Le Maître du haut château


En 1947 avait eu lieu la capitulation des alliés devant les forces de l’axe. Cependant que Hitler avait imposé la tyrannie nazie â l’est des Etats-Unis, l’ouest avait été attribué aux japonais. Quelques années plus tard la vie avait repris son cours normal dans la zone occupée par les nippons. Ils avaient apporté avec eux l’usage du Yi-King, le livre des transformations du célèbre oracle chinois dont l’origine se perd dans la nuit des temps. Pourtant, dans cette nouvelle civilisation une rumeur étrange vint à circuler. Un homme vivant dans un haut château, un écrivain de science-fiction, aurait écrit un ouvrage racontant la victoire des alliés en 1945…

« Que se serait-il passé si… ? » On s’est tous posé la question au moins une fois dans notre vie, à propos de moult sujets. Ici, Philip K. Dick nous développe la question suivante : que se serait-il passé si l’Axe avait gagné la guerre ? Il est facile de poser cette question, mais il est plus difficile d’y répondre ! Philip K. Dick y parvient pourtant et nous propose une réalité parallèle telle qu’elle pourrait être à l’époque de l’écriture du roman, c’est à dire les années 1960.
Il s’agit d’une réalité qui semble très plausible, notamment avec tous les détails de la vie quotidienne que nous fournit Philip K. Dick. C’est l’énorme point fort de cette histoire, le portrait réaliste qu’elle contient. Certes il ne s’agit pas d’une projection à long terme de ce que pourrait être la vie à notre époque.
Les personnages qui vivent dans les États pacifiques (le nouveau nom des États-Unis) sont décrits de telle manière qu’ils semblent des plus réels, et banals, un peu comme les gens que nous croisons quotidiennement, avec leurs secrets et leur façon de penser. Pas du tout des surhommes ou des héros en somme.
Mais ce qui me paraissait être un pitch prometteur – raison pour laquelle j’ai acheté ce livre – s’est révélé très décevant. L’histoire n’avance presque pas tout au long de la lecture et la fin, la rencontre tant attendu avec le Maître du Haut château est bâclée en quelques pages. Pourtant, l’idée d’un livre racontant ce qui se serait passé si les Alliés avaient gagné la seconde guerre mondiale m’avait parue être une brillante idée. J’ai au final eu l’impression de lire l’histoire d’un complot qui n’a rien donné, mais aussi d’une tentative d’assassinat avortée. Je m’attendais presque à entendre le méchant dévoiler son plan d’un air mégalo-dramatique.
La façon dont l’histoire a tourné me paraît dommage, d’autant que j’en attendais énormément. Peut-être aurai-je plus de chance avec un autre roman de cet auteur.

~ En bref ~
Si j’ai globalement été déçue par cette histoire, il n’en reste pas moins que l’écriture de Philip K. Dick est fluide et précise. De plus, l’univers dans lequel il nous invite est vraiment réaliste et plaira sans doute aux amateurs d’uchronie. Cette partie est pour moi le gros point fort de ce récit mais n’aura pas suffit à me convaincre.

Je vous laisse tenter votre chance !

L’Ange Blond


Thriller d’espionnage au cœur d’un empire napoléonien contemporain, L’Ange Blond est une uchronie foisonnante, une aventure haletante, rythmée par des scènes d’action cinématographiques, L’héroïne y apporte une touche d’élégance et de féminité, doublée d’une impertinence qui séduira tous les lecteurs.

Si vous suivez régulièrement mon blog, vous aurez sûrement remarqué que je ne suis pas férue de thrillers ou de récits relatant des enquêtes de manière plus générale. Mais bon. Qui ne tente rien de nouveau, reste idiot. C’est donc comme d’habitude avec curiosité que j’ai commencé ce roman.
Je voudrais d’abord notifier l’impeccable qualité du livre en lui même, et saluer l’initiative des éditions Mnémos qui ont créé une magnifique collection poche aussi belle que solide. La couverture est très belle et intrigue, et je peux dire après avoir lu ce roman que cette seule image résume les éléments principaux de l’histoire.

Le lecteur se trouvera plongé dans un monde qui pourrait être le nôtre, mais dont l’Histoire passée est différente. L’essor technologique s’est fait dès le XIXe siècle, presque, et les grandes villes d’Europe sont bâties presque de la manière dont Jules Verne l’a écrit dans plusieurs de ses nouvelles. Il ne s’agit pas d’un combat contre la technologie, mais celle-ci semble disposer d’un certain libre-arbitre qui m’a ravie sans m’inquiéter outre mesure, car l’héroïne dispose d’un entraînement spécial pour les mater.

L’Histoire est revisitée : des personnages prennent une ampleur démesurée, comme Napoléon Ier qui fonde un Empire toujours prospère à notre époque (supposée), ou encore d’autres qui ne joue aucun rôle précis, comme Adolf Hitler, devenu artiste peintre dans le roman. Les remaniements historiques me rendent souvent méfiante car cela relève d’une trop grande prise de parti de l’auteur. Mais dans L’Ange Blond, force est de constater que cela tient la route et que la question « Qu’est-ce qui se serait passé si… ? », crée un univers parallèle immersif.

L’histoire tourne autour du personnage d’Aurore Lefèvre, une jeune femme d’une trentaine d’années possédant plusieurs cordes à son arc : musicienne, dresseur de biônes, et ancienne légionnaire ! La jeune femme que l’on appelle non sans raison l’ange blond, possède une beauté ravageuse, mais est dotée d’un caractère pour le moins rude et rebelle qui la rend dangereuse, tant pour ses ennemis que pour l’Agence pour qui elle travaille contre son gré.

Les personnages et les relations tissées entre eux sont pour moi l’atout principal de ce roman. L’auteur nous les décrit de manière totalement humaines, avec leurs force et leurs faiblesses, leurs tares et leurs réactions inattendues.

Ami lecteur, prépare toi à te retrouver plongé dans une mission pour sauver l’Empire d’Europe fondé par Napoléon Ier d’un complot ayant pour but la disparition de la dernière représentante du « premier ».

Mais les jours sont comptés avant l’achèvement du plan Troie, et l’auteur a réussi à faire monter la pression chez le lecteur qui ne saura pas résister à l’envie de tourner les pages jusqu’à la dernière pour connaître le fin mot de l’histoire.

~ En bref ~ 
Une histoire palpitante, des péripéties sans cesse renouvelées et un dénouement pour le moins surprenant. Vous vous régalerez ! L’Ange Blondest un véritable « page-turner » dans lequel vous plongerez sans hésiter. 
Lecture faite dans le cadre de la masse critique Babelio =)

L’Ange Blond.- Laurent Poujois.- Ed Mnémos.- 2013