La Fille qui tressait les nuages

Entre les longs doigts blancs de Haru, les pelotes du temps s’enroulent comme des chats endormis. Elle tresse les nuages en forme de drame, d’amour passionnel, de secrets.

Sous le nébuleux spectacle, Julian pleure encore la sœur de Souichiro Sakai, son meilleur ami. Son esprit et son cœur encore amoureux nient cette mort mystérieuse. Influencée par son amie Haru, Julian part en quête des souvenirs que sa mémoire a occultés.

Il est alors loin de se douter du terrible passé que cache la famille Sakai…

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Comment ce livre m’est-il tombé entre les mains ?

À l’ancienne, littéralement. J’ai rencontré Céline Chevet à la Foire du livre de Bruxelles et j’ai été sincèrement attirée par la beauté de la couverture de son roman. Ce dégradé de rose et d’orangé est un camaïeu que j’apprécie particulièrement et laissait présager un récit particulièrement poétique…

Donc, j’ai craqué bien comme il faut.

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Plongée en apnée et décalage avec la réalité

Très sincèrement, j’avais peur d’une romance trop présente qui viendrait alourdir l’histoire. Mais ce n’est pas le cas. J’ai dû m’y reprendre à deux fois pour démarrer la lecture de ce roman, que je pensais pourtant léger et sans prétention.

Léger, il ne l’est qu’en apparence. On démarre in medias res en s’attachant aux pas d’un jeune homme mi-japonais, mi-européen et de ses amis. La vie suit son court dans son lycée. Les personnages sont originaux et trouvent leur profondeur avec l’avancée de l’intrigue. On apprend à les connaître à mesure que le récit avance.

Mais très vite, on se rend compte que la réalité du récit n’est pas vraiment la nôtre : il y a de la magie dans l’air. J’aime cette magie proche de l’onirisme : les personnages développent en quelque sorte des capacités spéciales à partir de traits exacerbés de leur caractère : une jeune fille tellement discrète qu’elle disparaît parfois, par exemple.

Après, la majeure partie est là comme support de l’intrigue principale, bien plus noire que le côté « rêve coloré » de l’univers de Céline Chevet. C’est là qu’on plonge dans le coeur du récit. S’il était assez facile à deviner, en découvrir les détails n’en est pas moins intéressant. Mais tout change.

Deux salles, deux ambiances.

Cette partie du récit devient poisseuse et glauque. La plume de l’auteure devient plus agressive et possède la capacité de changer l’ambiance en l’espace de quelques pages. On se prend les émotions, la douleur et les souvenirs du protagoniste en pleine face et si je m’attendais à cette fin, je n’ai pas moins été secouée par le récit de ce qui s’est réellement passé.

J’ai globalement apprécié l’écriture de Céline Chevet, malgré quelques descriptions un peu « plaquées » entre la narration et les dialogues. Elle invite à se laisser porter par le récit pour voir où elle va nous emmener à la fin.

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En bref

J’ai passé un bon moment de lecture avec La Fille qui tressait les nuages. L’intrigue est plutôt plaisante et si je devais retenir une chose, c’est l’atmosphère globale du récit que j’ai le plus apprécié. Lisez-le, je pense que vous pourrez vous aussi vous laissez charmer.

La Fille qui tressait les nuages.- Céline Chevet.- Ed. du chat noir.- Coll. Neko.- Disponible

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