« Et viendra l’Étranger. L’Espoir Éternel. Il ouvrira ses ailes, en phénix, et sous lui refleurira le désert. Il redonnera à Saham le souvenir de son âge d’or perdu. »
Ainsi commande l’Ararak. La prophétie fondatrice de l’ordre des Prêtres Noirs.
Mais qui es-tu, homme ? Toi, maudit par la Terre et les Dieux ? Toi dont le passé se fait le ciment de cette humanité ? Al Gahama, sauras-tu trouver la force d’ébranler la forteresse millénaire du mensonge, afin que jaillisse enfin… la Vérité ?
Hauts les fers ! Par ces pages, l’annonce en est faite, l’aventure des Kerns continue !
J’ai entamé ce second tome presque un an après avoir terminé le premier. C’est donc avec un peu de mal que je me suis plongée dans cette lecture qu’à ma grande honte j’ai repoussé pendant trois mois. Mais je l’ai terminé et j’ai bien aimé cette lecture.
On découvre un nouveau pan du monde proposé par Feldrik Rivat, sur le plan géographique comme sur le plan théologique. L’histoire qu’il nous raconte nous emmène en effet à la fois à travers un immense désert, au plus profond de la terre et au sommet des montagnes, mais aussi dans les méandres de la mémoire des hommes qui, petits ou grands, ont fait l’histoire telle qu’elle est dans le présent pour Erkan. Les personnages restent bien travaillés malgré un petit bémol pour Erkan. Lui qui croyait se trouver dans un monde faux se retrouve à l’admettre sans sourciller. Peut-être ce changement aurait mérité un peu de développement, mais je vous rassure que cela n’entravera pas votre lecture !
Les différentes peuplades parlent des langues différentes, et j’ai particulièrement apprécié la traduction faite dans les dialogues.
L’histoire quant à elle est comme dans le tome 1 très complexe et stratifiée sur plusieurs générations : même si on ne suit au final que peu de personnages principaux, la plongée dans l’esprit d’autres hommes rendent parfois la compréhension de la temporalité du roman difficile à saisir. L’intrigue est riche, assurément, et l’auteur a su distiller les indices au bon endroit et au bon moment pour qu’on puisse les garder en mémoire et se les rappeler le moment venu.
L’enchaînement des chaîtres qui impliquent un changement de personnage permet à la fois de garder l’attention du lecture mais aussi de faire une pause dans la narration. En plus, cela empêche les longueurs, que demander de plus ?
Le système de magie proposé par Feldrik Rivat est très intéressant quoique complexe ! C’est avec plein de subtilité qu’Erkan, le personnage principal réussit à réellement modeler la réalité. Il semble être le dépositaire d’une très grande et très ancienne puissance et la manière dont la magie est évoquée m’a beaucoup intéressée. J’aimerais d’ailleurs en savoir un peu plus… On pourrait presque l’utiliser dans un système de jeu de rôle !
J’ai été surprise en rencontrant le brusque passage dans un passé lointain qui plonge le lecteur dans une ambiance science-fiction. Je vous le jure : rien de mieux que pour relancer l’intérêt du lecteur que de changer brutalement la tonalité du texte ! J’aurais aimé que l’intrigue se poursuive un peu plus loin dans ce genre, mais ce sera peut-être pour le troisième tome, qui sait ?
Enfin, parlons de la magnifique illustration de la couverture ! 😀 Que de talent, chez l’Homme sans Nom !
~ En bref ~
Le tome 2 des Kerns offre une lecture agréable et divertissante dans un monde toujours aussi bien construit. L’intrigue, quoi qu’un peu compliquée parfois, reste agréable à suivre et les personnages sont intéressants. Je retiendrai surtout la brusque intrusion de la science-fiction pour évoquer un passé très lointain qui m’a bien plu.
Essayez, vous passerez un bon moment !
Pour voir la chronique du tome 1 : c’est par ici !
Les Kerns de l’Oubli T2 .- Les Larmes du désert.- Feldrik Rivat.- Editions de l’Homme sans nom