand il le faut. Avec talent, s’il vous plaît.

Entrer dans ce second tome plus d’un an après la lecture du premier n’a pas été des plus simples, et me remettre dans l’ambiance pour le moins lourde de la première partie du récit. Mais une fois quelques pages tournées, la plongée a été aussi facile que d’entrer dans de l’eau bien chaude… Aussi facile qu’agréable ! Olivier Péru ne se contente pas de nous promener dans un récit linéaire : il nous emporte avec lui et ses personnages dans une histoire aux retombées capitales pour le futur. Plus que cela, il nous fait naviguer entre passé et futur et nous implique dans les dilemmes auxquels Irmine a du faire face : connaissant le futur de son peuple, doit-il les sauver ou laisser la vie (et la mort malheureusement) suivre son cours ?

Grâce à son pouvoir de passe-muraille, Irmine acquiert une dimension mythologique, et c’est un véritable plaisir de suivre cet homme à travers son incroyable aventure. Si ce que l’on apprend peut paraître cousu de fil blanc a posteriori, il n’empêche que cela donne envie de relire le premier tome à la lumière de ce qu’on a appris dans le second ! J’aime quand un roman me fait faire cela…

Les personnages… Leur psychologie est vraiment développée et bien construite. Les voir confrontés à des situations inattendues et dangereuses pour leur vie ou leur avenir les fait réagir de manière parfois inattendue. Plusieurs fois au cours de ma lecture, je me suis même demandé comment je réagirais à leur place. Les plus faibles se révèlent souvent être les personnages avec le plus de courage, et j’ai aimé les voir déployer leur véritable envergure.

Les arsekers quant à eux reflètent un important travail de la part de l’auteur. Olivier Péru a en effet bâti tout une civilisation originale et a su rester cohérent jusqu’au bout. On trouve dans ce second tome toutes les informations pour mieux connaître ces personnages si mystérieusement évoqués auparavant.

Les personnages peuplent une histoire brillamment construite et habitent un monde que j’aimerais parcourir, peuplé de légendes et de mythes dont certains peuvent encore prendre vie. J’adorerais passer quelques temps dans cet univers rude, mais tellement tentant ! Le mieux est que certaines de ces légendes peuvent encore prendre vie… Vous en saurez plus en vous plongeant dans ce second tome !

~ En Bref ~

Ce récit n’était pas un coup de cœur au début de ma lecture. Mais il l’est devenu, et je vous recommande vivement de lire Olivier Péru ! Vous ne pourrez être que transporté dans cet univers magique… Une suite est prévue, avec plein de nouvelles aventures j’en suis sûre !

Martyrs livre 2.- Olivier Péry.- Ed. J’ai lu

Les Contaminés


« Vous êtes jeune, adepte de sensations fortes et avez toujours rêvé d’une aventure à vous couper le souffle ?Bienvenue dans le nouveau jeu de téléréalité le plus stupéfiant de l’année. Débarqué sur l’oasis paradisiaque d’Isla Grande, vous pourrez profiter à souhait de sa végétation luxuriante et de ses paysages merveilleux en dormant à la belle étoile. Trois maîtres du jeu seront là pour vous accueillir et s’assurer que vous soyez mis dans le bain dès le départ. Deux équipes s’affronteront, la vôtre et celle des résidents de l’île… Attention, ici, tout est vrai ! Dans ce jeu, aucun artifice n’est utilisé, et nos caméras restent allumées 24 h sur 24 pour ne pas risquer de perdre un seul instant.»


Pitch intéressant, n’est-il pas ? L’auteur nous propose un mélange entre Battle Royale et The Walking dead, ou toute autre série de zombies. Rien de bien neuf, me direz-vous. Et si je vous répondais que le tout est en fait une télé-réalité ?

C’est en effet à ce genre d’horreur malsaine et dénuée de morale que l’on a affaire. L’ambiance de ce roman est franchement glauque, et cette sensation ira crescendo pour atteindre son paroxysme sur cette fameuse île où chaque détail est là pour vous y plonger un peu plus.

L’écriture simple, efficace et facile à suivre dévoile crûment toute l’horreur de la situation. Le récit est dans la même veine : descriptions et narration sont quasi-cinématographiques. C’est simple : on plonge dans le livre pour se retrouver partie intégrante de l’histoire, et ce malgré la barrière des pages. De plus, les chapitres sont courts, ce les fait ressembler à des séquences cinématographiques.

L’auteur mélange les genres dans son roman. Si l’intrigue principale appartient clairement au genre de l’horreur, on peut également y déceler des traces de thriller dans l’enquête menée par le lieutenant Moreno. Mais la comparaison avec le cinéma s’arrête là : l’auteur mélange les genres, mais il ne tombe pas non plus dans les clichés que l’on ne voit que trop souvent : le bon flic qui se fait bêtement assassiner parce qu’il en sait trop, ou bien la jeune fille bien trop dénuée de bon sens (restons polis) pour survivre plus de deux minutes sur cette île sans être la proie des zombies.

Les personnages justement (quelle transition!) sont bien travaillés. Ils nous montrent diverses facettes de l’esprit humain et ses réactions face à un pareil danger. Bien entendu, tout cela est imaginé, mais ici on ne peut que souligner l’importance accordée par l’auteur à ses personnages qui possèdent chacun une personnalité et des réactions qui leur sont propres. J’ai eu une petite préférence pour le personnage de Laalia dont j’ai apprécié les réactions. La jeune fille est certes poussée par la peur, mais également par un instinct de survie que j’aimerais posséder. De plus, on voit Laalia mûrir au fil du textes, mais aussi s’affirmer au fil des pages.

~ En Bref ~
Vous plongerez facilement dans cette histoire et vous ne pourrez vous empêcher de vivre les aventures et de ressentir les émotions pour le moins poignantes des personnages. Plus d’une fois par exemple, j’ai redouté de retrouver Laalia morte.

Si vous voulez vous laisser emporter dans une aventure qui ne vous laissera pas de marbre, lisez vite Les Contaminés ! 

Les contaminés.– Yves-Marie Laurent.- Ed. Scrinéo

La Geste du sixième royaume


Les cinq royaumes : des nations turbulentes et ambitieuses souvent en guerre. Au cœur des terres, un sixième royaumes : La Grande forêt légendaire, impénétrable et hostile. Dans la maisonnée de Sélénir, dans les cases de Val ou dans les yourtes des nomades des steppes de Khara, le soir au coin du feu, on raconte aux enfants la légende suivante : tes rêves, tes cauchemars comme les créatures fantastiques des contes que tu aimes tant peuplent le sixième royaume…


Il s’agit du premier roman d’Adrien Tomas, et quels débuts ! Un roman de quelques 700 pages aussi bien écrit, ç’a de quoi impressionner je trouve. Car il s’agit en plus d’un texte de qualité, à la cohérence parfaite, au style enlevé et à l’intrigue intéressante.

Parlons-en, de cette intrigue. Contrairement à beaucoup, l’auteur prend le temps de la dérouler à la manière d’une pelote de laine : on ne sait pas quel sera le prochain événement ! Et c’est ce qui m’a poussé à continuer cette lecture malgré d’autres romans pourtant très intéressants eux aussi qui me faisaient de l’œil !
Chaque chapitre narre les aventures d’un personnage en particulier, ce qui nous montre l’avancée de l’histoire de la manière dont nous pourrions la percevoir si nous étions l’un des personnages, de manière morcelée. Et cela contribue à donner une tangibilité aux personnages ainsi qu’à ce qui leur arrive.

Les personnages sont eux aussi très bien construits, et disposent chacun d’un background fourni. On peut les aimer ou les détester en connaissance de cause, car aucun n’est tout noir ni tout blanc., et il est fort possible que vous découvriez certaines choses à l’origine du comportement des personnages qui pourraient bien vous étonner. Ils doivent faire face à des aventures et à des enjeux qui les dépassent, et de loin. Confrontés à ces périls, ils révéleront des pans de leur caractère insoupçonnés.

Adrien Tomas met en scène d’autres personnages très intéressants, bien que secondaires. J’ai été fascinée par les Historiens, ainsi que par l’Ange de fer. J’aurais vraiment apprécié d’en savoir plus à propos de la magie (ou peut-être est-ce de la technologie) qui lui permet de se mouvoir et de vivre ? Peut-être qu’on l’apprendra dans le second tome !

Malgré tout cela, je n’ai pas été aimantée par cette lecture comme j’ai pu l’être pour d’autres livres. Il s’agit d’une très belle lecture que je recommanderais vivement à mon entourage, mais il manque ce « petit plus » pour qu’elle soit un coup de cœur.

~ En Bref ~
J’ai beaucoup apprécié cette lecture, et je pense qu’Adrien Tomas ne va pas tarder à se tailler une place de choix dans le paysage de la fantasy française. Je lirais le second tome avec grand plaisir !

La Geste du sixième royaume.- Adrien Tomas.- Ed. Hélios (Mnémos)

Skin Trade


Il fût un temps où cette ville était au centre du monde.

Un temps où sa puissance se nourrissait du sang et du fer. Mais aujourd’hui elle n’est plus que rouille et elle attend la ruine. C’est un territoire parfait pour Willie Flambeaux et Randi Wade. Lui est agent de recouvrement, elle, détective. Mais lorsqu’une série de meurtres particulièrement atroces ensanglante cette ville qu’ils croyaient si bien connaître, ce n’est plus dans dans le labyrinthe des rues qu’ils auront à mener l’enquête, mais dans les recoins les plus sombres de leurs propres passés.
Là où se cachent leurs plus grandes peurs.


J’ai découvert cet auteur comme beaucoup d’entre vous, par Le Trône de fer. Je savais qu’il avait écrit plusieurs récits en dehors de la fameuse saga fantasy, mais je n’avais encore jamais eu l’occasion d’en expérimenter par moi-même. Mais c’est chose faite avec Skin Trade

Ce petit roman se lit très vite, mais ce n’est pas uniquement parce qu’il ne fait que 155 pages. Je dois l’avouer, j’ai lu ce roman pratiquement du début à la fin d’une traite. Une fois que l’on a plongé dans cette histoire, il est difficile de s’en extirper, un peu comme lorsqu’on lit Le Trône de fer

George Martin possède une écriture efficace. Il va directement à l’essentiel et cette histoire n’en a que plus de puissance pour moi. L’histoire quant à elle est bien construite, mais il y a pour moi un petit bémol : la fin me semble un peu trop abrupte et étrange. Elle aurait largement mérité d’être développée. C’est presque comme si l’auteur avait voulu laisser une porte ouverte à ce récit pour le reprendre dans une suite ultérieure… Qui sait ? 

L’intrigue propose un mythe du loup-garou revisité. George Martin ne s’embarrasse pas de personnages à l’histoire construite jusque dans ses moindres détails et ne nous dévoile que ceux qui nous permettent de mieux comprendre l’histoire. Cette version de la lycanthropie en tant que maladie semblerait presque plausible, et le registre fantastique qui s’insinue petit à petit dans l’histoire y est pour beaucoup. 

L’auteur nous plonge dans une époque indéterminée, entre la fin du XIXe siècle et les années 1950 pour moi, et dans une intrigue qui nous entraîne de plus en plus profondément dans cette ville mystérieuse peuplée par de non-moins mystérieuses créatures…

~ En Bref ~

Je conseille cette lecture qui m’a emportée avec elle dans cet univers au final fascinant. G.R.R. Martin possède ce talent pour nous plonger dans son récit sans même qu’on s’en aperçoive, pour mon plus grand plaisir !

Skin Trade.- G.R.R. Martin.- Ed. J’ai lu

Shanoé


Louise n’est pas une petite fille comme les autres.
Electro-sensible, sa condition la rend allergique à toutes les ondes électromagnétiques. Pas d’internet, pas de téléphone, de télévision, ni même d’ascenseur… Louise est condamnée à vivre loin de toute la modernité de notre époque.Pour préserver sa santé et lui permettre de vivre une vie normale, son père Stan, agent littéraire, et sa mère peintre, décident de partir et d’acheter une propriété à la campagne où les ondes ne passent pas.
Mais le lieu qu’ils viennent d’investir n’est pas un lieu comme les autres, et le passé violent de cet endroit ne va pas tarder à refaire surface… À mesure que Stan plonge dans l’histoire du château, le comportement de sa fille se fait de plus en plus étrange, et il ne sait que penser : Est-ce la manifestation de forces surnaturelles, ou la preuve que son enfant sombre lentement dans la folie ?


Le pitch est vraiment tentant, n’est-ce pas ? Et l’intrigue du roman vous plongera réellement au cœur de ce mystère par le biais de la narration, mais aussi de la double lecture proposée par l’histoire écrite par Louise. L’histoire est bien écrite, et le rythme allant crescendo vers le fantastique favorise une immersion aisée du lecteur.

La mise en parallèle de deux récits qui finissent par se superposer confère à l’histoire une saveur d’irréalité que j’ai personnellement apprécié. J’ai néanmoins trouvé la fin un peu rapide, ce qui est dommage car l’histoire aurait pu être un peu plus développés dans des détails que j’ai trouvé intéressant mais qui ont été laissés de côté. J’aurais par exemple aimé lire un récit plus long concernant les bohémiens.

Le thème de fond de cette histoire est intéressant et traite d’un problème méconnu mais au final de plus en plus récurrent dans nos sociétés surconnectées : l’électrohypersensibilité. Cela m’a porté à réfléchir sur la nécessité de se déconnecter de temps en temps. Vous serez touchés par le sort de cette petite fille qui souffre d’un mal dont ses parents ne comprennent la cause que bien plus tard.

Cette jeune fille, Louise, est un personnage bien campé. L’auteur évoque donc son passé douloureux dans un monde baigné par les ondes. Le personnage reste pour moi mystérieux jusqu’à la fin. Je n’ai pas pu m’empêcher de voir en elle une adolescente de quatorze ou quinze ans alors qu’elle n’en a que douze. Ce flou ne m’a pas gêné outre mesure, mais le récit aurait eu certainement plus d’impact si Louise avait eu le même âge que la jeune gitane de son récit. J’aurais aimé pouvoir faire l’amalgame plus facilement… Les autres personnages sont quant à eux ébauchés sur le plan physiques, et ne sont psychologiquement décrits que dans leurs rapports avec Louise. Encore une fois, les parents auraient mérité plus d’attention dans leur construction. Rien de bien grave cela dit.

~ En Bref ~

Sans un être un chef-d’œuvre de la littérature fantastique, Shanoé est un roman qui se lit vraiment très bien, et propose une histoire agréable à lire. Les couacs relevés font que ce roman n’est pas pour moi un coup de cœur, mais je garderai un très bon souvenir de cette lecture !

Shanoé.- Lorris Murrail.- Ed. Scrinéo

Sous l’ombre d’Un-Seul T1 – Loups Rouges


« Au cœur de la jungle inextricable d’une planète éloignée, se trouve l’école d’art guerrier. Dès l’âge de quatre ans, les enfants sont formés à combattre et à survivre dans l’enfer vert. Jusqu’au jour où des créatures belliqueuses, sorties de nulle part, enlèvent et dévorent les élèves les uns après les autres. Érika, une combattante de quinze ans un brin paranoïaque, est persuadée qu’elles sont plus que de simples animaux… et va tout faire pour le prouver.
Commence alors une bataille pour la vérité, où s’opposent aux enfants-guerriers des chimistes excentriques, des bêtes étonnantes, un lutin aux ambitions mystérieuses et un être dont la seule évocation du nom fait trembler les plus téméraires des combattants. »


Loups Rouges est le premier volume d’une saga intitulée Sous l’Ombre d’Un-Seul écrit par une jeune auteur que je trouve très prometteuse. Son écriture est fluide, sans accroc. Si elle n’est pas exceptionnelle et inoubliable, elle rend l’histoire lisible très rapidement. La langue utilisée et les dialogues ne sont ni lourds ni mal construits et le tout est vraiment agréable à lire.

Prise seule, l’intrigue est un peu légère. Mais elle prend pour moi toute sa dimension à partir du moment où elle s’inscrit dans un cadre plus général, et un mystère qui englobe la planète ainsi que tous ses habitants. Elle est d’ailleurs semblable à un scénario de jeu de rôle et révèle un pan du background ainsi que son ampleur au fur et à mesure. L’intrigue est donc très prometteuse, et j’espère pouvoir en découvrir plus dans les tomes suivants.

Les péripéties auxquels sont confrontés les personnages ne laissent dans la lecture aucun temps mort. Le rythme est soutenu sans tomber dans le piège de la succession sans trêve de problèmes et de dangers qui semblent n’attendre que les héros pour survenir.

Les personnages sont sympathiques et assez attachants. Le seul petit bémol que j’aurai à signaler serait ici : les brutes ne font montre d’aucune capacité intellectuelle, les « rôdeurs » sont mystérieux et taciturnes… On dirait presque des personnages de jeu de rôle mal interprétés ou alors poussés à l’extrême dans cette interprétation. Ils évoluent avec l’histoire et en fonction de ce qu’ils ont à affronter, et ce travail sur leurs caractères doit être porté au crédit de l’auteur, d’autant qu’il s’agit de son premier roman.
~ En Bref ~

Loups Rouges est un bon premier roman qui m’a fait passer un agréable moment de lecture grâce à son intrigue agréable et à son rythme qui ne laisse pas de temps pour s’ennuyer. J’aimerais lire la suite de cette série, et j’espère qu’elle sera à la hauteur de ce qui est évoqué dans ce premier tome !