Du fait de tenir un blog

A l’orée des deux ans de mon blog,  je me suis plongée dans quelques réflexions sur cet état de fait, mais aussi sur ma pratique de la lecture. Les voici…

Ce n’est pas par esprit de compétition que je le fais (vous connaissez mes points de vue sur le sujet), mais je tiens une liste de mes lectures à peu près depuis que j’ai commencé à tenir ce blog, c’est à dire depuis juin 2012 environ. Cela me permet de me rendre compte de toutes mes découvertes, mais surtout de pouvoir parler de mes dernières lectures. Je suis sûre en effet que je ne suis pas la seule à rester coite lorsqu’on me demande de parler de mes lectures préférées des mois derniers ! 
Alors maintenant, je m’en réfère à cette liste ou mieux, aux articles « La lecture du mois » et ça m’aide ! 

Je vous avais parlé dans un précédent article de fond du plaisir que j’avais de contempler ma bibliothèque. Eh bien, c’est à peu près pareil lorsque je passe en revue mes lectures passées. Au même titre que la contemplation de certains titres donne envie de les ouvrir à nouveau, les souvenir ravivés par la relecture de ma liste des livres lus me donne parfois envie de me replonger dedans. La madeleine de Proust, le retour ? On en est pas très loin !
J’ai déjà écrit un article sur la lecture qui est loin d’être un plaisir solitaire. En parcourant les salons, j’ai pu rencontrer de nombreux auteurs et éditeurs avec lesquels parler de littérature est un vrai plaisir. 

Puis il y a les blogueuses, ces personnes qui au fil du temps sont devenues de véritables relations voire des amies avec lesquelles je discute des livres en cours, lus ou des sorties littéraires que j’attends avec grande impatience. Parfois même ces personnes deviennent de véritable relations de travail, ou comment joindre le « professionnel » et le plaisir :). J’en profite pour faire un petit clin d’oeil à Rhi-Peann avec qui je suis en partenariat pour le blog, mais aussi à Elise/Frieda avec qui je travaille pour jeux de rôle magazine. Je pense qu’il est important de parler aux autres des livres qu’on a apprécié, ne serait-ce que pour faire vivre ces histoires, ou tout simplement ses relations sociales. 🙂

En écrivant ces quelques avis sur les livres que j’ai aimé, j’ai appris à rédiger autrement que pour des écrits plus académiques. Petit à petit, mon style s’est affirmé, et j’ai appris à coordonner mes arguments et à développer ma pensée. L’écriture des avis nécessite bien entendu une justification d’un point de vue, et je pense qu’au fil des rédaction, cela s’affine et je suis contente de voir que mes propos gagnent en précision.
Mon passage dans l’équipe de Mythologica m’a poussé à rédiger des avis d’une longueur minimale d’une page au format word. Cet exercice m’a permis de m’améliorer et j’en suis très heureuse.

S’il est une chose dont je suis fière – en plus de mon travail sur ce blog bien entendu, c’est de mon travail de rédactrice littéraire pour Jeux de rôle magazine. Il s’agit d’un magazine papier qui m’oblige à écrire en un format limité. Quoi de mieux pour diversifier sa plume que d’écrire de cette manière ? 🙂 Cela fait maintenant deux ans que je suis impliquée dans le magazine et j’espère vraiment que l’aventure va continuer !


 Site internet de jeux de rôle magazine



Le Boucher


Dans sa jeunesse, l’empereur Marcus mena de nombreuses guerres et étendit son territoire avec l’aide d’un combattant et général hors pair, Rekk. Ses méthodes impitoyables et sa propension au massacre contribuèrent à pacifier les provinces et à annexer les jungles de Koush, au sud – mais provoquèrent également la haine du peuple. Afin de s’attirer leurs bonnes grâces, l’empereur exila donc Rekk le Boucher aux confins de l’empire. Vingt ans plus tard, Marcus est vieux et malade. Il n’a qu’un fils, Theorocle, qui lui cause plus de souci que de fierté. Les familles nobles intriguent dans l’ombre pour préparer sa succession. Quant à Rekk, ce n’est plus qu’un nom avec lequel les mères effraient leurs enfants le soir.

Les éditions Midgard ont eu l’immense gentillesse de m’envoyer Le Boucher en plus du second tome qui est sa suite, ce qui m’a permis de me plonger dans cet univers totalement original. Et bien sûr, je les en remercie.

Il s’agit donc d’une histoire fantasy dont l’inspiration « gemmellienne » est très forte : un monde brutal et très terre-à-terre. Qu’on se le dise, il n’y a pas de magie dans cet univers qui reste relativement réaliste et cohérent. Les dangers et la vie et les risques encourus pour qui sort des zones protégés par les gardes ne sont pas sans rappeler ce à quoi les gens vivant au Moyen-Age étaient confrontés.

L’auteur possède une plume qui nous immerge dans l’histoire, et ce dès les premières lignes. Il dévoile petit à petit ce qu’il faut au lecteur pour qu’il se sente partie prenante de l’intrigue à tel point que les quelques 500 pages du roman passeront sans qu’on s’en rende compte.
L’histoire est divisée en 25 chapitres au travers desquels se dessine une intrigue dont chaque partie nous mène au cœur de l’action et au dénouement. Olivier Gay nous dévoile un talent incontestable pour le maniement de l’intrigue et nous amène à la fin du roman dans une lecture fluide et sans temps mort. Chaque détail est mis à la place qui lui revient dans l’histoire et il n’y a rien de superflu.

Les personnages sont surprenants. J’emploie volontairement ce terme car ils surprennent par leur banalité : un garde ainsi qu’une servante. Deux personnes que rien ne prédestinait aux aventures qu’ils rencontrent. Mais ils se révèlent également pleins de surprises car l’aventure les transforme. Ce détail me rappelle la vision que Gandalf avait du courage, c’est à dire qu’il pouvait se trouver dans les plus petites créatures.
Le changement le plus spectaculaire est pour moi celui de Shani qui change totalement de personnalité pour devenir une femme pleine d’assurance et de courage. Concernant le personnage de Malhin, Olivier Gay a su rendre le comportement orgueilleux des hommes lorsqu’ils sont attaqués dans leur virilité. N’en déplaise aux lecteurs masculins, c’est vraiment un tableau réaliste !
J’ai beaucoup apprécié le personnage du Boucher. Il s’agit d’un homme dur et meurtrier certes, mais la complexité du personnage m’intéresse au plus haut point. Chaque page narrant sa « légende » nous montre la manière dont Rekk en est arrivé là, et nous en fait également voir la face cachée qui font du Boucher un simple exécutant.

Descriptions et scènes de combats sont précises et efficaces et s’articulent parfaitement avec l’intrigue. La seule chose que j’ai regretté tout au long de ma lecture est l’absence de carte qui fait cruellement défaut. J’aime bien pouvoir me repérer lorsqu’il est fait mention dans l’histoire d’un lieu ou d’une ville. Cet oubli est le point faible principal du Boucher. Comme quoi ce n’est pas une catastrophe !

Si vous aimez la fantasy immersive et efficace dans la lignée des œuvres de David Gemmell, Le Boucher d’Olivier Gay vous ravira !

Le Boucher.- Olivier Gay.- Ed. Midgard.- 2013

Cinq pas sous terre


Jabirah se réveille dans une cave, malade et incapable de faire un geste. Une femme ne tarde pas à la rejoindre. Elle dit s’appeler Muriel et être une engeôleuse d’esprits, une sorte de médium dont le but est de protéger l’harmonie entre les ombres et les humains. Cette illuminée propose à sa prisonnière un marché qui ressemble plutôt à un chantage : la servir, en échange de quoi elle lui rendra son suaire.
Paraît-il que Jabirah est une mâchonneuse de linceul, un vampire nouveau-né dont le corps va pourrir si elle n’ingère pas régulièrement des bouts de son drap mortuaire, et cela jusqu’au dernier fil. Quant à ce que Muriel demande en retour… Bah, il s’agit de trois fois rien ! Simplement tuer un engeôleur fou qui veut réveiller le passé de la Ville rose…

Après avoir lu et apprécié L’Aube de la guerrière et Ainsi commence la nuit, j’ai mordu avec grand plaisir dans les cinq épisodes de Cinq pas sous terre de Vanessa Terral. Il s’agit en effet d’une série de cinq épisodes narrant les aventures de Jabirah, une jeune mâchonneuse de linceul et de sa « boss » Muriel face à un autre engeoleur (très) mal intentionné.
Commençons par le point central de cette histoire, les personnages. La narration tourne principalement autour de Jabirah, une jeune maghrébine dont le décès a façonné son destin de vampire débutant. Il est difficile de ne pas se mettre à sa place et de ne pas souffrir avec elle face à la situation à laquelle elle doit faire face. C’est en effet une véritable personne (je ne dirais pas humaine, vous comprendrez bien pourquoi) que l’on accompagne page après page. Même s’il est peu probable que nous soyons un jour directement concernés par la nature de Jabirah, la plume de l’auteur nous amène à partager le doute, la douleur et la colère en même temps que l’apprentie-vampire. Le réalisme poussé à ce point est vraiment rare dans un récit fantastique et je pense pouvoir dire sans me trompée que c’est indéniablement un point fort de ce texte. L’effet est le même en ce qui concerne Muriel, l’engeoleuse pour qui travaille la mâchonneuse.
Dans l’un des épisodes, nous plongeons en effet dans sa conscience et pouvons ressentir à loisir les sentiments qui la déchirent. C’est proprement poignant.
Plus qu’un univers, Vanessa Terral esquisse un filtre magique qu’elle pose sur notre réalité. A travers ces péripéties occultes, elle nous invite à voir le monde autrement, à y voyager comme si nous ne le connaissions pas. Un modeste château d’eau se transforme en donjon rempli d’ombres effrayantes, et le parking de la place du Capitole de Toulouse devient le théâtre d’un combat presque épique ! C’est vous dire si nous n’ouvrons pas assez nos yeux, pauvres mortels que nous sommes. C’est là toute la magie de l’écriture et celle de Vanessa Terral en particulier. On a vraiment envie d’y croire, et presque que cela arrive, tout en espérant ne jamais être plongé dans de pareilles rencontres !
Ce qui rend la lecture de ces cinq épisodes aussi fluide et aussi rapide est la qualité de la rédaction des dialogues et des descriptions. Les deux s’enchaînent quasiment naturellement et de manière plus qu’efficace. Comme dans son roman L’Aube de la guerrière, j’ai retrouvé avec plaisir l’écriture très directe et orale de Vanessa Terral. Bref, les dialogues sont comme ceux qu’on pourrait entendre chez les beaucoup de jeunes de notre époque, insultes et grossièretés comprises !
~ En bref ~
Après avoir longuement attendu pour lire ces nouvelles, il s’agit vraiment d’une très bonne expérience pour moi. Le style percutant de l’écriture et le fantastique de cette histoire n’y sont sans doute pas pour rien d’ailleurs.

Si vous appréciez les vampires ou simplement la littérature fantastique, n’hésitez pas ! Je ne suis pas spécialement mordue de textes vampiriques, et cet aspect de l’histoire n’occupe pas une énorme partie du texte. Jetez-vous sur ces ebook !

Les orcs, la Voie du Saccage


 » Nous vivons pour la guerre.  » « Il nous revient de régner sur la montagne, la forêt, la plaine et la rivière. Nous sommes les orcs, et un jour le monde entier nous appartiendra. » Découvrez ici pour la première fois le sombre héritage qui retrace l’histoire des orcs, leurs croyances, leurs coutumes et leurs rancœurs envers les autres races depuis leur apparition sur Naer Evain. Un guide illustré, indispensable, établi d’après des témoignages d’orcs, recueillis au péril de nombreuses vies. « Un dernier mot à propos des orcs. J’espère ne plus jamais avoir à leur adresser la parole, ni même à poser les yeux sur l’une de ces brutes scarifiées. Que le but de leur existence soit d’exterminer tous ceux qui sont différents d’eux devrait constituer un avertissement suffisant pour toutes les races. Sebastian Vangheus, Anthropologue royal, Hoïm. « 

Après les Nains, les Elfes, voici venu le temps d’en apprendre plus sur nos amis les orcs, mais aussi de clore ce cycle de lectures de la trilogie de Den Patrick ! Enfin, amis… comme le dit le vieux proverbe guerrier, il faut bien connaître ses amis, mais plus encore ses ennemis !

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, les orcs ne sont pas (qu’)une bande de sauvages qui ravagent tout sur leur passage. Eh oui, ils possèdent quelques règles de vie et même un code d’honneur ! On peut en effet imaginer assez aisément que sans cela, une race aussi belliqueuse que les orcs auraient rapidement disparu de la carte ! Parmi les quelques règles en vigueur, ne pas toucher aux femmes ni aux enfants (les ticuls comme ils appellent leur progéniture). 

Toute une philosophie de la vie à travers le combat est en effet développée. C’est une vision de l’existence qui, contrairement aux elfes, n’accorde aucune place à la réflexion ou à la contemplation. Tout y est en effet instable et bien souvent, l’existence des orcs pouvant cesser dès le premier combat. Elle dépasse de loin ce à quoi on pourrait s’attendre. Tout un culte voué au feu a donné son nom aux techniques de combat. 

Le langage utilisé par cette espèce est plus complexe que ce à quoi on pourrait s’attendre, mais j’ai eu le plaisir de constater l’existence de certaines expressions, comme par exemple « Ticul » pour parler de leur progéniture. La haine qu’éprouvent les orcs à l’égard des autres races en font de dangereux compagnons. Néanmoins, ils semblent pouvoir faire preuve de tolérance envers les humains, comme le prouve la survie de notre traducteur préféré qui a côtoyé la tribu d’orcs, parfois au péril de sa vie.

Si on connaît bien les elfes et les nains, il est plutôt rare de trouver autant d’informations sur les orcs, que ce soit dans les livres de jeu de rôle ou dans la littérature. Les orcs – La voie du Saccage est donc, comme les deux autres tomes de l’Art de la guerre, un livre à posséder absolument, que vous soyez joueur, maître du jeu ou simple amateur de fantasy !

Les orcs – La Voie du Saccage .- Den Patrick.- Le livre de Poche

Le Maître du haut château


En 1947 avait eu lieu la capitulation des alliés devant les forces de l’axe. Cependant que Hitler avait imposé la tyrannie nazie â l’est des Etats-Unis, l’ouest avait été attribué aux japonais. Quelques années plus tard la vie avait repris son cours normal dans la zone occupée par les nippons. Ils avaient apporté avec eux l’usage du Yi-King, le livre des transformations du célèbre oracle chinois dont l’origine se perd dans la nuit des temps. Pourtant, dans cette nouvelle civilisation une rumeur étrange vint à circuler. Un homme vivant dans un haut château, un écrivain de science-fiction, aurait écrit un ouvrage racontant la victoire des alliés en 1945…

« Que se serait-il passé si… ? » On s’est tous posé la question au moins une fois dans notre vie, à propos de moult sujets. Ici, Philip K. Dick nous développe la question suivante : que se serait-il passé si l’Axe avait gagné la guerre ? Il est facile de poser cette question, mais il est plus difficile d’y répondre ! Philip K. Dick y parvient pourtant et nous propose une réalité parallèle telle qu’elle pourrait être à l’époque de l’écriture du roman, c’est à dire les années 1960.
Il s’agit d’une réalité qui semble très plausible, notamment avec tous les détails de la vie quotidienne que nous fournit Philip K. Dick. C’est l’énorme point fort de cette histoire, le portrait réaliste qu’elle contient. Certes il ne s’agit pas d’une projection à long terme de ce que pourrait être la vie à notre époque.
Les personnages qui vivent dans les États pacifiques (le nouveau nom des États-Unis) sont décrits de telle manière qu’ils semblent des plus réels, et banals, un peu comme les gens que nous croisons quotidiennement, avec leurs secrets et leur façon de penser. Pas du tout des surhommes ou des héros en somme.
Mais ce qui me paraissait être un pitch prometteur – raison pour laquelle j’ai acheté ce livre – s’est révélé très décevant. L’histoire n’avance presque pas tout au long de la lecture et la fin, la rencontre tant attendu avec le Maître du Haut château est bâclée en quelques pages. Pourtant, l’idée d’un livre racontant ce qui se serait passé si les Alliés avaient gagné la seconde guerre mondiale m’avait parue être une brillante idée. J’ai au final eu l’impression de lire l’histoire d’un complot qui n’a rien donné, mais aussi d’une tentative d’assassinat avortée. Je m’attendais presque à entendre le méchant dévoiler son plan d’un air mégalo-dramatique.
La façon dont l’histoire a tourné me paraît dommage, d’autant que j’en attendais énormément. Peut-être aurai-je plus de chance avec un autre roman de cet auteur.

~ En bref ~
Si j’ai globalement été déçue par cette histoire, il n’en reste pas moins que l’écriture de Philip K. Dick est fluide et précise. De plus, l’univers dans lequel il nous invite est vraiment réaliste et plaira sans doute aux amateurs d’uchronie. Cette partie est pour moi le gros point fort de ce récit mais n’aura pas suffit à me convaincre.

Je vous laisse tenter votre chance !

La Sagesse de la Comté


Noble Smith sait depuis longtemps qu’il y a beaucoup à apprendre de la détermination de Frodon, du sens du bien-être de Bilbo, de la fidélité de Sam et de l’amour de Merry et Pippin pour la bonne nourriture. Avec La Sagesse de la Comté, il explique comment appliquer à nos vies de tous les jours les coutumes des Hobbits. De la meilleure façon de co-hobbiter jusqu’à nos relations avec nos Gollums personnels, Noble Smith sait que nous avons tous un Anneau Unique à porter. Ce guide amusant et plein de clairvoyance est tout ce dont vous avez besoin pour accomplir la quête de votre vie et jeter vos soucis dans les feux du Mordor !

Traiter de l’œuvre de J.R.R. Tolkien est toujours un véritable défi à relever. Je me méfie toujours des ouvrages traitant de l’auteur ou de son univers et me renseigne souvent sur leurs auteurs avant de me les procurer. Mais je dois dire que la quatrième de couverture et le thème de cet ouvrage ont attiré mon attention.

Loin de ces manuels de développement personnel qui fleurissent sur les étagères des librairies, Noble Smith nous fait prendre conscience qu’il est possible de changer de vie en adoptant certaines caractéristiques d’une race chère au professeur John Tolkien, les Hobbits.

Il ne s’agit pas de conseils irréalistes d’un illuminé fan de l’auteur qui nous conseille de vivre dans un monde imaginaire sans le confort moderne. Ses extrapolations sont au contraire très intéressantes et facilement applicables. Il s’agit en grande partie de changer quelque peu son mode de vie et porter son attention sur des choses plus simples : de la bonne et simple chère, des amis fidèles et un foyer chaleureux.

Rien d’insurmontable en somme : Noble Smith réussit à nous donner l’envie de revoir notre mode de vie et de l’adapter pour prendre le temps de vivre mieux. Le thème central est ce que l’on souhaite tous au fond de soi. Et les conseils de Noble Smith ont de quoi séduire tous les lecteurs sensibles à un bonheur des plus simples.

Notons également la présence d’anecdotes appartenant aux romans de J.R.R. Tolkien qui montrent la connaissance de Noble Smith à propos de l’œuvre. Certaines concernent également la façon de vivre de J.R.R. Tolkien, mais aussi ses aspirations. Il va même jusqu’à affirmer que l’auteur serait un Hobbit dans l’âme ! Alors, pourquoi pas vous ? 🙂

La Sagesse de la Comté.- Noble Smith.- Ed. Fleuve Noir.- 2013

Les Haut Conteurs – T1 La Voix des rois


1190, Tewkesburry, royaume d’Angleterre. A treize ans, Roland ne rêve que de voyages, de chevalerie et d’aventures. Seulement ses parents ont besoin de lui pour tenir l’auberge familiale. Il ne connait le monde que par les gens de passage, et son meilleur ami, l’ennui, semble bien décidé à lui gâcher son existence.
La venue d’un Haut-Conteur au village va tout changer. Le prestigieux chasseur d’histoires et d’énigmes enquête sur les mystères de la forêt de Dean et sur les goules qui s’y cachent. Il ne craint pas les croque-cadavres et s’enfonce seul dans les ténèbres, nuit après nuit… mais un matin, il ne revient pas.
L’histoire a-t-elle mangé celui qui aurait dû la raconter ? C’est ce que va tâcher de découvrir Roland… et peut-être deviendra-t-il lui-même Haut-Conteur ?

Après avoir lu Druide et Martyrs d’Olivier Péru et avoir découvert les Héritiers de l’Aube de Patrick Mac Spare, je m’attaque à cette saga qui a connu un grand succès dès sa sortie. Autan dire qu’ayant adoré les trois livres précédemment nommés, je partais avec de grandes espérances.
Commençons par le fond de l’affaire. L’histoire se déroule durant une période historique que j’apprécie particulièrement dans la littérature : un monde médiéval inscrit dans notre histoire réelle. Rien de bien extraordinaire apparemment. Mais cette réalité est détournée pour y inscrire l’existence d’une prestigieuse corporation, les Hauts-Conteurs, narrateur renommés qui sillonnent l’Europe en quête d’histoires et d’aventures. Mais pas seulement : ces capes pourpres comme on les surnomme sont également à la recherche d’un mystérieux ouvrage nommé Le livre des Peurs. J’ai adoré voyager dans l’Angleterre du moyen-âge dans laquelle la réalité est légèrement différente de celle que nous connaissons. Cette nuance fait de La Voix des rois un livre à part.
L’intrigue se montre pleine de rebondissements inattendus. Patrick Mac Spare et Oliver Péru promènent leurs lecteurs au gré des chapitres et des aléas de l’intrigue. Si j’ai globalement pu voir vers quoi tendait cette histoire, j’ai été surprise par la tournure que prenaient les évènements. C’est un point important qu’il faut soulever ici : si certains éléments sont attendus, c’est la manière dont l’action parvient à son terme qui est surprenante. C’est une histoire totalement immersive dans laquelle je me suis plongée très facilement et avec un grand plaisir. Les péripéties que les personnages devront affronter se succèdent à un rythme croissant et font une intrigue de qualité avec des énigmes et des mystères qui semblent s’éclairer d’eux-mêmes.
La qualité d’écriture des deux auteurs est bien présente dans cette histoire. On se laisse porter par un style fluide et facilement immersif. Cette plume crée ainsi une ambiance véhiculant un mystère frôlant parfois la peur. Les descriptions de ces scènes vont dans ce sens : tout est mis en place, tout est écrit pour nous plonger dans l’ambiance de la quête des capes pourpres.
Chaque personnage à sa manière est attachant. L’intrigue menée par les auteurs nous montre plusieurs aspects de la personnalité de chacun et la manière dont ils appréhendent les évènements dans lesquels ils sont plongés. Chaque personnage est motivé par sa propre quête et possède ses propres secrets. C’est peut-être cela en particulier qui les rend si tangibles et humains.
~ En Bref ~
La Voix des Rois est le premier tome d’une saga qui s’annonce prometteuse. L’intrigue mise ici en place est très prenante et pousse le lecteur à vouloir en savoir plus, que ce soit sur cet ordre mystérieux ou sur la quête qu’il poursuit contre les forces du mal.

En refermant ce livre, je dois avouer que j’ai envie de retrouver Roland, Mathilde et les autres capes pourpres dans la suite de cette saga que j’espère toujours aussi captivante !

Les Haut-Conteurs – T1, La voix des rois.- Oliver Péru/Patrick Mc Spare.- Ed Scrinéo/Pocket

Les Elfes, l’Art de la Guerre


« La guerre est la seule constante. » « J’ai dormi dans les landes de Sel, combattu dans les plaines de Kourgaad et marché parmi les humains venus de l’autre côté de la mer. Je suis LaDarielle Daellen Staern, et ceci est mon cadeau aux aelfirs. L’Art de la Guerre. » Traduite de manuscrits elfiques originaux, voici l’histoire complète et illustrée de l’art de la guerre tel qu’il a été pratiqué par les Elfes. On y découvre leur arsenal, leur tactique et leur histoire militaire, mais aussi la compréhension que cette race immortelle a acquise des opportunités sublimes de mourir sur les champs de bataille. « Puisse cette traduction rappeler à tous, même aux plus vaillants de nos guerriers, que nous avons beaucoup à apprendre, aussi bien sur le plan martial que philosophique, de la guerre avec les aelfirs. Sebastian Venghaus Anthropologue royal, Hoïm »

Après Les Nains, voici le second volume de la trilogie des manuels de guerre écrite par Den Patrick. Je dois dire que si je devais faire un choix entre ces deux écrits, ma préférence irait de loin aux elfes qu’aux nains. Je vous entends déjà crier au scandale : “Quoi ? C’est la seule raison pour laquelle elle a préféré ce livre ?!”. Je vous rassure, ce n’est pas la seule raison, bien que j’apprécie beaucoup la gent elfique.
La première chose qui m’a frappée est la manière avec laquelle l’auteur traite la guerre. C’est en effet avec une poésie toute elfique que l’auteur de ce manuel évoque les techniques de combat de son peuple. C’est surtout la façon pour des êtres immortels d’appréhender la proximité de la mort qui m’a intéressée. Cela passe par la méditation et une grande connaissance de soi, des siens ainsi qu’une communion avec la nature.
S’il s’agit avant tout d’un traité proposant les coutumes guerrières d’un peuple à l’instar des Nains (entendez par là le volume dont j’ai parlé précédemment), Den Patrick emploie dans L’Art de la Guerre une toute autre manière d’écrire. Cette qualité est appréciable et montre un certain talent de l’auteur.
On retrouve ici aussi des illustrations bien utiles des armes et des armures du peuple aelfir, ce qui permettra au lecteur de s’en faire une idée précise. Une illustration vaut mieux que mille mots, non ?

Néanmoins, ces illustrations, lorsqu’elles ne concernent pas le détail des armes ou des armures me plaisent moyennement. Elles auraient gagné à prendre l’apparence de croquis esquissés au coin d’un carnet. Je les ai trouvées trop artificiellement placées dans le texte pour la plupart, ce qui est un peu dommage.
Certes, il ne s’agit pas exactement des elfes tels qu’on les retrouve dans Dungeons & Dragons. Mais comme pour les Nains, il peut s’agir d’une source d’inspiration plus que correcte pour créer et incarner un elfe au mieux.

Ce livre correspondra aussi bien aux amateurs de la culture elfique qu’à ceux qui souhaitent mieux la connaître pour mieux les combattre. 🙂
Fait drôle pour terminer cette critique plutôt positive, la réédition du texte écrit s’est faite mille ans plus tard environ. On peut y voir un clin d’œil humoristique à l’extrême longévité des elfes…
~ En bref ~
Les Elfes ~ L’art de la guerre est un livre très plaisant à lire et à relire si vous aimez les elfes et que vous voulez mieux comprendre ce peuple millénaire, ou que vous souhaitez simplement mieux incarner l’un d’eux lors d’une partie de jeu de rôle.
Vous ne l’avez pas encore ? Courez-vite vous le procurer !

Les Elfes ~ l’Art de la Guerre.- Den Patrick.- Ed. Le Livre de Poche.- 2013

Les Phénomènes de Corneghem – T2 Le Chiffonnier de la Nuit


– Qui est-ce le Chiffonnier de la Nuit ? demanda Mélanie interloquée. — C’est un personnage légendaire de notre pays de Flandre, répondit Walter Katt. Avez-vous déjà entendu parler de l’Ankou breton ? Oui, bien entendu… et vous savez que sa faux est redoutable. Elle fauche indistinctement pauvres et riches, faibles et puissants, les égalise sur le champ ! Notre Chiffonnier de la Nuit est tout aussi terrifiant. On dit qu’il ne faut pas prononcer son nom et qu’il apparaît toujours là où on ne l’attend pas.


Voilà le grand retour de l’univers féerique et attrayant de Patrice Michel dans ce second tome des Phénomènes de Corneghem ! Il m’avait laissée sur ma faim à la fin du premier volume en refermant les sentiers de ces Flandres merveilleuses dans les dernières pages…
Mais me voilà repartie sur les chemins de l’imaginaire de l’auteur comme une « voyageuse en Féerie » que j’adorerais être. Pas de comparaison possible avec le premier volume de la série, car il s’agit d’un processus totalement différent : on y retrouve Walter Katt, le forestier qui a été témoin d’une assemblée extraordinaire. Ici encore ses récits sont merveilleux, dans tous les sens du terme.
Il évoque ici des histoires mettant en scène l’au-delà dans lequel le cours habituel du temps n’a plus lieu, et surtout où les plus sceptiques perdent peu à peu leur confiance absolue dans la rationalité du monde qui les entoure. Car oui, la forêt de Corneghem et le village de Zutebecque sont décidément pleins de surprises, et mieux vaut ne pas s’y aventurer sans les conseils éclairés de notre conteur favori. Vous risquez bien de vous perdre, ou de faire des rencontres plus ou moins plaisantes…
Il ne s’agit pas uniquement d’un enchaînement de contes. Tous sont liés par un fil rouge qui est le but que semble s’être fixé Walter Katt d’ôter aux deux journalistes tout leur scepticisme. C’est encore un point qui doit être porté au crédit de l’auteur, nous dévoiler comptes et chansons à travers une trame narrative balisant tout le volume.
La plume de Patrice Michel est enchanteresse, merveilleuse. En une phrase il sait changer toute une atmosphère et nous emmener de plus en plus loin dans son imaginaire sans même que l’on s’en rende compte. L’oralité est si bien retranscrite que l’on a l’impression d’entendre la voix du conteur nous narrer ces histoires. Le temps disparaît réellement le temps de la lecture de ce recueil pour nous ramener (un peu trop) brutalement à la réalité lorsque l’on arrive à la dernière page. Mais la grande déception que j’ai ressenti est également l’une des caractéristiques qui font de ce recueil un livre inoubliable : l’envie d’y retourner qui nous fait rêver. C’est sûrement cela qui fait la valeur d’un livre.
Et comment ne pas évoquer les références multiples présentes dans ce récit ! On y retrouve tout le folklore du Nord de la France, celui du petit peuple et de l’Autre monde notamment, mais aussi des références à Pierre Dubois, grand connaisseurs des légendes de la région ! Du beau monde, je vous dis !
Le merveilleux dans ce recueil est présent jusque dans l’écriture du texte. A la lecture du premier tome, ne vous êtes-vous pas demandé si Corneghem existait ? Les détails réels s’imbriquent parfaitement au merveilleux et au surnaturel de cette histoire, une autre preuve du talent de l’auteur. Un recueil qui donne envie de se blottir au coin du feu, une bière fraîche ou un thé chaud à la main (selon la saison, adaptez!) en écoutant les histoires d’un conteur talentueux. Que faut-il de plus pour croire au merveilleux ? Pas grand chose.
L’auteur montre combien un peu de mystère dans la vie peut la rendre plus attrayante et plus belle ! L’influence du conte sur l’esprit de l’homme est loin d’être totalement réduite à néant, si tant est que celui-ci soit un peu réceptif aux images qu’il véhicule ! Je l’ai et le redis : l’imaginaire est ce qui donne de la couleur à un quotidien terne et malmené par le rythme infernal que la société l’oblige à tenir. Il est temps de se poser un instant et de prendre le temps d’observer, de réfléchir et d’écouter. Tout change alors subtilement autour de nous. Ou bien peut-être est-ce nous qui changeons notre regard sur le monde…
Le Chiffonnier de la nuit est donc un point de départ magique pour d’intenses et plaisantes divagations oniriques auxquelles je vous conseille de vous abandonner totalement lors de cette lecture. C’est aussi une véritable carte postale d’une région magique et belle dans ses traditions qui nous est offerte. Vous ne regretterez absolument pas le voyage !

Petit instant de confidence : j’ai été vraiment attristée de terminer ce livre, et je le suis tout autant mettre la dernière touche à cette critique, car celle-ci m’a permis de revivre un peu de la magie présente dans Les Phénomènes de Corneghem. Heureusement, je crois savoir qu’un tome trois est en préparation. Il ne reste donc plus qu’à attendre !

Les Phénomènes de Corneghem – T2 Le Chiffonnier de la nuit.- Patrice Michel.- 2013.- Ed. Atria