A l’aventure, compagnons !



Dans les plaines inconnues d’un territoire sauvage, un Barbare court en direction des cités humaines. Il pense à une femme, sa cousine, qu’il espère impressionner en cherchant l’aventure. Au même instant, au fond d’une ruelle sombre, un Voleur marche vers un destin qu’il devine flamboyant. Une Elfe court vêtue de vert fait un premier pas hors de sa forêt, tandis qu’un Nain négocie âprement avec un sorcier… Ailleurs, au fond d’une charrette, une Magicienne accompagnée d’un Ogre émerge d’une sieste cahoteuse. Enfin, un jeune Ranger ambitieux révise le manuel des aventuriers… Ils ne se connaissent pas encore, mais ils vont affronter ensemble les dangers du Donjon de Naheulbeuk !

Je vous rassure tout de suite, il ne s’agit pas UNIQUEMENT des dialogues de la série audio ! Non, il s’agit de l’histoire narrée comme sait le faire John Lang, avec en bonus des scènes qui ne sont pas présentes dans la version audio.
J’ai eu grand plaisir à retrouver les personnages de cette compagnie rocambolesque dans des aventures que, certes, je connaissais déjà, mais dont les péripéties sont toujours aussi drôles ou tragiques.
C’est d’ailleurs ce que j’apprécie le plus dans les livres de John Lang, qu’il s’agisse de l’univers de Naheulbeuk ou de son autre roman Le Bouclier Obscur : je ne vois jamais de temps mort qui donnent envie de poser le livre et de passer à autre chose. De plus, l’auteur a eu le bon goût d’abréger des scènes qui traînaient en longueur dans la version audio.
L’histoire maintenant, car c’est bien entendu le point fort de cette chronique ! Eh bien comme je le disais au début, il ne s’agit pas d’une reprise des dialogues de la saga audio. Bien au contraire ! John Lang nous offre par exemple les scènes de recrutement de nos héros. Il s’attarde beaucoup sur le Voleur ; sûrement sa façon à lui de mettre en valeur sa fin tragique… Vous le sentez venir, le tas de cendre ?

En bref, A L’aventure, compagnons est un très bon roman qui vous fera passer un très bon moment avec la compagnie des fiers de hache !

A l’aventure compagnons ! .- John Lang.- Ed Octobre.- 2013

On a marché sur…


On a marché sur…
Oui, mais sur quoi ?
Sur un autre monde ? Sur un extraterrestre ? Sur quel mystère ?

A toutes mes tentatives de lecture d’un texte de science-fiction, j’ai été refroidie par les univers proposés par les auteurs : trop de robots et de machines de destructions, ou de rébellions de ces-dites machines. Alors je me suis dit : pourquoi ne pas retenter ma chance avec un recueil de nouvelles ?
En sortant de la lecture de l’anthologie On a marché sur…, je ne peux pas affirmer que je suis convertie à 100% à la science-fiction. Mais… je n’ai plus une si mauvaise vision du genre maintenant ! Ce recueil présente plusieurs univers différents, ce qui offre un panel de mondes à la fois très différents et semblables…
Semblables à cause du thème, bien entendu, mais aussi parce qu’on peut y lire de nombreuses nouvelles offrant une réflexion sur le genre humain et son rapport au monde, réflexion qui ne laissera personne indifférent. C’est pour moi le grand point fort de ce recueil, outre la qualité des univers proposés par les auteurs.
On a marché sur… est donc un recueil aussi agréable que rapide à lire. Le passage d’une nouvelle à l’autre et la taille de celles-ci permettent de créer un univers particulier mais évite les longueurs que l’on pourrait déplorer dans un récit plus long.

En guise de conclusion, je me permets d’adresser mes humbles félicitations à l’association Forgesonges pour avoir créé le concours Plumes en Herbe et avoir permis la publication de ce bon recueil. 


Merci aux éditions Voy’el pour leur partenariat.

Du format des livres

Depuis longtemps, les livres ont présenté différents formats, selon les techniques d’imprimerie et de reliure employées et les époques concernées. Je ne parlerai pas ici des tablettes d’écritures mésopotamiennes ou des papyrus de l’Égypte Antique, cela n’aurait aucun intérêt pour le sujet qui nous concerne aujourd’hui : les formats des livres dans nos bibliothèques.

Passionnés de livres et de lecture, n’avez-vous jamais passé un moment (long ou court) à contempler votre bibliothèque, caresser du regard les livres, un par un, revivant son histoire en esprit avant de passer au suivant ? Vous vous êtes aussi sûrement cassé la tête pour savoir comment agencer au mieux les rayonnages de livres pour offrir au regard la vision la plus agréable possible… Plusieurs solutions ou écoles s’affrontent : le tri par titres, collections, éditions, ou genres pour les bibliothèques les plus fournies.
Mais ce qui pose le plus problème au premier abord das une bibliothèque aux titres éclectiques, c’est bien le format des livres ! Car les différences ne se limitent plus au clivage poches/grands formats. Le tri était facile, alors. Mais aujourd’hui, on trouve une multitude de formats de livres : semi-poches, formats carrés, éditions de la taille des manuels scolaires pour les livres de jeu de rôle…
Personnellement, j’ai pris le parti de les trier par format, mais aussi par genre. Ainsi, les recueils de contes et de nouvelles se retrouvent ensemble, les beaux livres également. Pour les poches, en plus de la distinction littérature générale/littératures de l’imaginaire, j’ai choisis de mettre en avant les sagas que j’ai le plus apprécié, à savoir La légende de Drizzt, L’Agent des Ombres et L’Assassin Royal.
Une partie de ma PàL, celle des « urgences ».

Mes préférés, Tolkien entre autres.

Et vous, vous les triez comment vos livres ?

Les Légions dangereuses


L’inquiétude règne dans l’assemblée divine : le dieu Quitiane a disparu ! Son absence met en péril l’équilibre de l’univers, et les quatre dieux restants n’ont d’autre choix que d’envoyer leurs représentants en quête de leur frère disparu. Chacun désigne alors un Champion choisi parmi les plus valeureux habitants du Cratère dans les domaines de la guerre, du vol, de la magie et de la littérature Malheureusement, ces derniers ne correspondent pas exactement à ce qu’ils avaient espéré…

L’histoire pourrait sembler être au premier abord du « déjà-vu » : des mortels élus champions par des dieux qui ont pour mission de retrouver une divinité disparue. On retrouve ainsi les étapes classiques du choix des champions par le dieu de la rencontre entre les personnages et la formation de la compagnie (sans oublier le fameux nom !) au différents combats entre diverses entités. Les personnages possèdent tous leur personnalité propre avec pour chacun un trait de caractère particulier : la colère, l’impulsivité, la douceur par exemple. Ainsi, les protagonistes forment ainsi un groupe complémentaire, ce qui leur permet de surmonter bien des obstacles, qu’ils soient extérieurs ou inhérents à leur personnalité.
Quoi qu’il en soit, l’histoire vous immergera dans un monde aux paysages fantastiques et aux lieux non moins étonnants… Vous traverserez ainsi de grandes villes dont les tours se perdent dans les nuages, des palais-état… De quoi vous immerger dans cet univers pour le moins haut en couleur. Car oui, lecteur, tu sentiras toi aussi les odeurs nauséabondes des villes et frissonneras du vent des grandes plaines et tes cheveux se hérisser en apercevant toute une armée de squelettes !
Au-delà de l’histoire en elle-même que j’ai adoré et trouvée très prenante, ce qui m’a le plus frappé dans ce roman est l’humour qu’on y trouve à chaque page. Bien sûr, plusieurs formes de comiques sont présentes dans les situations décrites, les dialogues et les personnages qui sont tous drôles à leur manière, surtout Hashef. Mais ce que j’ai, et de loin, préféré c’est l’humour présent dans le paratexte. A travers les notes de bas de page, l’auteur instruit, divertit, et parfois promène le lecteur là où il le souhaite, le tout pour son plus grand plaisir !
J’ai pu reconnaître avec plaisir les nombreux jeux de mots et références littéraires présentes dans cette histoire, qui raviront les amateurs de littérature plus « classique » et montrent que les littératures de l’imaginaire peuvent prétendre à la même reconnaissance, ce qui est un message très important pour moi.
Le petit plus, toutes les reconnaissances de grands auteurs à la fin du livre sont vraiment hilarantes et parachèvent la perfection de ce livre, auquel je donne facilement un 20 sur 20 !

Les légions dangereuses.- Fabien Clavel.- Ed Mnémos.- 2013

Paris au XXe siècle


Paris, 1960 : une métropole splendide, étincelante d’électricité, reliée à la mer par un gigantesque canal, sillonée d’autos et de métros silencieux… Tel est le monde fascinant qu’ont forgé, conjuguant leurs efforts, la Finance et la Technique. Pourtant, cet avenir radieux a son envers. Seuls quelques marginaux méprisés, bientôt vaincus par la misère et la faim, persistent dans le culte de l’Art et de la Poésie, tandis qu’un État omniprésent organise la distribution du savoir scientifique…

Paris, 1960. Du moins la capitale francaise telle que Jules Verne l’a imaginée. La description de la ville vue par un écrivain du siècle précédent est très intéressante. Verne propose en effet une technologie qui a évolué à partir de ce que lui connaissait. Ce « moderne ancien » est drôle à comparer au Paris que nous connaissons maintenant. Point d’embouteillages ni de klaxons incessants, mais d’élégants railways et métropolitains qui voyagent au dessus du sol et qui offrent même aux piétons un abri contre pluie et soleil !
Mais le livre ne s’arrête pas uniquement à cette description parisienne. Verne nous propose également une description minutieuse du fonctionnement de cette société, qui place la finance, la technologie et l’industrie au centre de ses préoccupations. Et, relégués au rang d’absurdités inutiles, les arts, la musique et les lettres.
Une vision de la société que j’ai trouvée plutôt pessimiste. Toutes les pratiques artistiques, lorsqu’elles sont (rarement) utilisées, le sont pour valoriser la science et la technique. Même la production théâtrale est rationalisée ! L’extrait qui suit est pour moi le meilleur illustrant la posture des arts :  » Un poète, mon ami ! Et je te demande un peu ce qu’il est venu faire en ce monde, où le premier devoir de l’homme est de gagner de l’argent !  » (p 78)
Dans cette société où pour être bien vu, il faut faire des affaires, du chiffre, et surtout n’avoir aucune imagination qui ne soit pas motivée par le profit, se débat Michel. Il s’agit d’un jeune poète qui ne trouve pas sa place dans cette société. Naviguant de petits emplois en misères de plus en plus profondes, il rencontre néanmoins quelques marginaux comme lui. C’est grâce à ces moments de liberté dans un quotidien noir et monotone que Michel prend la résolution de sa vie : vivre de sa poésie en étonnant Paris par sa création… A ses risques et périls.
Mais au-delà de cette vision pessimiste, il faut voir dans ce court roman une célébration envers et contre tout de la littérature française. A travers les personnages de Michel et de son oncle Huguenin, c’est l’amour de l’auteur pour les lettres que nous percevons, qui ravira les lecteurs qui se reconnaîtront dans cette passion.
~ Un petit extrait pour vous donner envie 🙂 ~

« Plus au-dessous, le bas cimetière ; de là, certains groupes de tombes apparaissaient comme de petites villes, avec leurs rues, leurs places, leurs maisons, et leurs enseignes, leurs églises, leurs cathédrales, faites d’un tombeau plus vaniteux.
Enfin, au-dessus, les ballons armés de paratonnerres, qui ôtaient à la foudre tout prétexte de tomber sur les maisons non gardées, et arrachaient Paris tout entier à ses désastreuses colères. 
Michel eût voulu couper les cordes qui les retenaient captifs, et que la ville s’abîmât sous un déluge de feu !
 » Oh ! Paris ! s’écria-t-il avec un geste de colère désespéré !
– Oh ! Lucy, murmura-t-il, en tombant évanoui sur la neige. »

~ En bref ~ 

J’ai beaucoup apprécié ce roman. Il s’agit certes d’un avertissement de l’auteur à la société de son temps, mais également un vibrant hommage à la littérature française. Si vous aimez l’anticipation et la littérature, allez vite lire cette magnifique mais trop courte œuvre. 

Les Terres du Ponant – T1, La légende de l’Élu


« Faites-moi confiance, mon garçon. Nos oracles, nos savants et nos mages ne peuvent pas se tromper, tous les calculs mathématiques vous ont désigné. Le guide, c’est vous ! »
Bertrand hallucine ! Comment pourrait-il, même secondé par sept compagnons, une sybelle et un vieux magicien, emmener une centaine d’enfants à travers un monde qui lui est parfaitement inconnu, peuplé d’elfes, d’hommes, de nains, de gobelins et de sorciers en tout genre ? Comment les conduire tous sains et saufs, sous peine de rupture de l’Alliance des peuples, au refuge qui les attend, à l’abri des dangers multiples et des guerres ?
Pourtant, il va accepter la mission. Après tout, dans cet univers parallèle, il a peut-être sa place, celle qu’il ne trouve pas sur terre où plus rien ne le retient… Mais la route sera longue, dangereuse, incertaine. Les orcs, les warks, les elfes noirs, déterminés à reconquérir les Terres du Ponant, les pourchassent sans relâche quand renaît la Légende de l’Élu, celui que le destin a désigné pour mener l’ennemi à sa perte… Mais Bertrand est-il réellement l’Élu ?…

Une quête, des elfes, des nains, des orcs et des humains. Ça vous rappelle quelque chose ? Oui, ce roman est inspiré de l’auteur fondateur de la fantasy que nous connaissons aujourd’hui : Tolkien. Mais la comparaison s’arrête là : il ne s’agit pas de détruire un anneau dans les terres maléfiques mais de conduire une troupe d’enfants en lieu sûr.
Plus qu’un simple périple, il s’agit d’une véritable quête initiatique car le personnage principal ne vient pas de ce monde. Bertrand doit donc à la fois sauver des enfants d’une mort certaine et tout apprendre d’un monde dont il ne connaît rien. C’est selon moi à la fois un point fort et un point faible : cela décuple certes ses actes de bravoure, mais cette méconnaissance du monde provoquera aussi une perte plus qu’attendue de la part d’un lecteur attentif.
En relisant Le Seigneur des Anneaux, j’ai apprécié les longues et minutieuses descriptions faites par Tolkien. Addict à cet auteur, je ne peux m’empêcher de comparer Les Terres du Ponant avec l’Oeuvre de la terre du milieu, dont l’univers n’est qu’ébauché. J’espère dans le prochain tome un monde beaucoup plus expliqué et développé, car ce qu’évoque l’auteur à travers ses personnages est plus que prometteur… Peut-être que la suite permettra de développer ce potentiel laissé un peu de côté au profit de l’action ?
Les personnages sont assez bien campés, et représentent souvent chacun un trait de caractère particulier, à l’image des personnages balzaciens, version imaginaire. Mais certains plus marqués que d’autres sont justifiés par un bagage culturel ou familial. Des personnages-type en somme, mais approfondis par un passé expliqué.
~ En Bref ~ 
J’attendais beaucoup de ce roman, et bien que j’ai été un peu déçue par la trame de l’histoire. Mais les personnages et la descriptions assez amusante des combats font que j’ai hâte de lire le second tome car la fin de ce roman ouvre la voie à de multiples possibilités pour la suite !

Assassin’s Creed : Renaissance


Florence, quinzième siècle. Ezio Auditore est un jeune homme, bravache et insouciant et le second fils d’un banquier réputé de Florence. S’il est appelé un jour à prendre la succession de son père, il passe pour le moment ses journées à courir les rues, et surtout les filles. Mais il se trouve à la veille d’un terrible drame qui va toucher sa famille. Désormais seul à pouvoir venger la mort des siens, Ezio réussira-t-il à accomplir la mission qu’il s’est fixée? Ceux qui ont tué sa famille sont-ils isolés ou appartiennent-ils à une organisation de plus grande ampleur ?

J’ai toujours regardé les adaptations littéraires de jeux vidéos avec perplexité : quel besoin ont les gamers d’avoir des livres de leurs jeux, et à l’inverse, quel plaisir peuvent avoir les lecteurs en lisant une adaptation ? Je lisais déjà des adaptations romanesques de jeux de rôle papier. Cela ne fait pas une trop grande différence, me direz-vous. Mais comme seuls sont imbéciles ceux qui ne changent pas d’avis, je me suis lancée avec Assassin’s Creed Renaissance.
Mais j’ai été agréablement surprise par la narration de ce roman. Après consultation avec un joueur passionné par ce jeu, il se trouve que cet histoire est la copie conforme de sa version vidéo ludique. Ce qui peut être un point négatif pour certains amateurs est positif pour moi : cela me permet de découvrir une histoire que beaucoup de joueurs ont trouvé passionnante dans sa version originale.
L’auteur a même su rendre les passage de tutoriels dans le roman en les transformant en défis que le héros, Ezio, doit relever. Un point pour la transcription des étapes du jeu au roman : les quêtes données passent (presque) inaperçues et ne gênent pas la fluidité de l’histoire, qui l’est peut-être plus que dans le jeu vidéo car le lecteur n’a pas à subir les passages entre les cinématiques et le jeu en tant que tel.

L’univers est animé par des personnages hauts en couleur et animé de leur caractère propre, ce qui rend d’autant plus vivante cette histoire. L’humour disséminé à travers les dialogues vous feront sourire et surtout passer un excellent moment !
Ce n’est pas un secret, je suis vraiment attirée par les univers médiévaux. Avec cette histoire, j’ai fait un petit bond dans le temps jusqu’à une période historique qui m’a franchement intéressée : la renaissance italienne, avec ses artistes et ses stratèges. En effet lecteur, tu auras l’occasion de côtoyer des personnages comme Léonard de Vinci et le fameux Machiavel, personnages cachant bien des secrets.
L’auteur, et à travers lui les concepteurs de l’univers Assassin’s Creedont réalisé un magnifique travail de mélange entre fiction et réalité. Ce qui me pousse à me demander même après avoir refermé ce livre : et si le combat entre Assassins et Templiers faisait encore rage aujourd’hui… ?

La seule chose que je reprocherais à cette histoire est l’intervention tardive (peut-être trop…) d’éléments fantastiques. Cette dimension qui crée une menace pour le monde aurait pu être disséminée dans toute l’histoire… Mais il est vrai que, placée là, elle crée l’envie de lire le second tome !

Assassin’s Creed : Renaissance possède le « page-turning » d’un Da Vinci Code, mais aussi une véritable capacité à vous faire plonger dans la Renaissance Italienne avec une facilité déconcertante.

Assassin’s Creed : Renaissance.- Oliver Bowden.- Ed Milady.- 2010

L’Ange Blond


Thriller d’espionnage au cœur d’un empire napoléonien contemporain, L’Ange Blond est une uchronie foisonnante, une aventure haletante, rythmée par des scènes d’action cinématographiques, L’héroïne y apporte une touche d’élégance et de féminité, doublée d’une impertinence qui séduira tous les lecteurs.

Si vous suivez régulièrement mon blog, vous aurez sûrement remarqué que je ne suis pas férue de thrillers ou de récits relatant des enquêtes de manière plus générale. Mais bon. Qui ne tente rien de nouveau, reste idiot. C’est donc comme d’habitude avec curiosité que j’ai commencé ce roman.
Je voudrais d’abord notifier l’impeccable qualité du livre en lui même, et saluer l’initiative des éditions Mnémos qui ont créé une magnifique collection poche aussi belle que solide. La couverture est très belle et intrigue, et je peux dire après avoir lu ce roman que cette seule image résume les éléments principaux de l’histoire.

Le lecteur se trouvera plongé dans un monde qui pourrait être le nôtre, mais dont l’Histoire passée est différente. L’essor technologique s’est fait dès le XIXe siècle, presque, et les grandes villes d’Europe sont bâties presque de la manière dont Jules Verne l’a écrit dans plusieurs de ses nouvelles. Il ne s’agit pas d’un combat contre la technologie, mais celle-ci semble disposer d’un certain libre-arbitre qui m’a ravie sans m’inquiéter outre mesure, car l’héroïne dispose d’un entraînement spécial pour les mater.

L’Histoire est revisitée : des personnages prennent une ampleur démesurée, comme Napoléon Ier qui fonde un Empire toujours prospère à notre époque (supposée), ou encore d’autres qui ne joue aucun rôle précis, comme Adolf Hitler, devenu artiste peintre dans le roman. Les remaniements historiques me rendent souvent méfiante car cela relève d’une trop grande prise de parti de l’auteur. Mais dans L’Ange Blond, force est de constater que cela tient la route et que la question « Qu’est-ce qui se serait passé si… ? », crée un univers parallèle immersif.

L’histoire tourne autour du personnage d’Aurore Lefèvre, une jeune femme d’une trentaine d’années possédant plusieurs cordes à son arc : musicienne, dresseur de biônes, et ancienne légionnaire ! La jeune femme que l’on appelle non sans raison l’ange blond, possède une beauté ravageuse, mais est dotée d’un caractère pour le moins rude et rebelle qui la rend dangereuse, tant pour ses ennemis que pour l’Agence pour qui elle travaille contre son gré.

Les personnages et les relations tissées entre eux sont pour moi l’atout principal de ce roman. L’auteur nous les décrit de manière totalement humaines, avec leurs force et leurs faiblesses, leurs tares et leurs réactions inattendues.

Ami lecteur, prépare toi à te retrouver plongé dans une mission pour sauver l’Empire d’Europe fondé par Napoléon Ier d’un complot ayant pour but la disparition de la dernière représentante du « premier ».

Mais les jours sont comptés avant l’achèvement du plan Troie, et l’auteur a réussi à faire monter la pression chez le lecteur qui ne saura pas résister à l’envie de tourner les pages jusqu’à la dernière pour connaître le fin mot de l’histoire.

~ En bref ~ 
Une histoire palpitante, des péripéties sans cesse renouvelées et un dénouement pour le moins surprenant. Vous vous régalerez ! L’Ange Blondest un véritable « page-turner » dans lequel vous plongerez sans hésiter. 
Lecture faite dans le cadre de la masse critique Babelio =)

L’Ange Blond.- Laurent Poujois.- Ed Mnémos.- 2013

Jules Verne, La géographie de l’imaginaire

Les Voyages extraordinaires de Jules Verne (1828-1905) sont des romans géographiques, appellation déjà revendiquée par l’écrivain lui-même en son temps. Jules Verne, dont les relations avec la géographie de la fin du XIXe siècle sont ici précisées et approfondies, a toujours eu soin d’articuler ses récits autour du passage entre une géographie scientifique, du réel, et une géographie plus imaginaire, décalée dans l’espace et dans le temps. La transition de l’une à l’autre se fait grâce à un récit de type merveilleux par l’intermédiaire duquel le romancier peut évoquer un autre monde, d’autres rapports entre l’homme et la terre.
À la croisée de la littérature et de la géographie, cette analyse nous conduit à repenser autrement les modalités de transmission du savoir géographique à une époque où la géographie, en tant que discipline universitaire, éprouve une certaine difficulté à susciter l’intérêt du public. Il apparaît ainsi de plus en plus nécessaire à la géographie de revenir vers la littérature et l’imaginaire, des territoires capables de produire une autre géographie.

Que dire de cet essai traitant à la fois de l’imaginaire vernien dans son œuvre en général ? Déjà que c’est très instructif. Il est vrai que rares sont les essais littéraires à propos des littératures de l’imaginaire, et La Géographie et l’imaginairesemble être le seul à traiter de ce sujet si spécifique et pourtant tellement vaste.
Je ne m’attarderai pas sur l’écriture très formelle de cet essai, l’exercice ne portant évidemment pas sur le style littéraire de l’auteur. Ce livre fourmille de détails et d’explications s’appuyant sur des sources solides. De quoi ravir les amateurs de Jules Verne qui souhaitent approfondir leurs connaissances sur l’attrait que l’imaginaire exerçait sur l’auteur.
Cet essai reprend également une réflexion plus large sur les littératures de l’imaginaire, et une analyse poussée du concept de « merveilleux », qui est toujours utile de se remémorer de temps en temps.

Moi qui ne suis pas une grande connaisseuse de Verne, j’ai été ravie de lire ce livre au final assez bref, 141 pages d’analyse exactement. Si vous souhaitez en savoir plus sur l’imaginaire géographique de Jules Verne ou que vous soyez simplement un amateur de littérature curieux, je vous conseille cet essai qui vous donnera envie de vous plonger dans l’univers de cet auteur.

Jules Verne, La géographie de l’imaginaire.- Lionel Dupuy.- Ed La Clef d’argent.- 2013

Mon Donjon, mon dragon


Bram est ce que l’on appelle couramment aujourd’hui un geek. Féru de jeux sous toutes ses formes qu’ils soient de société, de figurines, de rôles ou sur Internet, il est développeur web dans le monde réel et dévore les romans de fantasy. Son quotidien l’ennuie, alors il le voit à travers le filtre « med-fan » de son imaginaire. Lorsque fait irruption dans sa vie une personne à laquelle Bram ne s’attendait pas : Aurore, une fille ! Leurs passions diffèrent, et Bram laisse peu à peu tomber ses hobbies puis son job pour ne se consacrer qu’à elle et à son projet fou. Mais c’était avant le drame, bien entendu…

Au royaume des humains, les « geeks » sont les rois. Ou pas. Attendez-vous à un personnage blasé, un trentenaire célibataire pour qui le seul plaisir consiste à boire et à jouer tout le week-end. Le personnage et l’écriture de ce roman ne manque pas d’humour.
On retrouve cet humour dans l’écriture piquante, souvent acide de l’auteur qui se montre peu compréhensif avec son héros. Ce ton sert surtout à souligner le message porté par ce roman : les geeks sont des gens comme tout le monde, sujets aux mêmes sentiments, et même au suicide ! A travers le quotidien de Bram et de ses amours avec Aurore, l’auteur entend mettre en avant ceux que l’on a mis de côté depuis de trop nombreuses années et qui redeviennent à la mode depuis quelques temps.
C’est aussi une ode à toutes les cultures de l’imaginaire que met en avant l’auteur, qui sont autant de moyens de s’évader d’un quotidien trop pesant ou de problèmes personnels. C’est le principal critère qui m’a fait apprécier ce roman, car c’est l’un des atouts qui me font apprécier les littératures de l’imaginaire, nonobstant les autres tels que l’exotisme de certaines races, les mondes nouveaux…
Le principal reproche que je ferais à ce roman serait la caricature que fait l’auteur des « geeks ». Bram est en effet à lui seul un véritable stéréotype du mâle geek enfermé dans un monde de testostérone où les femmes sont absentes et à la recherche frénétique d’un moyen d’assouvir ses pulsions charnelles. L’homo-geekus (permettons-nous un néologisme) serait donc :
  • Féru de jeux sous toutes ses formes
  • Célibataire
  • Mâle
  • Développeur web et accro à cela
  • Inadapté socialement et donc naïf au moindre piège tendu par une péronnelle
Rien n’est plus faux, et heureusement ! Bien sûr, cette critique n’est pas à prendre au pied de la lettre, l’auteur a bien sûr voulu mettre en avant ce personnage en forçant ces traits, mais je les trouve beaucoup trop forcés, justement. Un peu moins de caricature aurait été appréciable…

Mais rassurez-vous, ce roman reste tout de même intéressant car il s’intéresse à ce que nous sommes, d’incorrigibles rêveurs…
~ En bref ~

J’ai passé un bon moment en lisant ce roman même si certains passages m’ont donné envie de donner de bonnes gifles à Bram. En plus, c’est un véritable appel à aimer les mondes imaginaires !