Mille femmes blanches

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En 1874, à Washington, le président américain Grant accepte dans le plus grand secret la proposition incroyable du chef indien Little Wolf: troquer mille femmes blanches contre chevaux et bisons pour favoriser l’intégration du périple indien. Si quelques femmes se portent volontaires, la plupart des « Mille femmes » viennent en réalité des pénitenciers et des asiles de tous les États-Unis d’Amérique… Parvenue dans les contrées reculées du Nebraska, l’une d’entre elles, May Dodd, apprend alors sa nouvelle vie de squaw et les rites inconnus des Indiens. Mariée à un puissant guerrier, elle découvre les combats violents entre tribus et les ravages provoqués par l’alcool. 

Aux côtés de femmes de toutes origines, May Dodd assiste alors à la lente agonie de son peuple d’adoption…

#Comment ce livre m’est-il tombé entre les mains ? 

 J’ai découvert Mille femmes blanches totalement par hasard à la braderie de Lille. La couverture de ce roman a attiré mon œil et la quatrième de couverture a achevé de me convaincre. Et si j’ai attendu un peu avant de le lire, je l’ai dévoré. 

#Récit d’un choc des cultures plutôt rude…

 

 Je l’ai dévoré et surtout, je n’ai vraiment pas vu le temps passer lors de cette lecture. Je l’ai commencé le samedi matin et je l’a fini le dimanche soir. Quasiment 500 pages qui sont passées comme ça, le temps d’une très belle lecture.
Il faut dire que l’auteur possède une une écriture vraiment très immersive : on plonge et on replonge dans son univers sans aucune difficulté et vraiment rapidement. Les situations présentées sont très visuelles et l’équilibre entre moments de contemplation des puissants paysages américains et les actions de l’intrigue est parfait. La plume de Jim Fergus possède la capacité de passer du grand angle au huis-clos en un clin d’œil et avec une facilité déconcertante.
Mille femmes blanches, c’est aussi un dépaysement total. Temporel d’abord : le fossé entre les deux cultures et les préjugés racistes qui en découlent nous replongent dans l’époque – pas si glorieuse – du dix-neuvième siècle. Puis géographique. C’est d’ailleurs l’un des éléments que j’ai le plus apprécié dans ce roman. Le temps de ces presque 500 pages, on oublie notre quotidien citadin rempli de bruits pour plonger dans le silence et la majesté des grandes plaines de l’ouest américain. De toute beauté.
Jim Fergus nous propose aussi un portrait sociologique des bien-pensants américains de l’époque à travers les regards de ces femmes issues d’une éducation remplie de préjugés. J’avoue qu’il m’a été un peu difficile de ne pas être révoltée par les pensées de la narratrice qui émet un jugement sur la seule base des on-dits avant même d’avoir découvert sa future culture d’adoption. Mais c’est vrai qu’il s’agit d’un trait de caractère 100 % humain après tout.
À ce propos, les personnages ont bénéficié d’un traitement bien particulier et se révèlent totalement humains. L’auteur a réussi à leur donner une évolution personnelle et celle-ci est réellement intéressante et participe beaucoup à l’ambiance du récit. Ils mûrissent grâce aux épreuves auxquelles ils sont confrontés et je me suis découvert un attachement – ou au contraire une aversion – pour plusieurs d’entre eux.
Si ma lecture a été distrayante et instructive, j’ai été accompagnée durant tout son long d’un sentiment d’impuissance devant la situation de l’intrigue et des personnages. Le comportement humain est retranscrit avec beaucoup d’exactitude et la manipulation du peuple indien par les américain a de quoi donner la nausée. Bafouer une culture et des traditions et l’écraser de la sienne est juste terrible. Et le pire : ça s’est réellement passé comme ça. En bref, de quoi donner du grain à moudre à notre propre sentiment de révolte

#En bref

  
À bien des égards, Mille femmes blanches est une grande réussite. La plume littéraire et efficace de Jim Fergus et son talent pour passer de grands paysages à un zoon serré est incroyable et facilite l’immersion du lecteur dans son univers.

C’est un récit difficile à lire mais ô combien captivant que je vous conseille !
 
 

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