Une histoire naturelle des dragons

Couverture Mémoires, par Lady Trent, tome 1 : Une histoire naturelle des dragons

« Soyez avertis, cher lecteur : les volumes de cette série contiendront des montagnes gelées, des marais fétides, des étrangers hostiles, des compatriotes hostiles et à l’occasion des membres de ma famille hostiles, de mauvaises décisions, des mésaventures géographiques, des maladies dépourvues d’attrait romantique et une abondance de boue. Vous poursuivrez votre lecture à vos risques et périls. » Les mémoires de lady Trent, mises en scène par Marie Brennan, racontent la vie et les recherches d’Isabelle Trent, naturaliste mondialement connue et désormais vieille dame, dont l’esprit et le style empreints d’humour s’avèrent sans pitié pour les imbéciles. Dans ce premier volume, Isabelle, petite fille puis jeune femme, brave les conventions de sa classe et de son temps pour satisfaire sa curiosité scientifique et accompagner son mari lors d’une expédition à la recherche des dragons de Vystranie…

Ces créatures qui se révéleront pleines de surprises !

#Comment ce livre m’est-il tombé entre les mains ?


Il luisait d’une aura mordorée sur l’étagère de la librairie, semblant irradier rien que pour moi. Ou pas hein, il était allongé nonchalamment sur une table, étalant sa magnifique couverture et son bandeau de lauréat des Imaginales 2016 catégorie roman étranger traduit. Et la couverture made by Todd Lockwood (La Légende de Drizzt pour les connaisseurs) n’a pas été étrangère à mon choix. Après deux ou trois hésitations, j’ai craqué et je ne le regrette pas du tout.

#Du naturalisme fantastique


Cela fait longtemps que je n’ai pas lu de la fantasy d’aussi grande qualité dans un format si atypique au final. Une histoire naturelle des dragons est un habile mélange entre le récit de voyage et l’étude scientifique. Tout en restant très objective dans son texte et ses remarques, la narratrice réussit à faire passer les émotions ressenties à travers ses péripéties.

Le récit prend place dans un univers fantasy, mais qui reprend les codes de l’Angleterre victorienne. Dans ses moindres détails. Néanmoins, je me suis demandée à plusieurs reprises pourquoi prendre la peine d’inventer un nouvel univers là où un remaniement de notre monde aurait été vraiment une plus-value. Le lecteur atterrit dans un univers où la connaissance de celui-ci semble aller de soi. Il lui faut donc prendre le train en marche et parfois faire l’impasse sur les détails géographiques de cet univers. Dommage pour un récit naturaliste non ?

J’ai parlé de qualité dans le récit. L’auteur maîtrise très bien la construction de son récit ainsi que les tons d’écriture qu’elle emploie. Maintes fois j’ai eu l’impression d’avoir entre les mains un véritable récit victorien reprenant les codes du genre. L’inclusion de la dimension fantasy – par le biais des dragons – est très naturelle et semble aller de soi. Ce qui pour moi constitue l’une des plus grandes preuves de la qualité du récit : rien n’est factice dans cette histoire. L’authenticité a su me toucher.

Mis à part la difficulté d’adhérer à l’univers de manière générale, suivre les aventures – souvent des péripéties – de Lady Trent se révèle plutôt agréable. La confrontation avec des civilisations très différentes de la sienne est très instructive et fait relativiser. Toutes les aventures qui peuvent arriver à l’héroïne et à son entourage sont relatées de manière très factuelle. Néanmoins, les ressentis de la narratrice sont clairement perceptibles et relatés de telle manière qu’il est difficile de ne pas s’y projeter. La plume de Marie Brennan est très visuelle, vraiment littéraire et vraiment évocatrice

#En Bref


Une histoire naturelle des dragons est le premier tome d’une série à suivre, à mon humble avis. La plume de l’auteur est de très bonne qualité. Le léger bémol – la difficulté à s’intégrer dans un univers sans vraiment de préparation – est vite surmonté par l’attrait du récit. Un véritable plaisir à lire, que bien entendu je recommande !

Une histoire naturelle des dragons T1.- Marie Brennan.- Ed. L’Atalante

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