Irmine et Helbrand, deux frères assassins descendant d’un ancien peuple guerrier, vivent dans les ombres de la plus grande cité du royaume de Palerkan. Alors qu’ils se croient à l’abri des persécutions dont ont souffert leurs ancêtres, leur passé sanglant les rattrape, sous les traits d’un borgne qui semble nourrir pour eux de sombres projets. Et tandis que la guerre menace d’embraser le monde, que les puissants tissent de noires alliances, ils vont devoir choisir un camp. Leur martyre ne fait que commencer…
Après avoir lu et adoré Druide, je n’ai pas attendu très longtemps après la sortie du premier tome de Martyrs. Par où commencer cette chronique, tant les choses à dire sont nombreuses ?
Par l’ambiance, peut-être… Certes, le lecteur est parachuté dans un monde inconnu, mais s’il prête une grande attentions aux descriptions, il se sentira (presque) comme chez lui. Des falaises balayées par les vents venus de la mer aux somptueux châteaux en passant par des villes fantômes, vous serez bien vite transportés dans un univers rude mais beau grâce au talent de l’auteur pour les descriptions. Les descriptions sont l’un des nombreux points forts des romans d’Oliver Péru, et je pense que son grand talent pour le dessin y est pour quelque chose !
Ils sont nombreux, certes. Mais il faut bien cela pour mener une histoire dont l’intrigue se place simultanément à plusieurs endroit d’un gigantesque royaume.
La manière dont l’auteur nous amène à connaître ses personnages rappelle celle dont on se fait des amis. D’abord une première impression, puis on apprend petit à petit à percer le caractère de la personne avant de décider si on l’apprécie ou pas. Parfois même on se prend à apprécier un personnage que l’on aimait pas au début.
Tout ce temps pour dire une chose simple, en sorte, que les personnages dessinés par Oliver Péru donnent l’impression d’être réels.
Décidément, il s’agit encore d’un point fort. L’histoire se révèle être cohérente, jusqu’à un réalisme assez poussée. On retrouve des personnages hors du commun descendant de mythiques dragons.
Chaque chapitre alterne entre les protagonistes, entre les différents « camps », on pourrait presque dire. Je sais bien que toutes les histoires ne peuvent être narrées en même temps, et chaque fin de chapitre nous poussera à entamer le suivant pour suivre avec autant de plaisir les aventures des personnages que l’on a abandonné dans les pages précédentes.
L’histoire quant à elle est conforme au talent d’Oliver Péru : exaltante, prenante et porteuse d’un portrait critique de toutes les manigances et les fourberies dont peuvent être capable les hommes pour arriver à leurs fins.
La fin de l’histoire explique la majeure partie du mystère qui anime tout le roman, le mystérieux borgne aux yeux d’or. Ce dénouement est amené avec une grande finesse. L’auteur joue avec le temps pour nous mener là où il le décide sans que l’on y voit rien. Du grand art.
Petit arrêt enfin sur la couverture qui se révèle être à la hauteur de ce que l’on peut attendre d’Oliver Péru : un travail des plus magnifiques.
En bref, ce roman est un véritable coup de cœur de A à Z !
Martyrs T1.- Oliver Péru.- Ed. J’ai lu.- 2013
En fait, Oliver Peru dessine avec les mains et écrit avec les yeux !
Après Druide, les Hauts conteurs et quelques BD, j'ai hâte de lire Martyrs! Cette chronique fait bien envie en plus!
J'ne peux QUE te le conseiller Aurélie ! 😀