Sex, drugs & Rock’n’Dole

C’est un évènement dans la petite ville de Dole : Edie, l’égérie de la scène gothique est en concert avec son groupe. Elle a tout renié pour connaître la gloire, même son âme. Après un retard de plusieurs heures, les premières notes retentissent dans la salle. Mais un phénomène étrange se produit : la foule en liesse se trouve plongée dans une transe fiévreuse. Les corps se mêlent, et tous les spectateurs adoptent un comportement étrange. Le lendemain, tous les médias se déchaînent sur l’évènement  Edie a disparu, et toutes les personnes, musiciens compris, n’ont aucun souvenir de la soirée écoulée.

Sauront-ils retrouver Edie ? Et même, retrouver simplement leurs souvenirs ?

Amis lecteurs, laissez-vous mener dans cette histoire à travers différents personnages : Edie bien sûr, mais aussi un membre de son groupe, des spectateurs, des roadies et même des motards.

Chacun possède des bribes de souvenirs de la soirée. C’est sur cette idée que l’auteur a construit ce récit, en morcelant l’histoire en épisodes. Cette construction, ingénieuse, garde le lecteur en haleine jusqu’au bout du texte et à continuer sa lecture à la fin de chaque paragraphe.
Jean-Pierre Favard nous apporte ici un récit prenant dans lequel le fantastique est savamment distillé. A travers un livre plus précisément, qu’Edie reçoit d’un mystérieux admirateur belge. S’en suit la description d’un rituel magique complexe et son but : la célébrité.
Mais la recherche de la célébrité a une contre-partie : un marché avec le diable et la perte de son âme. Edie va-t-elle rentrer dans le club très fermé des « morts à vingt-sept ans » ?
Sex, drugs & Rock’n’Dole est un bon roman d’un auteur à ne pas laisser passer.

Sex, drugs & Rock’n’Dole.- Jean-Pierre Favard.- 143 pages.- Ed. La Clef d’Argent.- 12€

L’Enfant du cimetière

Yoann n’est pas à proprement parler un « enfant trouvé». Il a, certes, été abandonné par sa mère dans un cimetière, mais a été recueilli par ses occupants nocturnes, les Esprits. Tout va bien dans le meilleur des mondes : Yoann tombe même amoureux d’Ora, le spectre d’une petite fille de douze ans aux épais cheveux et aux grands yeux noirs de jais. Mais une menace plane sur la vie paisible du cimetière : un agrandissement est prévu, ce qui inclut le déplacement des tombes de ses plus anciens occupants.
Yoann est découvert et emmené de force dans un orphelinat. Aidé d’Ora, parviendra-t-il à s’échapper et à sauver le cimetière où il a toujours vécu ?

L’Enfant du cimetière est un conte gothique. Ici pas de macabre mais le récit fantastique d’un jeune garçon vivant parmi les Esprits au beau milieu d’un cimetière ! Toutes les caractéristiques du conte sont reprises dans cette histoire : un héros, une histoire d’amour, un complot et même une malédiction menaçant les esprits rebelles ! De quoi promettre une lecture palpitante.
Si la trame du conte est connue, l’histoire est en revanche originale. Durant la lecture, je n’ai pas cessé de penser que l’univers dessiné par l’écrivain est semblable à celui de Tim Burton.
L’intemporalité de l’Enfant du cimetière est une autre caractéristique du conte. L’époque non définie donne au lecteur tout le loisir d’imaginer celle qui l’attire le plus. Pour moi, cela a été le XIXème siècle, période durant laquelle nombre d’écrits à propos d’orphelins ont vu le jour.
Il s’agit d’une histoire courte, trop peut-être. Chaque chapitre est clos par un dessin représentant un élément mis en exergue. J’aurais trouvé approprié la présence d’une carte représentant le cimetière, ce qui aurait été un plus pour l’histoire. Cela aurait permis aux jeunes lecteurs de se représenter les lieux avec peut-être plus de facilité.
Mais c’est, je pense, le seul « reproche » que l’on puisse faire à ce livre.
Amateurs de contes, procurez-vous l’Enfant du cimetière au plus vite.

L’enfant du cimetière.- Pierre Brulhet.- 2010.- Ed Juste pour lire.- 12€

Sur la piste des dragons oubliés (premier carnet)


Ce Carnet contient mes notes et les croquis accumulés lors d’un long voyage aux confins des terres de Bretagne, d’Irlande et d’Ecosse.
« Sur la piste des dragons oubliés »
Il est précieux, prenez-en soin.
E.B.M.

Lecteur, ce que vous tenez entre vos mains est une reproduction véritable du carnet original d’Elian Black Mor, le célèbre chasseur de dragons. Vous trouverez nombre de découvertes qui ont motivé ses voyages à travers les terres celtes : Bretagne, Irlande et Ecosse à la poursuite de dragons perdus dans le temps.

Il a réusi à le prouver : les dragons existent bel et bien. Vous le découvrirez en feuilletant les pages chargées de souvenirs récoltés ici et là : tickets d’entrée pour un spectacle où vous pouviez voir un vrai dragon, notes écrites avec rapidité relatant les réflexion de l’auteur et même des coupures de journaux relatant un fait exceptionnel !
Préparez-vous à frissonner à chaque page : qui sait ce que la suivante vous réserve ! Laissez-vous emporter par la lecture de ce carnet et peut-être partirez-vous vous-même à la recherche des dragons !
Quand on ouvre Sur la piste des dragons oubliés, c’est avant tout un carnet de voyage qu’on lit. L’attention portée à la qualité graphique et textuelle de cet ouvrage est merveilleuse : chaque élément est à sa place, de telle manière que le lecteur sera bluffé et sera poussé à se demander plusieurs fois s’il s’agit oui ou non d’un réel carnet.
Les illustrations sont toutes plus belles les unes que les autres : que ce soit celles en couleur dignes des plus beaux tableaux, ou les simples croquis pourtant réalisés par le dessinateur hors-pair qu’est l’auteur. Toutes les peintures recèlent une touche de magie qui rend ces créatures tellement vivantes que s’en est presque douloureux.
Ce premier carnet ouvre une série tous plus beaux les uns que les autres. N’hésitez surtout pas à succomber à l’appel de ces majestueuses créatures ailées. Mais surtout n’oubliez pas :
« Qui trop combat le Dragon devient Dragon lui-même. »


Sur la piste des dragons Oubliés.- Elan Black Mor.- Ed Au bord des continents.- 23€ 
Le site de l’auteur…

Chien du Heaume

Chien. C’est le nom qu’on lui donne. Parce qu’elle est mercenaire, et qu’on la siffle dès que la guerre menace. De toute façon, elle ne connaît pas son vrai nom. La seule chose qui la rattache à son passé est la hache ornée qu’elle tient de son père. Elle n’est pas belle, mais elle survit dans un monde rude et rempli d’hommes.
A travers ses missions, c’est son passé qu’elle cherche. Elle croise sur sa route plusieurs personnes : un forgeron au visage barré d’une brûlure en forme de croix, un châtelain qui aurait bien connu son père… Tel est le but que Chien du Heaume s’est fixé.




Chien du Heaume est le premier roman de ce genre que je lis. Il se situe aux frontières du fantastique, car le voile « merveilleux » (au sens littéraire du terme) est très mince. L’univers dans lequel évolue notre rude héroïne est sombre et empli de dangers embusqués et prend place dans le haut moyen-âge.

Le lecteur peut ainsi suivre l’héroïne dans sa quête pour retrouver son passé. Il peut également admirer la pugnacité dont elle fait preuve pour se tailler une place dans le monde viril et abrupt du mercenariat, souvent à l’aide de sa hache. Une femme comme Chien dans un monde où les hommes prennent toutes les décisions a de quoi surprendre. Notre héroïne, non content de lutter contre les préjugés et la gent masculine, doit également faire face à des trahisons féminines.

Le style de l’auteur est tout aussi brutal que le monde qu’elle dessine sous sa plume : les dialogues sont brefs et précis et le langage achève de nous y transporter. La brutale réalité du quotidien médiéval s’impose dès le début de la lecture et donne à l’histoire les accents du réalisme.
Seul petit bémol selon moi… la fin est un peu trop rapide comparé au délai de la mise en route de l’histoire.

Passons à la couverture : comme d’habitude, on reconnaît là l’œuvre des graphistes et des maquettistes des éditions Mnémos qui ont comme d’habitude fait un beau travail.
Justine Niogret a sorti en 2011 la suite de Chien du Heaume, intituléMordre le Bouclier.
Illustration : Johann Bodin

Chien du Heaume.- Justine Niogret.- 2009.- Ed Mnémos

Dirty MJ (Petit manuel du MJ tordu)

« Apprenez les trucs les plus fourbes, les plus méprisables et même les plus malhonnêtes des plus perfides des maîtres du jeu, des pièges et des tactiques qui feront de vous le MJ que vos joueurs aiment haïr. »
Dirty MJ est un livre regroupant onze articles que l’auteur a publié dans la revue Pyramid aux États-Unis.


Découvrez, amis rôlistes, les pires subterfuges dont vos maîtres du jeu utilisent habilement, le plus souvent à votre insu. A travers divers exemples, John Wick aborde plusieurs façon de bien mener une partie qui deviendra inoubliable pour vos joueurs. Rassurez-vous, il ne répète pas à chaque page qu’un bon MJ est un MJ qui aime faire mourir les personnages de ses joueurs, mais qu’il doit avoir plus d’un tour dans son sac pour mieux les surprendre.
Il vous apprendra aussi comment « maîtriser » les joueurs rebelles, ceux qui ont par exemple tendance à trop se référer aux règles ou qui trouvent tout le temps à redire. Des solutions diplomates pour imposer votre volonté sans froisser le joueur mis en cause : une véritable « diplomatie rôlistique » en quelque sorte.
Autre cas de figure : comment gérer la mort d’un personnage ? C’est l’une des choses que l’apprenti MJ ou simplement le lecteur un peu curieux trouvera à travers des mises en situation.
Là est la force de ce livre, si je puis dire : l’auteur prend comme exemple les parties qu’il a pu mener, notamment celles d’un jeu nommé Champions (jeu de super-héros). Dirty MJ est un petit manuel à mettre entre toutes les mains.
Un seul bémol : son prix un peu élevé pour un livre de ce type.
Dirty MJ.- John Wick.- 2010.- La bibliothèque interdite.- 15 €

La Compagnie des fées

La forêt de Sherwood, devenu un haut lieu du tourisme en Angleterre, est petit à petit rongée par la civilisation moderne. A tel point que les elfes, sagement gouvernés par Obéron et Titania, doivent se résoudre à quitter leur demeure ancestrale où ils étaient établis depuis la nuit des temps.
Commence donc un voyage haut en couleurs, agrémenté par des événements tous plus imprévus les uns que les autres : un jeune homme ensorcelé en charge de les aider à atteindre une autre forêt plus grande, le vol d’un enfant par Titania qui déchaînera les médias du monde entier… A leur passage, nombre de créatures mythiques se réveillent et se remettent à vivre… même les pires, comme Morgan Le Fay qui volera l’enfant de Titania. Les elfes arriveront-ils sains et saufs à la Nouvelle Forêt ?

La compagnie des fées est pour moi le meilleur mélange des légendes arthuriennes, celtiques, mais aussi d’une excellente adaptation du Songe d’une nuit d’Été de l’éternel Shakespeare. Le lecteur pourra d’ailleurs assister à une scène hilarante dans laquelle les elfes croiseront la route d’une troupe de comédiens en pleine répétition d’une scène du Songe d’une nuit d’été… Puck et ses compères seront ulcérés de voir de vulgaires humains prendre leur rôle de manière si mauvaise.
Le lecteur pourra donc y retrouver les personnages principaux de la pièce, en chair et en os : Obéron le roi des elfes, Titania la reine des fées, mais aussi Puck, le lutin malicieux. Guidés par Sid, le jeune mécanicien, ils chercheront coûte que coûte à rejoindre la Nouvelle Forêt dans laquelle ils pourront vivre en sécurité.
Durant leur voyage, ils passeront par des sites chargés en légendes et en magie : stonehenge par exemple. C’est là qu’ils devront affronter la terrible Morgan qui s’est éveillée à cause de l’onde de choc provoquée par le mouvement d’un peuple magique.
De nombreuses légendes vont être offertes au lecteur durant le voyage des elfes : une vache immense, un géant… autant de mythes plus ou moins connus de l’histoire anglaise. En plus de la lecture d’un roman fondamentalement drôle et émouvant, le lecteur pourra également dévorer une véritable tranche du folklore britannique.
La Compagnie des fées est donc un véritable hommage à la littérature et aux légendes britanniques et celtiques. Ce roman drôle et émouvant est à mettre au plus vite dans toutes les bibliothèques des amateurs des légendes, mais aussi de la fantasy en général !

La compagnie des fées.- Gary Kilworth.- 2005.- Ed Terre de brume
Paru en 2007 aux éditions Folio SF

Sîn, le dernier poète (tome 1)

Imrou, Ransâ, Dalim et Selma sont des adolescents dont la vie s’écoule paisiblement avec leurs amis et tuteurs Felden et Siméon dans les forêts du Naharina. Mais l’arrivée d’une conque gravée de symboles étranges porteurs d’un mystère plus grand encore bouleverse leur quotidien. Les voilà partis pour un long périple qui leur fera traverser la moitié des Deux-Terres. Aidés par leurs amis, dont de vaillants Kinderi, Siméon et Felden défont nombre d’ennemis avant de parvenir à leur première étape, la cité magique de Kudram. C’est à partir de ce moment qu’ils se rendent compte que rien n’est plus pareil dans le monde et que le Dénébolar, la Poésie Maudite est plus forte que jamais alors que l’Arbre Originel, d’où découlent toutes les forêts des Deux-Terres, se meurt… Cela sera-t-il la fin du monde ? Ou simplement la fin d’une ère…


Sîn, le dernier poète est indéniablement un roman de qualité. Le monde oriental dans lequel se déroule l’histoire comporte de subtiles touches orientales, notamment dans les dialogues et dans la trame de fond font de cette histoire un véritable plaisir à lire.
Un petit bémol peut-être : le déséquilibre dans la longueur de certains chapitres, rien de grave cependant. C’est bien peu de chose face au contenu de ces chapitres. Les moments de tension s’alternent parfaitement avec des passages plus calmes qui permettent aux personnages de faire avancer l’intrigue et donnent au lecteur de précieuses informations sur leur histoire et sur leur sombre futur.
Sîn, le dernier poète n’est pas uniquement un roman, la poésie est omniprésente car fondatrice du monde des hommes par le Créateur. Pour cela, l’auteur crée une langue, celle des étoiles. Le Njomalil est issu de langage universel et est la seule façon de combattre son pendant maléfique, le dénébolar dont le nom ne doit pas être prononcé à la légère sous peine de lui donner de la puissance.
Cette langue sacrée est composée de symboles donc chacun d’entre eux, en plus de représenter une lettre, est le schéma d’une constellation particulière. Il est possible de l’apprendre sur le site de l’auteur grâce à un tableau de conversion.
Dans le texte, les poèmes sont traduits par l’auteur pour une lecture plus aisée. Elles transportent le lecteur de la manière la plus efficace qui soit dans l’univers de Sîn. Comme dans la réalité, la poésie est pour moi l’un des plus gracieux moyens de faire passer une information.
L’auteur propose dans Sîn, le dernier poète un univers aussi riche que vaste. Ce n’est pas uniquement un monde dessiné à la va-vite. Passionné d’histoire et féru de mythes pré-islamiques, Noureddine Séoudi nous propose quantité de personnages légendaires et de créatures fantastiques tout droit sortis de ces mythes.
Le bestiaire pas si inconnu que ça… Les héros côtoieront dragons, nains et d’autres ignobles créatures issues du Dénébolar. Le bestiaire très vaste donne envie de s’intéresser de plus près aux légendes orientales si peu connues dans nos contrées.
De plus, certaines créatures, comme le fameux Altaïr, n’est pas sans rappeler un fameux aigle ami d’un magicien nommé Gandalf. Cette référence m’a conforté dans mon appréciation de ce roman et qui me semble être un gage de qualité. Je ne dis pas que l’auteur s’est massivement inspiré des œuvres de Tolkien. Au contraire : les discrets clin-d’œil à des scènes peu connues de Bilbo le Hobbit sont pour moi un gage d’érudition littéraire mais aussi d’une grande diversité culturelle de l’auteur.
Les personnages sont quant à eux uniques et l’épaisseur est évidente et travaillée : ils ont un passé clair et un caractère bien campé. Il en va de même pour les magiciens. Sîn, le dernier poète peut être par plusieurs aspects considéré comme un roman initiatique : le « plus » de cette histoire est que les enfants agissent sur leur avenir et possèdent une capacité de décision tout en découvrant leur passé et les légendes fondatrices de leurs peuples respectifs.
Je vous invite à vous plonger dans univers fantasy orientale. Sîn, le dernier poète conserve les traits caractéristiques du genre tout en présentant un univers riche et varié tant dans l’histoire que dans ses intervenants.
Sîn, le dernier poète.- Noureddine Séoudi.- 2009.- Ed. Atria

Les Enchantements d’Ambremer


Allons à Paris, en 1909. La Tour Eiffel n’est pas en métal mais en bois blanc, et parmi les humains vivent elfes, ondines et lutins. Et bien sûr, la magie est partout présente : la ville des elfes, la jumelle féerique de Paris est toujours visible de loin et une station de métro va jusque-là.
Mage de haut niveau du cercle cyan, Louis Denizart Hippolyte Griffont  se trouve chargé d’enquêter sur un trafic d’objets enchantés. Mais le voilà plongé bien malgré lui dans une obscure histoire de meurtres en série impliquant un puissant mage noir et ses monstrueuses gargouilles, mais aussi une coopération forcée avec la baronne de Saint-Gil avec laquelle il semble entretenir des relations bien plus personnelles qu’il ne le laisse paraître…



Les Enchantements d’Ambremer est le premier des romans que j’ai lu de Pierre Pevel. J’ai tout de suite été séduite par la légère touche steampunk de cette histoire. J’apprécie de manière générale les récits dans lesquels on peut trouver des créatures féeriques dans une histoire à enquêtes comme Les Enchantements d’Ambremer.
L’auteur manie le suspens de manière correcte et sait ajouter des touches comiques dans les moments adéquats. Les dialogues sont bons et maniés avec art, ce qui est parfois rare dans le genre du thriller où l’accent est mis sur l’action. Beaucoup de rebondissements sont présents dans ce roman, ce qui donne une bonne cadence à ce livre.
Tout comme les dialogues, les personnages sont hauts en couleur, notamment le protagoniste, Louis Denizart Hippolyte Griffont ou encore le fameux arbre doué de conscience qu’il considère comme son ami…
Humour, fantastique, féerie et action sont présents dans ce roman aux tonalités de romans feuilleton classiques. De par son rythme et son histoire, Les Enchantements d’Ambremer est un roman (trop) rapide à lire selon moi. Mais cela reste plaisant bien sûr !
🙂
Les Enchantements d’Ambremer.- Pierre Pevel.- Le livre de poche.- 2007

Sauvons les petites librairies et les livres


Demain se tient la quatorzième journée de la librairie indépendante en France et en Belgique. Or, les ventes de livres diminuent. Tout ça pour quoi ? Pour acheter sur Internet. Certes, les possibilités d’achat sont optimales : on peut commander toute la journée mais aussi la nuit, et même le dimanche. Oui, cela peut avoir des possibilités, je vous l’accorde. En effet, un libraire n’est pas ouvert toute la journée et toute la semaine. Excusez le, il reste un être humain.

Mais à moins de savoir ce que l’on cherche, comment s’y retrouver dans la véritable forêt de papier, les immenses rayons virtuels que représentent des grandes librairies en ligne ? A mon sens, rien ne remplace les précieux conseils d’un libraire. Il connaît ses livres et, s’il est compétent, il saura vous aiguiller au mieux.

Mais nous avons de la chance, amis lecteurs, nous vivons dans un pays où la chaîne du livre est préservée par la loi Lang de 1981 sur le prix unique du livre. C’est elle, contrairement aux pays anglo-saxons par exemple où les librairies indépendantes n’existent pour ainsi dire plus, qui préservent nos petits libraires qui pourtant ont de plus en plus de mal à survivre.
« Aller dans une librairie de quartier est devenu aujourd’hui un acte militant ». C’est ce que j’ai entendu ce matin, et c’est cela qui a motivé l’écriture de cet article. Je fréquente les librairies depuis que je suis enfant, et jamais je n’ai estimé que cela relevait d’une quelconque pensée militante. Une librairie est avant tout pour moi un lieu de culture un peu hors du temps.
Mais à bien y réfléchir, il est vrai que se rendre dans une librairie est devenu un acte nous différenciant sur le plan culturel. A l’heure où de nombreuses personnes ne font que recevoir des informations pré-mâchées par les journalistes télévisuels, de moins en moins de gens prennent le parti de lire. Ils préfèrent rester passifs devant des télé-crochets broyeurs de neurones. Je ne comprends pas cela.
C’est sûrement l’une des raisons pour lesquelles je tiens ce blog, amis lecteurs. Remettre au goût du jour la lecture de livres. Tous les livres : romans, BD, essais, documents historiques, et j’en passe.
Faites le premier pas car « On ne force pas une curiosité, on l’éveille ».
(D. Pennac, Comme un roman)

Vous avez aimé cet article, allez voir celui-ci.

Plus d’information par ici :
http://booknode.com/actus/2012/04/24/fete-de-la-librairie-independante-et-un-livre-une-rose/

Faerie Hacker

Les hommes ne le savent pas, mais leur monde est sur le point de chavirer. Le monde de Faerie, qui se nourrit des grands événements de l’Histoire des hommes pour produire la Couleur qui donne son pouvoir à ses habitants, connaît de profonds bouleversements. En effet, depuis la Shoah, l’Infrasombre, le pendant maléfique de la Couleur, se développe, et ses émissaires envahissent le monde réel pour tenter de faire triompher les plans de leur maître.
Lil, jeune fey rebelle a été bannie de Faërie pour protéger le monde des hommes de l’Infrasombre. Aidée par le capitaine Lartagne, peu habitué aux us humains, elle suit les traces d’un mystérieux démon qui dissémine ses crimes à travers Paris depuis des décennies sous différentes identités. Elle se trouve confrontée à une entreprise de jeux vidéos en vogue au nom évocateur de Devil’s game. En se mêlant aux geeks de cette entreprise, elle découvrira bien des choses… Que cache cette façade en apparence si parfaite sous tout rapports ?

J’apprécie en particulier l’introduction judicieuse de l’histoire dans un récit fantastique. Ce roman appartient au nombre des histoires dans lesquelles le mélange des deux est réussi. L’auteur a également su introduire le lieu commun mainte fois narrée du combat du bien contre le mal avec une nuance originale : la couleur. C’est selon moi une idée astucieuse, en plus d’être originale et fraîche. Cela apporte un mélange de légèreté et de sérieux à ce conflit et lui donne un cachet certain. De plus, j’ai toujours trouvé délicat de traiter d’un sujet aussi sensible que celui de la Shoah, et je n’imaginais pas qu’on puisse l’aborder dans un roman fantastique. C’est un autre point positif que je souhaite souligner à propos de ce roman.
Nonobstant son fort ancrage historique, l’auteur a su lui préserver sa modernité, en abordant un thème aujourd’hui fort prisé des médias : les risques des jeux vidéos pour le jeune public. Faire en sorte que le jeu vidéo devienne « réel » est une façon, humoristique certes, de souligner conséquences que peuvent avoir une exposition trop longue aux jeux vidéos (de combat notamment) sans une sensibilisation à ces risques au préalable. Les joueurs (souvent jeunes) ne sont pas souvent au fait des risques d’accoutumance à ce type de jeu et des dégâts que cela peut occasionner sur leur vie personnelle, professionnelle et relationnelle.
Les notions inhérentes au monde de Faërie sont relativement aisées à comprendre, ce qui ne bloque pas la lecture. De plus, l’auteur nous présente des personnages attachants et hauts en couleur, bien que maladroits. Ils recèlent mille et une faces cachées qui ne manqueront pas de surprendre le lecteur au détour d’une page !
J’ai découvert ce livre par hasard en librairie et je ne suis pas déçue par lui. Chapeau à l’auteur et aux éditions Mnémos qui sont pour moi une des meilleures maisons d’édition fantastique en France.
Faerie Hacker.- Johan Eliot.- 2003.- Ed. Mnemos.
Le site des édition Mnemos : http://www.mnemos.com/