De mes habitudes de lecture

 

C’est drôle quand on j’y pense. Je lis différemment selon ma lecture. Et je ne parle pas ici du genre littéraire qui m’occupe ni de l’histoire. Quoi que.
Non. Ici, je parle bien de mon comportement face à la lecture. En bref :

Mon comportement change selon le format du livre que j’ai entre mes mains.

Je m’explique.

Mon comportement face à un livre change selon la forme de celui-ci. Les grands formats, les poches, les ebooks et les beaux livres. Je me comporte différemment selon le livre que j’ai entre les mains. Question grand format et beaux livres, ma lecture est souvent hachée pour diverses raisons. 

Les grands formats

Quand je le peux, j’évite d’emporter les livres en grand format quand je peux l’éviter. Mais j’ai l’impression de retrouver avec plus de plaisir l’histoire là où je l’ai laissée durant ma précédente session de lecture. Et j’ai aussi l’impression de prendre le temps de lire l’histoire, de tout retenir, de savourer la plume de l’auteur. Bref, de profiter au maximum de ma lecture.
Le grand format possède une aura vraiment particulière. Objet de culture, de lecture bien entendu. Mais aussi de collection, surtout s’il appartient à une série. Alors j’en prends soin. Un soin parfaitement excessif, peut-être jaloux. J’ai beaucoup de mal à prêter mes livres, et j’évite absolument lorsqu’ils sont en grand format. Pour les abîmer le moins possible. 

Les livres de poche

Ceux-là m’accompagnent partout : dans les transports en commun, en voyage ou dans les lieux où l’attente pourra être longue. Karadoc avait toujours un saucisson dans sa botte, moi j’ai toujours un livre de poche sur moi. C’est comme ça, on ne sait jamais quand on sera obligé d’attendre, alors mieux vaut être prêt !

Mes livres au format poche ont beaucoup plus vécu que mes grands formats ou les beaux livres. Je les promène partout. La pellicule de leur couverture peut s’en aller, ses coins sont un peu abîmés, les pages sont jaunies… C’est vrai que je les vois comme des objets à la manipulation un peu moins précautionneuse que les grands formats. A tel point que j’achète parfois un livre en poche que je possède déjà pour le lire lorsque je ne suis pas chez moi et/ou que le format normal est trop compliqué à emporter. 

Attention : cela ne signifie pas que je les maltraite pour autant ! Je ne corne pas les pages, je ne plie pas volontairement la couverture. Simplement, ils sont posés dans mon sac comme ça tandis que les livres en grand format sont protégés par un petit sac de tissu. C’est tout. Quand je vois disais que je n’avais pas le même comportement selon le format du livre !

Concernant ma lecture de ce titre, elle est sensiblement la même que pour les grands format. Si l’histoire est addictive ou qu’il s’agit d’un auteur que j’adore, j’ai toujours ÉNORMÉMENT de plaisir à retrouver ma lecture !

Les Beaux livres

Alors ceux-là ne sortent pas de la maison. J’ai remarqué que j’avais besoin d’un contexte bien particulier pour lire ce genre d’ouvrage. Il me faut un moment calme, où je n’ai rien d’autre à faire et durant lequel personne ne vient me déranger. 

Ma lecture doit être un moment presque hors du temps pour que je puisse pleinement apprécier le côté pictural et textuel du beau livre en question.

Et les ebooks ?

Pour la lecture numérique, j’ai mes périodes. Je peux aisément passer plusieurs semaines sans toucher à ma liseuse. Il faut dire que la mise en page est un peu aléatoire selon les titres que je lis sur ma liseuse. Et simplement que je n’ai pas encore acquis l’automatisme. Et aussi que j’adore flâner en librairie ou en bouquinerie pour acheter mes livres plutôt que de commander des fichiers sur Internet.

Mais cela ne m’empêche pas de dévorer quelques ebooks de temps en temps sans pouvoir m’en détacher !

#En Bref

Une chose est claire, quel que soit le type de livre lu, j’ai BEAUCOUP de mal à prêter mes livres. Il faut que ma confiance en l’emprunteur soit grande et que je sois sûre de le retrouver en excellent état. 

Et vous, quelles sont vos manière de lire les livres ? Diffèrent-elles selon le type de livre ? Dites-moi tout !

Fille des deux rives

Rille des 2 Rives BD
Il y a quelques jours, Bodmaëlle Galliep était une jeune exorciste brillante, promise à un bel avenir. Aujourd’hui, à cause d’un imbécile à moitié ivre, elle grelotte dans les geôles de sa propre inquisition, accusée d’hérésie. Elle, dont la foi a toujours guidé les pas, traitée comme le dernier des mécréants !


Fille des deux rives est le premier roman publié aux éditions Mythologica que je découvre. Il s’agit d’un petit récit de moins de 300 pages dans lequel l’auteur a réussi à faire tenir une histoire au déroulement complexe.

On retrouve dans cette histoire la traditionnelle opposition religion/magie, cette dernière étant considérée comme maléfique et démoniaque. Mais l’auteur va plus loin en ouvrant un espace de dialogue entre les deux entités. Ce dialogue rappelle en filigrane celui, plus réel, de l’opposition entre science et religion qui existe encore de nos jours. Si l’entente est difficile entre les protagonistes, leurs idées, bien que différemment exprimées, sont souvent plus proches qu’on veut bien le croire. Ce débat pousse à extrapoler la réflexion sur les problématiques existant dans notre réalité, et cela fait à mon sens la grande force du récit.

La religion n’honore pas vraiment un dieu, mais plutôt l’élévation de l’esprit à travers la Sagesse. Cela peut rappeler la philosophie antique, à cela près qu’un dogme et un système judiciaire ont été instaurés pour le culte sapientiste. J’ai donc été plutôt circonspecte devant le paradoxe mis en place par cette religion qui prône l’élévation de l’esprit mais condamne certaines positions intellectuelles.

Et de l’autre côté, nous avons la magie. Celle-ci relève par certains aspects de la science. Avec quelque chose d’original en plus, l’Envers-monde, ce dans quoi les mages vont puiser une partie de leurs pouvoirs. C’est à mon sens un autre point fort de cette histoire, et j’ai particulièrement apprécié le voyage de l’un des protagonistes dans cet univers parallèle. Car c’est bien de cela qu’il s’agit à entendre le dialogue du personnage avec un autochtone. C’est simplement dommage que ce voyage ait mis autant de temps à arriver dans l’histoire. 

Car le rythme est plutôt inégal dans cette histoire. Certes il y a des moments intenses en activité, mais ils sont pour moi trop inégalement répartis dans l’ensemble du récit et les creux m’ont fait parfois délaisser l’histoire. Toute la première partie du récit est plutôt lente et traite de la réclusion et de la fuite de la jeune femme. L’histoire reste prostrée sur les circonvolutions mentales des inquisiteurs et de Bodmaëlle. Certes, l’importance accordée à la réflexion est une posture qui se défend, mais je n’y ai pas accroché dans cette histoire. De longs passages contemplatifs viennent encore alourdir le récit par leur nombre beaucoup trop élevé et sans importance vitale pour l’histoire.

Le dernier bémol que je pourrais formuler à propos de cette histoire est l’absence de carte ! L’histoire dépeint un monde qui semble vraiment bien construit, mais il m’a été impossible de m’y attacher et de m’y repérer en l’absence de carte. A cause de cela, c’est un pan entier de l’histoire qui tombe à l’eau…

Ophélie Bruneau a réalisé un important travail sur la psychologie de ses personnages et tissé une toile de relations dans leurs backgrounds respectifs. Ceux-ci sont partie prenante de l’histoire et les liens qui les unissent participent à l’intérêt que j’ai eu pour Fille des deux rives.

#En Bref

Fille des deux rives est un roman à l’intrigue intéressante qui pousse à réfléchir sur le rapport entre croyance et science et surtout entre les liens qui peuvent être tissés entre eux. Ophélie Bruneau nous propose un monde et un Envers-Monde intéressants et des personnages très bien travaillés et partie prenante de l’histoire. 
Malgré une inégalité dans le rythme et certaines faiblesses de l’histoire, cette lecture m’a plu et je vous la conseille tout de même.

Fille des deux rives.- Ophélie Bruneau.- Ed. Mythologica.- Disponible

Cinq pas sous terre


Jabirah se réveille dans une cave, malade et incapable de faire un geste. Une femme ne tarde pas à la rejoindre. Elle dit s’appeler Muriel et être une engeôleuse d’esprits, une sorte de médium dont le but est de protéger l’harmonie entre les ombres et les humains. Cette illuminée propose à sa prisonnière un marché qui ressemble plutôt à un chantage : la servir, en échange de quoi elle lui rendra son suaire.
Paraît-il que Jabirah est une mâchonneuse de linceul, un vampire nouveau-né dont le corps va pourrir si elle n’ingère pas régulièrement des bouts de son drap mortuaire, et cela jusqu’au dernier fil. Quant à ce que Muriel demande en retour… Bah, il s’agit de trois fois rien ! Simplement tuer un engeôleur fou qui veut réveiller le passé de la Ville rose…

Après avoir lu et apprécié L’Aube de la guerrière et Ainsi commence la nuit, j’ai mordu avec grand plaisir dans les cinq épisodes de Cinq pas sous terre de Vanessa Terral. Il s’agit en effet d’une série de cinq épisodes narrant les aventures de Jabirah, une jeune mâchonneuse de linceul et de sa « boss » Muriel face à un autre engeoleur (très) mal intentionné.
Commençons par le point central de cette histoire, les personnages. La narration tourne principalement autour de Jabirah, une jeune maghrébine dont le décès a façonné son destin de vampire débutant. Il est difficile de ne pas se mettre à sa place et de ne pas souffrir avec elle face à la situation à laquelle elle doit faire face. C’est en effet une véritable personne (je ne dirais pas humaine, vous comprendrez bien pourquoi) que l’on accompagne page après page. Même s’il est peu probable que nous soyons un jour directement concernés par la nature de Jabirah, la plume de l’auteur nous amène à partager le doute, la douleur et la colère en même temps que l’apprentie-vampire. Le réalisme poussé à ce point est vraiment rare dans un récit fantastique et je pense pouvoir dire sans me trompée que c’est indéniablement un point fort de ce texte. L’effet est le même en ce qui concerne Muriel, l’engeoleuse pour qui travaille la mâchonneuse.
Dans l’un des épisodes, nous plongeons en effet dans sa conscience et pouvons ressentir à loisir les sentiments qui la déchirent. C’est proprement poignant.
Plus qu’un univers, Vanessa Terral esquisse un filtre magique qu’elle pose sur notre réalité. A travers ces péripéties occultes, elle nous invite à voir le monde autrement, à y voyager comme si nous ne le connaissions pas. Un modeste château d’eau se transforme en donjon rempli d’ombres effrayantes, et le parking de la place du Capitole de Toulouse devient le théâtre d’un combat presque épique ! C’est vous dire si nous n’ouvrons pas assez nos yeux, pauvres mortels que nous sommes. C’est là toute la magie de l’écriture et celle de Vanessa Terral en particulier. On a vraiment envie d’y croire, et presque que cela arrive, tout en espérant ne jamais être plongé dans de pareilles rencontres !
Ce qui rend la lecture de ces cinq épisodes aussi fluide et aussi rapide est la qualité de la rédaction des dialogues et des descriptions. Les deux s’enchaînent quasiment naturellement et de manière plus qu’efficace. Comme dans son roman L’Aube de la guerrière, j’ai retrouvé avec plaisir l’écriture très directe et orale de Vanessa Terral. Bref, les dialogues sont comme ceux qu’on pourrait entendre chez les beaucoup de jeunes de notre époque, insultes et grossièretés comprises !
~ En bref ~
Après avoir longuement attendu pour lire ces nouvelles, il s’agit vraiment d’une très bonne expérience pour moi. Le style percutant de l’écriture et le fantastique de cette histoire n’y sont sans doute pas pour rien d’ailleurs.

Si vous appréciez les vampires ou simplement la littérature fantastique, n’hésitez pas ! Je ne suis pas spécialement mordue de textes vampiriques, et cet aspect de l’histoire n’occupe pas une énorme partie du texte. Jetez-vous sur ces ebook !