Cygne, intégrale

Couverture Cygne, intégrale
Corleu, était différent des autres errants avec ses cheveux couleur lune et sa fascination pour les légendes : celle du Cygne, du Roi d’or dans sa maison noire, de l’Aveugle qui voit à travers son anneau du temps, de la danseuse des rêves et son ours blanc…
Alors qu’il se promenait en lisière de la forêt, au milieu des marais, il franchît la porte interdite et se retrouva au plus profonds des mystères, perdu dans les légendes de son enfance…


Avant que l’on me propose la lecture de cette intégrale, je n’avais jamais entendu parler de cette auteure. Eh bien elle m’a laissée songeuse…

Au sens propre du terme, car ce sont deux contes oniriques que nous propose Patricia McKillip. Ce texte est une véritable invitation au voyage par le rêve. Je suis à chaque fois sortie de cette lecture dans le même état que lorsque je quitte un rêve… C’est une sensation que je retrouve rarement dans mes lectures qui me procurent d’autres émotions… Celle-ci a été une bonne expérience !

J’ai eu du mal à m’attacher aux personnages. L’écriture de Patricia McKillip crée une distanciation entre le lecteur et les protagonistes de l’histoire, due à leur statut de figures légendaires. Une identification difficile donc, mais qui n’enlève pas pour autant la qualité des personnages. J’ai vraiment eu l’impression de me plonger dans une épopée onirique digne des grands auteurs classiques. 

L’auteure nous propose une écriture très poétique où chaque mot semble délibérément choisi pour résonner avec les autres et former une musique propice pour rendre le lecteur réceptif. Des descriptions aux dialogues en passant par la narration, tout est fait pour nous faire voyager et nous plonger dans un état contemplatif. Un peu comme si un conteur nous dévoilait son histoire d’une voix douce au coin d’un feu crépitant. 

Tous les paysages décrits semblent vaporeux, faits de brume et prêts à s’évaporer au moindre geste un peu brusque. S’il est un peu difficile d’appréhender certaines scènes, celles que l’on capte sont un vrai plaisir à lire et à s’imaginer. Le pays même où se déroule l’action possède une géographie, une histoire vague, comme forgé par des mythes. 

Deux histoires pouvant être lues séparément sont proposées dans cette intégrale, avec comme lien des personnages récurrents. J’ai préféré le premier texte qui s’inscrit beaucoup plus dans la mythologie de l’univers de l’auteur. La fantasy y est beaucoup plus éthérée et cette interaction de Corleu, le protagoniste, avec les personnages de légende est un plaisir à lire. 

Mais la seconde partie nous emmène dans un pays étrange et dangereux, peuplé de créatures dangereuses et invisibles quand elles le souhaitent, les dragons. Si j’ai une légère préférence pour le premier texte, cette seconde partie m’a plu pour l’action et le rythme plus enlevé de l’histoire. 

C’est donc un récit vraiment dense que nous propose l’auteure, mais aussi un texte très riche en ressentis sur lesquels est mis l’accent. La plume de l’auteur inclut chaque action dans une délicate gangue d’émotions et d’affects parfois difficiles à percer. Malheureusement, les actions se perdent parfois dans de longues pauses descriptives où la plume confine parfois à la poésie. C’est un style que j’ai plutôt apprécié malgré les longueurs. Mais je comprendrais aisément qu’il puisse rebuter d’autres lecteurs. 

#En Bref


L’intégrale du Cygne a été un bon moment de lecture. L’écriture très poétique et l’aspect mythologique et onirique témoignent d’un grand talent de l’auteur. Difficile avec cette écriture de ne pas perdre ses lecteurs dès les premières pages. 
Défi relevé, je vous conseillerais assez cette intégrale. 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *