Tiré à quatre épingles

Parmi les milliers de voyageurs, Laurent erre seul dans le hall de la gare de Lyon, l’air paumé. Il vient de rater son CAP boulangerie et sa mère l’a mis dehors. Samy, escroc à la grande gueule, le repère rapidement. Il a bien l’intention de profiter de la naïveté de ce gamin aux chaussures vertes et l’entraîne dans un cambriolage. L’appartement dans lequel ils pénètrent est une sorte d’antichambre du musée des Arts premiers et regorge de trésors africains. Mais ils tombent nez à nez avec la propriétaire et collectionneuse. Comme elle s’est blessée en tombant dans les escaliers, ils lui viennent en aide avant de s’enfuir. Pourtant, quelques heures plus tard, elle est retrouvée morte, abattue de cinq balles tirées à bout portant. Le commandant Chanel, chargé de l’enquête, s’enfonce alors dans l’étrange passé de cette victime, épouse d’un ex-préfet assassiné quai de Conti peu de temps auparavant. Un polar haletant sur fond de sorcellerie qui nous dévoile les coulisses de la gare de Lyon et nous ouvre les portes du célèbre 36 quai des Orfèvres.


Voilà voilà. L’enquête de Tiré à quatre épingles nous plonge dans les arcanes d’une enquête policière somme toute classique. Cela étant, la tension est maintenue et je n’ai pas abandonné l’histoire avant d’en connaître la fin. Les rebondissements et les quelques ramifications de l’enquêtes ont bien été placées, ce qui crée un rythme agréable dans la lecture.

Premier bémol, l’aspect ésotérique. On m’a parlé de ce livre en mettant en avant l’occultisme. Le problème est que je ne l’ai pas retrouvé. Du moins, pas autant que je m’y attendais. Pas suffisamment fouillé par l’auteur qui est resté très superficiel sur la question.

J’ai lu à plusieurs endroit que l’écriture de l’auteur avait plu, au même titre que le livre. Eh bien ça n’a pas fonctionné avec moi. Le style de l’auteur m’a semblé très classique, sans beaucoup de relief et avec quelques maladresses en termes de choix de mots et de tournures de phrases. Et les adresses du narrateur au lecteur ne sont vraiment pas passées…. dommage. Quant à l’humour un peu répétitif… on repassera.

L’intrigue, je l’ai dit plus haut, est alimentée en rebondissements. Ceux-ci viennent épaissir une intrigue bien construite pour aboutir à un contenu touffu sans toutefois perdre le lecteur. 

Pascal Marmet nous propose un panel de personnages tous très différents. On retrouve malheureusement quelques stéréotypes. Les policiers entre autres, en particulier celui de Chanel, un célibataire endurci qui ne fait pas confiance à la gent féminine. Mais chaque personnages – et c’est leur grande force – possèdent une seconde face qui se révèle au fil des pages. Ainsi, Chanel a réussi à me toucher, de même qu’Alex. C’est cependant dommage que les protagonistes ne possèdent pas un background psychologique plus travaillé. 
L’auteur gagnerait largement à épaissir un peu son récit avec le développement de ses personnages pour les rendre encore un peu plus attachants.

C’est cela le principal souci dans ce roman : il y a beaucoup de bonnes ébauches, mais toutes en restent à ce stade sans aller plus loin, et c’est franchement dommage. Il suffit de parler de la fin qui arrive de manière un peu trop abrupte malgré l’intrigue qui s’était construite plus doucement.

#En Bref

Tiré à quatre épingles n’a pas été à la hauteur de mes attentes. On m’avait parlé d’un policier sur fond d’occultisme, mais cet aspect a largement été négligé. Néanmoins, ce roman possède quelques points positifs qui mériteraient d’être largement développés. 

Les avis étant plutôt divers à son propos, je vous invite à le lire pour vous forger le vôtre !

Tiré à quatre épingles.- Pascal Marmet.- Ed. Michalon

Une réflexion sur « Tiré à quatre épingles »

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