Aucun auteur n’a été maltraité durant cette interview, c’est promis !
1 – Ton entourage t’inspire-t-il lorsque tu écris ?
J’essaie autant que possible de les épargner ! Toutefois, je dois reconnaître qu’il m’arrive de glisser une expression ou un tic d’une personne de ma connaissance dans mes personnages. Pour une série de romans encore en lointain projet, l’inspiration est plus directe car j’ai puisé dans mes proches des archétypes qu’ils incarnent à mes yeux pour former la structure de base de protagonistes.
En revanche, pour ce qui est du monde qui m’entoure – de mon « entourage » au sens d’environnement –, alors là, j’y plonge les mains jusqu’aux épaules !
Je trouve parfois des rebondissements ou des résolutions de nœuds scénaristiques en discutant avec mon compagnon ou des amis, aussi.
2 – Quels sont tes auteurs favoris ?
Neil Gaiman, pour m’avoir initiée à l’urban fantasy et aux villes réelles hantées par les êtres mythiques – même si j’avais déjà lu du Zelazny. Patricia Briggs et Kate Daniels, pour m’avoir montré que ce qu’on nomme en France « bit-lit » pouvait me plaire, et pas qu’un peu ! H. P. Lovecraft, mais aussi E. A. Poe, Baudelaire, voire Lautréamont pour toute une esthétique et des thématiques qui mêlent le verbe, le symbole, l’horreur et le morbide dans une beauté insane. Pour rester sur les poètes français, j’adore les premiers recueils de Paul Verlaine et ses textes à la fois simples, presque enfantins, et envoûtants par leurs images et leurs mélodies.
Autrement, Li-Cam, Jacques Fuentealba, Sophie Dabat et Anthony Boulanger, parce que leur écriture et leurs récits font très souvent mouche. Nathalie Dau, en raison de sa passion pour les mythologies et les légendes, et de la poésie qui se dégage de ses textes – poésie dont on s’enivre également chez Pierre Dubois, notre grand elficologue, que je respecte énormément et dont j’admire le travail, qui m’est une source d’inspiration sans fin. J’apprécie aussi les histoires de Cécile Guillot et Ambre Dubois, avec qui j’ai fait plus ample connaissance grâce aux Enfants de Walpurgis et aux éditions du Chat noir. Sinon, en ce moment, j’explore Ursula Le Guin et ce que je découvre me plaît beaucoup !
3 – Combien de temps consacres-tu à l’écriture quotidiennement ?
Cela dépend si je suis dans une période « à texte » ou non. Lorsque je suis en recherche d’emploi, je peux passer quatre heures par jour à écrire, voire davantage si l’inspiration et là. À l’inverse, il arrive que je n’écrive pas une ligne de fiction durant deux, trois mois. En général, lorsque je travaille et que, dans le même temps, je suis sur un projet d’écriture qui me motive, j’écris quatre heures par week-end et l’équivalent durant la semaine.
4 – Qu’est-ce qui t’aide à développer ton imagination ?
Lire d’autres auteurs – autant en romans qu’en BD (comics, mangas…) ou que des essais –, regarder des séries, des films, écouter des groupes et des chanteurs. M’enrichir de la poésie d’autrui, mais aussi de celle des paysages, afin d’y trouver un écho dans ma propre psyché. L’histoire m’inspire également, la petite Histoire, celle des lieux aux événements étranges, à cheval entre ce que l’on nomme « réalité » et les légendes urbaines ou du terroir. Repérer des assonances entre des mythologies et des systèmes de croyance me plaît bien et j’aime donner vie à ces « toiles d’araignée » de sens.
5 – Pourrais-tu résumer ton style littéraire en un mot ?
Sensitif.
6 – Comment est née ta passion pour l’imaginaire ?
Par les histoires que me racontaient ma mère et ma grand-mère avant que je m’endorme. De là ont découlé ma passion pour la lecture, ma curiosité pour les contes, les légendes et ces récits que j’ignorais encore être des mythes.
7 – As-tu trouvé ton propre style ou est-il inspiré de plusieurs auteurs que tu aimes ?
Des auteurs ont débloqué chez moi certaines approches. Ils m’ont donné des clefs vers mon propre style. Toutefois, je ne crois pas que je m’inspire sciemment d’eux. J’essaie plutôt de trouver ma propre musique et, si je m’en suis approchée ces dernières années, je n’ai pas achevé le voyage.
8 – Quel est ton personnage préféré tous genres littéraires confondus ?
Le premier qui me vient à l’esprit est Sherlock Holmes. D’autres m’apparaissent : Long John Silver, Viviane… Mais je ne peux pas dire qu’il existe un personnage dont je sois une fan inconditionnelle.
9 – Un rêve littéraire ?
Un « rêve », nous sommes bien d’accord ? 😉
Je souhaiterais que toutes les personnes à qui mes histoires peuvent apporter quelque chose, ou qui seraient simplement touchées par elles, puissent les lire.
De manière plus prosaïque, j’aimerais pouvoir me consacrer à l’écriture sans m’inquiéter de faire bouillir ma marmite. Mais il s’agit d’un rêve partagé par de nombreux auteurs, je ne suis pas très originale pour le coup !
10 – Quels sont tes projets pour la suite ?
En ce moment, je travaille sur un nouveau roman one-shot, de la fantasyurbaine qui se déroule à Paris. On y rencontre des êtres féeriques, des créatures tout droit sorties des légendes et des mythes – comme une vouivre, un kitsuneou encore un oiseau-tonnerre – et cet humain de héros coincé au milieu.
À partir de fin janvier, peut-être début février, je commencerai l’écriture d’une novella bit-lit qui tourne autour d’une jeune femme tout juste transformée en vampire et de la chamane qui l’a « achetée » à son créateur. Le récit, lui, se déroule à Toulouse.
Je ne perds pas espoir de trouver le temps d’envoyer un petit quelque chose pour les appels à textes des éditions Argemmios, sur les mythes du Croissant fertile et sur Jack l’Éventreur.
Et, après tout cela, je terminerai mon recueil des aventures d’Hélianthe Palisède, consultante en affaires occultes et descendante de fée.
Bref, je ne chômerai pas en 2013 !