L’Aube du Dragon


Nous sommes aujourd’hui le 22 août. Et ce n’est pas un vendredi comme les autres ! Il s’agit du Ray’s Day, un jour spécial qui fête le livre et la littérature. A cette occasion, je me suis demandée ce que je pouvais apporter comme pierre à l’édifice. Des chroniques, j’en publie toutes les semaines. Des articles de fond ? Déjà fait. Alors, je vous offre quelque chose d’un petit peu différent, j’ai décidé de vous livrer un texte que j’ai écrit il y a quelques mois. Il n’est pas parfait, mais j’ai pensé que c’était une bonne manière de célébrer le livre par l’écriture d’une histoire. J’espère qu’elle aura l’heur de vous plaire, bonne lecture !


Cent ans que je l’attend. Que dis-je, mille ans peut-être ! Tous ces siècles que j’ai gâché à rester plongé dans mon sommeil minéral couché sur mon tas d’or ! Je ne souviens même plus à quel roi des hommes, des nains je l’ai pris. Cela n’a plus d’importance, ils doivent tous être morts maintenant. 
Je ne peux encore bouger, il faut que je laisse le temps à mes muscles et à tout mon corps de reprendre vie. Peu m’importe combien de temps cela prendra, j’ai tout le temps. Mon esprit lui, est déjà réveillé, et il échafaude des plans pour accroître mon tas d’or que je ne connais que trop à force de l’avoir compté et recompté. Peut-être même pourrais-je rétablir mon ancienne domination sur ce pays. Quel plaisir ce sera d’entendre les braves humains hurler, bêler comme leurs minuscules animaux qu’ils appellent moutons. Je sentirai leur peur monter jusqu’à moi dans leurs clameurs qui s’élèveront sur mon passage.
Je pousse un profond soupir qui projette un long jet de vapeur qui s’écrase contre la paroi de l’immense grotte où je me suis endormi. J’ai l’impression, à mesure que mon corps reprend du service, que cet espace est plus étriqué qu’auparavant. 
Enfin, alors que du temps s’est encore écoulé, je sens que mon corps est à nouveau mien. Je remue d’abord doucement mon cou. Un craquement sonore retentit, bientôt suivi par d’autres alors que je bouge le reste de mon corps reptilien. Je soupire à nouveau, de satisfaction cette fois, car rien ne s’est définitivement figé. J’inspire profondément, entame un mouvement de rotation de mon corps, et je cherche la sortie de ma caverne. Ah, quel doux son que le bruit des pièces qui tombent en cascade de mon corps et tintent sur le sol dans un bruit cristallin…
Ce n’est pas le début d’une nouvelle vie, mais plutôt un renouveau. Mieux, le début d’une nouvelle ère de terreur qui sera la marque de mon règne ! J’ai encore de bien beaux siècles devant moi. 

Enfin, je trouve l’endroit où j’avais aménagé une entrée. D’un coup puissant de ma queue, je disperse les gros blocs qui masquent l’entrée de ma grotte. Je sens avec délectation la montagne trembler sous le choc. Une preuve de ma puissance ! Mes sens repèrent non loin un cours d’eau. Aussitôt, une soif atroce me tenaille. Je me dirige pesamment vers la source tout en imaginant par anticipation la légèreté que je ne tarderai pas à retrouver une fois dans les airs. J’ai tellement soif que je bois à longs traits, quitte à tarir le flot qui m’abreuve. Je me sens revivre un peu plus à chaque gorgée, comme si chaque goutte d’eau réveillait une cellule de mon corps encore endormie. Ce n’est pas pour éteindre le feu qui brûle en moi, mais plutôt pour amollir la roche qu’étaient devenues mes chairs après des siècles d’immobilité.

A nouveau, je soupire de satisfaction et regarde avec amusement l’eau que je buvais se mettre à vrombir en grosses bulles bouillonnantes. Puis je me détourne et hume à nouveau l’air. Je trouve bientôt ce que j’y cherche, un souffle d’air un peu plus frais qui m’annonce l’extérieur. Alors, je m’élance de toutes mes forces contre le pan de roche. celui-ci tremble avec force tandis que je recommence dans un grand rugissement. J’entends les éboulements que je provoque, mais je n’en ai cure. Si humains il y a derrière, ils reconstruiront leurs habitats plus loin… si bien sûr je leur laisse une chance de se sauver, cas la faim me tenaille. Enfin, je perçois un air beaucoup plus frais. Un dernier coup dans la paroi et je débouche à l’air libre ! Je reste un instant immobile, le temps d’apprécier les bourrasques glisser sur mes écailles, le long de mon dos, entre mes ailes. Quelle sensation délicieuse…
A nouveau, je pousse un long rugissement de joie dans lequel je fais passer toute ma joie de la libération. 
J’éprouve la sensation du sol rocailleux sous mes griffes et hume longuement l’air qui m’entoure. J’y décèle l’hiver qui arrive, les animaux qui nichent dans les montagnes qui m’entourent. L’idée que certains ne pourront jamais ressortir de leur tanière ne fait qu’effleurer mon esprit. Je ne peux plus attendre.

Avec volupté, j’étends mes ailes, ramasse mon corps puissant et me propulse dans le vide. Je m’élève au dessus des cimes, contemplant les neiges presque aussi vieilles que moi. Personne d’autre que moi ne pourra jamais les approcher d’aussi près, et j’espère qu’aucun homme ne posera le pied dessus. Tant que ceux de mon espèce vivront, ils empêcheront les hommes de dépasser les limites !
L’air, glacial à cette altitude, fait claquer le cuir dépourvu d’écailles de mes ailes. Quelqu’un d’extérieur à la race draconique ne peut comprendre le vivifiement, l’inégalable plaisir que provoque la caresse tantôt vive, tantôt douce des courants d’air sur mes écailles, le long de mon corps fuselé taillé pour fendre les brises, percer les nuages et fondre à toute vitesse vers la terre, notre mère à tous. 
Ivre de bonheur, je me laisse aller un long moment à des cabrioles et autres fantaisies dignes d’un dragonnet. Puis je me reprends. Il est temps que je songe à me sustenter, ces efforts ont camouflé ma faim, mais elle se réveille maintenant avec une force redoublée. 
Je commence donc à faire remonter dans ma mémoire la topographie de la région dans laquelle je me suis endormie. Je pose ensuite mon regard acéré sur le sol. Ma surprise est grande en voyant parfois de grosses concentrations lumineuses. Les hommes auraient-ils utilisé leur cerveau pour évoluer et quitter leurs campagnes ? Asseoir de nouveau ma domination sur cette espèce sera un défi à relever et déjà, mon esprit échafaude un plan infaillible pour dominer à nouveau la race humaine.
Je survole plusieurs  de ces concentrations lumineuses, planant avec volupté parmi les étoiles. J’amorce enfin ma descente et finit par atterrir avec grâce dans des collines derrières lesquelles se tient une bourgade de taille modeste. Je me mets à rôder en quête d’une demeure isolée dont les occupants pourraient me sustenter. Ma recherche aboutit bientôt. Je me trouve à proximité d’une maison massive à laquelle est accolé un bâtiment long et bas dans lequel je crois reconnaître une bergerie. 
Je dois m’avouer satisfait car je n’ai rien perdu de mes facultés cognitives. Mon cerveau est pareil à un magma perpétuellement en ébullition duquel les idées jaillissent, toujours excellentes. Je sais que les bêtes sentiront ma trace et s’agiteront. Le fermier, qui à coup sûr ne dort que d’un oeil, surgira pour connaître la cause de vacarme. C’est presque trop facile, et la perspective d’un repas solide me fait saliver par anticipation. 

Je me place le long du bâtiment, dissimulée par la pénombre. Je peux passer inaperçue si je le souhaite. Bien entendu, les créatures laineuses et bêlantes perçoivent immédiatement la brûlure subtile présente dans l’atmosphère et s’agitent. Quelques minutes plus tard, je perçois du mouvement de l’autre côté de la bâtisse. Tenant une torche à bout de bras, le berger sort de sa maison. Sa tenue ne manque pas de m’étonner. Je ne me souviens pas de ces braies, ni de ces chemises et encore moins de ce tricorne poussiéreux. J’attends qu’il s’approche de l’entrée de la bergerie et en déverrouille la porte et projette sur lui un long jet d’acide droit sur le visage. Puis je me jette sur lui sans autre forme de procès : l’heure n’est pas à impressionner les hommes, mais à reconstituer mes forces. Hormis sa crasse, la chair humaine déverse en moi des saveurs qui réveille d’antiques souvenirs enfouis. Je sens en effet que peu à peu la force qui quitte ma proie se déverse en moi par cascade de sang encore tiède. Mais bientôt, l’homme est avalé. Je me tourne vers le troupeau dont les bêlements apeurés commencent à m’irriter. Une fois ces friandises avalées, je m’éloigne puis prend mon envol. Certes, il s’agit d’un départ furtif indigne de quelqu’un de mon rang, mais ce mauvais souvenir sera bientôt remplacé par le retour de mon règle éclatant. Il est temps de reformer famille et armée pour rétablir le règne des dragons sur le monde. 
© Mathilde Przymenski

Chroniques d’une humanité augmentée


« Julien Sciarmozzi a un problème. Un gros. Quelque chose cloche dans sa tête, il a comme des absences inexplicables. À moins que ce ne soit la réalité qui se trompe ? Nicolas ne se conçoit qu’au travers des réseaux sociaux. Est-ce dans le but de combler un manque affectif, ou pour une raison autrement plus sérieuse ? Et que dire de Marc, cet homme immergé dans un monde où chacun ne jure plus que par l’apparence virtuelle — en réalité augmentée — de ses collègues ?
Perdus dans le mince interstice séparant le monde réel de l’univers virtuel, les personnages de ce recueil nous entraînent dans leur sillage…
Oserez-vous franchir les limites du réel en leur compagnie ? »


Cette lecture m’a été proposée par l’auteur lui-même. Partagée entre la crainte d’un texte compliqué (c’est de la science-fiction après tout), et la curiosité. Après avoir un peu repoussé l’échéance, je me suis finalement plongée dans cette histoire.

J’en suis malheureusement ressortie assez mitigée, ce qui arrive parfois. Je l’ai déjà dit dans l’un de mes brefs avis « à chaud » sur les réseaux sociaux, j’ai trouvé cette histoire assez déstructurée et difficile à suivre. À première vue, il s’agit de l’évolution d’une lignée familiale et de celle de la Terre à travers les époques.

L’écriture de Pascal Bléval est relativement fluide et cette histoire se lit très vite et très facilement. Si les situations exposées ne participent pas à une intrigue claire et structurée, il s’agit de situations très bien décrites et facilement visualisables, ce qui constitue l’un des points forts de cette histoire, il faut le reconnaître !

L’histoire ne m’a pas emportée avec elle et je pense que c’est justement dû à cette succession de portraits interrompue par des intermèdes qui font perdre le fil de l’intrigue au lecteur un peu distrait, ce que j’ai sûrement été je l’avoue. Je n’ai pas pû m’attacher aux personnages, à tel point que leur sort m’était indifférent. Comme si au final, leur sort importait peu. C’est du moins l’impression que j’en ai eu à la lecture de ce court roman.

Néanmoins, l’enjeu « prédicatif » de cette histoire en est le principal point positif : l’auteur attire en effet notre attention sur le devenir de notre planète, mais également sur le chemin pris par les nouvelles technologies qui changent irrémédiablement notre manière de vivre. Serons-nous dans un futur plutôt lointain de simples données enregistrées dans d’énormes disques durs, vivant une réalité virtuelle qui serait aussi gangrenée que la nôtre ? Cela n’a rien de réjouissant, mais cette tonalité est ce qui m’a à la fois interpellé et ce qui m’a le plus intéressée dans cette histoire.



~ En Bref ~

Vous l’aurez sans doute compris, cette histoire ne sera définitivement pas un coup de cœur pour moi. Si je reste avec un sentiment plutôt mitigé, il faut tout de même reconnaître qu’elle possède tout de même des aspects positifs. Je vous conseille donc de vous plonger à votre tour dans cette histoire pour vous faire votre propre avis. 

Chronique d’une humanité augmentée.- Pascal Bléval

Les Eveilleurs 1 – Salicande


Claris a 12 ans et vit avec son père, Eben, et son frère jumeau, Jad, dans une vallée reculée et protégée par des montagnes d’accès difficile. Malgré la disparition précoce de leur mère et la mélancolie de leur père, malgré le handicap de son jumeau, Claris est une jeune fille enjouée, téméraire, qui rêve d’aventures. Des aventures comme celles qu’elle lit dans les livres de la tour interdite où s’est réfugié son père depuis la disparition de sa femme, des aventures comme celle que lui lisait sa mère, des aventures comme celles que son jumeau, handicapé, ne peut pas vivre. Mais Claris est persuadée que les aventures n’arrivent jamais aux filles. L’avenir va lui montrer qu’elle ne peut pas se tromper davantage…


Première chose à dire à propos de ce livre, c’est qu’il s’agit d’une excellente surprise ! Je l’ai reçu un peu par hasard suite à un petit quiproquo dans l’envoi de livres. J’ai bien sûr beaucoup entendu parler de cette série en terme positifs, mais j’étais un peu réticente à le lire car il s’agit de littérature destinée aux adolescents. Je ne dénigre pas ce genre attention, mais je n’ai que peu l’habitude de lire ces livres-là. Mais parfois, il semble que le hasard fasse bien les choses…

L’histoire soulève une problématique intéressante, à savoir le devenir de notre planète si ses habitants continuent à la piller et à la salir. L’auteur imagine un monde ruiné par l’argent et l’utilisation de la technologie à outrance. La société implose et on observe une scission des riches qui s’envolent vers les étoiles et des pauvres qui restent sur terre à essayer de survivre à de nombreuses maladies. Ça pourrait ressembler à Elysium j’en conviens. L’histoire commence plusieurs décennies après cet effondrement de la société, dans une enclave retournée à la terre et rejetant la technologie. Quelques points obscurs concernant l’utilisation de la technologie durant ces heures sombres restent à éclaircir. J’espère en apprendre plus dans les prochains tomes de cette série !

Les hommes ont donc opéré une sorte de retour dans le passé. Croyez-moi, vous n’aurez pas l’impression que l’époque dans laquelle se déroule l’histoire est postérieure à la nôtre. J’ai eu l’impression de tomber au Moyen-Age, mais avec une façon d’envisager le monde et les hommes relativement contemporaine. La rusticité et la simplicité de la vie médiévale sans ses inconvénients en somme. Par exemple, les seules sources de savoir sont les livres auxquels les habitants de Salicande accordent une place primordiale, et les soins sont effectués grâce aux plantes médicinales. J’ai particulièrement apprécié cet univers très particulier qui nous montre une nouvelle façon de vivre. Je ne sais pas si je l’adopterais, mais je dois admettre que certains de ses aspects m’attirent.
Je me suis surprise à rêver en découvrant les paysages proposés par l’auteur. L’écriture, à la fois belle et facile à lire, nous entraîne dans l’histoire au fil des pages. Si j’étais curieuse au début du roman, j’ai eu du mal à le lâcher sur la fin. Les promenades que l’on effectue au fil des pages sont une invitation au rêve et au voyage, et j’ai particulièrement apprécié les plongées dans les paysages sylvestres qui dégagent une paix et une tranquillité certaines malgré les bouleversements provoqués par l’intrigue.

Celle-ci dévoile petit à petit sa complexité. Chaque chapitre nous en apprend plus sur le passé de ce monde original, celui de la famille de Claris. Car autour de l’adolescente de de son frère jumeau se dessine un sombre avenir qui s’enclenche à la fin de ce premier tome. Il y a un paroxysme dans l’action qui retombe aussi brutalement qu’un cliff-hanger au cinéma, donnant envie de lire le second tome. J’ai été heureuse de constater le dépassement d’une banale intrigue amoureuse pour se diriger vers un enjeu de plus grande ampleur. Je suis impatiente de voir ce que nous réservera la suite des aventures !

Salicande est également un véritable ôde à la lecture. Je vous avais parlé de la première page dans un Extrait qui fait envie qui rendait hommage aux livres, particulièrement aux littératures de l’imaginaire que j’affectionne. C’est une valse d’auteurs et de références que l’on peut découvrir dans ce roman, et celui-ci m’a maintes fois donné envie de les relire, sans pour autant abandonner cette lecture…

Les personnages de cette histoire sont sympathiques et je dois dire que l’on s’attache souvent à eux, notamment une famille en particulier dont le père est bouquiniste… Le seul bémol de cette histoire provient pour moi de l’un des protagonistes : j’ai nommé Claris ! Cette fille est une vraie tête à claque dans ce premier tome. Une vraie adolescente, presque une caricature ! J’ai entendu dire qu’elle changeait dans les tomes suivants, je l’espère vraiment !

~ En bref ~

Salicandeest une excellente surprise ainsi qu’une très bonne lecture qui ouvre une saga prometteuse. J’ai adoré le monde proposé par Pauline Alphen et je serais heureuse d’y replonger à nouveau pour le second tome. Je vous conseille cette lecture !

Les Eveilleurs 1 – Salicande.- Pauline Alphen.- Ed Le Livre de Poche

Noob 3.5 Les Fantômes du passé


L’Empire, faction de cœur des membres de la guilde Noob, est sur le point d’être effacé du monde d’Olydri. Et qui pourrait encore s’y opposer ? Même la puissante guilde Justice est désarmée depuis que son champion, le légendaire Fantöm, a été banni d’Horizon 2.0. Sans leader pour les mener, la plupart des joueurs préfèrent encore passer directement à l’ennemi et échapper ainsi à la traque que subissent les derniers fidèles…
Arthéon, Gaea, Omega Zell et Sparadrap font partie de ces malheureux persécutés. L’aide inattendue de Tenshirock, le pirate informatique, leur offre un court répit qu’ils veulent utiliser pour leur ultime espoir : convaincre le joueur derrière Fantöm de créer un nouvel avatar pour reprendre sa position emblématique ! Mais comment l’ex-champion pourrait-il accepter d’intégrer la guilde à la pire réputation du jeu, au moment même où, venus du passé, de puissants adversaires se dressent déjà pour lui barrer le chemin ?


Ce roman traite d’un de mes passages favoris de la web-série Noob : celui de la destitution de Fantöm. Ce n’est pas cet acte en lui-même qui m’a intéressé, mais tout ce qui en a découlé par la suite. J’avoue avoir été un peu surprise par le début du roman qui calque de près la web-série. Mais Fabien Fournier s’en éloigne pour se pencher plus longuement sur le retour de Fantöm au niveau 100, aidé par la guilde Noob.

Parce que c’est aussi ça, les atouts des romans, l’auteur prend le temps de raconter des choses tout juste sous-entendues dans la web-série. Fabien Fournier nous propose également un travail de description psychologique de Max Middle à travers sa remise en question et sa quête (dans tous les sens du terme) pour retrouver le plus haut niveau et se racheter une vertu. En plus de nous relater les détails de ce périple, l’auteur nous propose une réflexion sur la tricherie et l’importance de bien entendre tous les points de vue avant de formuler un jugement. Fantöm cherche donc à retrouver son ancien niveau par lui-même en se surpassant et en essayant de reproduire par ses propres moyens ce qu’il avait accompli en étant cheaté.

On découvre donc dans ce tome 3.5 la situation critique dans laquelle se trouve l’Empire, et les actions entreprises par les joueurs pour sauver cette faction. C’est un réel récit fantasy que nous donne à lire Fabien, mâtiné de moments « irl » narrant la vie d’un gamer incompris par son entourage vis-à-vis de sa passion. J’aime beaucoup la narration qui rappelle également que l’on se trouve dans un mmorpg et pas dans un simple roman, ce qui est à mon sens un concept intéressant. Rappelons que ce n’est pas un tic d’écriture de la part de l’auteur, car il a depuis écrit un très bon roman dont l’histoire met en scène des personnages du background d’Olydri, personnages que nous retrouvons d’ailleurs dans ce roman. Je parle bien sûr de Saly Asigar que j’ai eu plaisir à voir dans cette histoire. 

Ayant lu le premier tome de Néogicia avant les quatre romans Noob, ce n’est pas un clin d’œil de l’histoire. Néanmoins, cela montre bien la cohérence du monde d’Olydri, ce qui ne peut QUE faire plaisir à lire ! Fabien nous donne à voir en plus de tout cela de nouveaux éléments du background de son univers, et ces éléments m’ont permis de mieux saisir certains éléments de la web-série, notamment à propos des influences des factions et des Sources.

Les personnages se montrent en tout point égaux à eux-mêmes à ceci près que nous avons désormais accès à la psychologie du joueur incarnant Fantöm, ce qui n’est pas du tout le cas dans les tomes précédents ni dans la web-série. J’ai eu plaisir à découvrir cela dans cette histoire.

Dans ma chronique des tomes 1.5 et 2.5, je vous parlais de l’écriture maladroite de l’auteur. Dans ce roman-ci, j’ai eu le plaisir de constater qu’elle s’était affirmée de manière générale. Néanmoins, certaines répétitions sont à déplorer, surtout lorsqu’il est question des relations entre Gaea et Omega Zell. Mais cela ne gâchera en rien votre lecture, rassurez-vous.

~ En Bref ~­

Le tome 3.5 de Noob m’a fait passer un très bon moment de lecture. L’écriture affirmée et toujours aussi visuelle de Fabien Fournier n’y sont certes pas pour rien. Mais c’est sans compter l’intrigue riche en informations à propos de l’univers d’Olydri et l’attrait de l’intrigue. Le tout fait de Noob tome 3.5, Les Fantômes du passé une très bonne lecture que je vous conseille vivement.  

 Noob 3.5 Les Fantômes du passé.- Fabien Fournier.- Ed. Octobre

Le Dico féerique T3 – Le Règne végétal


Qu’est-ce exactement qu’une mandragore ? Une dryade ? Connaissez-vous le langage secret des sorcières ? Savez-vous quelle minuscule populations se niche dans les mousses ? De quel bois était fait le Cheval de Troie ? Savez-vous quels sont les trois bois utilisés pour la construction des balais de sorcières ? Quel rapport il y a-t-il entre l’érable et des mains coupées ?
Si vous ne savez pas répondre à ces questions, nous vous recommandons la lecture de cette petite encyclopédie des plantes surnaturelles et magiques du folklore et de la mythologie mondiale.
Il serait imprudent de la part des amateurs de féerie et de fantasy de s’aventurer en direction des vertes contrées de l’Autre Monde sans ce guide, qui vous détaille les particularités et les habitudes de ses nombreux habitants de type plus ou moins végétal. D’agtas (les esprits des arbres aux Philippines) à Yggdrasil (l’arbre-centre du monde), toutes les merveilles et toutes les terreurs des plantes et de la nature.


Après s’être intéressé aux êtres humanoïdes et au règne animal, André-François Ruaud se penche dans ce troisième volume du Dico Féerique sur la sylve et le monde végétal dans son ensemble. Ce qui frappe de prime abord est la qualité du texte : on a vraiment affaire à une encyclopédie tant le style d’écriture est à la fois académique, simple et précis, mais également avenant et oral. Le tout donne une série d’articles qui n’attendent que d’être lus et qui vous donneront envie de les consulter.

Il s’agit d’une encyclopédie : la lecture peut donc se faire d’une traite ou de façon plus morcelée, selon vos envies. Ce volume possède une très belle mise en page qui donne un vrai plaisir à le consulter. Vous cherchez des informations sur l’Herbe Bleue ? L’entrée de l’encyclopédie qui lui est consacré regorge d’évocations qui vous emmèneront à un autre article, puis à un autre encore… C’est pour moi la meilleure façon de lire ce type d’ouvrage : il faut accepter de se laisser immerger dans les articles qui offrent un point de départ optimal pour un voyage inoubliable dans la sylve.

La forme, c’est bien, mais avec un contenu riche et foisonnant, c’est encore mieux ! C’est ce que l’on trouve justement dans ce volume : de nombreuses notions longuement développées qui semblent définir tous les aspects que peut englober une notion. On sent que l’auteur a voulu partager toutes les connaissances qu’il possède et qu’il a pu accumuler à propos des êtres fantastiques, et cela rend la lecture d’autant plus agréable. Il n’hésite pas à mêler à ses articles des légendes expliquant l’établissement de propriétés magiques à certaines plantes par exemple.

Je terminerai cet humble avis en évoquant les illustrations présentes dans ce volume. Outre la couverture que je trouve absolument magnifique réalisée par Amandine Labarre, le livre foisonne de dessins, gravures et autres estampes provenant de plusieurs plumes talentueuses. Cette diversité des illustrations est à l’image de celle des créatures, esprits et entités qui peuplent ce livre. Et si certaines ont ma préférence, ce qui est normal je pense, elles sont pour moi d’une indéniable qualité.

~ En Bref ~

Le Règne Végétal est à la fois un beau livre comme je les aime et un véritable recueil de connaissances à propos des êtres qui peupleraient la nature ainsi que de toutes les légendes qui en parlent. Je ne pourrais que vous conseiller cette lecture, que ce soit pour la dévorer d’une traite ou de la déguster article par article de temps à autre.  

Le Dico féerique T3 – Le Règne Végétal.- André-François Ruaud.- Ed. Les Moutons électriques.- 2014

Xénome



« Je me souviens très bien du jour où je naquis à la conscience. Il y a des jours comme ça qui ne s’oublient pas. Celui-ci était un 4 février. Celui de l’année 2184. »
Yann se réveille, sans savoir qui il est ni d’où il vient. Impliqué malgré lui dans une histoire de vol d’œuvres d’art au Louvre, il débute sa vie au rythme effréné de la fuite, des rencontres, des choix et des révélations.
Nicolas Debandt, à travers la situation impossible de Yann, soulève les questions de l’être et de l’existence, et dépeint une société contrôlée et voyeuriste où la place de l’homme est définie par son ADN, et où tout s’achète, même les gènes.


De la science-fiction… j’avoue que mes précédentes incursions dans ce genre m’ont laissée perdue et désespérée de pouvoir un jour apprécier cette littérature. Mais la question ne se pose plus après la lecture de ce « one-shot » ! J’avoue avoir eu un peu d’appréhension à commencer Xénome, mais il s’est avéré une excellente surprise ! Nicolas Debandt ne nous perd pas dans un monde nouveau, trop complexe et à la logique de fonctionnement incompréhensible pour un lecteur néophyte. Au contraire, il s’agit d’un univers très abordable et guère éloigné du nôtre.

Il s’agit en effet d’une sorte de continuité de notre civilisation. Vous retrouverez en effet de nombreuses mentions à notre époque et à l’évolution proposée par l’auteur. Si elle n’est guère attrayante, la civilisation présentée reste très intéressante, et j’ai beaucoup apprécié d’en connaître les rouages. Rien n’y est ni tout blanc ni tout noir, et derrière sa façade clinquante se cache une stratification que je n’ai pas de mal à qualifier de choquante.

J’ai eu plaisir à lire une histoire construite patiemment par Nicolas Debandt. Vous n’y trouverez aucun temps mort, ce qui donne une lecture fluide dans laquelle les actions et les révélations s’enchaînent parfaitement. En un mot, la mécanique narrative est bien huilée, les rebondissements sont placés de manière à relancer l’intérêt du lecteur si jamais (mais je ne vois pas quand) il diminuerait. Chaque chapitre est précédé d’un morceau du journal d’une scientifique et artiste qui donne au lecteur un petit bout de compréhension de l’histoire générale. On apprend ainsi comment on en est arrivé à la création d’un être disparu depuis plusieurs millénaires. Je vous l’ai dit, pas le temps de s’ennuyer !

Mis à part Yann, le protagoniste principal de cette histoire, les autres personnages s’effacent et s’imbriquent dans l’histoire. En bref, ils participent à son fonctionnement chacun à leur niveau, à l’image des stratifications de la société française de l’histoire, sans qu’aucun ne soit beaucoup plus mis en avant que les autres. Le personnage de Yann quant à lui est central dans l’histoire, car tous les questionnements posés dans l’intrigue tournent tout autour de lui. Nicolas Debandt propose donc une analyse profonde de la conscience de cet être qui découvre tout, de sa condition humaine au monde aux ramifications complexes dans lequel il vit.

L’univers proposé par l’auteur est révoltant pour la lectrice du XXIe siècle que je suis, je l’ai évoqué plus haut, mais il se révèle complexe et la manière dont les humains en sont arrivés là est intéressante. La complexité scientifique de la génétique est utilisée dans l’intrigue de l’histoire. Néanmoins, vous ne vous sentirez pas perdus pour autant, amis lecteurs ! Tous les détails sont expliqués et vous permettront de ne pas perdre le fil de l’histoire.

Je terminerai cette chronique en évoquant la magnifique couverture de ce roman. Que du bonheur dans ce livre, autant dans l’apparence que dans l’essence 🙂

~ En Bref ~

Xénomeest un très bon roman que je vous conseille vivement ! Je pourrais même dire qu’il s’agit d’un véritable coup de cœur, qui mérite d’être reconnu. L’histoire est prenante, et le monde que propose Nicolas Debandt vaut franchement le détour. A coup sûr, vous ressortirez de ce roman à la fois enthousiaste par l’histoire et avec un œil suspicieux par rapport aux possibles changements de la société. Jusqu’où peut aller la science et la génétique ? Vous le découvrirez en lisant ce roman !

Xénome.- Nicolas Debandt.- Ed. de l’Homme Sans Nom

Point cinéma : Transcendance !


Dans un futur proche, un groupe de scientifiques tente de concevoir le premier ordinateur doté d’une conscience et capable de réfléchir de manière autonome. Ils doivent faire face aux attaques de terroristes anti-technologies qui voient dans ce projet une menace pour l’espèce humaine. Lorsque le scientifique à la tête du projet est assassiné, sa femme se sert de l’avancée de ses travaux pour « transcender » l’esprit de son mari dans le premier super ordinateur de l’histoire. Pouvant désormais contrôler tous les réseaux liés à internet, il devient ainsi quasi omnipotent. Mais comment l’arrêter s’il perdait ce qui lui reste d’humanité ?

Transcendanceest un film d’anticipation « light ». J’entends par là qu’il ne s’agit pas d’un film se situant dans un avenir lointain que nul d’entre nous ne pourra connaître. Certes on nous propose une technologie très avancée, une nanotechnologie capable de régénérer les tissus, voire d’en créer. Il s’agit pour moi d’un film intéressant, immersif et émouvant. Une chose est sûre, on ne ressort pas de la salle indifférent.

L’ambiance proposée par cette histoire est poignante : on navigue entre tension et moments émouvants durant lesquels le réalisateur nous propose une réflexion à propos de la nature humaine et de ses motivations. Car c’est bien là le projet de ce film, c’est à dire la façon dont un acte peut être perçu à travers les yeux de personnes différentes.

Cette thématique est très intéressante, car elle vous fera vraiment réfléchir sur le fait qu’un même acte peut avoir plusieurs répercussions et qu’il est nécessaire de toutes les prendre en compte pour se forger un avis sur un sujet précis. De nombreux films d’anticipation proposent des avancées technologiques énormes sans forcément mettre en perspective les implications éthiques, ce qui est le cas dans Transcendance.

L’histoire présente des personnages très complexes qui se trouvent impliqués dans une situation qui les dépassent. L’histoire se révèle pleine de rebondissements et vous surprendra par la direction prise et la conclusion qui s’avère très poétique. Aucun temps mort n’est à déplorer dans ce film. Les séquences s’enchaînent rapidement dans une cohérence limpide qui font vraiment passer un bon moment.

J’aime particulièrement ce genre de films qui changent ma manière d’envisager ou de voir le monde. Ici, je me rends compte qu’il est nécessaire d’envisager tous les points de vue à un problème. Dans la thématique qui occupe le film, une solution n’offrira pas forcément un résultat totalement positif même si celui-ci est motivé par une pensée positive.

~ En Bref ~

J’ai beaucoup apprécié Transcendance. Il s’agit pour moi d’un très bon film joué par des acteurs qui assurent et dont la thématique est prenante. Johnny Depp et Morgan Freeman sont vraiment des acteurs talentueux.

#Message à part


Ma chronique est un peu brouillonne (bien plus que celles des livres), je m’en excuse. J’espère qu’elle vous aura plu tout de même ! 

Praërie T1- Le Monde des Sinks


En 1994, un centre de recherche et un village entier disparaissent mystérieusement dans une petite vallée du sud de la France, sans laisser de traces… Vingt ans plus tard, le lieutenant Vincent Marty est envoyé sur les lieux dans le plus grand secret. Objectif : récupérer les travaux de ce laboratoire perdu… des travaux portant sur la miniaturisation. Plus facile à dire qu’à faire, quand on vous réduit à la taille d’une fourmi et que vous disposez de seize heures pour vous frayer un chemin dans la plus impitoyable des jungles, hantée par des créatures cauchemardesques plus terrifiantes, voraces, rapides et meurtrières les unes que les autres… les insectes. Là, au milieu d’un peuple d’humains microscopiques, Vincent découvrira un univers plus incroyable encore qu’un monde de fantasy. Une société violente, impitoyable, calquée sur le modèle du règne animal et des êtres déracinés qui trouveront avec lui le chemin de leur humanité.


Un résumé pour le moins intéressant, n’est-il pas ? En tout cas, cela promet une odyssée vraiment passionnante ! Pour sûr, la première chose que l’on peut dire, c’est que le dépaysement est total. Et le haut-fait est encore plus impressionnant lorsqu’on sait qu’il s’agit d’un voyage presque immobile : Vincent et les Sinks restent en effet dans la même prairie. Voilà quel a été pour moi le principal attrait de ce roman : il nous apprend toute la relativité du temps et du monde qui nous entoure. Jean-Luc Marcastel fait mention d’une théorie selon laquelle le temps possède une durée que nous lui attribuons. Je suis pour ma part tout à fait d’accord avec cette théorie, et j’ai apprécié de voir que je ne suis pas la seule à le penser.

L’histoire de base est intéressante, et je suis curieuse d’en savoir plus. En commençant ma lecture, je m’attendais à la découverte de la nouvelle vie des habitants du village, habitants qui auraient du faire face à de nouveaux périls venus de la terre qu’ils foulaient auparavant insouciamment. Mais rien de tout cela. On trouve à la place une nouvelle civilisation « tribale » aux coutumes certes originales, et qui semblent descendre des humains. Pourquoi pas après tout… si la quasi-totalité de l’histoire ne tournait pas autour d’eux ! Je comprends tout à fait que Vincent ait à les rencontrer, mais je ne m’attendais pas à plonger aussi longuement dans leur mode de vie. Je pensais simplement que l’aventure hors de la cité prendrait une place plus grande. Mais qu’on se le dise, ce n’est que mon avis personnel sur la question.

Si j’ai apprécié certains aspects de ce monde découvert durant ma lecture, je n’en ai guère apprécié d’autres. Le mode de vie avec les séparations des sexes ne m’a pas plu du tout, de même que la régulation religieuse qui m’a davantage fait penser à l’omniprésence de catholicisme durant le Moyen-Age. J’ignore si c’est voulu par l’auteur, mais le calque est trop présent pour que cela ne me gêne pas, malheureusement. Par contre, j’ai beaucoup apprécié les coutumes guerrières de cette civilisation.

Passons rapidement aux personnages… je n’ai que peu eu le loisir de m’attacher à eux. Néanmoins, leur mise en parallèle représente au niveau supérieur celle de deux civilisations différentes qui doivent se découvrir et ce fait est pour moi très intéressant. Lo’Hiss a été de loin le plus intéressant à découvrir, car il est le meilleur représentant de sa civilisation dans ce roman. J’ai pu en apprendre plus à travers lui, et sa vision des choses et du monde a été très intéressante.
Vincent quant à lui est mon personnage favori pour la simple et bonne raison qu’il apporte au texte ces réflexions à propos de la relativité du temps dont j’ai parlé au début de ma chronique. Il m’a invité à reconsidérer la question et j’ai fortement apprécié cette expérience.

Le monde sauvage décrit par Jean-Luc Marcastel est vraiment immersif. Il réussit à faire d’une prairie banale à nos yeux d’humains (ou d’Haoms, comme vous préférez) un véritable petit monde qu’un seul Sink ne peut arpenter seul. Les hautes herbes deviennent des arbres immémoriaux, une rivière un immense fleuve, et une petite colline un sommet vertigineux. Je regrette simplement que le voyage hors de la ville de la compagnie n’ait pas duré plus longtemps car j’aurais aimé en profiter plus. Peut-être dans le second tome ?

~ En Bref ~

Je reste mitigée en repensant à ma lecture de ce premier tome de la nouvelle trilogie de Jean-Luc Marcastel. Ce n’est pas un mauvais roman du tout, attention. L’écriture est très agréable et l’histoire vraiment prenante, de même que les paysages décrits qui invitent au voyage. Je pense simplement que je m’attendais à autre chose que ce que j’ai pu lire, voilà tout. Peut-être que le tome 2 satisfera mes attentes, je l’espère en tout cas !  

Praërie T1- Le Monde des Sinks.- Jean-Luc Marcastel.- Ed. Scrinéo

Noob 1.5 & 2.5



Noob, ou le récit des aventures de la plus mauvaise guilde de tout le MMORPG Horizon 1.0. Dans ces deux romans, Fabien Fournier nous propose de nouvelles aventures où Sparadrap, Gaéa, Omega-Zell et Arthéon auront l’occasion de s’illustrer… ou pas ! A vous de lire les histoires, je ne vous dirai rien !


Les Noob sont de retour ! Mais ici, pas de vidéos à regarder ni d’images à regarder, car il s’agit des deux premiers romans relatant les aventures de la plus nulle des guildes de tout Horizon 1.0 ! Je fais une chronique groupée pour les deux romans car je me suis aperçue que mes commentaires étaient semblables. Néanmoins, je séparerai cet avis en deux lorsque mes commentaires porteront sur des points particuliers.
Ces romans, 1.5 La pierre des âges et 2.5 Le Continent sans retour ont été écrits par Fabien Fournier il y a déjà quelques années. J’apprécie l’idée de prolonger la web-série à travers des romans, donc la lecture a été aussi amusante que le visionnage des épisodes successifs ! Ces deux tomes ne reprennent pas les scènes de la web-série. Au contraire, il s’agit d’épisodes survenant entre les saisons diffusées sous formes de vidéos.

Qu’on se le dise tout de suite, il s’agit des débuts de Fabien dans l’écriture, et celle de ces romans est loin de la qualité que j’avais souligné dans mon avis à propos de Néogicia, son dernier roman. C’est presque comme si on avait affaire à un scénario de la web-série non tourné et qui aurait été étoffé. Mais ce détail n’a pas gâché du tout ma lecture dont l’intrigue s’est montrée à la hauteur de mes attentes.

Après ma lecture, j’ai réellement eu cette sensation d’avoir regardé un long épisode de la web-série. Les descriptions sont vraiment visuelles, ainsi que la narration dans son ensemble. C’est l’une des caractéristiques principales de ces histoire qui compense largement les faiblesses d’écriture de l’auteur.

Les personnages sont… égaux à eux-mêmes, et Fabien a réussi le pari de faire ressortir la personnalité qu’ils possèdent dans la web-série. La différence majeure ? Sparadrap et sa guilde accomplissent de vrais exploits dans ces deux romans, au point même de les faire monter de quelques places dans le classement !

~ Noob saison 1.5 La Pierre des âges ~
On commence tout doucement avec une série de quêtes mystérieuses que suivent nos personnages favoris. Elles leur permettent de débloquer de nouvelles possibilités, ainsi que découvrir tout un pan de l’histoire d’Olydri. Ce jeu littéraire permet à l’auteur de nous en apprendre plus à propos de cet univers que la web-série ne peut qu’ébaucher. Passé et présent se mélangent dans ce roman, et les paysages et les ambiances qui leur sont propres se succèdent avec fluidité, et j’ai été entraînée dans les aventures de la guilde sans vraiment m’en apercevoir.
~ Noob 2.5, Le Continent sans retour ~

Cette fois, on en apprend plus sur la géographie de cet univers. J’aime les explorations de terres imaginaires, car il n’y a pour moi rien de mieux pour s’évader. Et là, je suis servie ! Fabien Fournier nous propose une visite guidée du mystérieux continent de Syrial, que j’avais déjà fréquenté lors de ma lecture de Néogicia. Je peux vous dire une chose : tout est cohérent ! Mais ce roman met l’accent sur les enjeux géopolitiques de l’occupation du continent par les deux factions. On peut même y voir un possible message philosophique à propos de l’occupation d’un continent par des pays au mépris de la population autochtone. Sauf qu’ici, cette population dispose de redoutables pouvoirs…
J’aurais vraiment envie d’en savoir plus sur ce nouveau peuple, et j’espère que les prochaines histoire, voire le tome 2 de Néogicia m’en apprendront plus !

~ En Bref ~

Noob 1.5 et 2.5 sont deux histoires qui se situent totalement dans la continuité de la web-série. Ils permettent d’en apprendre plus sur cet univers décidément passionnant ! Si vous aimez la web-série, vous aimerez sûrement les épisodes intermédiaires ! 

Noob 1.5 La Pierre des âges & Noob 2.5 Le Continent sans retour.- Fabien Fournier.- Ed. Octobre

Montres Enchantées


Indécis entre fuite et union, le temps est un amant insaisissable. Omniprésent, dès qu’on le regarde, il s’efface pourtant, déjà évanescent. Inlassablement, il permet croissance ou use jusqu’à l’extinction. L’être humain pourchasse depuis toujours ce dieu créateur et destructeur, en quête de son asservissement. Secondes, minutes, heures… L’esprit cartésien a beau le fractionner, il n’en demeure pas moins incontrôlable.
Et si la relecture de notre passé, de notre culture, ou encore du progrès scientifique nous en accordait la maîtrise, l’Homme saurait-il mieux gérer son temps ?
Plongez-vous sans perdre une minute dans cette anthologie et peut-être, parmi ses pages, percevrez-vous le tic-tac de ces montres enchantées ?


Un recueil de nouvelles sur le thème « Montres enchantées », le tout à résonance steampunk. Voilà ce que nous proposent les éditions du Chat Noir dans ce recueil. J’apprécie de manière ce genre de livres, car une nuée d’auteurs nous offrent dans leur travail leur vision de la thématique et le fruit de leur inspiration.

La mouvance steampunk m’attire, mais à petites doses, car les auteurs tournent malheureusement très vite en rond. J’ai vu fleurir ce genre d’univers comme une mode sur les tables des libraires et j’avoue en avoir vite eu assez. Mais lorsque ce livre est paru, il m’a de suite fait de l’œil. Il s’agit d’un recueil comportant dix-sept nouvelles d’auteurs confirmés comme d’écrivains débutants.

Il faut d’abord souligner la qualité d’ensemble des textes. Que l’on aime ou que l’on aime pas certaines nouvelles, toutes sont globalement bien écrites et originales. Certes, des éléments reviennent souvent, mais leur utilisation dans l’histoire leur donne une originalité qui leur est propre. Les auteurs nous plongent dans des univers à la fois semblables et très différents. C’est cela le charme de ce genre de recueil, naviguer dans des univers à la fois nouveaux et vaguement connus. Un beau voyage en somme !

~ Focus sur… ~

Je ne peux m’empêcher de vous parler plus en détail de ma nouvelle préférée de ce recueil, celle écrite par Fabien Clavel intitulée Tourbillon aux Trois ponts d’or. L’auteur nous emmène dans la France du XIXe siècle au cœur d’une enquête comme on en écrit plus de nos jours. On y suit donc l’investigation de l’inspecteur Ragon qui, aidé d’un agent, se retrouve à devoir élucider un bien mystérieux crime. Le fantastique dans cette nouvelle se mêle à la réalité et à la minutie avec laquelle Fabien Clavel nous dévoile indice après indice le fin mot de l’histoire. J’ai vraiment pris un énorme plaisir à lire cette nouvelle car j’ai pu retrouver une histoire digne d’un Conan Doyle ou d’une Agatha Christie, car Ragon a l’œil d’un Holmes ou d’un Hercule Poirot.

C’est l’une des dix-sept nouvelles des Montres Enchantées. J’en ai apprécié certaines, d’autres moins. Mais je vous conseille vraiment ce recueil de qualité. Un petit plus qui fait toujours plaisir, la maquette de ce livre, aussi bien intérieure qu’extérieure, qui est vraiment très bien réalisée. 

Montres enchantées.- Collectif dirigé par Mathieu Guibé.- Ed du Chat Noir