Providence, 1931. Une troupe de théâtre est sauvagement assassinée alors qu’elle travaillait à l’adaptation du roman La Lettre écarlate. Si la piste d’un ancien anarchiste italien semble évidente pour la police locale, l’équipe fédérale de Thomas Jefferson flaire des raisons bien plus obscures. Une ombre plane sur ce meurtre…
Et sur ceux qui mènent l’enquête.
#Comment ce livre m’est-il tombé entre les mains ?
Écarlate m’a été proposé par les éditions Actusf dans le cadre de leurs sorties post-Covid. En voyant la thématique et le genre littéraire particulier, je n’ai pas beaucoup hésité.
Comme d’habitude, merci à la maison d’édition pour leur confiance !
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#Enquête policière cauchemardesque au pays de Lovecraft
Écarlate est un roman qui mélange les genres. Du fantastique au policier avec une pointe d’horreur et de roman social, l’auteur nous propose un récit plein de rebondissements dont il maîtrise parfaitement l’intrigue. De la découverte du macabre spectacle à la chute de l’histoire en passant par une enquête palpitante et pleine de suspens, j’ai dévoré ce roman, impatiente que j’étais d’avoir le fin mot de cette histoire.
Le fantastique se mélange en effet au policier avec un soupçon d’horreur : cette lecture est une plongée dans les méandres d’une société baignée par le passé, l’ignorance et l’obscurantisme, mais aussi dans les tréfonds de l’âme humaine. En particulier dans ses côtés les plus sombres. On se confronte à des actions, des comportements qui ne sont – plus autant – ceux de notre époque et parfois, je dois dire qu’ils font grincer des dents.
Philippe Auribeau met en scène un trio d’enquêteurs charismatique, original et cristallisant tous les préjugés de l’Amérique du début des années 30 : un Noir, une femme et un homme n’ayant pas été touché par la crise économique. Forcément, ils sont en butte aux regards en coin, à la misogynie et au racisme de la population locale. Mais l’auteur en a fait des personnages forts, inspirants avec de la répartie. Ils sont vraiment agréables à suivre, même s’il m’a été difficile de m’y attacher. Je pense les avoir suivis comme des modèles plus que comme des humains réels.
Se dégage de l’ensemble du roman une étrange impression : une sorte de réalité cauchemardesque dont on ne peut sortir en se réveillant. C’est subtil, la descente dans le cauchemar s’effectue par paliers et lorsqu’on s’en rend compte, il est trop tard.
Écarlate est aussi un roman rempli de références, d’inspirations et de clins d’oeil littéraires. D’abord, le roman La Lettre écarlate qui constitue le coeur de l’intrigue. Puis on y retrouve Lovecraft et des éléments inspirés de son univers. Philippe Auribeau nous propose également une plongée – fictive ou réelle, allez savoir – dans le passé du Rhode-Island.
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#En bref
Je suis entrée dans ce roman en m’attendant à une enquête policière avec un enrobage plus ou moins fantastique. Alors qu’en fait, Écarlate est beaucoup plus que ça. C’est un roman complet, qui nous emporte hors de notre époque et nous confronte à des situations inédites. Sans compter la plume de grande qualité de Philippe Auribeau.
Sincèrement, laisse-toi tenter !