Terre, début du XXIe siècle. Un signal musical d’origine inconnue a été capté par une station de scientifiques. Commanditée par les Jésuites, une mission dirigée par le jeune Emilio Sandoz, tout à la fois prêtre et linguiste de haut niveau, part dans l’espace à la recherche des extraterrestres.
Tous se préparent à affronter la mort et la solitude, mais la catastrophe qui les attend va bien au-delà de ce qu’ils redoutaient. Rome, 2059. Enfin de retour sur Terre, Emilio Sandoz — unique survivant de l’expédition — est traduit devant un tribunal chargé de sonder son âme et de le punir pour les horribles crimes dont on l’accuse.
Cet homme, transformé par son expérience, aurait-il été abandonné par Dieu ?
#Comment ce livre m’est-il tombé entre les mains ?
Le Moineau de Dieu m’a été proposé par les éditions Actusf en service de presse. Je me suis demandée si j’avais bien fait de le choisir en le recevant… A posteriori, j’ai bien fait ! Plutôt deux fois qu’une même !
Merci Actusf pour votre confiance !
#Jusqu’où peut aller la foi en Dieu ?
C’est en grande partie la question qui sous-tend le récit. Le père Emilio Sandoz est retrouvé dans une situation peu chrétienne et encore moins catholique par une mission de sauvetage. Il est le dernier survivant de sa mission. Après avoir été malmené et trahi par les autochtones, il est jugé par ses pairs. Là, la question de la foi vis-à-vis de la situation est vraiment très intéressante. L’auteur développe une façon moderne de croire en Dieu, plus centrée sur la relation entre l’Homme et lui plutôt que sur son influence sur le monde de manière générale. Il fait également cohabiter différents « niveaux » de foi, voire même différentes religions. Les prêtres présents dans le récit ne tentent pas des conversions massives et cet échange spirituel – car c’est surtout de cela qu’il s’agit – s’avère vraiment enrichissant. La croyance est confrontée à d’autres mondes. La question de sa résilience devant des atrocités vécues ou commises est posée et se montre ultra-intéressante.
Le lecteur est confrontée aux émotions, aux sensations brutes des personnages, toutes chaudes sorties de leurs tripes sans filtre. Le Moineau de Dieu est une lecture intense car on se prend de plein fouet ce florilège affreusement bien rédigé et réaliste. C’est brutal, mais ô combien captivant. Il faut dire aussi que la plume de Mary Doria Russel est d’une très grande qualité sur ce point. Les personnages sont réalistes et minutieusement travaillés sur le plan psychologique. Rien que pour ça, le roman vaudrait le détour. On se trouve confronté à la détresse la plus profonde, la terreur, le dégoût… Sans rien pouvoir y faire… J’ai trouvé cela dévastateur.
Mais ce serait oublier le reste… La narration est elle aussi très bien maîtrisée. Sur les 450 pages, l’Histoire se déroule sur deux phases temporelles différentes qui finissent par arriver au même endroit au dénouement. Passer de l’un à l’autre s’avère plutôt facile. Encore une fois, difficile de dire quelle période j’ai préféré… Toutes deux sont bien trop riches pour cela !
L’intrigue. Globalement, on connaît la fin du récit. Mais son déroulement est très bien maîtrisée et le suspens même est présent ! On tombe de haut à certains moments du récit et les révélations nous tombent littéralement sur le coin de la figure sans crier gare.
Mais parce que rien n’est parfait… J’aurais un petit bémol à émettre : l’auteur prend parfois trop de latitudes pour des passages qui, à mon humble avis, auraient largement pu être raccourcis. Ainsi, le récit met beaucoup de temps à démarrer et à devenir vraiment palpitant. Mais quand il est lancé, on ne voit pas les pages tourner ni le temps défiler !
#En Bref
Le Moineau de Dieu est un récit que j’ai beaucoup apprécié. Il ne fait pas à proprement parler un moment de détente. Mais c’est un roman qui prend aux tripes, qui fait réfléchir et envisager le monde et ses croyances à l’aune d’une possible vie extra-terrestre. Rien que pour ça, et pour la qualité d’écriture, je vous le recommande !
Les thématiques du livre ont l'air passionnantes =O
Oui, elles le sont vraiment. 🙂