Au départ, il y a un lutin qui hurle « Vous avez niqué la fantasy ! » alors qu’il retient en otage plusieurs personnes dans une bibliothèque. Et puis il y a le coup d’un soir d’Olga qui se met à déconner et à foutre le feu à son appartement, avant d’aller brouter les pissenlits par la racine. Et il y a aussi les trois punks Jex, Skrook et Pils qui doivent jouer au Festival du Gouffre tandis qu’il se passe de drôles de trucs dans la forêt d’à côté.
Reste à savoir qui a foiré en premier…
#Comment ce livre m’est-il tombé entre les mains ?
Les éditions ActuSF m’ont proposé ce roman. Je n’ai eu que de bonnes expériences dans mes lectures de Karim Berrouka. Alors des créatures fantastiques qui viennent tout casser dans le monde des hommes parce qu’elles sont insatisfaites de ce qu’ils ont fait d’elles… je n’ai pas résisté !
Merci pour votre confiance sans cesse renouvelée !
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#Un peu de fantasy, juste un peu de magie
Malgré ce titre, c’est plutôt un roman fantastique que nous propose l’auteur. Non que ça soit moins intéressant, au contraire. Mais dans Le Jour où l’humanité à niqué la fantasy (j’écrirai Le Jour où par souci de concision), des créatures féeriques déboulent en fanfare – et par vagues – dans notre monde et créent la zizanie. Ces êtres tout feu tout flamme (c’est vraiment le cas de le dire) ont une exigence : que les humains cessent leurs conneries et rétablissent immédiatement la réalité à propos de ce qu’est réellement la fantasy.
Karim Berrouka nous dévoile ce qu’est l’univers féerique selon lui : des créatures un peu stupides mais qui se veulent grandiloquentes, assez méprisantes envers notre espèce et parfois à l’opposé total de notre conception des Fées.
C’est une vision qui donne un coup de jeune et qui dépoussière les archétypes de créatures qu’on connaît et qui se prennent (parfois) trop au sérieux. Franchement, ça fait du bien. Je retrouve avec plaisir la créativité de l’auteur qui a su me dépayser tout au long de ces un peu plus de 400 pages. Comme à son habitude, il nous livre une version réinventée de notre monde et nous ouvre des portes dont on n’est pas sûrs de vouloir qu’elles existent réellement.
Au risque de me faire démolir par lesdites créatures, je préfère ce qui existe dans l’imaginaire de nos auteurs.
Apparemment, je suis encore là…
J’avoue que j’ai été un peu perdue dans la profusion des points de vue, des époques et des lieux. Mais page après page, l’auteur relie les points et tresse les fils d’une intrigue franchement bien menée et qu’il est difficile de lâcher. La chute, inattendue, a même réussi à me surprendre ! Comme souvent, avec les romans de Karim Berrouka.
Et bien entendu, comme d’habitude, je me suis laissée (em)porter par l’écriture de l’auteur. Sans en faire trop, elle est pleine d’un humour qui me parle et qui sait susciter mon intérêt… en particulier à la fin de chaque chapitre, évidemment !
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#En bref
Le Jour où… est un roman de grande qualité, tant dans son contenu que dans sa narration. L’humour y est bien présent, de même qu’une intrigue qui, en ménageant son lecteur, réussit à ce qu’on ne lâche pas l’histoire. Bien entendu que je vous le conseille !
Le Jour où l’humanité a niqué la fantasy.- Karim Berrouka.- Ed. ActuSF.- Disponible